Différences entre versions de « Émile Jubert, un maraicher de Limay mort à Verdun en mai 1916 »

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D’abord inhumé tout près du champ de bataille au cimetière de Boncourt, le corps d’Émile sera rapatrié en 1922 au cimetière de Limay où il repose depuis.
 
D’abord inhumé tout près du champ de bataille au cimetière de Boncourt, le corps d’Émile sera rapatrié en 1922 au cimetière de Limay où il repose depuis.
  
 
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==Postérité==
Dans le cadre des commémorations nationales du Centenaire de la Grande Guerre, une classe de CM1/CM2 a étudié durant l'année scolaire 2013-2014, la vie de ce soldat pour se présenter au Concours National des "Petits Artistes de la Mémoire". Le film réalisé par cette classe a gagné le 1er prix départemental des Yvelines et a représenté l'Académie de Versailles dans le cours national.
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Dans le cadre des commémorations nationales du Centenaire de la Grande Guerre, une classe de CM1/CM2 a étudié durant l'année scolaire 2013-2014, la vie de ce soldat pour se présenter au [http://www.education.gouv.fr/cid57255/les-petits-artistes-de-la-memoire.html Concours National des "Petits Artistes de la Mémoire"]. [https://www.youtube.com/watch?v=xU8VTRrAnNM Le film réalisé par cette classe] a gagné le 1er prix départemental des Yvelines et a représenté l'Académie de Versailles dans le cours national.
 
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==Sources==
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- [http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d3b2fbbc026/53d3b2fbca4f0 Acte de naissance]<br />
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- [http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053dca9b1e84df/53dca9b514e46 Registre d'incorporation militaire]<br />
  
 
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Version actuelle datée du 11 mai 2015 à 11:24

Émile est né le 24 mai 1888 à Limay au sein de la famille Jubert, famille de maraîchers, qui habitait alors rue des Saules et Jean Bouret devenues aujourd’hui les rues Clémenceau et Jules Ferry. Il a été à l’école qui était située dans l’ancienne mairie (actuel Conservatoire à Rayonnement communal).

Une fois l’école terminée il apprit auprès de sa famille le métier de maraîcher, métier courant au début du 20e siècle à Limay, son désir secret étant en fait de devenir garde-chasse. En 1899, la majeure partie de la population limayenne était presque exclusivement composée de petits exploitants qui cultivaient les légumes (maraîchage) ou des arbres fruitiers (surtout les prunes). C’était un métier rude qui ne laissait guère de répit entre le travail de la terre et la vente des produits sur les marchés de la région. L’année de ses 20 ans, Émile Jubert rejoignit la classe des conscrits de 1908 et parti de 1909 à 1911 comme il était d’usage à l’époque, faire son service militaire pendant 2 ans au 18e Régiment des Chasseurs à Cheval à Vitry-le-François. En 1912, une fois libéré de ses obligations militaires il se marie avec Marthe Leroi dont le père était le garde-barrière de la gare de Limay. Le 1er aout 1914, il vécut le choc de la Mobilisation Générale comme tous les français et dû partir rejoindre après avoir dit au revoir à sa femme et sa famille son régiment au 3e escadron du Train des Équipages, caserné à Vernon (Eure) Quartier Avenay.

Les Escadrons du Train des Équipages Militaires (ETEM) représentaient en quelque sorte le trait d'union entre la zone de l'arrière et l'avant: ils étaient chargés de tous les transports de ravitaillement (vivres, matériels ou munitions) ou d'évacuation (transports sanitaires ou d'évacuation de réfugiés des zones envahies). Le 3e E.T.E.M. où fut mobilisé Émile Jubert était chargé d’atteler et de conduire les éléments qui suivaient la 53e division. Émile fut affecté à la 7e compagnie-section de boulangerie. Il rejoignit à Reims les boulangeries constituant le centre de fabrication de la Ve Armée. Il les suivit ensuite en Touraine puis à Amiens. Il put revenir de temps à autres à Limay voir Marthe et sa famille le temps d’une permission.

En mars 1916, Émile apprit qu’il serait papa pour la première fois en septembre et qu’il changeait de régiment car il était affecté au 103e régiment d’artillerie lourde. Après une rapide formation de canonnier, il fut détaché le 1er avril au 1er régiment d’artillerie puis le 22 avril il passa au 37e régiment d’artillerie à la 103e batterie de 58 (canon appelé le crapouillot). Le voilà plongé directement dans l’enfer de la bataille de Verdun en tant que « Crapouillot ». Grâce aux archives militaires désormais accessibles sur le site internet Mémoire des Hommes, nous pouvons aisément retracer ce que vécut Émile à Verdun grâce au Journal de Marche et des Opérations de son Unité. Ainsi le 23 avril 1916, nous savons que sa batterie se situait dans le secteur d’Apremont, qu’elle était seule depuis un mois avec 8 canons à défendre un secteur allant du Bois Jaulny au Bois Brulé et que ce jour-là il y eut une lutte violente d’engins de tranchées. Le 2 mai, l’équipe d’Émile se distingua par son courage. Malheureusement, nous retrouvons dès le lendemain la mention de la même équipe mais cette fois-ci pour nous annoncer de tristes nouvelles : la mort du canonnier Émile Jubert et du brigadier Bigot et de graves blessures pour les autres.

C’est donc dans la forêt d’Apremont qu’Émile mourut le 3 mai 1916 sur le champ de bataille de Verdun alors qu’il allait bientôt fêter ses 28 ans. A Marthe qui attendait de ses nouvelles à Limay, on remit la montre qu’il portait sur lui lors de son dernier combat ainsi que sa croix de guerre et la citation à l’ordre de l’armée. Il ne connaitra jamais sa fille qui naitra en septembre que Marthe prénommera Émilienne en mémoire de son père.

D’abord inhumé tout près du champ de bataille au cimetière de Boncourt, le corps d’Émile sera rapatrié en 1922 au cimetière de Limay où il repose depuis.

Postérité

Dans le cadre des commémorations nationales du Centenaire de la Grande Guerre, une classe de CM1/CM2 a étudié durant l'année scolaire 2013-2014, la vie de ce soldat pour se présenter au Concours National des "Petits Artistes de la Mémoire". Le film réalisé par cette classe a gagné le 1er prix départemental des Yvelines et a représenté l'Académie de Versailles dans le cours national.

Sources

- Acte de naissance
- Registre d'incorporation militaire