https://wiki1418.yvelines.fr/api.php?action=feedcontributions&user=Bachmann&feedformat=atomLe Wiki de la Grande Guerre - Contributions de l’utilisateur [fr]2024-03-29T12:52:20ZContributions de l’utilisateurMediaWiki 1.35.5https://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Saint-Nom-la-Bret%C3%A8che_au_sortir_de_la_Guerre&diff=2268Saint-Nom-la-Bretèche au sortir de la Guerre2015-08-02T15:25:34Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= Évolution de la population<ref>Listes nominatives des dénombrements de populations, AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref> =<br />
[[Fichier:Pyramides_des_âges_1911_et_1921.png|600px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
|-<br />
| en 1921 || 304 || 314 || 618<br />
|}<br />
<br />
En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
<br />
Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
<br />
La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
<br />
= Les Métiers =<br />
<br />
== La population active ==<br />
<br />
On observe un bouleversement dans la population active telle que déclarée lors des dénombrements de population. Les actifs augmentent de 317 à 367 malgré la baisse significative de la population ; le taux d’activité croît ainsi de 49% à 59%.<br />
<br />
Si le nombre d’hommes actifs reste stable, celui des femmes actives explose comme l’indiquent le tableau et les deux graphiques ci-dessous.<br />
[[Fichier:Hommes_et_Femmes_actifs_en_1911_et_1921.png|500px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Nombre d'actifs !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 228 || 89 || 317<br />
|-<br />
| en 1921 || 227 || 140 || 367<br />
|}<br />
<br />
Apparaissent également de nouveaux métiers :<br />
<br />
* • agent d’affaires, courtier, employé aux écritures, tourneur, fraiseur, mécanicien, plombier, horloger, marbrier ;<br />
* • brodeuse, repasseuse.<br />
<br />
D’autres se multiplient comme employé de chemin de fer ou sténodactylo.<br />
<br />
== Lieux d’exercice des métiers ==<br />
<br />
Après guerre, 66 personnes travaillent hors du village, contre 27 précédemment (18% des actifs contre 9%).<br />
<br />
Paris exerce une forte attractivité en offrant nombre de métiers non ruraux, de même que Saint-Germain. Quant aux communes limitrophes, Villepreux mis à part, elles attirent peu nos ancêtres.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Lieu !! Nombre d'emplois<br />
|-<br />
| Paris || 21<br />
|-<br />
| Saint-Germain || 12<br />
|-<br />
| Saint-Cloud || 5<br />
|-<br />
| Villepreux || 4<br />
|-<br />
| Clamart || 3<br />
|-<br />
| Suresnes || 2<br />
|}<br />
<br />
= Le Conseil municipal d’après guerre = <br />
[[Fichier:Flé_Jules.jpg|150px|thumb|right|Jules FLÉ<ref name="col_part">Collections particulières</ref>]]<br />
Les élections municipales qui auraient dû se tenir en 1918 sont, par la force des choses, reportées en novembre et décembre de l’année suivante.<br />
<br />
On assiste à un renouvellement des édiles, seulement cinq sortants participent au nouveau Conseil. Et le nouveau maire et son adjoint ne siégeaient pas en 1912.<br />
<br />
Jules FLÉ, fermier à la ferme de Saint-Nom, est élu maire avec 8 voix sur 12, en remplacement d’Émile DREYFUS qui n’en obtient que 4. <br />
<br />
Son adjoint Gustave OZANNE, ancien épicier, est élu par 9 voix sur 12.<br />
<br />
Le nouveau maire a recueilli dans les urnes le plus grand nombre de voix (130). <br />
<br />
=== Et ensuite... ===<br />
<br />
Si, peu de mois avant la Guerre, étaient apparues les plaques des noms des rues et les numéros des maisons,l’électricité, l’eau courante et le gaz de ville ne sont pas encore distribués. <br />
<br />
Il faudra attendre 1922 pour l’électricité et 1932 pour l’eau et le gaz !<br />
<br />
== Les artistes témoignent ==<br />
[[Fichier:Ceux de 14-18 - Luc Barney.jpg|200px|thumb|right|Pochette du disque "Ceux de 14-18" par Luc BARNEY accompagné de Mario BUA et son orcherstre<ref name="col_part"/>]]<br />
Le souvenir des épreuves de guerre est entretenu, en particulier, par la chanson et le cinéma.<br />
<br />
Ainsi Luc BARNEY, familier du village où il rendait couramment visite à Monsieur GUYE, et Pierre RICHARD-WILLM qui avait sa résidence secondaire à Saint-Nom.<br />
<br />
=== Luc BARNEY ===<br />
<br />
Né en 1916 et décédé en 1991, Luc BARNEY était chanteur d’opérette (baryton léger) et comédien.<br />
<br />
Il consacre également son talent à des albums de chansons militaires.<br />
<br />
=== Pierre RICHARD-WILLM ===<br />
[[Fichier:Propriété_P_Richard_Willm.jpg|400px|thumb|left|Ancienne propriété de Pierre RICHARD-WILLM à Saint-Nom-la-Bretèche<ref>Collection VERMONT</ref>]]<br />
[[Fichier:P_Richard_Willm.jpg|200px|thumb|right|Pierre RICHARD-WILLM dans le film "Un soir au front"<ref name="col_part"/>]]<br />
<br />
Pierre RICHARD-WILLM (1895-1983) après avoir rejoint l’armée en 1916, devient à partir de 1925 un célèbre acteur de théâtre et de cinéma.<br />
<br />
Parmi la quarantaine de films où il se produit, il interprète en 1931 le lieutenant Siredon dans “''Un soir au front''”.<br />
<br />
En 1935, il acquiert une propriété à Saint-Nom, “''vieille maison XVIIè siècle, grand parc, arbres séculaires''”, détruite en 1967 pour laisser place à la Résidence du Parc.<br />
<br /><br />
<br /><br />
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<br /><br />
<br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
[{{fullurl:{{FULLPAGENAMEE}}|action=pdfbook&format=single}} Téléchargez cet article au format PDF]<br /><br />
[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 1<sup>er</sup> août 2015 à 11:08 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Saint-Nom-la-Bret%C3%A8che_au_sortir_de_la_Guerre&diff=2267Saint-Nom-la-Bretèche au sortir de la Guerre2015-08-02T15:24:08Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= Évolution de la population<ref>Listes nominatives des dénombrements de populations, AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref> =<br />
[[Fichier:Pyramides_des_âges_1911_et_1921.png|600px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
|-<br />
| en 1921 || 304 || 314 || 618<br />
|}<br />
<br />
En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
<br />
Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
<br />
La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
<br />
= Les Métiers =<br />
<br />
== La population active ==<br />
<br />
On observe un bouleversement dans la population active telle que déclarée lors des dénombrements de population. Les actifs augmentent de 317 à 367 malgré la baisse significative de la population ; le taux d’activité croît ainsi de 49% à 59%.<br />
<br />
Si le nombre d’hommes actifs reste stable, celui des femmes actives explose comme l’indiquent le tableau et les deux graphiques ci-dessous.<br />
[[Fichier:Hommes_et_Femmes_actifs_en_1911_et_1921.png|500px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Nombre d'actifs !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 228 || 89 || 317<br />
|-<br />
| en 1921 || 227 || 140 || 367<br />
|}<br />
<br />
Apparaissent également de nouveaux métiers :<br />
<br />
* • agent d’affaires, courtier, employé aux écritures, tourneur, fraiseur, mécanicien, plombier, horloger, marbrier ;<br />
* • brodeuse, repasseuse.<br />
<br />
D’autres se multiplient comme employé de chemin de fer ou sténodactylo.<br />
<br />
== Lieux d’exercice des métiers ==<br />
<br />
Après guerre, 66 personnes travaillent hors du village, contre 27 précédemment (18% des actifs contre 9%).<br />
<br />
Paris exerce une forte attractivité en offrant nombre de métiers non ruraux, de même que Saint-Germain. Quant aux communes limitrophes, Villepreux mis à part, elles attirent peu nos ancêtres.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Lieu !! Nombre d'emplois<br />
|-<br />
| Paris || 21<br />
|-<br />
| Saint-Germain || 12<br />
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| Saint-Cloud || 5<br />
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| Villepreux || 4<br />
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| Clamart || 3<br />
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| Suresnes || 2<br />
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= Le Conseil municipal d’après guerre = <br />
[[Fichier:Flé_Jules.jpg|150px|thumb|right|Jules FLÉ<ref name="col_part">Collections particulières</ref>]]<br />
Les élections municipales qui auraient dû se tenir en 1918 sont, par la force des choses, reportées en novembre et décembre de l’année suivante.<br />
<br />
On assiste à un renouvellement des édiles, seulement cinq sortants participent au nouveau Conseil. Et le nouveau maire et son adjoint ne siégeaient pas en 1912.<br />
<br />
Jules FLÉ, fermier à la ferme de Saint-Nom, est élu maire avec 8 voix sur 12, en remplacement d’Émile DREYFUS qui n’en obtient que 4. <br />
<br />
Son adjoint Gustave OZANNE, ancien épicier, est élu par 9 voix sur 12.<br />
<br />
Le nouveau maire a recueilli dans les urnes le plus grand nombre de voix (130). <br />
<br />
=== Et ensuite... ===<br />
<br />
Si, peu de mois avant la Guerre, étaient apparues les plaques des noms des rues et les numéros des maisons,l’électricité, l’eau courante et le gaz de ville ne sont pas encore distribués. <br />
<br />
Il faudra attendre 1922 pour l’électricité et 1932 pour l’eau et le gaz !<br />
<br />
== Les artistes témoignent ==<br />
[[Fichier:Ceux de 14-18 - Luc Barney.jpg|200px|thumb|right|Pochette du disque "Ceux de 14-18" par Luc BARNEY accompagné de Mario BUA et son orcherstre<ref name="col_part"/>]]<br />
Le souvenir des épreuves de guerre est entretenu, en particulier, par la chanson et le cinéma.<br />
<br />
Ainsi Luc BARNEY, familier du village où il rendait couramment visite à Monsieur GUYE, et Pierre RICHARD-WILLM qui avait sa résidence secondaire à Saint-Nom.<br />
<br />
=== Luc BARNEY ===<br />
<br />
Né en 1916 et décédé en 1991, Luc BARNEY était chanteur d’opérette (baryton léger) et comédien.<br />
<br />
Il consacre également son talent à des albums de chansons militaires.<br />
<br />
=== Pierre RICHARD-WILLM ===<br />
[[Fichier:Propriété_P_Richard_Willm.jpg|400px|thumb|left|Ancienne propriété de Pierre RICHARD-WILLM à Saint-Nom-la-Bretèche<ref>Collection VERMONT</ref>]]<br />
[[Fichier:P_Richard_Willm.jpg|200px|thumb|right|Pierre RICHARD-WILLM dans le film "Un soir au front"<ref name="col_part"/>]]<br />
<br />
Pierre RICHARD-WILLM (1895-1983) après avoir rejoint l’armée en 1916, devient à partir de 1925 un célèbre acteur de théâtre et de cinéma.<br />
<br />
Parmi la quarantaine de films où il se produit, il interprète en 1931 le lieutenant Siredon dans “''Un soir au front''”.<br />
<br />
En 1935, il acquiert une propriété à Saint-Nom, “''vieille maison XVIIè siècle, grand parc, arbres séculaires''”, détruite en 1967 pour laisser place à la Résidence du Parc.<br />
<br /><br />
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<br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
[{{fullurl:{{FULLPAGENAMEE}}|action=pdfbook&format=single}} Téléchargez cet article au format PDF]<br /><br />
[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 1<sup>er</sup> août 2015 à 11:08 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Saint-Nom-la-Bret%C3%A8che_au_sortir_de_la_Guerre&diff=2266Saint-Nom-la-Bretèche au sortir de la Guerre2015-08-02T15:20:11Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= Évolution de la population<ref>Listes nominatives des dénombrements de populations, AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref> =<br />
[[Fichier:Pyramides_des_âges_1911_et_1921.png|600px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
|-<br />
| en 1921 || 304 || 314 || 618<br />
|}<br />
<br />
En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
<br />
Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
<br />
La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
<br />
= Les Métiers =<br />
<br />
== La population active ==<br />
<br />
On observe un bouleversement dans la population active telle que déclarée lors des dénombrements de population. Les actifs augmentent de 317 à 367 malgré la baisse significative de la population ; le taux d’activité croît ainsi de 49% à 59%.<br />
<br />
Si le nombre d’hommes actifs reste stable, celui des femmes actives explose comme l’indiquent le tableau et les deux graphiques ci-dessous.<br />
[[Fichier:Hommes_et_Femmes_actifs_en_1911_et_1921.png|500px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Nombre d'actifs !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 228 || 89 || 317<br />
|-<br />
| en 1921 || 227 || 140 || 367<br />
|}<br />
<br />
Apparaissent également de nouveaux métiers :<br />
<br />
* • agent d’affaires, courtier, employé aux écritures, tourneur, fraiseur, mécanicien, plombier, horloger, marbrier ;<br />
* • brodeuse, repasseuse.<br />
<br />
D’autres se multiplient comme employé de chemin de fer ou sténodactylo.<br />
<br />
== Lieux d’exercice des métiers ==<br />
<br />
Après guerre, 66 personnes travaillent hors du village, contre 27 précédemment (18% des actifs contre 9%).<br />
<br />
Paris exerce une forte attractivité en offrant nombre de métiers non ruraux, de même que Saint-Germain. Quant aux communes limitrophes, Villepreux mis à part, elles attirent peu nos ancêtres.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Lieu !! Nombre d'emplois<br />
|-<br />
| Paris || 21<br />
|-<br />
| Saint-Germain || 12<br />
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| Saint-Cloud || 5<br />
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| Villepreux || 4<br />
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| Clamart || 3<br />
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| Suresnes || 2<br />
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= Le Conseil municipal d’après guerre = <br />
[[Fichier:Flé_Jules.jpg|150px|thumb|right|Jules FLÉ<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
Les élections municipales qui auraient dû se tenir en 1918 sont, par la force des choses, reportées en novembre et décembre de l’année suivante.<br />
<br />
On assiste à un renouvellement des édiles, seulement cinq sortants participent au nouveau Conseil. Et le nouveau maire et son adjoint ne siégeaient pas en 1912.<br />
<br />
Jules FLÉ, fermier à la ferme de Saint-Nom, est élu maire avec 8 voix sur 12, en remplacement d’Émile DREYFUS qui n’en obtient que 4. <br />
<br />
Son adjoint Gustave OZANNE, ancien épicier, est élu par 9 voix sur 12.<br />
<br />
Le nouveau maire a recueilli dans les urnes le plus grand nombre de voix (130). <br />
<br />
=== Et ensuite... ===<br />
<br />
Si, peu de mois avant la Guerre, étaient apparues les plaques des noms des rues et les numéros des maisons,l’électricité, l’eau courante et le gaz de ville ne sont pas encore distribués. <br />
<br />
Il faudra attendre 1922 pour l’électricité et 1932 pour l’eau et le gaz !<br />
<br />
== Les artistes témoignent ==<br />
[[Fichier:Ceux de 14-18 - Luc Barney.jpg|200px|thumb|right|Pochette du disque "Ceux de 14-18" par Luc BARNEY accompagné de Mario BUA et son orcherstre<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
Le souvenir des épreuves de guerre est entretenu, en particulier, par la chanson et le cinéma.<br />
<br />
Ainsi Luc BARNEY, familier du village où il rendait couramment visite à Monsieur GUYE, et Pierre RICHARD-WILLM qui avait sa résidence secondaire à Saint-Nom.<br />
<br />
=== Luc BARNEY ===<br />
<br />
Né en 1916 et décédé en 1991, Luc BARNEY était chanteur d’opérette (baryton léger) et comédien.<br />
<br />
Il consacre également son talent à des albums de chansons militaires.<br />
<br />
=== Pierre RICHARD-WILLM ===<br />
[[Fichier:Propriété_P_Richard_Willm.jpg|400px|thumb|left|Ancienne propriété de Pierre RICHARD-WILLM à Saint-Nom-la-Bretèche<ref>Collection VERMONT</ref>]]<br />
[[Fichier:P_Richard_Willm.jpg|200px|thumb|right|Pierre RICHARD-WILLM dans le film "Un soir au front"<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
<br />
Pierre RICHARD-WILLM (1895-1983) après avoir rejoint l’armée en 1916, devient à partir de 1925 un célèbre acteur de théâtre et de cinéma.<br />
<br />
Parmi la quarantaine de films où il se produit, il interprète en 1931 le lieutenant Siredon dans “''Un soir au front''”.<br />
<br />
En 1935, il acquiert une propriété à Saint-Nom, “''vieille maison XVIIè siècle, grand parc, arbres séculaires''”, détruite en 1967 pour laisser place à la Résidence du Parc.<br />
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=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
[{{fullurl:{{FULLPAGENAMEE}}|action=pdfbook&format=single}} Téléchargez cet article au format PDF]<br /><br />
[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 1<sup>er</sup> août 2015 à 11:08 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Saint-Nom-la-Bret%C3%A8che_au_sortir_de_la_Guerre&diff=2265Saint-Nom-la-Bretèche au sortir de la Guerre2015-08-02T15:19:48Z<p>Bachmann : </p>
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<div>= Évolution de la population<ref>Listes nominatives des dénombrements de populations, AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref> =<br />
[[Fichier:Pyramides_des_âges_1911_et_1921.png|600px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
<br />
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! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
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| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
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| en 1921 || 304 || 314 || 618<br />
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En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
<br />
Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
<br />
La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
<br />
= Les Métiers =<br />
<br />
== La population active ==<br />
<br />
On observe un bouleversement dans la population active telle que déclarée lors des dénombrements de population. Les actifs augmentent de 317 à 367 malgré la baisse significative de la population ; le taux d’activité croît ainsi de 49% à 59%.<br />
<br />
Si le nombre d’hommes actifs reste stable, celui des femmes actives explose comme l’indiquent le tableau et les deux graphiques ci-dessous.<br />
[[Fichier:Hommes_et_Femmes_actifs_en_1911_et_1921.png|500px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
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! Nombre d'actifs !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
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| en 1911 || 228 || 89 || 317<br />
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| en 1921 || 227 || 140 || 367<br />
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Apparaissent également de nouveaux métiers :<br />
<br />
* • agent d’affaires, courtier, employé aux écritures, tourneur, fraiseur, mécanicien, plombier, horloger, marbrier ;<br />
* • brodeuse, repasseuse.<br />
<br />
D’autres se multiplient comme employé de chemin de fer ou sténodactylo.<br />
<br />
== Lieux d’exercice des métiers ==<br />
<br />
Après guerre, 66 personnes travaillent hors du village, contre 27 précédemment (18% des actifs contre 9%).<br />
<br />
Paris exerce une forte attractivité en offrant nombre de métiers non ruraux, de même que Saint-Germain. Quant aux communes limitrophes, Villepreux mis à part, elles attirent peu nos ancêtres.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Lieu !! Nombre d'emplois<br />
|-<br />
| Paris || 21<br />
|-<br />
| Saint-Germain || 12<br />
|-<br />
| Saint-Cloud || 5<br />
|-<br />
| Villepreux || 4<br />
|-<br />
| Clamart || 3<br />
|-<br />
| Suresnes || 2<br />
|}<br />
<br />
= Le Conseil municipal d’après guerre = <br />
[[Fichier:Flé_Jules.jpg|150px|thumb|right|Jules FLÉ<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
Les élections municipales qui auraient dû se tenir en 1918 sont, par la force des choses, reportées en novembre et décembre de l’année suivante.<br />
<br />
On assiste à un renouvellement des édiles, seulement cinq sortants participent au nouveau Conseil. Et le nouveau maire et son adjoint ne siégeaient pas en 1912.<br />
<br />
Jules FLÉ, fermier à la ferme de Saint-Nom, est élu maire avec 8 voix sur 12, en remplacement d’Émile DREYFUS qui n’en obtient que 4. <br />
<br />
Son adjoint Gustave OZANNE, ancien épicier, est élu par 9 voix sur 12.<br />
<br />
Le nouveau maire a recueilli dans les urnes le plus grand nombre de voix (130). <br />
<br />
=== Et ensuite... ===<br />
<br />
Si, peu de mois avant la Guerre, étaient apparues les plaques des noms des rues et les numéros des maisons,l’électricité, l’eau courante et le gaz de ville ne sont pas encore distribués. <br />
<br />
Il faudra attendre 1922 pour l’électricité et 1932 pour l’eau et le gaz !<br />
<br />
== Les artistes témoignent ==<br />
[[Fichier:Ceux de 14-18 - Luc Barney.jpg|200px|thumb|right|Pochette du disque "Ceux de 14-18" par Luc BARNEY accompagné de Mario BUA et son orcherstre<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
Le souvenir des épreuves de guerre est entretenu, en particulier, par la chanson et le cinéma.<br />
<br />
Ainsi Luc BARNEY, familier du village où il rendait couramment visite à Monsieur GUYE, et Pierre RICHARD-WILLM qui avait sa résidence secondaire à Saint-Nom.<br />
<br />
=== Luc BARNEY ===<br />
<br />
Né en 1916 et décédé en 1991, Luc BARNEY était chanteur d’opérette (baryton léger) et comédien.<br />
<br />
Il consacre également son talent à des albums de chansons militaires.<br />
<br />
=== Pierre RICHARD-WILLM ===<br />
[[Fichier:Propriété_P_Richard_Willm.jpg|400px|thumb|left|Ancienne propriété de Pierre RICHARD-WILLM à Saint-Nom-la-Bretèche<ref>Collection VERMONT</ref>]]<br />
[[Fichier:P_Richard_Willm.jpg|200px|thumb|right|Pierre RICHARD-WILLM dans le film "Un soir au front"<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
<br />
Pierre RICHARD-WILLM (1895-1983) après avoir rejoint l’armée en 1916, devient à partir de 1925 un célèbre acteur de théâtre et de cinéma.<br />
<br />
Parmi la quarantaine de films où il se produit, il interprète en 1931 le lieutenant Siredon dans “''Un soir au front''”.<br />
<br />
En 1935, il acquiert une propriété à Saint-Nom, “''vieille maison XVIIè siècle, grand parc, arbres séculaires''”, détruite en 1967 pour laisser place à la Résidence du Parc.<br />
<br /><br />
<br /><br />
<br /><br />
<br /><br />
<br /><br />
<br /><br />
<br /><br />
<br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
[{{fullurl:{{FULLPAGENAMEE}}|action=pdfbook&format=single}} Téléchargez cet article au format PDF]<br /><br />
[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 1<sup>er</sup> août 2015 à 11:08 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Saint-Nom-la-Bret%C3%A8che_au_sortir_de_la_Guerre&diff=2264Saint-Nom-la-Bretèche au sortir de la Guerre2015-08-02T15:16:57Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= Évolution de la population<ref>Listes nominatives des dénombrements de populations, AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref> =<br />
[[Fichier:Pyramides_des_âges_1911_et_1921.png|600px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
|-<br />
| en 1921 || 304 || 314 || 618<br />
|}<br />
<br />
En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
<br />
Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
<br />
La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
<br />
= Les Métiers =<br />
<br />
== La population active ==<br />
<br />
On observe un bouleversement dans la population active telle que déclarée lors des dénombrements de population. Les actifs augmentent de 317 à 367 malgré la baisse significative de la population ; le taux d’activité croît ainsi de 49% à 59%.<br />
<br />
Si le nombre d’hommes actifs reste stable, celui des femmes actives explose comme l’indiquent le tableau et les deux graphiques ci-dessous.<br />
[[Fichier:Hommes_et_Femmes_actifs_en_1911_et_1921.png|500px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Nombre d'actifs !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 228 || 89 || 317<br />
|-<br />
| en 1921 || 227 || 140 || 367<br />
|}<br />
<br />
Apparaissent également de nouveaux métiers :<br />
<br />
* • agent d’affaires, courtier, employé aux écritures, tourneur, fraiseur, mécanicien, plombier, horloger, marbrier ;<br />
* • brodeuse, repasseuse.<br />
<br />
D’autres se multiplient comme employé de chemin de fer ou sténodactylo.<br />
<br />
== Lieux d’exercice des métiers ==<br />
<br />
Après guerre, 66 personnes travaillent hors du village, contre 27 précédemment (18% des actifs contre 9%).<br />
<br />
Paris exerce une forte attractivité en offrant nombre de métiers non ruraux, de même que Saint-Germain. Quant aux communes limitrophes, Villepreux mis à part, elles attirent peu nos ancêtres.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Lieu !! Nombre d'emplois<br />
|-<br />
| Paris || 21<br />
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| Saint-Germain || 12<br />
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| Saint-Cloud || 5<br />
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| Villepreux || 4<br />
|-<br />
| Clamart || 3<br />
|-<br />
| Suresnes || 2<br />
|}<br />
<br />
= Le Conseil municipal d’après guerre = <br />
[[Fichier:Flé_Jules.jpg|150px|thumb|right|Jules FLÉ<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
Les élections municipales qui auraient dû se tenir en 1918 sont, par la force des choses, reportées en novembre et décembre de l’année suivante.<br />
<br />
On assiste à un renouvellement des édiles, seulement cinq sortants participent au nouveau Conseil. Et le nouveau maire et son adjoint ne siégeaient pas en 1912.<br />
<br />
Jules FLÉ, fermier à la ferme de Saint-Nom, est élu maire avec 8 voix sur 12, en remplacement d’Émile DREYFUS qui n’en obtient que 4. <br />
<br />
Son adjoint Gustave OZANNE, ancien épicier, est élu par 9 voix sur 12.<br />
<br />
Le nouveau maire a recueilli dans les urnes le plus grand nombre de voix (130). <br />
<br />
=== Et ensuite... ===<br />
<br />
Si, peu de mois avant la Guerre, étaient apparues les plaques des noms des rues et les numéros des maisons,l’électricité, l’eau courante et le gaz de ville ne sont pas encore distribués. <br />
<br />
Il faudra attendre 1922 pour l’électricité et 1932 pour l’eau et le gaz !<br />
<br />
== Les artistes témoignent ==<br />
[[Fichier:Ceux de 14-18 - Luc Barney.jpg|200px|thumb|right|Pochette du disque "Ceux de 14-18" par Luc BARNEY accompagné de Mario BUA et son orcherstre<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
Le souvenir des épreuves de guerre est entretenu, en particulier, par la chanson et le cinéma.<br />
<br />
Ainsi Luc BARNEY, familier du village où il rendait couramment visite à Monsieur GUYE, et Pierre RICHARD-WILLM qui avait sa résidence secondaire à Saint-Nom.<br />
<br />
=== Luc BARNEY ===<br />
<br />
Né en 1916 et décédé en 1991, Luc BARNEY était chanteur d’opérette (baryton léger) et comédien.<br />
<br />
Il consacre également son talent à des albums de chansons militaires.<br />
<br />
=== Pierre RICHARD-WILLM ===<br />
[[Fichier:Propriété_P_Richard_Willm.jpg|400px|thumb|left|Ancienne propriété de Pierre RICHARD-WILLM à Saint-Nom-la-Bretèche<ref>Collection VERMONT</ref>]]<br />
[[Fichier:P_Richard_Willm.jpg|200px|thumb|right|Pierre RICHARD-WILLM dans le film "Un soir au front"<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
<br />
Pierre RICHARD-WILLM (1895-1983) après avoir rejoint l’armée en 1916, devient à partir de 1925 un célèbre acteur de théâtre et de cinéma.<br />
<br />
Parmi la quarantaine de films où il se produit, il interprète en 1931 le lieutenant Siredon dans “''Un soir au front''”.<br />
<br />
En 1935, il acquiert une propriété à Saint-Nom, “''vieille maison XVIIè siècle, grand parc, arbres séculaires''”, détruite en 1967 pour laisser place à la Résidence du Parc.<br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
[{{fullurl:{{FULLPAGENAMEE}}|action=pdfbook&format=single}} Téléchargez cet article au format PDF]<br /><br />
[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 1<sup>er</sup> août 2015 à 11:08 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Saint-Nom-la-Bret%C3%A8che_au_sortir_de_la_Guerre&diff=2263Saint-Nom-la-Bretèche au sortir de la Guerre2015-08-02T15:14:09Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= Évolution de la population<ref>Listes nominatives des dénombrements de populations, AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref> =<br />
[[Fichier:Pyramides_des_âges_1911_et_1921.png|600px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
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| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
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| en 1921 || 304 || 314 || 618<br />
|}<br />
<br />
En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
<br />
Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
<br />
La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
<br />
= Les Métiers =<br />
<br />
== La population active ==<br />
<br />
On observe un bouleversement dans la population active telle que déclarée lors des dénombrements de population. Les actifs augmentent de 317 à 367 malgré la baisse significative de la population ; le taux d’activité croît ainsi de 49% à 59%.<br />
<br />
Si le nombre d’hommes actifs reste stable, celui des femmes actives explose comme l’indiquent le tableau et les deux graphiques ci-dessous.<br />
[[Fichier:Hommes_et_Femmes_actifs_en_1911_et_1921.png|500px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Nombre d'actifs !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 228 || 89 || 317<br />
|-<br />
| en 1921 || 227 || 140 || 367<br />
|}<br />
<br />
Apparaissent également de nouveaux métiers :<br />
<br />
* • agent d’affaires, courtier, employé aux écritures, tourneur, fraiseur, mécanicien, plombier, horloger, marbrier ;<br />
* • brodeuse, repasseuse.<br />
<br />
D’autres se multiplient comme employé de chemin de fer ou sténodactylo.<br />
<br />
== Lieux d’exercice des métiers ==<br />
<br />
Après guerre, 66 personnes travaillent hors du village, contre 27 précédemment (18% des actifs contre 9%).<br />
<br />
Paris exerce une forte attractivité en offrant nombre de métiers non ruraux, de même que Saint-Germain. Quant aux communes limitrophes, Villepreux mis à part, elles attirent peu nos ancêtres.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Lieu !! Nombre d'emplois<br />
|-<br />
| Paris || 21<br />
|-<br />
| Saint-Germain || 12<br />
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| Saint-Cloud || 5<br />
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| Villepreux || 4<br />
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| Clamart || 3<br />
|-<br />
| Suresnes || 2<br />
|}<br />
<br />
= Le Conseil municipal d’après guerre = <br />
[[Fichier:Flé_Jules.jpg|150px|thumb|right|Jules FLÉ<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
Les élections municipales qui auraient dû se tenir en 1918 sont, par la force des choses, reportées en novembre et décembre de l’année suivante.<br />
<br />
On assiste à un renouvellement des édiles, seulement cinq sortants participent au nouveau Conseil. Et le nouveau maire et son adjoint ne siégeaient pas en 1912.<br />
<br />
Jules FLÉ, fermier à la ferme de Saint-Nom, est élu maire avec 8 voix sur 12, en remplacement d’Émile DREYFUS qui n’en obtient que 4. <br />
<br />
Son adjoint Gustave OZANNE, ancien épicier, est élu par 9 voix sur 12.<br />
<br />
Le nouveau maire a recueilli dans les urnes le plus grand nombre de voix (130). <br />
<br />
=== Et ensuite... ===<br />
<br />
Si, peu de mois avant la Guerre, étaient apparues les plaques des noms des rues et les numéros des maisons,l’électricité, l’eau courante et le gaz de ville ne sont pas encore distribués. <br />
<br />
Il faudra attendre 1922 pour l’électricité et 1932 pour l’eau et le gaz !<br />
<br />
== Les artistes témoignent ==<br />
[[Fichier:Ceux de 14-18 - Luc Barney.jpg|150px|thumb|right|Pochette du disque "Ceux de 14-18" par Luc BARNEY accompagné de Mario BUA et son orcherstre<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
Le souvenir des épreuves de guerre est entretenu, en particulier, par la chanson et le cinéma.<br />
<br />
Ainsi Luc BARNEY, familier du village où il rendait couramment visite à Monsieur GUYE, et Pierre RICHARD-WILLM qui avait sa résidence secondaire à Saint-Nom.<br />
<br />
=== Luc BARNEY ===<br />
<br />
Né en 1916 et décédé en 1991, Luc BARNEY était chanteur d’opérette (baryton léger) et comédien.<br />
<br />
Il consacre également son talent à des albums de chansons militaires.<br />
<br />
=== Pierre RICHARD-WILLM ===<br />
[[Fichier:Propriété_P_Richard_Willm.jpg|400px|thumb|left|Ancienne propriété de Pierre RICHARD-WILLM à Saint-Nom-la-Bretèche<ref>Collection VERMONT</ref>]]<br />
[[Fichier:P_Richard_Willm.jpg|250px|thumb|right|Pierre RICHARD-WILLM dans le film "Un soir au front"<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
<br />
Pierre RICHARD-WILLM (1895-1983) après avoir rejoint l’armée en 1916, devient à partir de 1925 un célèbre acteur de théâtre et de cinéma.<br />
<br />
Parmi la quarantaine de films où il se produit, il interprète en 1931 le lieutenant Siredon dans “''Un soir au front''”.<br />
<br />
En 1935, il acquiert une propriété à Saint-Nom, “''vieille maison XVIIè siècle, grand parc, arbres séculaires''”, détruite en 1967 pour laisser place à la Résidence du Parc.<br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
[{{fullurl:{{FULLPAGENAMEE}}|action=pdfbook&format=single}} Téléchargez cet article au format PDF]<br /><br />
[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 1<sup>er</sup> août 2015 à 11:08 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Fichier:P_Richard_Willm.jpg&diff=2262Fichier:P Richard Willm.jpg2015-08-02T15:06:42Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div></div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Saint-Nom-la-Bret%C3%A8che_au_sortir_de_la_Guerre&diff=2261Saint-Nom-la-Bretèche au sortir de la Guerre2015-08-02T15:05:31Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= Évolution de la population<ref>Listes nominatives des dénombrements de populations, AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref> =<br />
[[Fichier:Pyramides_des_âges_1911_et_1921.png|600px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
|-<br />
| en 1921 || 304 || 314 || 618<br />
|}<br />
<br />
En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
<br />
Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
<br />
La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
<br />
= Les Métiers =<br />
<br />
== La population active ==<br />
<br />
On observe un bouleversement dans la population active telle que déclarée lors des dénombrements de population. Les actifs augmentent de 317 à 367 malgré la baisse significative de la population ; le taux d’activité croît ainsi de 49% à 59%.<br />
<br />
Si le nombre d’hommes actifs reste stable, celui des femmes actives explose comme l’indiquent le tableau et les deux graphiques ci-dessous.<br />
[[Fichier:Hommes_et_Femmes_actifs_en_1911_et_1921.png|500px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Nombre d'actifs !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 228 || 89 || 317<br />
|-<br />
| en 1921 || 227 || 140 || 367<br />
|}<br />
<br />
Apparaissent également de nouveaux métiers :<br />
<br />
* • agent d’affaires, courtier, employé aux écritures, tourneur, fraiseur, mécanicien, plombier, horloger, marbrier ;<br />
* • brodeuse, repasseuse.<br />
<br />
D’autres se multiplient comme employé de chemin de fer ou sténodactylo.<br />
<br />
== Lieux d’exercice des métiers ==<br />
<br />
Après guerre, 66 personnes travaillent hors du village, contre 27 précédemment (18% des actifs contre 9%).<br />
<br />
Paris exerce une forte attractivité en offrant nombre de métiers non ruraux, de même que Saint-Germain. Quant aux communes limitrophes, Villepreux mis à part, elles attirent peu nos ancêtres.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Lieu !! Nombre d'emplois<br />
|-<br />
| Paris || 21<br />
|-<br />
| Saint-Germain || 12<br />
|-<br />
| Saint-Cloud || 5<br />
|-<br />
| Villepreux || 4<br />
|-<br />
| Clamart || 3<br />
|-<br />
| Suresnes || 2<br />
|}<br />
<br />
= Le Conseil municipal d’après guerre = <br />
[[Fichier:Flé_Jules.jpg|150px|thumb|right|Jules FLÉ<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
Les élections municipales qui auraient dû se tenir en 1918 sont, par la force des choses, reportées en novembre et décembre de l’année suivante.<br />
<br />
On assiste à un renouvellement des édiles, seulement cinq sortants participent au nouveau Conseil. Et le nouveau maire et son adjoint ne siégeaient pas en 1912.<br />
<br />
Jules FLÉ, fermier à la ferme de Saint-Nom, est élu maire avec 8 voix sur 12, en remplacement d’Émile DREYFUS qui n’en obtient que 4. <br />
<br />
Son adjoint Gustave OZANNE, ancien épicier, est élu par 9 voix sur 12.<br />
<br />
Le nouveau maire a recueilli dans les urnes le plus grand nombre de voix (130). <br />
<br />
=== Et ensuite... ===<br />
<br />
Si, peu de mois avant la Guerre, étaient apparues les plaques des noms des rues et les numéros des maisons,l’électricité, l’eau courante et le gaz de ville ne sont pas encore distribués. <br />
<br />
Il faudra attendre 1922 pour l’électricité et 1932 pour l’eau et le gaz !<br />
<br />
== Les artistes témoignent ==<br />
[[Fichier:Ceux de 14-18 - Luc Barney.jpg|150px|thumb|right|Pochette du disque "Ceux de 14-18" par Luc BARNEY accompagné de Mario BUA et son orcherstre<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
Le souvenir des épreuves de guerre est entretenu, en particulier, par la chanson et le cinéma.<br />
<br />
Ainsi Luc BARNEY, familier du village où il rendait couramment visite à Monsieur GUYE, et Pierre RICHARD-WILLM qui avait sa résidence secondaire à Saint-Nom.<br />
<br />
=== Luc BARNEY ===<br />
<br />
Né en 1916 et décédé en 1991, Luc BARNEY était chanteur d’opérette (baryton léger) et comédien.<br />
<br />
Il consacre également son talent à des albums de chansons militaires.<br />
<br />
=== Pierre RICHARD-WILLM ===<br />
[[Fichier:Propriété_Pierre_RICHARD_WILLM.jpg|250px|thumb|left|Ancienne propriété de Pierre RICHARD-WILLM à Saint-Nom-la-Bretèche<ref>Collection VERMONT</ref>]]<br />
[[Fichier:P_Richard_Willm.jpg|250px|thumb|right|Pierre RICHARD-WILLM dans le film "Un soir au front"<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
<br />
Pierre RICHARD-WILLM (1895-1983) après avoir rejoint l’armée en 1916, devient à partir de 1925 un célèbre acteur de théâtre et de cinéma.<br />
<br />
Parmi la quarantaine de films où il se produit, il interprète en 1931 le lieutenant Siredon dans “''Un soir au front''”.<br />
<br />
En 1935, il acquiert une propriété à Saint-Nom, “''vieille maison XVIIè siècle, grand parc, arbres séculaires''”, détruite en 1967 pour laisser place à la Résidence du Parc.<br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
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[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 1<sup>er</sup> août 2015 à 11:08 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Saint-Nom-la-Bret%C3%A8che_au_sortir_de_la_Guerre&diff=2260Saint-Nom-la-Bretèche au sortir de la Guerre2015-08-02T14:59:11Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= Évolution de la population<ref>Listes nominatives des dénombrements de populations, AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref> =<br />
[[Fichier:Pyramides_des_âges_1911_et_1921.png|600px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
|-<br />
| en 1921 || 304 || 314 || 618<br />
|}<br />
<br />
En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
<br />
Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
<br />
La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
<br />
= Les Métiers =<br />
<br />
== La population active ==<br />
<br />
On observe un bouleversement dans la population active telle que déclarée lors des dénombrements de population. Les actifs augmentent de 317 à 367 malgré la baisse significative de la population ; le taux d’activité croît ainsi de 49% à 59%.<br />
<br />
Si le nombre d’hommes actifs reste stable, celui des femmes actives explose comme l’indiquent le tableau et les deux graphiques ci-dessous.<br />
[[Fichier:Hommes_et_Femmes_actifs_en_1911_et_1921.png|500px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Nombre d'actifs !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 228 || 89 || 317<br />
|-<br />
| en 1921 || 227 || 140 || 367<br />
|}<br />
<br />
Apparaissent également de nouveaux métiers :<br />
<br />
* • agent d’affaires, courtier, employé aux écritures, tourneur, fraiseur, mécanicien, plombier, horloger, marbrier ;<br />
* • brodeuse, repasseuse.<br />
<br />
D’autres se multiplient comme employé de chemin de fer ou sténodactylo.<br />
<br />
== Lieux d’exercice des métiers ==<br />
<br />
Après guerre, 66 personnes travaillent hors du village, contre 27 précédemment (18% des actifs contre 9%).<br />
<br />
Paris exerce une forte attractivité en offrant nombre de métiers non ruraux, de même que Saint-Germain. Quant aux communes limitrophes, Villepreux mis à part, elles attirent peu nos ancêtres.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Lieu !! Nombre d'emplois<br />
|-<br />
| Paris || 21<br />
|-<br />
| Saint-Germain || 12<br />
|-<br />
| Saint-Cloud || 5<br />
|-<br />
| Villepreux || 4<br />
|-<br />
| Clamart || 3<br />
|-<br />
| Suresnes || 2<br />
|}<br />
<br />
= Le Conseil municipal d’après guerre = <br />
[[Fichier:Flé_Jules.jpg|150px|thumb|right|Jules FLÉ<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
Les élections municipales qui auraient dû se tenir en 1918 sont, par la force des choses, reportées en novembre et décembre de l’année suivante.<br />
<br />
On assiste à un renouvellement des édiles, seulement cinq sortants participent au nouveau Conseil. Et le nouveau maire et son adjoint ne siégeaient pas en 1912.<br />
<br />
Jules FLÉ, fermier à la ferme de Saint-Nom, est élu maire avec 8 voix sur 12, en remplacement d’Émile DREYFUS qui n’en obtient que 4. <br />
<br />
Son adjoint Gustave OZANNE, ancien épicier, est élu par 9 voix sur 12.<br />
<br />
Le nouveau maire a recueilli dans les urnes le plus grand nombre de voix (130). <br />
<br />
=== Et ensuite... ===<br />
<br />
Si, peu de mois avant la Guerre, étaient apparues les plaques des noms des rues et les numéros des maisons,l’électricité, l’eau courante et le gaz de ville ne sont pas encore distribués. <br />
<br />
Il faudra attendre 1922 pour l’électricité et 1932 pour l’eau et le gaz !<br />
<br />
== Les artistes témoignent ==<br />
[[Fichier:Ceux de 14-18 - Luc Barney.jpg|150px|thumb|right|Pochette du disque "Ceux de 14-18" par Luc BARNEY accompagné de Mario BUA et son orcherstre<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
Le souvenir des épreuves de guerre est entretenu, en particulier, par la chanson et le cinéma.<br />
<br />
Ainsi Luc BARNEY, familier du village où il rendait couramment visite à Monsieur GUYE, et Pierre RICHARD-WILLM qui avait sa résidence secondaire à Saint-Nom.<br />
<br />
=== Luc BARNEY ===<br />
<br />
Né en 1916 et décédé en 1991, Luc BARNEY était chanteur d’opérette (baryton léger) et comédien.<br />
<br />
Il consacre également son talent à des albums de chansons militaires.<br />
<br />
=== Pierre RICHARD-WILLM ===<br />
[[Fichier:Propriété_P_Richard_Willm.jpg|250px|thumb|left|Ancienne propriété de Pierre RICHARD-WILLM à Saint-Nom-la-Bretèche<ref>Collection VERMONT</ref>]]<br />
[[Fichier:P_Richard_Willm.jpg|250px|thumb|right|Pierre RICHARD-WILLM dans le film "Un soir au front"<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
<br />
Pierre RICHARD-WILLM (1895-1983) après avoir rejoint l’armée en 1916, devient à partir de 1925 un célèbre acteur de théâtre et de cinéma.<br />
<br />
Parmi la quarantaine de films où il se produit, il interprète en 1931 le lieutenant Siredon dans “''Un soir au front''”.<br />
<br />
En 1935, il acquiert une propriété à Saint-Nom, “''vieille maison XVIIè siècle, grand parc, arbres séculaires''”, détruite en 1967 pour laisser place à la Résidence du Parc.<br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
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[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 1<sup>er</sup> août 2015 à 11:08 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Saint-Nom-la-Bret%C3%A8che_au_sortir_de_la_Guerre&diff=2259Saint-Nom-la-Bretèche au sortir de la Guerre2015-08-02T14:55:39Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= Évolution de la population<ref>Listes nominatives des dénombrements de populations, AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref> =<br />
[[Fichier:Pyramides_des_âges_1911_et_1921.png|600px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
|-<br />
| en 1921 || 304 || 314 || 618<br />
|}<br />
<br />
En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
<br />
Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
<br />
La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
<br />
= Les Métiers =<br />
<br />
== La population active ==<br />
<br />
On observe un bouleversement dans la population active telle que déclarée lors des dénombrements de population. Les actifs augmentent de 317 à 367 malgré la baisse significative de la population ; le taux d’activité croît ainsi de 49% à 59%.<br />
<br />
Si le nombre d’hommes actifs reste stable, celui des femmes actives explose comme l’indiquent le tableau et les deux graphiques ci-dessous.<br />
[[Fichier:Hommes_et_Femmes_actifs_en_1911_et_1921.png|500px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
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{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Nombre d'actifs !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 228 || 89 || 317<br />
|-<br />
| en 1921 || 227 || 140 || 367<br />
|}<br />
<br />
Apparaissent également de nouveaux métiers :<br />
<br />
* • agent d’affaires, courtier, employé aux écritures, tourneur, fraiseur, mécanicien, plombier, horloger, marbrier ;<br />
* • brodeuse, repasseuse.<br />
<br />
D’autres se multiplient comme employé de chemin de fer ou sténodactylo.<br />
<br />
== Lieux d’exercice des métiers ==<br />
<br />
Après guerre, 66 personnes travaillent hors du village, contre 27 précédemment (18% des actifs contre 9%).<br />
<br />
Paris exerce une forte attractivité en offrant nombre de métiers non ruraux, de même que Saint-Germain. Quant aux communes limitrophes, Villepreux mis à part, elles attirent peu nos ancêtres.<br />
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{| class="wikitable"<br />
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! Lieu !! Nombre d'emplois<br />
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| Paris || 21<br />
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| Saint-Germain || 12<br />
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| Saint-Cloud || 5<br />
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| Villepreux || 4<br />
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| Clamart || 3<br />
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| Suresnes || 2<br />
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= Le Conseil municipal d’après guerre = <br />
[[Fichier:Flé_Jules.jpg|150px|thumb|right|Jules FLÉ<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
Les élections municipales qui auraient dû se tenir en 1918 sont, par la force des choses, reportées en novembre et décembre de l’année suivante.<br />
<br />
On assiste à un renouvellement des édiles, seulement cinq sortants participent au nouveau Conseil. Et le nouveau maire et son adjoint ne siégeaient pas en 1912.<br />
<br />
Jules FLÉ, fermier à la ferme de Saint-Nom, est élu maire avec 8 voix sur 12, en remplacement d’Émile DREYFUS qui n’en obtient que 4. <br />
<br />
Son adjoint Gustave OZANNE, ancien épicier, est élu par 9 voix sur 12.<br />
<br />
Le nouveau maire a recueilli dans les urnes le plus grand nombre de voix (130). <br />
<br />
=== Et ensuite... ===<br />
<br />
Si, peu de mois avant la Guerre, étaient apparues les plaques des noms des rues et les numéros des maisons,l’électricité, l’eau courante et le gaz de ville ne sont pas encore distribués. <br />
<br />
Il faudra attendre 1922 pour l’électricité et 1932 pour l’eau et le gaz !<br />
<br />
== Les artistes témoignent ==<br />
[[Fichier:Ceux de 14-18 - Luc Barney.jpg|150px|thumb|right|Pochette du disque "Ceux de 14-18" par Luc BARNEY accompagné de Mario BUA et son orcherstre<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
Le souvenir des épreuves de guerre est entretenu, en particulier, par la chanson et le cinéma.<br />
<br />
Ainsi Luc BARNEY, familier du village où il rendait couramment visite à Monsieur GUYE, et Pierre RICHARD-WILLM qui avait sa résidence secondaire à Saint-Nom.<br />
<br />
=== Luc BARNEY ===<br />
<br />
Né en 1916 et décédé en 1991, Luc BARNEY était chanteur d’opérette (baryton léger) et comédien.<br />
<br />
Il consacre également son talent à des albums de chansons militaires.<br />
<br />
=== Pierre RICHARD-WILLM ===<br />
[[Fichier:Propriété_P_Richard_Willm.jpg|250px|thumb|left|Ancienne propriété de Pierre RICHARD-WILLM à Saint-Nom-la-Bretèche<ref>Collection VERMONT</ref>]]<br />
<br />
Pierre RICHARD-WILLM (1895-1983) après avoir rejoint l’armée en 1916, devient à partir de 1925 un célèbre acteur de théâtre et de cinéma.<br />
<br />
Parmi la quarantaine de films où il se produit, il interprète en 1931 le lieutenant Siredon dans “''Un soir au front''”.<br />
<br />
En 1935, il acquiert une propriété à Saint-Nom, “''vieille maison XVIIè siècle, grand parc, arbres séculaires''”, détruite en 1967 pour laisser place à la Résidence du Parc.<br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
[{{fullurl:{{FULLPAGENAMEE}}|action=pdfbook&format=single}} Téléchargez cet article au format PDF]<br /><br />
[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 1<sup>er</sup> août 2015 à 11:08 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Fichier:Propri%C3%A9t%C3%A9_P_Richard_Willm.jpg&diff=2258Fichier:Propriété P Richard Willm.jpg2015-08-02T14:52:47Z<p>Bachmann : Carte postale d'origine non identifiée</p>
<hr />
<div>Carte postale d'origine non identifiée</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Saint-Nom-la-Bret%C3%A8che_au_sortir_de_la_Guerre&diff=2257Saint-Nom-la-Bretèche au sortir de la Guerre2015-08-02T14:47:14Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= Évolution de la population<ref>Listes nominatives des dénombrements de populations, AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref> =<br />
[[Fichier:Pyramides_des_âges_1911_et_1921.png|600px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
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{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
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| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
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| en 1921 || 304 || 314 || 618<br />
|}<br />
<br />
En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
<br />
Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
<br />
La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
<br />
= Les Métiers =<br />
<br />
== La population active ==<br />
<br />
On observe un bouleversement dans la population active telle que déclarée lors des dénombrements de population. Les actifs augmentent de 317 à 367 malgré la baisse significative de la population ; le taux d’activité croît ainsi de 49% à 59%.<br />
<br />
Si le nombre d’hommes actifs reste stable, celui des femmes actives explose comme l’indiquent le tableau et les deux graphiques ci-dessous.<br />
[[Fichier:Hommes_et_Femmes_actifs_en_1911_et_1921.png|500px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
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{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Nombre d'actifs !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 228 || 89 || 317<br />
|-<br />
| en 1921 || 227 || 140 || 367<br />
|}<br />
<br />
Apparaissent également de nouveaux métiers :<br />
<br />
* • agent d’affaires, courtier, employé aux écritures, tourneur, fraiseur, mécanicien, plombier, horloger, marbrier ;<br />
* • brodeuse, repasseuse.<br />
<br />
D’autres se multiplient comme employé de chemin de fer ou sténodactylo.<br />
<br />
== Lieux d’exercice des métiers ==<br />
<br />
Après guerre, 66 personnes travaillent hors du village, contre 27 précédemment (18% des actifs contre 9%).<br />
<br />
Paris exerce une forte attractivité en offrant nombre de métiers non ruraux, de même que Saint-Germain. Quant aux communes limitrophes, Villepreux mis à part, elles attirent peu nos ancêtres.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Lieu !! Nombre d'emplois<br />
|-<br />
| Paris || 21<br />
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| Saint-Germain || 12<br />
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| Saint-Cloud || 5<br />
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| Villepreux || 4<br />
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| Clamart || 3<br />
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| Suresnes || 2<br />
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= Le Conseil municipal d’après guerre = <br />
[[Fichier:Flé_Jules.jpg|150px|thumb|right|Jules FLÉ<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
Les élections municipales qui auraient dû se tenir en 1918 sont, par la force des choses, reportées en novembre et décembre de l’année suivante.<br />
<br />
On assiste à un renouvellement des édiles, seulement cinq sortants participent au nouveau Conseil. Et le nouveau maire et son adjoint ne siégeaient pas en 1912.<br />
<br />
Jules FLÉ, fermier à la ferme de Saint-Nom, est élu maire avec 8 voix sur 12, en remplacement d’Émile DREYFUS qui n’en obtient que 4. <br />
<br />
Son adjoint Gustave OZANNE, ancien épicier, est élu par 9 voix sur 12.<br />
<br />
Le nouveau maire a recueilli dans les urnes le plus grand nombre de voix (130). <br />
<br />
=== Et ensuite... ===<br />
<br />
Si, peu de mois avant la Guerre, étaient apparues les plaques des noms des rues et les numéros des maisons,l’électricité, l’eau courante et le gaz de ville ne sont pas encore distribués. <br />
<br />
Il faudra attendre 1922 pour l’électricité et 1932 pour l’eau et le gaz !<br />
<br />
== Les artistes témoignent ==<br />
[[Fichier:Ceux de 14-18 - Luc Barney.jpg|150px|thumb|right|Pochette du disque "Ceux de 14-18" par Luc BARNEY accompagné de Mario BUA et son orcherstre<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
Le souvenir des épreuves de guerre est entretenu, en particulier, par la chanson et le cinéma.<br />
<br />
Ainsi Luc BARNEY, familier du village où il rendait couramment visite à Monsieur GUYE, et Pierre RICHARD-WILLM qui avait sa résidence secondaire à Saint-Nom.<br />
<br />
=== Luc BARNEY ===<br />
<br />
Né en 1916 et décédé en 1991, Luc BARNEY était chanteur d’opérette (baryton léger) et comédien.<br />
<br />
Il consacre également son talent à des albums de chansons militaires.<br />
<br />
=== Pierre RICHARD-WILLM ===<br />
<br />
Pierre RICHARD-WILLM (1895-1983) après avoir rejoint l’armée en 1916, devient à partir de 1925 un célèbre acteur de théâtre et de cinéma.<br />
<br />
Parmi la quarantaine de films où il se produit, il interprète en 1931 le lieutenant Siredon dans “''Un soir au front''”.<br />
<br />
En 1935, il acquiert une propriété à Saint-Nom, “''vieille maison XVIIè siècle, grand parc, arbres séculaires''”, détruite en 1967 pour laisser place à la Résidence du Parc.<br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
[{{fullurl:{{FULLPAGENAMEE}}|action=pdfbook&format=single}} Téléchargez cet article au format PDF]<br /><br />
[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 1<sup>er</sup> août 2015 à 11:08 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Saint-Nom-la-Bret%C3%A8che_au_sortir_de_la_Guerre&diff=2256Saint-Nom-la-Bretèche au sortir de la Guerre2015-08-02T14:45:44Z<p>Bachmann : </p>
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<div>= Évolution de la population<ref>Listes nominatives des dénombrements de populations, AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref> =<br />
[[Fichier:Pyramides_des_âges_1911_et_1921.png|600px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
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! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
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| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
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| en 1921 || 304 || 314 || 618<br />
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<br />
En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
<br />
Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
<br />
La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
<br />
= Les Métiers =<br />
<br />
== La population active ==<br />
<br />
On observe un bouleversement dans la population active telle que déclarée lors des dénombrements de population. Les actifs augmentent de 317 à 367 malgré la baisse significative de la population ; le taux d’activité croît ainsi de 49% à 59%.<br />
<br />
Si le nombre d’hommes actifs reste stable, celui des femmes actives explose comme l’indiquent le tableau et les deux graphiques ci-dessous.<br />
[[Fichier:Hommes_et_Femmes_actifs_en_1911_et_1921.png|500px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
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|-<br />
! Nombre d'actifs !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
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| en 1911 || 228 || 89 || 317<br />
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| en 1921 || 227 || 140 || 367<br />
|}<br />
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Apparaissent également de nouveaux métiers :<br />
<br />
* • agent d’affaires, courtier, employé aux écritures, tourneur, fraiseur, mécanicien, plombier, horloger, marbrier ;<br />
* • brodeuse, repasseuse.<br />
<br />
D’autres se multiplient comme employé de chemin de fer ou sténodactylo.<br />
<br />
== Lieux d’exercice des métiers ==<br />
<br />
Après guerre, 66 personnes travaillent hors du village, contre 27 précédemment (18% des actifs contre 9%).<br />
<br />
Paris exerce une forte attractivité en offrant nombre de métiers non ruraux, de même que Saint-Germain. Quant aux communes limitrophes, Villepreux mis à part, elles attirent peu nos ancêtres.<br />
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! Lieu !! Nombre d'emplois<br />
|-<br />
| Paris || 21<br />
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| Saint-Germain || 12<br />
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| Saint-Cloud || 5<br />
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|}<br />
<br />
= Le Conseil municipal d’après guerre = <br />
[[Fichier:Flé_Jules.jpg|200px|thumb|right|Jules FLÉ<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
Les élections municipales qui auraient dû se tenir en 1918 sont, par la force des choses, reportées en novembre et décembre de l’année suivante.<br />
<br />
On assiste à un renouvellement des édiles, seulement cinq sortants participent au nouveau Conseil. Et le nouveau maire et son adjoint ne siégeaient pas en 1912.<br />
<br />
Jules FLÉ, fermier à la ferme de Saint-Nom, est élu maire avec 8 voix sur 12, en remplacement d’Émile DREYFUS qui n’en obtient que 4. <br />
<br />
Son adjoint Gustave OZANNE, ancien épicier, est élu par 9 voix sur 12.<br />
<br />
Le nouveau maire a recueilli dans les urnes le plus grand nombre de voix (130). <br />
<br />
=== Et ensuite... ===<br />
<br />
Si, peu de mois avant la Guerre, étaient apparues les plaques des noms des rues et les numéros des maisons,l’électricité, l’eau courante et le gaz de ville ne sont pas encore distribués. <br />
<br />
Il faudra attendre 1922 pour l’électricité et 1932 pour l’eau et le gaz !<br />
<br />
== Les artistes témoignent ==<br />
<br />
Le souvenir des épreuves de guerre est entretenu, en particulier, par la chanson et le cinéma.<br />
<br />
Ainsi Luc BARNEY, familier du village où il rendait couramment visite à Monsieur GUYE, et Pierre RICHARD-WILLM qui avait sa résidence secondaire à Saint-Nom.<br />
[[Fichier:Ceux de 14-18 - Luc Barney.jpg|150px|thumb|right|Pochette du disque "Ceux de 14-18" par Luc BARNEY accompagné de Mario BUA et son orcherstre<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
=== Luc BARNEY ===<br />
<br />
Né en 1916 et décédé en 1991, Luc BARNEY était chanteur d’opérette (baryton léger) et comédien.<br />
<br />
Il consacre également son talent à des albums de chansons militaires.<br />
<br />
=== Pierre RICHARD-WILLM ===<br />
<br />
Pierre RICHARD-WILLM (1895-1983) après avoir rejoint l’armée en 1916, devient à partir de 1925 un célèbre acteur de théâtre et de cinéma.<br />
<br />
Parmi la quarantaine de films où il se produit, il interprète en 1931 le lieutenant Siredon dans “''Un soir au front''”.<br />
<br />
En 1935, il acquiert une propriété à Saint-Nom, “''vieille maison XVIIè siècle, grand parc, arbres séculaires''”, détruite en 1967 pour laisser place à la Résidence du Parc.<br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
[{{fullurl:{{FULLPAGENAMEE}}|action=pdfbook&format=single}} Téléchargez cet article au format PDF]<br /><br />
[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 1<sup>er</sup> août 2015 à 11:08 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Saint-Nom-la-Bret%C3%A8che_au_sortir_de_la_Guerre&diff=2255Saint-Nom-la-Bretèche au sortir de la Guerre2015-08-02T14:44:53Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= Évolution de la population<ref>Listes nominatives des dénombrements de populations, AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref> =<br />
[[Fichier:Pyramides_des_âges_1911_et_1921.png|600px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
|-<br />
| en 1921 || 304 || 314 || 618<br />
|}<br />
<br />
En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
<br />
Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
<br />
La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
<br />
= Les Métiers =<br />
<br />
== La population active ==<br />
<br />
On observe un bouleversement dans la population active telle que déclarée lors des dénombrements de population. Les actifs augmentent de 317 à 367 malgré la baisse significative de la population ; le taux d’activité croît ainsi de 49% à 59%.<br />
<br />
Si le nombre d’hommes actifs reste stable, celui des femmes actives explose comme l’indiquent le tableau et les deux graphiques ci-dessous.<br />
[[Fichier:Hommes_et_Femmes_actifs_en_1911_et_1921.png|500px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Nombre d'actifs !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 228 || 89 || 317<br />
|-<br />
| en 1921 || 227 || 140 || 367<br />
|}<br />
<br />
Apparaissent également de nouveaux métiers :<br />
<br />
* • agent d’affaires, courtier, employé aux écritures, tourneur, fraiseur, mécanicien, plombier, horloger, marbrier ;<br />
* • brodeuse, repasseuse.<br />
<br />
D’autres se multiplient comme employé de chemin de fer ou sténodactylo.<br />
<br />
== Lieux d’exercice des métiers ==<br />
<br />
Après guerre, 66 personnes travaillent hors du village, contre 27 précédemment (18% des actifs contre 9%).<br />
<br />
Paris exerce une forte attractivité en offrant nombre de métiers non ruraux, de même que Saint-Germain. Quant aux communes limitrophes, Villepreux mis à part, elles attirent peu nos ancêtres.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Lieu !! Nombre d'emplois<br />
|-<br />
| Paris || 21<br />
|-<br />
| Saint-Germain || 12<br />
|-<br />
| Saint-Cloud || 5<br />
|-<br />
| Villepreux || 4<br />
|-<br />
| Clamart || 3<br />
|-<br />
| Suresnes || 2<br />
|}<br />
<br />
= Le Conseil municipal d’après guerre = <br />
[[Fichier:Flé_Jules.jpg|200px|thumb|right|Jules FLÉ<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
Les élections municipales qui auraient dû se tenir en 1918 sont, par la force des choses, reportées en novembre et décembre de l’année suivante.<br />
<br />
On assiste à un renouvellement des édiles, seulement cinq sortants participent au nouveau Conseil. Et le nouveau maire et son adjoint ne siégeaient pas en 1912.<br />
<br />
Jules FLÉ, fermier à la ferme de Saint-Nom, est élu maire avec 8 voix sur 12, en remplacement d’Émile DREYFUS qui n’en obtient que 4. <br />
<br />
Son adjoint Gustave OZANNE, ancien épicier, est élu par 9 voix sur 12.<br />
<br />
Le nouveau maire a recueilli dans les urnes le plus grand nombre de voix (130). <br />
<br />
=== Et ensuite... ===<br />
<br />
Si, peu de mois avant la Guerre, étaient apparues les plaques des noms des rues et les numéros des maisons,l’électricité, l’eau courante et le gaz de ville ne sont pas encore distribués. <br />
<br />
Il faudra attendre 1922 pour l’électricité et 1932 pour l’eau et le gaz !<br />
<br />
== Les artistes témoignent ==<br />
<br />
Le souvenir des épreuves de guerre est entretenu, en particulier, par la chanson et le cinéma.<br />
<br />
Ainsi Luc BARNEY, familier du village où il rendait couramment visite à Monsieur GUYE, et Pierre RICHARD-WILLM qui avait sa résidence secondaire à Saint-Nom.<br />
[[Fichier:Ceux de 14-18 - Luc Barney.jpg|200px|thumb|right|Pochette du disque "Ceux de 14-18 par Luc BARNEY accompagné de Mario BUA et son orcherstre<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
=== Luc BARNEY ===<br />
<br />
Né en 1916 et décédé en 1991, Luc BARNEY était chanteur d’opérette (baryton léger) et comédien.<br />
<br />
Il consacre également son talent à des albums de chansons militaires.<br />
<br />
=== Pierre RICHARD-WILLM ===<br />
<br />
Pierre RICHARD-WILLM (1895-1983) après avoir rejoint l’armée en 1916, devient à partir de 1925 un célèbre acteur de théâtre et de cinéma.<br />
<br />
Parmi la quarantaine de films où il se produit, il interprète en 1931 le lieutenant Siredon dans “''Un soir au front''”.<br />
<br />
En 1935, il acquiert une propriété à Saint-Nom, “''vieille maison XVIIè siècle, grand parc, arbres séculaires''”, détruite en 1967 pour laisser place à la Résidence du Parc.<br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
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[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 1<sup>er</sup> août 2015 à 11:08 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Fichier:Ceux_de_14-18_-_Luc_Barney.jpg&diff=2254Fichier:Ceux de 14-18 - Luc Barney.jpg2015-08-02T14:41:47Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>Pochette du disque "Ceux de 14-18", Luc BARNEY accompagné par Mario BUA et son orchestre.</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Fichier:Ceux_de_14-18_-_Luc_Barney.jpg&diff=2253Fichier:Ceux de 14-18 - Luc Barney.jpg2015-08-02T14:40:13Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div></div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Fichier:Ceux_de_14-18_Luc_Barney.jpg&diff=2252Fichier:Ceux de 14-18 Luc Barney.jpg2015-08-02T14:37:36Z<p>Bachmann : Pochette du disque "Ceux de 14-18" par Luc BARNEY accompagné de l'orchestre de Mario BUA</p>
<hr />
<div>Pochette du disque "Ceux de 14-18" par Luc BARNEY accompagné de l'orchestre de Mario BUA</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Saint-Nom-la-Bret%C3%A8che_au_sortir_de_la_Guerre&diff=2251Saint-Nom-la-Bretèche au sortir de la Guerre2015-08-02T14:30:38Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= Évolution de la population<ref>Listes nominatives des dénombrements de populations, AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref> =<br />
[[Fichier:Pyramides_des_âges_1911_et_1921.png|600px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
|-<br />
| en 1921 || 304 || 314 || 618<br />
|}<br />
<br />
En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
<br />
Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
<br />
La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
<br />
= Les Métiers =<br />
<br />
== La population active ==<br />
<br />
On observe un bouleversement dans la population active telle que déclarée lors des dénombrements de population. Les actifs augmentent de 317 à 367 malgré la baisse significative de la population ; le taux d’activité croît ainsi de 49% à 59%.<br />
<br />
Si le nombre d’hommes actifs reste stable, celui des femmes actives explose comme l’indiquent le tableau et les deux graphiques ci-dessous.<br />
[[Fichier:Hommes_et_Femmes_actifs_en_1911_et_1921.png|500px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Nombre d'actifs !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 228 || 89 || 317<br />
|-<br />
| en 1921 || 227 || 140 || 367<br />
|}<br />
<br />
Apparaissent également de nouveaux métiers :<br />
<br />
* • agent d’affaires, courtier, employé aux écritures, tourneur, fraiseur, mécanicien, plombier, horloger, marbrier ;<br />
* • brodeuse, repasseuse.<br />
<br />
D’autres se multiplient comme employé de chemin de fer ou sténodactylo.<br />
<br />
== Lieux d’exercice des métiers ==<br />
<br />
Après guerre, 66 personnes travaillent hors du village, contre 27 précédemment (18% des actifs contre 9%).<br />
<br />
Paris exerce une forte attractivité en offrant nombre de métiers non ruraux, de même que Saint-Germain. Quant aux communes limitrophes, Villepreux mis à part, elles attirent peu nos ancêtres.<br />
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{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Lieu !! Nombre d'emplois<br />
|-<br />
| Paris || 21<br />
|-<br />
| Saint-Germain || 12<br />
|-<br />
| Saint-Cloud || 5<br />
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| Villepreux || 4<br />
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| Clamart || 3<br />
|-<br />
| Suresnes || 2<br />
|}<br />
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= Le Conseil municipal d’après guerre = <br />
[[Fichier:Flé_Jules.jpg|200px|thumb|right|Jules FLÉ<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
Les élections municipales qui auraient dû se tenir en 1918 sont, par la force des choses, reportées en novembre et décembre de l’année suivante.<br />
<br />
On assiste à un renouvellement des édiles, seulement cinq sortants participent au nouveau Conseil. Et le nouveau maire et son adjoint ne siégeaient pas en 1912.<br />
<br />
Jules FLÉ, fermier à la ferme de Saint-Nom, est élu maire avec 8 voix sur 12, en remplacement d’Émile DREYFUS qui n’en obtient que 4. <br />
<br />
Son adjoint Gustave OZANNE, ancien épicier, est élu par 9 voix sur 12.<br />
<br />
Le nouveau maire a recueilli dans les urnes le plus grand nombre de voix (130). <br />
<br />
=== Et ensuite... ===<br />
<br />
Si, peu de mois avant la Guerre, étaient apparues les plaques des noms des rues et les numéros des maisons,l’électricité, l’eau courante et le gaz de ville ne sont pas encore distribués. <br />
<br />
Il faudra attendre 1922 pour l’électricité et 1932 pour l’eau et le gaz !<br />
<br />
== Les artistes témoignent ==<br />
<br />
Le souvenir des épreuves de guerre est entretenu, en particulier, par la chanson et le cinéma.<br />
<br />
Ainsi Luc BARNEY, familier du village où il rendait couramment visite à Monsieur GUYE, et Pierre RICHARD-WILLM qui avait sa résidence secondaire à Saint-Nom.<br />
<br />
=== Luc BARNEY ===<br />
<br />
Né en 1916 et décédé en 1991, Luc BARNEY était chanteur d’opérette (baryton léger) et comédien.<br />
<br />
Il consacre également son talent à des albums de chansons militaires.<br />
<br />
=== Pierre RICHARD-WILLM ===<br />
<br />
Pierre RICHARD-WILLM (1895-1983) après avoir rejoint l’armée en 1916, devient à partir de 1925 un célèbre acteur de théâtre et de cinéma.<br />
<br />
Parmi la quarantaine de films où il se produit, il interprète en 1931 le lieutenant Siredon dans “''Un soir au front''”.<br />
<br />
En 1935, il acquiert une propriété à Saint-Nom, “''vieille maison XVIIè siècle, grand parc, arbres séculaires''”, détruite en 1967 pour laisser place à la Résidence du Parc.<br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
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[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 1<sup>er</sup> août 2015 à 11:08 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Saint-Nom-la-Bret%C3%A8che_au_sortir_de_la_Guerre&diff=2250Saint-Nom-la-Bretèche au sortir de la Guerre2015-08-02T10:25:46Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= Évolution de la population<ref>Listes nominatives des dénombrements de populations, AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref> =<br />
[[Fichier:Pyramides_des_âges_1911_et_1921.png|600px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
|-<br />
| en 1921 || 304 || 314 || 618<br />
|}<br />
<br />
En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
<br />
Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
<br />
La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
<br />
= Les Métiers =<br />
<br />
== La population active ==<br />
<br />
On observe un bouleversement dans la population active telle que déclarée lors des dénombrements de population. Les actifs augmentent de 317 à 367 malgré la baisse significative de la population ; le taux d’activité croît ainsi de 49% à 59%.<br />
<br />
Si le nombre d’hommes actifs reste stable, celui des femmes actives explose comme l’indiquent le tableau et les deux graphiques ci-dessous.<br />
[[Fichier:Hommes_et_Femmes_actifs_en_1911_et_1921.png|500px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Nombre d'actifs !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 228 || 89 || 317<br />
|-<br />
| en 1921 || 227 || 140 || 367<br />
|}<br />
<br />
Apparaissent également de nouveaux métiers :<br />
<br />
* • agent d’affaires, courtier, employé aux écritures, tourneur, fraiseur, mécanicien, plombier, horloger, marbrier ;<br />
* • brodeuse, repasseuse.<br />
<br />
D’autres se multiplient comme employé de chemin de fer ou sténodactylo.<br />
<br />
== Lieux d’exercice des métiers ==<br />
<br />
Après guerre, 66 personnes travaillent hors du village, contre 27 précédemment (18% des actifs contre 9%).<br />
<br />
Paris exerce une forte attractivité en offrant nombre de métiers non ruraux, de même que Saint-Germain. Quant aux communes limitrophes, Villepreux mis à part, elles attirent peu nos ancêtres.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Lieu !! Nombre d'emplois<br />
|-<br />
| Paris || 21<br />
|-<br />
| Saint-Germain || 12<br />
|-<br />
| Saint-Cloud || 5<br />
|-<br />
| Villepreux || 4<br />
|-<br />
| Clamart || 3<br />
|-<br />
| Suresnes || 2<br />
|}<br />
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= Le Conseil municipal d’après guerre = <br />
[[Fichier:Flé_Jules.jpg|200px|thumb|right|Jules FLÉ<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
Les élections municipales qui auraient dû se tenir en 1918 sont, par la force des choses, reportées en novembre et décembre de l’année suivante.<br />
<br />
On assiste à un renouvellement des édiles, seulement cinq sortants participent au nouveau Conseil. Et le nouveau maire et son adjoint ne siégeaient pas en 1912.<br />
<br />
Jules FLÉ, fermier à la ferme de Saint-Nom, est élu maire avec 8 voix sur 12, en remplacement d’Émile DREYFUS qui n’en obtient que 4. <br />
<br />
Son adjoint Gustave OZANNE, ancien épicier, est élu par 9 voix sur 12.<br />
<br />
Le nouveau maire a recueilli dans les urnes le plus grand nombre de voix (130). <br />
<br />
=== Et ensuite... ===<br />
<br />
Si, peu de mois avant la Guerre, étaient apparues les plaques des noms des rues et les numéros des maisons,l’électricité, l’eau courante et le gaz de ville ne sont pas encore distribués. <br />
<br />
Il faudra attendre 1922 pour l’électricité et 1932 pour l’eau et le gaz !<br />
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<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
[{{fullurl:{{FULLPAGENAMEE}}|action=pdfbook&format=single}} Téléchargez cet article au format PDF]<br /><br />
[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 1<sup>er</sup> août 2015 à 11:08 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Fichier:Fl%C3%A9_Jules.jpg&diff=2249Fichier:Flé Jules.jpg2015-08-02T10:22:57Z<p>Bachmann : Fermier à le ferme de Saint-Nom et maire en 1919</p>
<hr />
<div>Fermier à le ferme de Saint-Nom et maire en 1919</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Saint-Nom-la-Bret%C3%A8che_au_sortir_de_la_Guerre&diff=2248Saint-Nom-la-Bretèche au sortir de la Guerre2015-08-02T10:18:56Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= Évolution de la population<ref>Listes nominatives des dénombrements de populations, AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref> =<br />
[[Fichier:Pyramides_des_âges_1911_et_1921.png|600px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
|-<br />
| en 1921 || 304 || 314 || 618<br />
|}<br />
<br />
En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
<br />
Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
<br />
La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
<br />
= Les Métiers =<br />
<br />
== La population active ==<br />
<br />
On observe un bouleversement dans la population active telle que déclarée lors des dénombrements de population. Les actifs augmentent de 317 à 367 malgré la baisse significative de la population ; le taux d’activité croît ainsi de 49% à 59%.<br />
<br />
Si le nombre d’hommes actifs reste stable, celui des femmes actives explose comme l’indiquent le tableau et les deux graphiques ci-dessous.<br />
[[Fichier:Hommes_et_Femmes_actifs_en_1911_et_1921.png|500px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Nombre d'actifs !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 228 || 89 || 317<br />
|-<br />
| en 1921 || 227 || 140 || 367<br />
|}<br />
<br />
Apparaissent également de nouveaux métiers :<br />
<br />
* • agent d’affaires, courtier, employé aux écritures, tourneur, fraiseur, mécanicien, plombier, horloger, marbrier ;<br />
* • brodeuse, repasseuse.<br />
<br />
D’autres se multiplient comme employé de chemin de fer ou sténodactylo.<br />
<br />
== Lieux d’exercice des métiers ==<br />
<br />
Après guerre, 66 personnes travaillent hors du village, contre 27 précédemment (18% des actifs contre 9%).<br />
<br />
Paris exerce une forte attractivité en offrant nombre de métiers non ruraux, de même que Saint-Germain. Quant aux communes limitrophes, Villepreux mis à part, elles attirent peu nos ancêtres.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Lieu !! Nombre d'emplois<br />
|-<br />
| Paris || 21<br />
|-<br />
| Saint-Germain || 12<br />
|-<br />
| Saint-Cloud || 5<br />
|-<br />
| Villepreux || 4<br />
|-<br />
| Clamart || 3<br />
|-<br />
| Suresnes || 2<br />
|}<br />
<br />
= Le Conseil municipal d’après guerre = <br />
<br />
Les élections municipales qui auraient dû se tenir en 1918 sont, par la force des choses, reportées en novembre et décembre de l’année suivante.<br />
<br />
On assiste à un renouvellement des édiles, seulement cinq sortants participent au nouveau Conseil. Et le nouveau maire et son adjoint ne siégeaient pas en 1912.<br />
<br />
Jules FLÉ, fermier à la ferme de Saint-Nom, est élu maire avec 8 voix sur 12, en remplacement d’Émile DREYFUS qui n’en obtient que 4. <br />
<br />
Son adjoint Gustave OZANNE, ancien épicier, est élu par 9 voix sur 12.<br />
<br />
Le nouveau maire a recueilli dans les urnes le plus grand nombre de voix (130). <br />
<br />
=== Et ensuite... ===<br />
<br />
Si, peu de mois avant la Guerre, étaient apparues les plaques des noms des rues et les numéros des maisons,l’électricité, l’eau courante et le gaz de ville ne sont pas encore distribués. <br />
<br />
Il faudra attendre 1922 pour l’électricité et 1932 pour l’eau et le gaz !<br />
<br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
[{{fullurl:{{FULLPAGENAMEE}}|action=pdfbook&format=single}} Téléchargez cet article au format PDF]<br /><br />
[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 1<sup>er</sup> août 2015 à 11:08 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Saint-Nom-la-Bret%C3%A8che_au_sortir_de_la_Guerre&diff=2247Saint-Nom-la-Bretèche au sortir de la Guerre2015-08-02T10:17:14Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= Évolution de la population<ref>Listes nominatives des dénombrements de populations, AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref> =<br />
[[Fichier:Pyramides_des_âges_1911_et_1921.png|600px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
|-<br />
| en 1921 || 304 || 314 || 618<br />
|}<br />
<br />
En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
<br />
Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
<br />
La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
<br />
= Les Métiers =<br />
<br />
== La population active ==<br />
<br />
On observe un bouleversement dans la population active telle que déclarée lors des dénombrements de population. Les actifs augmentent de 317 à 367 malgré la baisse significative de la population ; le taux d’activité croît ainsi de 49% à 59%.<br />
<br />
Si le nombre d’hommes actifs reste stable, celui des femmes actives explose comme l’indiquent le tableau et les deux graphiques ci-dessous.<br />
[[Fichier:Hommes_et_Femmes_actifs_en_1911_et_1921.png|500px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
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{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Nombre d'actifs !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 228 || 89 || 317<br />
|-<br />
| en 1921 || 227 || 140 || 367<br />
|}<br />
<br />
Apparaissent également de nouveaux métiers :<br />
<br />
* • agent d’affaires, courtier, employé aux écritures, tourneur, fraiseur, mécanicien, plombier, horloger, marbrier ;<br />
* • brodeuse, repasseuse.<br />
<br />
D’autres se multiplient comme employé de chemin de fer ou sténodactylo.<br />
<br />
== Lieux d’exercice des métiers ==<br />
<br />
Après guerre, 66 personnes travaillent hors du village, contre 27 précédemment (18% des actifs contre 9%).<br />
<br />
Paris exerce une forte attractivité en offrant nombre de métiers non ruraux, de même que Saint-Germain. Quant aux communes limitrophes, Villepreux mis à part, elles attirent peu nos ancêtres.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Lieu !! Nombre d'emplois<br />
|-<br />
| Paris || 21<br />
|-<br />
| Saint-Germain || 12<br />
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| Saint-Cloud || 5<br />
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| Villepreux || 4<br />
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| Clamart || 3<br />
|-<br />
| Suresnes || 2<br />
|}<br />
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= Le Conseil municipal d’après guerre = <br />
<br />
Les élections municipales qui auraient dû se tenir en 1918 sont, par la force des choses, reportées en novembre et décembre de l’année suivante.<br />
<br />
On assiste à un renouvellement des édiles, seulement cinq sortants participent au nouveau Conseil. Et le nouveau maire et son adjoint ne siégeaient pas en 1912.<br />
<br />
Jules FLÉ, fermier à la ferme de Saint-Nom, est élu maire avec 8 voix sur 12, en remplacement d’Émile DREYFUS qui n’en obtient que 4. <br />
<br />
Son adjoint Gustave OZANNE, ancien épicier, est élu par 9 voix sur 12.<br />
<br />
Le nouveau maire a recueilli dans les urnes le plus grand nombre de voix (130). <br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
[{{fullurl:{{FULLPAGENAMEE}}|action=pdfbook&format=single}} Téléchargez cet article au format PDF]<br /><br />
[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 1<sup>er</sup> août 2015 à 11:08 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Saint-Nom-la-Bret%C3%A8che_au_sortir_de_la_Guerre&diff=2246Saint-Nom-la-Bretèche au sortir de la Guerre2015-08-02T10:12:24Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= Évolution de la population<ref>Listes nominatives des dénombrements de populations, AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref> =<br />
[[Fichier:Pyramides_des_âges_1911_et_1921.png|600px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
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! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
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| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
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| en 1921 || 304 || 314 || 618<br />
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En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
<br />
Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
<br />
La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
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= Les Métiers =<br />
<br />
== La population active ==<br />
<br />
On observe un bouleversement dans la population active telle que déclarée lors des dénombrements de population. Les actifs augmentent de 317 à 367 malgré la baisse significative de la population ; le taux d’activité croît ainsi de 49% à 59%.<br />
<br />
Si le nombre d’hommes actifs reste stable, celui des femmes actives explose comme l’indiquent le tableau et les deux graphiques ci-dessous.<br />
[[Fichier:Hommes_et_Femmes_actifs_en_1911_et_1921.png|500px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
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{| class="wikitable"<br />
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! Nombre d'actifs !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
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| en 1911 || 228 || 89 || 317<br />
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| en 1921 || 227 || 140 || 367<br />
|}<br />
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Apparaissent également de nouveaux métiers :<br />
<br />
* • agent d’affaires, courtier, employé aux écritures, tourneur, fraiseur, mécanicien, plombier, horloger, marbrier ;<br />
* • brodeuse, repasseuse.<br />
<br />
D’autres se multiplient comme employé de chemin de fer ou sténodactylo.<br />
<br />
== Lieux d’exercice des métiers ==<br />
<br />
Après guerre, 66 personnes travaillent hors du village, contre 27 précédemment (18% des actifs contre 9%).<br />
<br />
Paris exerce une forte attractivité en offrant nombre de métiers non ruraux, de même que Saint-Germain. Quant aux communes limitrophes, Villepreux mis à part, elles attirent peu nos ancêtres.<br />
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! Lieu !! Nombre d'emplois<br />
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| Paris || 21<br />
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| Saint-Germain || 12<br />
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| Saint-Cloud || 5<br />
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| Villepreux || 4<br />
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| Clamart || 3<br />
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| Suresnes || 2<br />
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=Références=<br />
<references/><br />
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[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
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<hr />
<div>= Évolution de la population<ref>Listes nominatives des dénombrements de populations, AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref> =<br />
[[Fichier:Pyramides_des_âges_1911_et_1921.png|600px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
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! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
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| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
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| en 1921 || 304 || 314 || 618<br />
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En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
<br />
Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
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La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
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= La population active =<br />
<br />
On observe un bouleversement dans la population active telle que déclarée lors des dénombrements de population. Les actifs augmentent de 317 à 367 malgré la baisse significative de la population ; le taux d’activité croît ainsi de 49% à 59%.<br />
<br />
Si le nombre d’hommes actifs reste stable, celui des femmes actives explose comme l’indiquent le tableau et les deux graphiques ci-dessous.<br />
[[Fichier:Hommes_et_Femmes_actifs_en_1911_et_1921.png|500px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
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! Nombre d'actifs !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
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| en 1911 || 228 || 89 || 317<br />
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| en 1921 || 227 || 140 || 367<br />
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=Références=<br />
<references/><br />
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[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
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<hr />
<div>D'après les listes nominatives des dénombrements de population</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Saint-Nom-la-Bret%C3%A8che_au_sortir_de_la_Guerre&diff=2243Saint-Nom-la-Bretèche au sortir de la Guerre2015-08-02T09:58:03Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= Évolution de la population<ref>Listes nominatives des dénombrements de populations, AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref> =<br />
[[Fichier:Pyramides_des_âges_1911_et_1921.png|600px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
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{| class="wikitable"<br />
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! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
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| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
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| en 1921 || 304 || 314 || 618<br />
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En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
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Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
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La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
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= La population active =<br />
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On observe un bouleversement dans la population active telle que déclarée lors des dénombrements de population. Les actifs augmentent de 317 à 367 malgré la baisse significative de la population ; le taux d’activité croît ainsi de 49% à 59%.<br />
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Si le nombre d’hommes actifs reste stable, celui des femmes actives explose comme l’indiquent le tableau et les deux graphiques ci-dessous.<br />
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! Nombre d'actifs !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
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| en 1911 || 228 || 89 || 317<br />
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=Références=<br />
<references/><br />
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[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
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[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 1<sup>er</sup> août 2015 à 11:08 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Saint-Nom-la-Bret%C3%A8che_au_sortir_de_la_Guerre&diff=2242Saint-Nom-la-Bretèche au sortir de la Guerre2015-08-02T09:51:30Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= Évolution de la population<ref>Listes nominatives des dénombrements de populations, AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref> =<br />
[[Fichier:Pyramides_des_âges_1911_et_1921.png|600px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
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! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
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| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
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En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
<br />
Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
<br />
La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
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= La population active =<br />
<br />
On observe un bouleversement dans la population active telle que déclarée lors des dénombrements de population. Les actifs augmentent de 317 à 367 malgré la baisse significative de la population ; le taux d’activité croît ainsi de 49% à 59%.<br />
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Si le nombre d’hommes actifs reste stable, celui des femmes actives explose comme l’indiquent le tableau et les deux graphiques ci-dessous.<br />
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! Nombre d'actifs !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
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| en 1911 || 228 || 89 || 317<br />
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=Références=<br />
<references/><br />
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[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
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[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 1<sup>er</sup> août 2015 à 11:08 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Saint-Nom-la-Bret%C3%A8che_au_sortir_de_la_Guerre&diff=2241Saint-Nom-la-Bretèche au sortir de la Guerre2015-08-02T09:46:46Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= Évolution de la population<ref>Listes nominatives des dénombrements de populations, AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref> =<br />
[[Fichier:Pyramides_des_âges_1911_et_1921.png|600px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
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! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
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| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
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| en 1921 || 304 || 314 || 618<br />
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En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
<br />
Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
<br />
La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
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=Références=<br />
<references/><br />
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[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
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[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 1<sup>er</sup> août 2015 à 11:08 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Saint-Nom-la-Bret%C3%A8che_au_sortir_de_la_Guerre&diff=2240Saint-Nom-la-Bretèche au sortir de la Guerre2015-08-02T09:43:18Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= Évolution de la population =<br />
[[Fichier:Pyramides_des_âges_1911_et_1921.png|600px|thumb|right|D'après les listes nominatives des dénombrements de populations]]<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
|-<br />
| en 1921 || 304 || 314 || 618<br />
|}<br />
<br />
En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
<br />
Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
<br />
La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
<br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
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[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 1<sup>er</sup> août 2015 à 11:08 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Fichier:Pyramides_des_%C3%A2ges_1911_et_1921.png&diff=2239Fichier:Pyramides des âges 1911 et 1921.png2015-08-02T09:40:13Z<p>Bachmann : D'après les listes nominatives des dénombrements</p>
<hr />
<div>D'après les listes nominatives des dénombrements</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Saint-Nom-la-Bret%C3%A8che_au_sortir_de_la_Guerre&diff=2238Saint-Nom-la-Bretèche au sortir de la Guerre2015-08-02T09:16:22Z<p>Bachmann : Page créée avec « = Évolution de la population = En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit... »</p>
<hr />
<div>= Évolution de la population =<br />
<br />
En 10 années, de 1911 à 1921, la population du village est profondément transformée. Elle passe de 649 âmes à 618, soit un déficit de 5% qui cache un très fort renouvellement.<br />
<br />
{| class="wikitable"<br />
|-<br />
! Population !! Hommes !! Femmes !! TOTAUX<br />
|-<br />
| en 1911 || 336 || 313 || 649<br />
|-<br />
| en 1921 || 304 || 314 || 618<br />
|}<br />
<br />
En effet, l’on compte 270 personnes '''présentes avant et après guerre''', soit seulement 41% des villageois recensés en 1911 !<br />
<br />
Ce faible taux s’explique par les décès et les départs consécutifs aux mariages, mais aussi par la mobilité des nombreux journaliers travaillant souvent dans les fermes (24% de journaliers dans la population active : 76 en 1911 et 88 en 1921).<br />
<br />
La pyramide des âges fait apparaître en 1921 un net déficit parmi les plus jeunes. La cause est évidemment liée au trop long conflit : soldats morts au combat et baisse de la natalité. En conséquence, l’âge moyen des hommes augmente de 5 ans tandis que celui des femmes reste stable.<br />
<br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
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[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 1<sup>er</sup> août 2015 à 11:08 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Vivre_malgr%C3%A9_la_Guerre&diff=2237Vivre malgré la Guerre2015-08-02T09:06:27Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= La visite tant redoutée =<br />
[[Fichier:Lombardin Désiré Gabriel Jules.jpg|400px|thumb|right|Désiré, Gabriel et Jules LOMBARDIN<ref>Photos Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
<br />
Quand le canon et la mitraille fauchent chaque jour tant de vies, les familles vivent ces temps de guerre entre espoir et angoisse. Espoir d’une lettre procurant soulagement et réconfort, mais angoisse de l’annonce fatale portée par Monsieur le Maire.<br />
<br />
Dix-neuf des quarante deux soldats de '''Saint-Nom-la-Bretèche''' tués au combat, disparaissent durant les cinq premiers mois du conflit, d’août à décembre 1914<ref>SGa Mémoire des Hommes</ref> !<br />
<br />
Et dans cette période, une famille est particulièrement éprouvée et décimée par la mort de trois frères fantassins :<br />
<br />
Louis LOMBARDIN, jardinier, et sa femme Louise ont sept enfants, deux filles et cinq garçons mobilisés. Trois d’entre eux trouvent la mort dans les tout premiers mois de guerre : <br />
:*- Désiré, le 22 août 1914 à 26 ans. <br />
:*- Gabriel, le 13 septembre à 22 ans. <br />
:*- Jules, le 11 décembre à 33 ans.<br />
<br />
À trois reprises en seulement quatre mois, l’on apporte aux malheureux parents la terrible nouvelle qui les plonge chaque fois un peu plus dans la peine. <br />
<br />
Les trois plaques émaillées proviennent de la tombe de la famille LOMBARDIN, bien qu’ils n’y soient pas inhumés.<br />
<br />
[[Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche|Voir aussi le Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
<br />
<br /><br />
= Les cantonnements de troupes =<br />
<br />
Bien qu’éloigné du front, Saint-Nom-la-Bretèche est inclus dans le secteur numéro 7 du Camp Retranché de Paris.<br />
<br />
Ce dispositif, créé en 1880 à la suite du siège de Paris de 1870, constitue la ligne ultime de défense de la Capitale. Le déroulement de la Grande Guerre avec les bombardements ennemis montrera à quel point ce concept était dépassé.<br />
<br />
Mais c’est de ce Camp Retranché que sortiront les troupes qui permettront la Victoire de la Marne à partir du 7 septembre 1914.<br />
<br />
[[Fichier:AC_SNLB_1917-03-26.jpg|300px|thumb|left|Utilisation des indemnité de logement des troupes pour ériger un Monument aux Morts<ref name="ac">AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref>]]<br />
[[Fichier:AC_1917-04-02.jpg|300px|thumb|right|Réclamation des indemnité de logement des troupes<ref name="ac"/>]]<br />
== Le relatif silence des Archives Communales de Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
Les Archives communales ont gardé bien peu de souvenirs du passage des troupes dans notre village. Nous aurions pu y trouver trace des indemnités versées aux fermiers ainsi qu’aux habitants, et donc les lieux et dates de cantonnement. Seuls les deux textes ci-contre ont résisté au temps... Nous avons heureusement pu retrouver, par ailleurs, quelques documents (écrits et cartes postales) et recueillir un témoignage permettant de reconstituer cet aspect de la vie “à l’arrière”.<br />
<br />
''Les montants des indemnités allouées pour une nuit par l’Administration Militaire s’élèvent à 1 F pour les officiers, 0,20 F pour les sous-officiers et 0,05 F pour les hommes de troupe comme pour les chevaux.''<br />
<ref>Société d’Histoire de Villepreux “Nouvelles d’hier” n°40, janvier 2014</ref><br />
<br />
== Protéger la ligne du tramway Versailles-Maule ==<br />
<br />
Dès le 31 août 1914, deux compagnies du 93<sup>è</sup> Régiment Territorial d’Infanterie occupent la ligne Saint-Nom-la-Bretèche – Rennemoulin avec ordre de se relier, à la station de Feucherolles, avec un bataillon du 94<sup>è</sup> RTI et les troupes du 7<sup>è</sup> secteur.<br />
<br />
Le 1<sup>er</sup> septembre, des tranchées sont creusées, puis le 11, le régiment rentre dans ses cantonnements. Il reçoit chevaux, voitures, mitrailleuses et l’équipement nécessaire, outils, vivres, etc. En quelques jours, le 93<sup>è</sup> est transformé de régiment de place en régiment de marche prêt à être embarqué avec tout son matériel pour participer à la bataille de l’Yser en Belgique. <ref>Historique du 93<sup>è</sup> RIT, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
== Armement à Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
De fait, il y aura encore des troupes dans le village en 1917 et peut-être même jusqu’en 1918.<br />
<br />
Ainsi, le 88<sup>è</sup> Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs, créé administrativement le 1<sup>er</sup> février 1917, voit son 6<sup>è</sup> groupe, créé le 1<sup>er</sup> avril, armé à Saint-Nom-la-Bretèche avec le canon de 145 modèle 1916.<ref>Historique des 88<sup>è</sup> et 288<sup>è</sup> Régiments d’Artillerie Lourde à Tracteurs, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
[[Fichier:Soldats_en_Gare_de_SNLB.jpg|300px|thumb|left|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref name="col_part">Collection particulière</ref>]]<br />
[[Fichier:Édit Lebacle108.jpg|300px|thumb|right|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref>Collection Vermont</ref>]]<br />
== En Forêt de Marly ==<br />
<br />
Nous connaissons par ailleurs, grâce au carnet du garde forestier Léon LAPIERRE, les activités licites et illicites des soldats en Forêt de Marly.<br />
<br />
Ces deux cartes postales témoignent de la présence de troupes chargées de défendre la ligne du chemin de fer de Grande Ceinture.<br />
<br />
== Mariage à La Tuilerie Bignon ==<br />
<br />
Les conséquences de la présence de troupes ne se résument pas aux contraintes et aux dégradations dues à l’occupation des bâtiments réquisitionnés.<br />
Des idylles peuvent se nouer entre soldats et villageoises, comme par exemple à La Tuilerie Bignon.<br />
<br />
'''Souvenirs d’enfance de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> à la ferme de La Tuilerie ''':<br />
“''Je revois très bien les DILLIÉS arriver. C’étaient des sinistrés du Nord de la France. Madame DILLIÉS était une Wallonne belge ; lui, il était français de l’autre côté de la frontière'' [...] ''Ils ont été choisis'' [par Monsieur PIOLLET] ''comme chefs de culture pour diriger la ferme''”. Un de leur fils, Hubert, était mobilisé en Pologne lorsque la guerre a éclaté. Un autre, Henri lieutenant au 6<sup>è</sup> Génie, décède en 1918 à l’hôpital de Beauvais et est inscrit sur notre Monuments aux Morts. <br />
Les DILLIÉS avaient également deux filles Gabrielle et Fernande. “''Je vis fort bien que Fernande fréquentait un des soldats qui avaient séjourné à La Tuilerie à la fin de la guerre. Vers 17, par là, la ferme était réquisitionnée pour prendre quelques soldats et certains venaient manger chez maman car tous ne pouvaient manger à la ferme'' [...] ''quand les DILLIÉS virent qu’il'' [Jean Lanzalavi] ''fréquentait leur fille, ils le prièrent de rester à la ferme et tout cela a fini par un mariage''”.<br />
<ref name="témoignage">Témoignage de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> recueilli par une adhérente de l'association "Les Amis de Saint Nom la Bretêche"</ref> <br />
<br />
[[Fichier:Travail_à_ferrer_les_boeufs.jpg|150px|thumb|right|"Travail" pour ferrer les bœufs, à La Tuilerie Bignon<ref>Photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
== Un dirigeable à La Tuilerie Bignon<ref>L'ancienne ferme de la Tuilerie Bignon est aujourd'hui le Golf de Saint-Nom</ref> ==<br />
<br />
“''Je me souviens avoir vu un énorme ballon dirigeable camouflé après le travail aux bœufs de la ferme. On avait dégagé le petit bois pour son emplacement. De là-haut à une certaine altitude il devait se trouver caché aux yeux de l’ennemi. On ne l’admirait que de loin on en avait peur. Car il était vraiment impressionnant.''”<ref name="témoignage"/><br />
<br />
<br /><br />
= Grande activité en Forêt de Marly =<br />
[[Fichier:Livret du Garde Forestier.jpg|150px|thumb|left|Couverture du livret du Garde LAPIERRE<ref>Document ONF, photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
Le “LIVRET POUR LES PRÉPOSÉS DES EAUX ET FORÊT” témoigne des diverses activités du Garde forestier Léon LAPIERRE en Poste à La Bretèche.<br />
<br />
“''Dans le cours de leurs tournées, les préposés doivent être constamment munis du présent livret.''”<br />
<br />
Ainsi, il nous renseigne sur la présence de troupes en Forêt de Marly, sur les agissements légaux et parfois illégaux des militaires et des civils du village et des environs.<br />
<br />
== Exploitation et chapardage de bois ==<br />
<br />
=== Présence militaire ===<br />
<br />
Léon LAPIERRE mobilisé le 2 août 1914, reprend son service et son poste le 3 novembre 1915.<br />
<br />
Il note que les militaires artilleurs cantonnés en Forêt de Marly du côté de Sainte‑James, sont souvent assignés à des corvées de bois pour leurs propres besoins comme pour ceux du front. En effet, un effort supplémentaire de production de bois est demandé à la forêt. Les exploitations militaires s’intensifient.<br />
<br />
Les ''tirés'' de la chasse présidentielle (allées aménagées pour tirer le gibier), situés à l’Est de la Forêt de Marly au Trou d’Enfer, sont désertés. Ces lieux très accidentés sont particulièrement appropriés à la conduite, de 1916 à 1917, des essais secrets du char léger Renault FT 17.<br />
<br />
En 1917, les États-Unis entrent en guerre, et un camp militaire américain s’installe à l’extrémité Est de la plaine du Trou d’Enfer.<br />
<br />
Dans son livret, Léon LAPIERRE constate au cours de ses tournées de nombreux vols de bois commis par les militaires, que ce soit du bois mort ou des arbres verts d’essences diverses. Et même une piste de 300 m de long sur 10 m de large a été installée sans aucune autorisation par une C<sup>ie</sup> du 82<sup>ème</sup> Régiment Territorial.<br />
<br />
[[Fichier:Tuilerie-Bignon Porte de la Forêt de Marly 1914.jpg|400px|thumb|right|Corvée de bois en Forêt de Marly, Porte de la Tuilerie-Bignon<ref>Carte postale affranchie en 1914. Collection particulière</ref>]]<br />
=== Pénurie ===<br />
<br />
Le charbon venant à manquer pour chauffer la mairie et les écoles, l’Administration forestière autorise la commune à prélever dans la forêt 10 stères de bois, autorisation également accordée aux habitants, ''indigents'' ou non, qui viennent s’approvisionner légalement sous la surveillance des gardes. Mais certains fraudent et se servent clandestinement.<br />
<br />
=== Aide aux blessés ===<br />
<br />
En octobre 1917, les préposés procèdent à deux “''coupes de cannes''” pour l’hôpital de Saint-Germain.<br />
<br />
=== Reboisement ===<br />
<br />
Courant juillet et août 1918, des ouvrières sont employées à l’essartage et à la replantation en forêt pour renouveler les parcelles dévastées pendant la guerre.<br />
<br />
=== Fraudes ===<br />
<br />
Le 4 septembre 1916, ayant constaté la disparition de bois dans la plantation du Rossignol, le garde LAPIERRE surprend après 4 jours de surveillance dès 5 heures du matin, 6 personnes toutes domiciliées à Feucherolles. Il dresse Procès-Verbal pour vol de fagots (charme et hêtre) et saisit le larcin.<br />
<br />
Plus tard, le 27 février 1917, des parcelles ayant été pillées, les gardes procèdent à des contrôles domiciliaires. Ainsi 23 habitants (14 de Saint-Nom, 8 de la Tuilerie/Saint-Nom et 1 de la Tuilerie/Noisy) reçoivent la visite du garde LAPIERRE, accompagné du maire Émile DREYFUS, afin de constater le vol de troncs d’arbres, qui ont alors été marqués du marteau particulier du garde puis saisis.<br />
<br />
Le lendemain, même processus chez 6 autres particuliers (dont 1 de Chavenay).<br />
<br />
== Chasse et braconnage ==<br />
<br />
En cette période de disette, les gardes approvisionnent en gibier (faisans et lapins) les hôpitaux et les femmes des gardes.<br />
<br />
Mais le braconnage s’intensifie, surtout au cours de l’année 1916 : les préposés découvrent pendant leurs tournées de nombreux collets pour lapins et chevreuils.<br />
<br />
En mars 1916, porte de Fourqueux, un chevreuil a été trouvé pris au collet ; il a été dépecé et distribué aux gardes de la brigade !<br />
<br />
=== Flagrant délit ===<br />
<br />
En novembre de la même année, vers Cheveaudot, un groupe de cavaliers est repéré. Surgit un chevreuil blessé poursuivi par un militaire à pied porteur d’une arme et qui cherche à s’approcher de l’animal pour l’achever ; il tire et l’animal tombe. Il s’agit d’un Maréchal des Logis en garnison à Saint-Germain. Les autres cavaliers prennent la fuite, puis reviennent se livrer aux gardes. Un Procès-Verbal est dressé et l’animal saisi est remis au maire de Saint-Nom-la-Bretèche pour être vendu au profit du Bureau de Bienfaisance. La carabine d’ordonnance ayant servi à commettre le délit est laissée entre les mains du soldat. Une arme militaire ne peut, en effet, être saisie !<br />
<br />
<br /><br />
= La Municipalité et ses actions =<br />
<br />
== Les élus ==<br />
[[Fichier:L'ancienne_Mairie_SNLB.jpg|400px|thumb|right|Ancienne Mairie-école, rue Charles De Gaule<ref name="col_part"/>]]<br />
Les dernières élections municipales datent de 1912. Le nouveau Conseil restera en place jusqu’en 1919, soit une année de plus que le mandat normal.<br />
<br />
Il comprend douze membres dont sept sortants. Trois conseillers seront mobilisés.<br />
<br />
Bien que les villageois votent à gauche aux élections législatives, ils choisissent pour édiles locaux dix notables sur douze.<br />
<br />
Émile DREYFUS est élu maire, Paul QUELLIEN adjoint qui démissionnera en novembre de son poste d’adjoint au profit d’Eugène DUBOIS.<br />
<br />
Lors de la séance du Conseil municipal du 2 août 1914, l’Ordre de Mobilisation Générale ayant été affiché le jour-même, “''Le Maire déclare qu’en raison de la gravité des évènements extérieurs, il ajourne à une date ultérieure les propositions qui figuraient à l’ordre du jour et qui étaient relatives à l’Emprunt projeté pour adduction d’eau potable, et au marché pour forage d’un puits.''”<ref name="delib">Délibérations du Conseil municipal - AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref><br />
<br />
De fait, pendant toute la Guerre, les délibérations du Conseil municipal seront presque exclusivement limitées aux questions budgétaires et à l’assistance aux vieillards, indigents, femmes en couches et familles nombreuses.<br />
<br />
De nombreux sujets seront occultés : acquisitions d’immeubles, agrandissement du cimetière, recherche d’eau potable et électrification de la Commune.<br />
<br />
Les séances de guerre compteront fréquemment trois absents mobilisés :<br />
<br />
MM. DUBOIS adjoint, QUELLIEN et VIEILLARD au début (il a 45 ans en 1914).<br />
<br />
== Œuvres sociales == <br />
<br />
=== Médecine gratuite ===<br />
<br />
Pour financer l’accès à la médecine gratuite accordée aux indigents, la Municipalité verse chaque année au Département une participation de “''trois francs par tête d’Indigent admis'' [pour] ''le paiement de l’abonnement à servir par la Préfecture au médecin des indigents'' [et pour] ''les frais de petites opérations chirurgicales effectuées par les médecins à ces indigents''”<ref name="delib"/>.<br />
Les bénéficiaires sont au nombre de 61 en 1915, 71 l’année suivante et 74 en 1919, soit 10 à 12% de la population.<br />
<br />
=== Assistance aux vieillards ===<br />
<br />
Les personnes ne pouvant plus travailler reçoivent une allocation mensuelle de 12 à 18 francs selon qu’elles sont ou non en état de ramasser leurs chauffages en forêt et en fonction de leur situation de famille (loi du 14 juillet 1905).<br />
<br />
[[Fichier:La_France_Manque_d'Enfants_Colorisé.jpg|200px|thumb|right|La France Manque d'Enfants<ref>Lecture pour Tous - Octobre 1908, page 745 (colorisé) - Prix municipal de la Ville de Paris</ref>]]<br />
=== Assistance aux femmes en couches ===<br />
<br />
Rendue obligatoire à partir de 1914, l’allocation journalière servie aux femmes en couches nécessiteuses est fixée à 0,50 F par jour.<br />
Madame CHARLOT, épouse de l’instituteur, est nommée dame visiteuse.<br />
<br />
L’allocation est portée à 1 F en juillet 1918. Le Conseil déclare alors “''qu’il est plus que jamais nécessaire d’assurer l’avenir de la race en secourant les mères de famille''”<ref name="delib"/>.<br />
<br />
À cette date, 35 soldats du village sont morts au combat.<br />
<br />
=== Assistance aux familles nombreuses ===<br />
<br />
En application de la loi du 14 juillet 1913 sur l’assistance obligatoire aux familles nombreuses privées de ressources, la Municipalité fixe à 60 F par an l’allocation servie aux familles nombreuses. Elle est portée à 72 F en 1918<ref name="delib"/>.<br />
<br />
Les bénéficiaires cités dans les délibérations ont de 5 et 8 enfants de moins de 13 ans.<br />
<br />
=== Pupilles de la Nation ===<br />
<br />
En ce 21 juillet 1918, nous savons que 35 enfants du village sont tombés au Champ d’Honneur. Pour cela sans doute, mais aussi par tradition de solidarité nationale, le Conseil vote un crédit de 100 F en faveur de l’Œuvre des Pupilles de la Nation<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Œuvres de Bienfaisance ===<br />
<br />
Le Conseil vote en 1916 un crédit de 20 F pour chacune des œuvres<ref name="delib"/> :<br />
<br />
* • Assistance aux mutilés des armées de terre et mer. <br />
* • Pupilles de l’École laïque de Seine & Oise. <br />
* • Comité d’assistance aux militaires tuberculeux de Seine & Oise. <br />
* • Société d’encouragement au développement de l’enseignement ménager de Seine & Oise. <br />
* • Journée Serbe (25 juin 1916, anniversaire de la bataille du Kosovo de 1389).<br />
<br />
== Sujets divers ==<br />
<br />
=== Réfugiés – Rapatriés ===<br />
<br />
En application de la circulaire préfectorale du 22 avril 1918, la Municipalité désigne MM. BRETOCQ et BOSSARD pour dresser l’état des immeubles et locaux vacants, qui seront réquisitionnés pour l’installation des réfugiés ou rapatriés<ref name="delib"/>.<br />
Ils viendront du Nord, de la Somme et de la Meuse.<br />
<br />
En 1919, une habitante de la commune réfugiée de la Somme, bénéficiera de l’Allocation accordée aux familles nombreuses<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Surcroît de travail et cherté de vie ===<br />
<br />
“''Depuis le début de la guerre, la Mairie demande un travail de plus en plus actif à M. LEROY, garde-champêtre, qui rend ainsi des services qu’il est juste de récompenser par une prime mensuelle de Vingt francs pendant la durée de la guerre''.” (1916)<ref name="delib"/><br />
<br />
En 1917, des “''allocations temporaires'' [sont accordées] ''aux employés municipaux à titre d’indemnité pour cherté de vie ; ces allocation seront égales au 1/10è du traitement des employés : Secrétaire de Mairie instituteur, Institutrices, Garde-champêtre, Employés des postes, Balayeuse des classes''”<ref name="delib"/>. Plus qu’un 13ème mois !<br />
<br />
=== Chauffage des bâtiments communaux ===<br />
<br />
En novembre 1916, “''ouverture d’un crédit supplémentaire de cinq cents francs pour le chauffage des Écoles Communales jusqu’à la fin de l’hiver. Les crédits ouverts'' [...] ''ne correspondent pas à la hausse considérable des combustibles ; ils sont donc insuffisants pour le paiement des approvisionnements.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
En effet, dès févier 1917, “''pour approvisionner de bois de chauffage, faute de charbon, les Écoles Communales et la Mairie, la Mairie'' [suite à sa demande] ''a reçu de M. le Préfet l’autorisation de prendre cent cinquante stères de bois''” en forêt de Marly<ref name="delib"/>.<br />
<br />
[[Fichier:St_Nom_Gare_du_TVM.jpg|400px|thumb|right|La Gare du Tramway à Saint-Nom, où l'on distingue le triangle de retournement<ref name="col_part"/>]]<br />
=== Le Tramway victime du conflit ===<br />
<br />
Le Tramway à Vapeur Versailles-Maule (TVM) souffre lui aussi du manque de personnel, mais également des réquisitions de matériel.<br />
<br />
La situation financière et matérielle du concessionnaire C.G.B.<ref>Compagnie de Grande Banlieue</ref> le contraint à l’abandon de l’exploitation le 1<sup>er</sup> mai 1916. Le trafic ne reprendra qu’en 1920.<br />
<br />
Le 7 mars 1918, le Préfet de Seine & Oise écrit au Ministre de la Guerre :<br />
<br />
“''L’administration provisoire du réseau de cette compagnie n’a pu reprendre, jusqu’à ce jour, cette exploitation en raison notamment des réquisitions militaires de matériel dont cette ligne a été l’objet.<br />
Les industriels, agriculteurs et commerçants éprouvent un grave préjudice. Ils demandent d’examiner les moyens d’assurer à nouveau le fonctionnement de la ligne''.”<br />
<br />
Le 4 avril suivant, réponse négative du Ministre des Travaux Publics : il est impossible de restituer les 16 agents mobilisés, les 4 locomotives et les 50 wagons utilisés pour l’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (ALVF) et les ateliers des Mureaux.<br />
<br />
Et en 1916, le concessionnaire de la ligne avait refusé l’établissement à ses frais de cabinets d’aisance dans la halte de Saint-Nom-La-Bretèche. Mais avec l’arrêt du trafic, le besoin disparaît.<br />
<br />
Le triangle de retournement qui servait au demi-tour des convois assurant un service partiel, avait été supprimé après la mise à voie normale en 1912. Les rails déclassés sont envoyés en 1916 sur le front des Vosges.<br />
<br />
=== Bouilleur de crû ===<br />
<br />
En août 1916, une délibération se distingue des préoccupations habituelles :<br />
<br />
“''La Commune ne disposant pas de locaux clos propose d’autoriser la distillation à Saint Nom sur la place de l’Église & à La Bretèche sur la place Guitel.''”<ref name="delib"/> Il faudra pourtant attendre de nombreux mois avant de pouvoir arroser la fin du conflit...<br />
<br />
== La Victoire ==<br />
<br />
Le 17 novembre 1918, séance du Conseil où seuls trois Conseillers sont présents : MM. DREYFUS, BRETOCQ et VIEILLARD.<br />
<br />
“''En ouvrant la séance, le Maire a dit qu’il a l’honneur et la grande joie de témoigner la reconnaissance du Conseil municipal et des habitants de la Commune à tous ceux qui nous ont donné la Victoire.<br />
<br />
La Commune a été très éprouvée par des pertes cruelles ; elle a tenu à perpétuer le souvenir de ses enfants morts pour la Patrie en élevant à leur mémoire un monument qui sera inauguré dès la signature de la Paix.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
Dès lors, les projets mis en sommeil durant la guerre seront à nouveau à l’ordre du jour : agrandissement du cimetière, création d’un champ d’expérience pour l’enseignement agricole dans les écoles, adduction d’eau, électrification de la commune, etc.<br />
<br />
=== Union des Anciens Combattants ===<br />
<br />
Fin février 1920, “''la Société amicale des anciens combattants de St Nom-la-Bretèche'' [dépose] ''une demande de subvention accompagnée des statuts de la dite Société''.”<ref name="delib"/><br />
<br />
Ainsi, il lui sera allouée chaque année par la Municipalité une subvention de Cent cinquante francs.<br />
<br />
L’Union Nationale des Combattants (UNC) a été créée 15 jours après la signature de l’Armistice.<br />
<br />
<br /><br />
= L'Armistice, une journée mémorable =<br />
[[Fichier:Tuilerie_Bignon_Maison_Noinville.jpg|400px|thumb|right|"Le bistrot" Maison NOINVILLE à le Tuilerie-Bignon, Carte postale affranchie en 1915<ref name="col_part"/>]]<br />
<br />
Claudine Lambert<sup>†</sup> née le 7 octobre 1914 était la doyenne du Hameau de La Tuilerie-Bignon. En 2004, elle a témoigné de ses souvenirs d'enfance à La Tuilerie Bignon et en particulier du jour de l'Armistice.<br />
<br />
“''À l’angle de la route de Versailles et du Chemin de la Forêt, il y avait un bistrot tenu par Ernestine NOINVILLE et que nous appelions tante Ernestine parce qu’elle était effectivement la tante de mes petits amis et voisins Marcelle, Rolande, Maurice et Odette DUFAŸS.''<br />
''Le bistrot était un lieu convivial et nécessaire. On allait y chercher le café, le fromage, l’huile et le beurre et finalement tout ce dont on avait besoin en épicerie et même en mercerie. Toutes les semaines, Lucie m’emmenait avec elle y faire nos courses.''<br />
<br />
''J’étais donc au bistrot avec Lucie qui devait avoir seize ans par là, lorsque tout à coup, nous entendîmes des chants qui progressivement s’amplifiaient.''<br />
<br />
''Les gens qui étaient en train de boire sortirent et quelle ne fut pas notre surprise en voyant sur le pas de la porte, le bataillon des élèves de l’école de Noisy arriver en chantant la Marseillaise, le drapeau en tête et le garde-champêtre avec son tambour qui tapait, qui tapait. Je revois cela : j’avais 4 ans, '''c’était l’Armistice'''.''<br />
<br />
''Dans les 5 minutes qui suivirent, les ouvriers qui travaillaient dans les champs environnant la ''pièce du pavé'' ont tous quitté leur binette ou leur outil pour se précipiter chez la tante Ernestine et son mari Eugène.''<br />
<br />
''Ce jour-là ils furent grandioses. Ils étaient tellement contents que la guerre soit finie qu’ils offrirent une rasade à tout le monde. Ils ont été drôlement bien. Cette journée-là m’a vraiment marquée''.”<ref>Témoignage recueilli par une adhérente de l'association "''Les Amis de Saint Nom la Bretêche''"</ref><br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Organisation et vie militaire]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
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[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 31 juillet 2015 à 17:28 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=BANNIER_Joseph,_h%C3%A9ros_du_1er_G%C3%A9nie&diff=2236BANNIER Joseph, héros du 1er Génie2015-08-02T09:04:13Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= Le Brigadier Joseph Bannier, un enfant de Saint-Nom-la-Bretèche Médaillé Militaire =<br />
[[Fichier:Bannier-Registre d'incorposation militaire de S&O.jpg|400px|thumb|right|Registre d'incorporation militaire<ref>Registre d'incorporation militaire, AD78 : AD078_RM0482_000827</ref> - Photo de 1913 et Médaille Militaire<ref>Collections particulières</ref>]]<br />
Comme chaque homme dès ses 20 ans, Joseph BANNIER se présente en 1913 au chef-lieu du Département pour se faire inscrire sur le Registre d’incorporation militaire, sous le numéro matricule de recrutement 827, (fiche ci-contre).<br />
<br />
La fiche créée à cette occasion sera mise à jour jusqu’à ce qu’il soit déclaré “Libéré du service militaire” à moins qu’il ne décède prématurément.<br />
<br />
L’Armée avec une remarquable et constante efficacité, même au plus fort du conflit, y consigne de nombreuses informations, presque une biographie :<br />
État civil, profession, signalement physique, adresses et régiments successifs, périodes d’exercice, campagnes, blessures, actions d’éclat, décorations, etc.<br />
<br />
Si l’on compare le signalement de Joseph avec sa photo prise la même année 1913, on constate sa pertinence, une nécessité si le soldat doit être identifié après son décès au combat : ''cheveux châtain, yeux marron clair, front vertical, nez moyen, visage plein et large, bouche grande, lèvres épaisses, teint coloré. Cicatrice à la main gauche, à la jambe droite et au front''.<br />
<br />
Son père Louis BANNIER et son épouse Maria STALIN tiennent ensemble “À la Glycine Restaurant”, future “Auberge de la Forêt” puis “Blue Beer’Hills” aujourd'hui fermé.<br />
Ils ont deux fils : Albert, serrurier, et Joseph son cadet de deux ans, menuisier ébéniste chez Paul BUDE entrepreneur de menuiserie rue Guitel.<br />
<br />
Incorporé huit mois avant la déclaration de guerre, c’est un tout autre travail du bois qui attend Joseph dans son Régiment du Génie, jusqu’à son décès qui fait l’objet d’une nouvelle fiche<ref>Ministère de la Défense - Mémoire des Hommes - Mort pour la France de la Première Guerre mondiale : archives_B480744R-1</ref>.<br />
<br />
Celle-ci porte les indications suivantes : <br />
<br />
:Bannier Joseph Réné Louis<br />
<br />
:Brigadier, 1<sup>er</sup> Régiment du Génie<br />
<br />
:N° Matricule :<br />
<br />
::13177 au corps, Classe 1913<br />
<br />
::827 au recrutement de Versailles<br />
<br />
:Mort pour la France le 16 juin 1917 à l'ambulance à Couvrelles (Aisne)<br />
<br />
:Genre de mort : Blessure de Guerre<br />
<br />
:Né le 15 mai 1893 à St Nom la Bretèche Département de Seine et Oise<br />
<br />
:Acte transcrit le 22 Août 1917 à St Nom-la-Bretèche (Seine & Oise)<br />
<br />
[[Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche|Voir aussi le Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
<br />
= Journal des Marches et Opérations de la 4<sup>ème</sup> Compagnie du 1<sup>er</sup> Régiment du Génie<ref>SGa Mémoire des Hommes - 1914-16 : archives_SHDGR__GR_26_N_1255__005__0001__T et suivants - 1916-19 : archives_SHDGR__GR_26_N_1255__005__0001__T et suivants</ref> =<br />
[[Fichier:Carte_JMO_1er_Génie_4e_Cie.png|900px|thumb|right|Carte des lieux d'intervention de la 4<sup>ème</sup> Compagnie du 1<sup>er</sup> Régiment du Génie de 1914 à 1918]]<br />
<br />
Sur les pas de Joseph BANNIER, cette carte indique les six zones où est successivement intervenue la 4<sup>ème</sup> Compagnie. On constate son extraordinaire mobilité tout au long du conflit et, ci-dessous dans la transcription du Journal, la grande polyvalence des interventions.<br />
<br />
Joseph BANNIER, décédé 15 mois avant la fin des combats, n'est pas mentionné dans le Journal ; il a probablement été blessé mortellement lors d'une mission à l'écart du gros de la Compagnie qui n'en n'a pas été averti.<br />
<br /><br />
== 1914 ==<br />
<br />
'''<big>(1) 8 août – 4 septembre</big>''' (''zone cerclée de bleu à l'Est'')<br />
<br />
'''8 août ''': la compagnie quitte Versailles, à la gare des Matelots, et prend un train pour Reims puis Verdun où elle débarque à 4h15.<br />
<br />
'''16 août ''': la compagnie reconnaît des points de passage pour construire des ponts.<br />
<br />
'''22 août ''': marche sur Ethe où les Allemands sont retranchés. Durs combats pendant plusieurs jours.<br />
<br />
'''24 août ''': repli sur Montmédy.<br />
<br />
'''26 août ''': ordre de faire sauter des ponts à Dun-sur-Meuse.<br />
<br />
'''4 septembre ''': embarquement à 3h à Villers.<br />
<br />
'''<big>(2) 5 septembre – 29 décembre</big>''' (''zone cerclée de bleu à l'Ouest'')<br />
<br />
'''5 septembre ''': débarquement à Pantin.<br />
<br />
'''7 septembre ''': embarquement en chemin de fer et arrivée à une trentaine de kilomètres au sud de Compiègne. La compagnie restera dans la région comprise entre Compiègne et Roye où elle effectuera divers travaux : exécution d’abris dans les tranchées, travaux sur les ponts.<br />
<br />
'''4 novembre ''': attaque d’Andechy, nombreux tués, blessés ou disparus.<br />
<br />
'''29 décembre ''': embarquement à Montdidier pour Saint-Hilaire-le-Grand (Meuse).<br />
<br /><br />
== 1915-1916 ==<br />
<br />
[[Fichier:Main_de_Massiges.jpg|400px|thumb|right|La Mains de Massiges, dans la Marne entre les fronts de Champagne et de l'Argonne. <ref>Site Internet Mission du Centenaire</ref>]]<br />
'''<big>(3) 31 décembre 1914 – 2 décembre 1916</big>''' (''zone cerclée de rouge au Sud-Est'')<br />
<br />
'''31 décembre 1914 ''': la compagnie arrive à L'Épine, à l’est de Chalons.<br />
Jusqu’au 27 mars elle stationne aux environs de Mourmelon pour divers travaux (fortifications, construction de passerelles) et des exercices de pontage ; travaux entrecoupés par de nombreuses attaques qui font des morts et des blessés.<br />
<br />
'''27 mars 1915 ''': la compagnie part en automobile pour Les Petites-Loges.<br />
<br />
'''4 avril ''': violent bombardement et nombreuses citations. Pendant plusieurs mois, travaux de mines, d’écoutes et d’organisation du centre de résistance et de la ligne de soutien.<br />
<br />
'''31 août ''': départ pour Baconnes pour organiser le secteur d’attaque de la 247<sup>ème</sup> brigade.<br />
<br />
'''23 septembre ''': bombardement du cantonnement.<br />
<br />
'''25 septembre ''': la compagnie attaque de 1h à 6h30 ; nombreux morts, blessés ou disparus et nombreuses citations à l’ordre du génie.<br />
<br />
'''27 octobre ''': départ pour Bignicourt pour une école de pontage.<br />
<br />
'''1<sup>er</sup> décembre ''': la compagnie est transportée en automobile à Courtémont pour organiser la ligne de soutien de la main de Massiges ; divers travaux : refaire une voie de 0,60, un chemin de rondins, terrassement des abris cavernes postes des guetteurs, mise en chantier de puits, citernes et abris cavernes pour les mitrailleuses.<br />
<br />
'''2 juillet 1916 ''': départ pour la Ferme des Planches, manœuvres de pontage sur l’Aisne. École de Ponts.<br />
<br />
'''11 juillet ''': retour à la cote 180 pour travaux : abris de mitrailleuses, mise en chantier de trois citernes, construction de deux ponts et de lits pour les abris cavernes. Entretien de la voie de la Main de Massiges.<br />
<br />
'''6 octobre ''': la compagnie quitte la cote 180 pour Laval-sur-Tourbe (Marne).<br />
<br />
'''Première quinzaine de novembre ''': manœuvres de pontage.<br />
[[Fichier:Travaux_au_point_d'appui_des_Jumelles.jpg|400px|thumb|right|Travaux au point d'appui des Jumelles<ref>SGa Mémoire des Hommes - Journal des Marches et Opérations, 1ère partie 1914-16 : archives_SHDGR__GR_26_N_1255__005__0001__T et suivants</ref>]]<br />
<br />
'''24 novembre ''': départ pour Vauvillers en passant par Passy-en-Valois, Crépy-en-Valois.<br />
<br />
'''<big>(4) 28 décembre 1916</big>''' (''cercle rouge au Nord-Ouest'')<br />
<br />
Arrivée à Vauvillers dans la Somme. La compagnie s’occupe principalement du renforcement des chemins et des routes jusqu'au 5 février 1917.<br />
<br /><br />
== 1917 ==<br />
<br />
'''<big>(5) 7 février 1917 - 18 janvier 1918</big>''' (zone cerclée de vert à l'Est)<br />
<br />
'''7 février ''': embarquement à Montdidier pour la Meuse, au sud de Verdun où la compagnie effectuera à nouveau des travaux sur les routes : réparation, empierrement, piquetage... ; en avril, travaux préparatoires pour la construction d’un pont de pilots (gros pieux pointus et ferrés à une extrémité) sur la Meuse.<br />
<br />
''16 juin : Joseph BANNIER, probablement détaché de sa Compagnie, décède à l'ambulance de Couvrelles (Aisne). Cette disparition n'est pas mentionnée dans le Journal de la Compagnie, mais il recevra la Médaille Militaire.''<br />
<br />
'''25 juin'''<br />
<br />
- Embarquement à Ligny-en-Barrois pour Mourmelon. De juillet à décembre, la compagnie sera chargée de travaux sur Mont Blond, Mont Haut et Mont Cornillet. Travaux entrecoupés d’attaques et de bombardements qui lui vaudront de nombreuses citations.<br />
<br />
- Travaux de terrassement d’abris cavernes.<br />
<br />
- Construction d’observatoires sur le Mont Cornillet.<br />
<br />
- Mise en chantier d’un boyau couvert qui sera transformé en galerie.<br />
<br />
- Percement d’un tunnel sous le Mont Cornillet.<br />
<br />
- Aménagement intérieur des abris cavernes.<br />
<br />
'''Septembre''' : les travaux avancent à l’observatoire du Mont Cornillet.<br />
<br />
'''25 septembre à fin décembre ''': découverte du puits Lux et d’un tunnel allemand où gisent 500 cadavres de soldats ennemis morts asphyxiés ; nettoyage, aménagement, assainissement et aération du tunnel par création de puits.<br />
<br />
'''1<sup>er</sup> et 4 décembre ''': bombardements violents par obus à gaz (ypérite).<br />
<br /><br />
== 1918 ==<br />
<br />
'''14 janvier''' : mise en chantier d’une chambre de mise de feu.<br />
<br />
'''18 janvier ''': les puits sont en état de défense ; des portes de fer sont posées. Nettoyage du secteur et repos à Mourmelon jusqu’au 11 février.<br />
<br />
'''<big>(6) 12 février - 11 novembre</big>''' (zone cerclée de bleu au centre)<br />
<br />
'''12 février ''': cantonnement à Villers-Marmery et nouveaux travaux : 2 observatoires ; empierrement d’une route ; ponts de pilots sur la Prosne et sur la Vesle et tracé des pistes qui y aboutissent.<br />
<br />
'''6 mars ''': bombardement par obus à gaz.<br />
<br />
'''25 mars ''': un des ponts est achevé.<br />
[[Fichier:Casque_du_Genie.jpg|300px|thumb|right|Casque du Génie, Modèle 14-18]]<br />
<br />
'''Début avril ''': la compagnie doit établir les destructions de ponts sur la Vesle et sur le canal, travail qui sera finalement confié à d’autres compagnies.<br />
<br />
'''Mai''' : exploitation d’une carrière de sable et d’une carrière de craie pour la réfection des routes.<br />
<br />
'''26 mai ''': un des observatoires est terminé.<br />
<br />
'''Juillet''' : organisation des centres de résistance.<br />
<br />
'''14 juillet ''': bombardement de Villers-Marmery.<br />
<br />
'''17 juillet - 5 août ''': décapage des tranchées et des boyaux.<br />
<br />
'''5 août ''': ouverture d’une carrière de sable, déchargement de cailloux et installation d’une voie de 0,60 pour le transport.<br />
<br />
'''3 septembre ''': la compagnie est chargée de faire un central téléphonique et la réfection d’une route.<br />
<br />
'''12 octobre ''': la compagnie exécute un pont renforcé sur la Siuppe.<br />
<br />
'''14 octobre ''': construction d'un pont de pilots pour poids lourds sur la Retourne.<br />
<br />
'''27 octobre ''': bivouac à Avançon et exercices de pontage.<br />
<br />
'''6 novembre ''': la compagnie se retrouve à Rethel pour le renforcement d’un pont de bateaux sur l’Aisne.<br />
<br />
'''11 novembre ''': “''les hostilités cessent à midi''” (sic). La compagnie est à Warnécourt.<br />
<br /><br />
= Dissolution de la 4<sup>ème</sup> Compagnie =<br />
<br />
Malgré la fin des hostilités, la C<sup>ie</sup> 4/4 continuera à construire et réparer des ponts et des routes.<br />
<br />
Elle ne sera dissoute que le 7 septembre 1919 à Péronne.<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
<br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie: Personnages]]<br />
[[Catégorie:Parcours de mobilisés]]<br />
[[Catégorie:Organisation et vie militaire]]<br />
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[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 28 juillet 2015 Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Vivre_malgr%C3%A9_la_Guerre&diff=2235Vivre malgré la Guerre2015-08-01T14:15:48Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= La visite tant redoutée =<br />
[[Fichier:Lombardin Désiré Gabriel Jules.jpg|400px|thumb|right|Désiré, Gabriel et Jules LOMBARDIN<ref>Photos Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
<br />
Quand le canon et la mitraille fauchent chaque jour tant de vies, les familles vivent ces temps de guerre entre espoir et angoisse. Espoir d’une lettre procurant soulagement et réconfort, mais angoisse de l’annonce fatale portée par Monsieur le Maire.<br />
<br />
Dix-neuf des quarante deux soldats de la commune tués au combat, disparaissent durant les cinq premiers mois du conflit, d’août à décembre 1914<ref>SGa Mémoire des Hommes</ref> !<br />
<br />
Et dans cette période, une famille est particulièrement éprouvée et décimée par la mort de trois frères fantassins :<br />
<br />
Louis LOMBARDIN, jardinier, et sa femme Louise ont sept enfants, deux filles et cinq garçons mobilisés. Trois d’entre eux trouvent la mort dans les tout premiers mois de guerre : <br />
:*- Désiré, le 22 août 1914 à 26 ans. <br />
:*- Gabriel, le 13 septembre à 22 ans. <br />
:*- Jules, le 11 décembre à 33 ans.<br />
<br />
À trois reprises en seulement quatre mois, l’on apporte aux malheureux parents la terrible nouvelle qui les plonge chaque fois un peu plus dans la peine. <br />
<br />
Les trois plaques émaillées proviennent de la tombe de la famille LOMBARDIN, bien qu’ils n’y soient pas inhumés.<br />
<br />
[[Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche|Voir aussi le Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
<br />
<br /><br />
= Les cantonnements de troupes =<br />
<br />
Bien qu’éloigné du front, Saint-Nom-la-Bretèche est inclus dans le secteur numéro 7 du Camp Retranché de Paris.<br />
<br />
Ce dispositif, créé en 1880 à la suite du siège de Paris de 1870, constitue la ligne ultime de défense de la Capitale. Le déroulement de la Grande Guerre avec les bombardements ennemis montrera à quel point ce concept était dépassé.<br />
<br />
Mais c’est de ce Camp Retranché que sortiront les troupes qui permettront la Victoire de la Marne à partir du 7 septembre 1914.<br />
<br />
[[Fichier:AC_SNLB_1917-03-26.jpg|300px|thumb|left|Utilisation des indemnité de logement des troupes pour ériger un Monument aux Morts<ref name="ac">AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref>]]<br />
[[Fichier:AC_1917-04-02.jpg|300px|thumb|right|Réclamation des indemnité de logement des troupes<ref name="ac"/>]]<br />
== Le relatif silence des Archives Communales de Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
Les Archives communales ont gardé bien peu de souvenirs du passage des troupes dans notre village. Nous aurions pu y trouver trace des indemnités versées aux fermiers ainsi qu’aux habitants, et donc les lieux et dates de cantonnement. Seuls les deux textes ci-contre ont résisté au temps... Nous avons heureusement pu retrouver, par ailleurs, quelques documents (écrits et cartes postales) et recueillir un témoignage permettant de reconstituer cet aspect de la vie “à l’arrière”.<br />
<br />
''Les montants des indemnités allouées pour une nuit par l’Administration Militaire s’élèvent à 1 F pour les officiers, 0,20 F pour les sous-officiers et 0,05 F pour les hommes de troupe comme pour les chevaux.''<br />
<ref>Société d’Histoire de Villepreux “Nouvelles d’hier” n°40, janvier 2014</ref><br />
<br />
== Protéger la ligne du tramway Versailles-Maule ==<br />
<br />
Dès le 31 août 1914, deux compagnies du 93<sup>è</sup> Régiment Territorial d’Infanterie occupent la ligne Saint-Nom-la-Bretèche – Rennemoulin avec ordre de se relier, à la station de Feucherolles, avec un bataillon du 94<sup>è</sup> RTI et les troupes du 7<sup>è</sup> secteur.<br />
<br />
Le 1<sup>er</sup> septembre, des tranchées sont creusées, puis le 11, le régiment rentre dans ses cantonnements. Il reçoit chevaux, voitures, mitrailleuses et l’équipement nécessaire, outils, vivres, etc. En quelques jours, le 93<sup>è</sup> est transformé de régiment de place en régiment de marche prêt à être embarqué avec tout son matériel pour participer à la bataille de l’Yser en Belgique. <ref>Historique du 93<sup>è</sup> RIT, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
== Armement à Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
De fait, il y aura encore des troupes dans le village en 1917 et peut-être même jusqu’en 1918.<br />
<br />
Ainsi, le 88<sup>è</sup> Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs, créé administrativement le 1<sup>er</sup> février 1917, voit son 6<sup>è</sup> groupe, créé le 1<sup>er</sup> avril, armé à Saint-Nom-la-Bretèche avec le canon de 145 modèle 1916.<ref>Historique des 88<sup>è</sup> et 288<sup>è</sup> Régiments d’Artillerie Lourde à Tracteurs, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
[[Fichier:Soldats_en_Gare_de_SNLB.jpg|300px|thumb|left|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref name="col_part">Collection particulière</ref>]]<br />
[[Fichier:Édit Lebacle108.jpg|300px|thumb|right|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref>Collection Vermont</ref>]]<br />
== En Forêt de Marly ==<br />
<br />
Nous connaissons par ailleurs, grâce au carnet du garde forestier Léon LAPIERRE, les activités licites et illicites des soldats en Forêt de Marly.<br />
<br />
Ces deux cartes postales témoignent de la présence de troupes chargées de défendre la ligne du chemin de fer de Grande Ceinture.<br />
<br />
== Mariage à La Tuilerie Bignon ==<br />
<br />
Les conséquences de la présence de troupes ne se résument pas aux contraintes et aux dégradations dues à l’occupation des bâtiments réquisitionnés.<br />
Des idylles peuvent se nouer entre soldats et villageoises, comme par exemple à La Tuilerie Bignon.<br />
<br />
'''Souvenirs d’enfance de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> à la ferme de La Tuilerie ''':<br />
“''Je revois très bien les DILLIÉS arriver. C’étaient des sinistrés du Nord de la France. Madame DILLIÉS était une Wallonne belge ; lui, il était français de l’autre côté de la frontière'' [...] ''Ils ont été choisis'' [par Monsieur PIOLLET] ''comme chefs de culture pour diriger la ferme''”. Un de leur fils, Hubert, était mobilisé en Pologne lorsque la guerre a éclaté. Un autre, Henri lieutenant au 6<sup>è</sup> Génie, décède en 1918 à l’hôpital de Beauvais et est inscrit sur notre Monuments aux Morts. <br />
Les DILLIÉS avaient également deux filles Gabrielle et Fernande. “''Je vis fort bien que Fernande fréquentait un des soldats qui avaient séjourné à La Tuilerie à la fin de la guerre. Vers 17, par là, la ferme était réquisitionnée pour prendre quelques soldats et certains venaient manger chez maman car tous ne pouvaient manger à la ferme'' [...] ''quand les DILLIÉS virent qu’il'' [Jean Lanzalavi] ''fréquentait leur fille, ils le prièrent de rester à la ferme et tout cela a fini par un mariage''”.<br />
<ref name="témoignage">Témoignage de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> recueilli par une adhérente de l'association "Les Amis de Saint Nom la Bretêche"</ref> <br />
<br />
[[Fichier:Travail_à_ferrer_les_boeufs.jpg|150px|thumb|right|"Travail" pour ferrer les bœufs, à La Tuilerie Bignon<ref>Photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
== Un dirigeable à La Tuilerie Bignon<ref>L'ancienne ferme de la Tuilerie Bignon est aujourd'hui le Golf de Saint-Nom</ref> ==<br />
<br />
“''Je me souviens avoir vu un énorme ballon dirigeable camouflé après le travail aux bœufs de la ferme. On avait dégagé le petit bois pour son emplacement. De là-haut à une certaine altitude il devait se trouver caché aux yeux de l’ennemi. On ne l’admirait que de loin on en avait peur. Car il était vraiment impressionnant.''”<ref name="témoignage"/><br />
<br />
<br /><br />
= Grande activité en Forêt de Marly =<br />
[[Fichier:Livret du Garde Forestier.jpg|150px|thumb|left|Couverture du livret du Garde LAPIERRE<ref>Document ONF, photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
Le “LIVRET POUR LES PRÉPOSÉS DES EAUX ET FORÊT” témoigne des diverses activités du Garde forestier Léon LAPIERRE en Poste à La Bretèche.<br />
<br />
“''Dans le cours de leurs tournées, les préposés doivent être constamment munis du présent livret.''”<br />
<br />
Ainsi, il nous renseigne sur la présence de troupes en Forêt de Marly, sur les agissements légaux et parfois illégaux des militaires et des civils du village et des environs.<br />
<br />
== Exploitation et chapardage de bois ==<br />
<br />
=== Présence militaire ===<br />
<br />
Léon LAPIERRE mobilisé le 2 août 1914, reprend son service et son poste le 3 novembre 1915.<br />
<br />
Il note que les militaires artilleurs cantonnés en Forêt de Marly du côté de Sainte‑James, sont souvent assignés à des corvées de bois pour leurs propres besoins comme pour ceux du front. En effet, un effort supplémentaire de production de bois est demandé à la forêt. Les exploitations militaires s’intensifient.<br />
<br />
Les ''tirés'' de la chasse présidentielle (allées aménagées pour tirer le gibier), situés à l’Est de la Forêt de Marly au Trou d’Enfer, sont désertés. Ces lieux très accidentés sont particulièrement appropriés à la conduite, de 1916 à 1917, des essais secrets du char léger Renault FT 17.<br />
<br />
En 1917, les États-Unis entrent en guerre, et un camp militaire américain s’installe à l’extrémité Est de la plaine du Trou d’Enfer.<br />
<br />
Dans son livret, Léon LAPIERRE constate au cours de ses tournées de nombreux vols de bois commis par les militaires, que ce soit du bois mort ou des arbres verts d’essences diverses. Et même une piste de 300 m de long sur 10 m de large a été installée sans aucune autorisation par une C<sup>ie</sup> du 82<sup>ème</sup> Régiment Territorial.<br />
<br />
[[Fichier:Tuilerie-Bignon Porte de la Forêt de Marly 1914.jpg|400px|thumb|right|Corvée de bois en Forêt de Marly, Porte de la Tuilerie-Bignon<ref>Carte postale affranchie en 1914. Collection particulière</ref>]]<br />
=== Pénurie ===<br />
<br />
Le charbon venant à manquer pour chauffer la mairie et les écoles, l’Administration forestière autorise la commune à prélever dans la forêt 10 stères de bois, autorisation également accordée aux habitants, ''indigents'' ou non, qui viennent s’approvisionner légalement sous la surveillance des gardes. Mais certains fraudent et se servent clandestinement.<br />
<br />
=== Aide aux blessés ===<br />
<br />
En octobre 1917, les préposés procèdent à deux “''coupes de cannes''” pour l’hôpital de Saint-Germain.<br />
<br />
=== Reboisement ===<br />
<br />
Courant juillet et août 1918, des ouvrières sont employées à l’essartage et à la replantation en forêt pour renouveler les parcelles dévastées pendant la guerre.<br />
<br />
=== Fraudes ===<br />
<br />
Le 4 septembre 1916, ayant constaté la disparition de bois dans la plantation du Rossignol, le garde LAPIERRE surprend après 4 jours de surveillance dès 5 heures du matin, 6 personnes toutes domiciliées à Feucherolles. Il dresse Procès-Verbal pour vol de fagots (charme et hêtre) et saisit le larcin.<br />
<br />
Plus tard, le 27 février 1917, des parcelles ayant été pillées, les gardes procèdent à des contrôles domiciliaires. Ainsi 23 habitants (14 de Saint-Nom, 8 de la Tuilerie/Saint-Nom et 1 de la Tuilerie/Noisy) reçoivent la visite du garde LAPIERRE, accompagné du maire Émile DREYFUS, afin de constater le vol de troncs d’arbres, qui ont alors été marqués du marteau particulier du garde puis saisis.<br />
<br />
Le lendemain, même processus chez 6 autres particuliers (dont 1 de Chavenay).<br />
<br />
== Chasse et braconnage ==<br />
<br />
En cette période de disette, les gardes approvisionnent en gibier (faisans et lapins) les hôpitaux et les femmes des gardes.<br />
<br />
Mais le braconnage s’intensifie, surtout au cours de l’année 1916 : les préposés découvrent pendant leurs tournées de nombreux collets pour lapins et chevreuils.<br />
<br />
En mars 1916, porte de Fourqueux, un chevreuil a été trouvé pris au collet ; il a été dépecé et distribué aux gardes de la brigade !<br />
<br />
=== Flagrant délit ===<br />
<br />
En novembre de la même année, vers Cheveaudot, un groupe de cavaliers est repéré. Surgit un chevreuil blessé poursuivi par un militaire à pied porteur d’une arme et qui cherche à s’approcher de l’animal pour l’achever ; il tire et l’animal tombe. Il s’agit d’un Maréchal des Logis en garnison à Saint-Germain. Les autres cavaliers prennent la fuite, puis reviennent se livrer aux gardes. Un Procès-Verbal est dressé et l’animal saisi est remis au maire de Saint-Nom-la-Bretèche pour être vendu au profit du Bureau de Bienfaisance. La carabine d’ordonnance ayant servi à commettre le délit est laissée entre les mains du soldat. Une arme militaire ne peut, en effet, être saisie !<br />
<br />
<br /><br />
= La Municipalité et ses actions =<br />
<br />
== Les élus ==<br />
[[Fichier:L'ancienne_Mairie_SNLB.jpg|400px|thumb|right|Ancienne Mairie-école, rue Charles De Gaule<ref name="col_part"/>]]<br />
Les dernières élections municipales datent de 1912. Le nouveau Conseil restera en place jusqu’en 1919, soit une année de plus que le mandat normal.<br />
<br />
Il comprend douze membres dont sept sortants. Trois conseillers seront mobilisés.<br />
<br />
Bien que les villageois votent à gauche aux élections législatives, ils choisissent pour édiles locaux dix notables sur douze.<br />
<br />
Émile DREYFUS est élu maire, Paul QUELLIEN adjoint qui démissionnera en novembre de son poste d’adjoint au profit d’Eugène DUBOIS.<br />
<br />
Lors de la séance du Conseil municipal du 2 août 1914, l’Ordre de Mobilisation Générale ayant été affiché le jour-même, “''Le Maire déclare qu’en raison de la gravité des évènements extérieurs, il ajourne à une date ultérieure les propositions qui figuraient à l’ordre du jour et qui étaient relatives à l’Emprunt projeté pour adduction d’eau potable, et au marché pour forage d’un puits.''”<ref name="delib">Délibérations du Conseil municipal - AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref><br />
<br />
De fait, pendant toute la Guerre, les délibérations du Conseil municipal seront presque exclusivement limitées aux questions budgétaires et à l’assistance aux vieillards, indigents, femmes en couches et familles nombreuses.<br />
<br />
De nombreux sujets seront occultés : acquisitions d’immeubles, agrandissement du cimetière, recherche d’eau potable et électrification de la Commune.<br />
<br />
Les séances de guerre compteront fréquemment trois absents mobilisés :<br />
<br />
MM. DUBOIS adjoint, QUELLIEN et VIEILLARD au début (il a 45 ans en 1914).<br />
<br />
== Œuvres sociales == <br />
<br />
=== Médecine gratuite ===<br />
<br />
Pour financer l’accès à la médecine gratuite accordée aux indigents, la Municipalité verse chaque année au Département une participation de “''trois francs par tête d’Indigent admis'' [pour] ''le paiement de l’abonnement à servir par la Préfecture au médecin des indigents'' [et pour] ''les frais de petites opérations chirurgicales effectuées par les médecins à ces indigents''”<ref name="delib"/>.<br />
Les bénéficiaires sont au nombre de 61 en 1915, 71 l’année suivante et 74 en 1919, soit 10 à 12% de la population.<br />
<br />
=== Assistance aux vieillards ===<br />
<br />
Les personnes ne pouvant plus travailler reçoivent une allocation mensuelle de 12 à 18 francs selon qu’elles sont ou non en état de ramasser leurs chauffages en forêt et en fonction de leur situation de famille (loi du 14 juillet 1905).<br />
<br />
[[Fichier:La_France_Manque_d'Enfants_Colorisé.jpg|200px|thumb|right|La France Manque d'Enfants<ref>Lecture pour Tous - Octobre 1908, page 745 (colorisé) - Prix municipal de la Ville de Paris</ref>]]<br />
=== Assistance aux femmes en couches ===<br />
<br />
Rendue obligatoire à partir de 1914, l’allocation journalière servie aux femmes en couches nécessiteuses est fixée à 0,50 F par jour.<br />
Madame CHARLOT, épouse de l’instituteur, est nommée dame visiteuse.<br />
<br />
L’allocation est portée à 1 F en juillet 1918. Le Conseil déclare alors “''qu’il est plus que jamais nécessaire d’assurer l’avenir de la race en secourant les mères de famille''”<ref name="delib"/>.<br />
<br />
À cette date, 35 soldats du village sont morts au combat.<br />
<br />
=== Assistance aux familles nombreuses ===<br />
<br />
En application de la loi du 14 juillet 1913 sur l’assistance obligatoire aux familles nombreuses privées de ressources, la Municipalité fixe à 60 F par an l’allocation servie aux familles nombreuses. Elle est portée à 72 F en 1918<ref name="delib"/>.<br />
<br />
Les bénéficiaires cités dans les délibérations ont de 5 et 8 enfants de moins de 13 ans.<br />
<br />
=== Pupilles de la Nation ===<br />
<br />
En ce 21 juillet 1918, nous savons que 35 enfants du village sont tombés au Champ d’Honneur. Pour cela sans doute, mais aussi par tradition de solidarité nationale, le Conseil vote un crédit de 100 F en faveur de l’Œuvre des Pupilles de la Nation<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Œuvres de Bienfaisance ===<br />
<br />
Le Conseil vote en 1916 un crédit de 20 F pour chacune des œuvres<ref name="delib"/> :<br />
<br />
* • Assistance aux mutilés des armées de terre et mer. <br />
* • Pupilles de l’École laïque de Seine & Oise. <br />
* • Comité d’assistance aux militaires tuberculeux de Seine & Oise. <br />
* • Société d’encouragement au développement de l’enseignement ménager de Seine & Oise. <br />
* • Journée Serbe (25 juin 1916, anniversaire de la bataille du Kosovo de 1389).<br />
<br />
== Sujets divers ==<br />
<br />
=== Réfugiés – Rapatriés ===<br />
<br />
En application de la circulaire préfectorale du 22 avril 1918, la Municipalité désigne MM. BRETOCQ et BOSSARD pour dresser l’état des immeubles et locaux vacants, qui seront réquisitionnés pour l’installation des réfugiés ou rapatriés<ref name="delib"/>.<br />
Ils viendront du Nord, de la Somme et de la Meuse.<br />
<br />
En 1919, une habitante de la commune réfugiée de la Somme, bénéficiera de l’Allocation accordée aux familles nombreuses<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Surcroît de travail et cherté de vie ===<br />
<br />
“''Depuis le début de la guerre, la Mairie demande un travail de plus en plus actif à M. LEROY, garde-champêtre, qui rend ainsi des services qu’il est juste de récompenser par une prime mensuelle de Vingt francs pendant la durée de la guerre''.” (1916)<ref name="delib"/><br />
<br />
En 1917, des “''allocations temporaires'' [sont accordées] ''aux employés municipaux à titre d’indemnité pour cherté de vie ; ces allocation seront égales au 1/10è du traitement des employés : Secrétaire de Mairie instituteur, Institutrices, Garde-champêtre, Employés des postes, Balayeuse des classes''”<ref name="delib"/>. Plus qu’un 13ème mois !<br />
<br />
=== Chauffage des bâtiments communaux ===<br />
<br />
En novembre 1916, “''ouverture d’un crédit supplémentaire de cinq cents francs pour le chauffage des Écoles Communales jusqu’à la fin de l’hiver. Les crédits ouverts'' [...] ''ne correspondent pas à la hausse considérable des combustibles ; ils sont donc insuffisants pour le paiement des approvisionnements.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
En effet, dès févier 1917, “''pour approvisionner de bois de chauffage, faute de charbon, les Écoles Communales et la Mairie, la Mairie'' [suite à sa demande] ''a reçu de M. le Préfet l’autorisation de prendre cent cinquante stères de bois''” en forêt de Marly<ref name="delib"/>.<br />
<br />
[[Fichier:St_Nom_Gare_du_TVM.jpg|400px|thumb|right|La Gare du Tramway à Saint-Nom, où l'on distingue le triangle de retournement<ref name="col_part"/>]]<br />
=== Le Tramway victime du conflit ===<br />
<br />
Le Tramway à Vapeur Versailles-Maule (TVM) souffre lui aussi du manque de personnel, mais également des réquisitions de matériel.<br />
<br />
La situation financière et matérielle du concessionnaire C.G.B.<ref>Compagnie de Grande Banlieue</ref> le contraint à l’abandon de l’exploitation le 1<sup>er</sup> mai 1916. Le trafic ne reprendra qu’en 1920.<br />
<br />
Le 7 mars 1918, le Préfet de Seine & Oise écrit au Ministre de la Guerre :<br />
<br />
“''L’administration provisoire du réseau de cette compagnie n’a pu reprendre, jusqu’à ce jour, cette exploitation en raison notamment des réquisitions militaires de matériel dont cette ligne a été l’objet.<br />
Les industriels, agriculteurs et commerçants éprouvent un grave préjudice. Ils demandent d’examiner les moyens d’assurer à nouveau le fonctionnement de la ligne''.”<br />
<br />
Le 4 avril suivant, réponse négative du Ministre des Travaux Publics : il est impossible de restituer les 16 agents mobilisés, les 4 locomotives et les 50 wagons utilisés pour l’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (ALVF) et les ateliers des Mureaux.<br />
<br />
Et en 1916, le concessionnaire de la ligne avait refusé l’établissement à ses frais de cabinets d’aisance dans la halte de Saint-Nom-La-Bretèche. Mais avec l’arrêt du trafic, le besoin disparaît.<br />
<br />
Le triangle de retournement qui servait au demi-tour des convois assurant un service partiel, avait été supprimé après la mise à voie normale en 1912. Les rails déclassés sont envoyés en 1916 sur le front des Vosges.<br />
<br />
=== Bouilleur de crû ===<br />
<br />
En août 1916, une délibération se distingue des préoccupations habituelles :<br />
<br />
“''La Commune ne disposant pas de locaux clos propose d’autoriser la distillation à Saint Nom sur la place de l’Église & à La Bretèche sur la place Guitel.''”<ref name="delib"/> Il faudra pourtant attendre de nombreux mois avant de pouvoir arroser la fin du conflit...<br />
<br />
== La Victoire ==<br />
<br />
Le 17 novembre 1918, séance du Conseil où seuls trois Conseillers sont présents : MM. DREYFUS, BRETOCQ et VIEILLARD.<br />
<br />
“''En ouvrant la séance, le Maire a dit qu’il a l’honneur et la grande joie de témoigner la reconnaissance du Conseil municipal et des habitants de la Commune à tous ceux qui nous ont donné la Victoire.<br />
<br />
La Commune a été très éprouvée par des pertes cruelles ; elle a tenu à perpétuer le souvenir de ses enfants morts pour la Patrie en élevant à leur mémoire un monument qui sera inauguré dès la signature de la Paix.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
Dès lors, les projets mis en sommeil durant la guerre seront à nouveau à l’ordre du jour : agrandissement du cimetière, création d’un champ d’expérience pour l’enseignement agricole dans les écoles, adduction d’eau, électrification de la commune, etc.<br />
<br />
=== Union des Anciens Combattants ===<br />
<br />
Fin février 1920, “''la Société amicale des anciens combattants de St Nom-la-Bretèche'' [dépose] ''une demande de subvention accompagnée des statuts de la dite Société''.”<ref name="delib"/><br />
<br />
Ainsi, il lui sera allouée chaque année par la Municipalité une subvention de Cent cinquante francs.<br />
<br />
L’Union Nationale des Combattants (UNC) a été créée 15 jours après la signature de l’Armistice.<br />
<br />
<br /><br />
= L'Armistice, une journée mémorable =<br />
[[Fichier:Tuilerie_Bignon_Maison_Noinville.jpg|400px|thumb|right|"Le bistrot" Maison NOINVILLE à le Tuilerie-Bignon, Carte postale affranchie en 1915<ref name="col_part"/>]]<br />
<br />
Claudine Lambert<sup>†</sup> née le 7 octobre 1914 était la doyenne du Hameau de La Tuilerie-Bignon. En 2004, elle a témoigné de ses souvenirs d'enfance à La Tuilerie Bignon et en particulier du jour de l'Armistice.<br />
<br />
“''À l’angle de la route de Versailles et du Chemin de la Forêt, il y avait un bistrot tenu par Ernestine NOINVILLE et que nous appelions tante Ernestine parce qu’elle était effectivement la tante de mes petits amis et voisins Marcelle, Rolande, Maurice et Odette DUFAŸS.''<br />
''Le bistrot était un lieu convivial et nécessaire. On allait y chercher le café, le fromage, l’huile et le beurre et finalement tout ce dont on avait besoin en épicerie et même en mercerie. Toutes les semaines, Lucie m’emmenait avec elle y faire nos courses.''<br />
<br />
''J’étais donc au bistrot avec Lucie qui devait avoir seize ans par là, lorsque tout à coup, nous entendîmes des chants qui progressivement s’amplifiaient.''<br />
<br />
''Les gens qui étaient en train de boire sortirent et quelle ne fut pas notre surprise en voyant sur le pas de la porte, le bataillon des élèves de l’école de Noisy arriver en chantant la Marseillaise, le drapeau en tête et le garde-champêtre avec son tambour qui tapait, qui tapait. Je revois cela : j’avais 4 ans, '''c’était l’Armistice'''.''<br />
<br />
''Dans les 5 minutes qui suivirent, les ouvriers qui travaillaient dans les champs environnant la ''pièce du pavé'' ont tous quitté leur binette ou leur outil pour se précipiter chez la tante Ernestine et son mari Eugène.''<br />
<br />
''Ce jour-là ils furent grandioses. Ils étaient tellement contents que la guerre soit finie qu’ils offrirent une rasade à tout le monde. Ils ont été drôlement bien. Cette journée-là m’a vraiment marquée''.”<ref>Témoignage recueilli par une adhérente de l'association "''Les Amis de Saint Nom la Bretêche''"</ref><br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Organisation et vie militaire]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
[{{fullurl:{{FULLPAGENAMEE}}|action=pdfbook&format=single}} Téléchargez cet article au format PDF]<br /><br />
[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 31 juillet 2015 à 17:28 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Vivre_malgr%C3%A9_la_Guerre&diff=2234Vivre malgré la Guerre2015-08-01T14:11:00Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= La visite tant redoutée =<br />
[[Fichier:Lombardin Désiré Gabriel Jules.jpg|400px|thumb|right|Désiré, Gabriel et Jules LOMBARDIN<ref>Photos Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
<br />
Quand le canon et la mitraille fauchent chaque jour tant de vies, les familles vivent ces temps de guerre entre espoir et angoisse. Espoir d’une lettre procurant soulagement et réconfort, mais angoisse de l’annonce fatale portée par Monsieur le Maire.<br />
<br />
Dix-neuf des quarante deux soldats de la commune tués au combat, disparaissent durant les cinq premiers mois du conflit, d’août à décembre 1914<ref>SGa Mémoire des Hommes</ref> !<br />
<br />
Et dans cette période, une famille est particulièrement éprouvée et décimée par la mort de trois frères fantassins :<br />
<br />
Louis LOMBARDIN, jardinier, et sa femme Louise ont sept enfants, deux filles et cinq garçons mobilisés. Trois d’entre eux trouvent la mort dans les tout premiers mois de guerre : <br />
:*- Désiré, le 22 août 1914 à 26 ans. <br />
:*- Gabriel, le 13 septembre à 22 ans. <br />
:*- Jules, le 11 décembre à 33 ans.<br />
<br />
À trois reprises en seulement quatre mois, l’on apporte aux malheureux parents la terrible nouvelle qui les plonge chaque fois un peu plus dans la peine. <br />
<br />
Les trois plaques émaillées proviennent de la tombe de la famille LOMBARDIN, bien qu’ils n’y soient pas inhumés.<br />
<br />
[[Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche|Voir aussi le Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
<br />
<br /><br />
= Les cantonnements de troupes =<br />
<br />
Bien qu’éloigné du front, Saint-Nom-la-Bretèche est inclus dans le secteur numéro 7 du Camp Retranché de Paris.<br />
<br />
Ce dispositif, créé en 1880 à la suite du siège de Paris de 1870, constitue la ligne ultime de défense de la Capitale. Le déroulement de la Grande Guerre avec les bombardements ennemis montrera à quel point ce concept était dépassé.<br />
<br />
Mais c’est de ce Camp Retranché que sortiront les troupes qui permettront la Victoire de la Marne à partir du 7 septembre 1914.<br />
<br />
[[Fichier:AC_SNLB_1917-03-26.jpg|300px|thumb|left|Utilisation des indemnité de logement des troupes pour ériger un Monument aux Morts<ref name="ac">AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref>]]<br />
[[Fichier:AC_1917-04-02.jpg|300px|thumb|right|Réclamation des indemnité de logement des troupes<ref name="ac"/>]]<br />
== Le relatif silence des Archives Communales de Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
Les Archives communales ont gardé bien peu de souvenirs du passage des troupes dans notre village. Nous aurions pu y trouver trace des indemnités versées aux fermiers ainsi qu’aux habitants, et donc les lieux et dates de cantonnement. Seuls les deux textes ci-contre ont résisté au temps... Nous avons heureusement pu retrouver, par ailleurs, quelques documents (écrits et cartes postales) et recueillir un témoignage permettant de reconstituer cet aspect de la vie “à l’arrière”.<br />
<br />
''Les montants des indemnités allouées pour une nuit par l’Administration Militaire s’élèvent à 1 F pour les officiers, 0,20 F pour les sous-officiers et 0,05 F pour les hommes de troupe comme pour les chevaux.''<br />
<ref>Société d’Histoire de Villepreux “Nouvelles d’hier” n°40, janvier 2014</ref><br />
<br />
== Protéger la ligne du tramway Versailles-Maule ==<br />
<br />
Dès le 31 août 1914, deux compagnies du 93<sup>è</sup> Régiment Territorial d’Infanterie occupent la ligne Saint-Nom-la-Bretèche – Rennemoulin avec ordre de se relier, à la station de Feucherolles, avec un bataillon du 94<sup>è</sup> RTI et les troupes du 7<sup>è</sup> secteur.<br />
<br />
Le 1<sup>er</sup> septembre, des tranchées sont creusées, puis le 11, le régiment rentre dans ses cantonnements. Il reçoit chevaux, voitures, mitrailleuses et l’équipement nécessaire, outils, vivres, etc. En quelques jours, le 93<sup>è</sup> est transformé de régiment de place en régiment de marche prêt à être embarqué avec tout son matériel pour participer à la bataille de l’Yser en Belgique. <ref>Historique du 93<sup>è</sup> RIT, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
== Armement à Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
De fait, il y aura encore des troupes dans le village en 1917 et peut-être même jusqu’en 1918.<br />
<br />
Ainsi, le 88<sup>è</sup> Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs, créé administrativement le 1<sup>er</sup> février 1917, voit son 6<sup>è</sup> groupe, créé le 1<sup>er</sup> avril, armé à Saint-Nom-la-Bretèche avec le canon de 145 modèle 1916.<ref>Historique des 88<sup>è</sup> et 288<sup>è</sup> Régiments d’Artillerie Lourde à Tracteurs, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
[[Fichier:Soldats_en_Gare_de_SNLB.jpg|300px|thumb|left|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref name="col_part">Collection particulière</ref>]]<br />
[[Fichier:Édit Lebacle108.jpg|300px|thumb|right|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref>Collection Vermont</ref>]]<br />
== En Forêt de Marly ==<br />
<br />
Nous connaissons par ailleurs, grâce au carnet du garde forestier Léon LAPIERRE, les activités licites et illicites des soldats en Forêt de Marly.<br />
<br />
Ces deux cartes postales témoignent de la présence de troupes chargées de défendre la ligne du chemin de fer de Grande Ceinture.<br />
<br />
== Mariage à La Tuilerie Bignon ==<br />
<br />
Les conséquences de la présence de troupes ne se résument pas aux contraintes et aux dégradations dues à l’occupation des bâtiments réquisitionnés.<br />
Des idylles peuvent se nouer entre soldats et villageoises, comme par exemple à La Tuilerie Bignon.<br />
<br />
'''Souvenirs d’enfance de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> à la ferme de La Tuilerie ''':<br />
“''Je revois très bien les DILLIÉS arriver. C’étaient des sinistrés du Nord de la France. Madame DILLIÉS était une Wallonne belge ; lui, il était français de l’autre côté de la frontière'' [...] ''Ils ont été choisis'' [par Monsieur PIOLLET] ''comme chefs de culture pour diriger la ferme''”. Un de leur fils, Hubert, était mobilisé en Pologne lorsque la guerre a éclaté. Un autre, Henri lieutenant au 6<sup>è</sup> Génie, décède en 1918 à l’hôpital de Beauvais et est inscrit sur notre Monuments aux Morts. <br />
Les DILLIÉS avaient également deux filles Gabrielle et Fernande. “''Je vis fort bien que Fernande fréquentait un des soldats qui avaient séjourné à La Tuilerie à la fin de la guerre. Vers 17, par là, la ferme était réquisitionnée pour prendre quelques soldats et certains venaient manger chez maman car tous ne pouvaient manger à la ferme'' [...] ''quand les DILLIÉS virent qu’il'' [Jean Lanzalavi] ''fréquentait leur fille, ils le prièrent de rester à la ferme et tout cela a fini par un mariage''”.<br />
<ref name="témoignage">Témoignage de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> recueilli par une adhérente de l'association "Les Amis de Saint Nom la Bretêche"</ref> <br />
<br />
[[Fichier:Travail_à_ferrer_les_boeufs.jpg|150px|thumb|right|"Travail" pour ferrer les bœufs, à La Tuilerie Bignon<ref>Photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
== Un dirigeable à La Tuilerie Bignon<ref>L'ancienne ferme de la Tuilerie Bignon est aujourd'hui le Golf de Saint-Nom</ref> ==<br />
<br />
“''Je me souviens avoir vu un énorme ballon dirigeable camouflé après le travail aux bœufs de la ferme. On avait dégagé le petit bois pour son emplacement. De là-haut à une certaine altitude il devait se trouver caché aux yeux de l’ennemi. On ne l’admirait que de loin on en avait peur. Car il était vraiment impressionnant.''”<ref name="témoignage"/><br />
<br />
<br /><br />
= Grande activité en Forêt de Marly =<br />
[[Fichier:Livret du Garde Forestier.jpg|150px|thumb|left|Couverture du livret du Garde LAPIERRE<ref>Document ONF, photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
Le “LIVRET POUR LES PRÉPOSÉS DES EAUX ET FORÊT” témoigne des diverses activités du Garde forestier Léon LAPIERRE en Poste à La Bretèche.<br />
<br />
“''Dans le cours de leurs tournées, les préposés doivent être constamment munis du présent livret.''”<br />
<br />
Ainsi, il nous renseigne sur la présence de troupes en Forêt de Marly, sur les agissements légaux et parfois illégaux des militaires et des civils du village et des environs.<br />
<br />
== Exploitation et chapardage de bois ==<br />
<br />
=== Présence militaire ===<br />
<br />
Léon LAPIERRE mobilisé le 2 août 1914, reprend son service et son poste le 3 novembre 1915.<br />
<br />
Il note que les militaires artilleurs cantonnés en Forêt de Marly du côté de Sainte‑James, sont souvent assignés à des corvées de bois pour leurs propres besoins comme pour ceux du front. En effet, un effort supplémentaire de production de bois est demandé à la forêt. Les exploitations militaires s’intensifient.<br />
<br />
Les ''tirés'' de la chasse présidentielle (allées aménagées pour tirer le gibier), situés à l’Est de la Forêt de Marly au Trou d’Enfer, sont désertés. Ces lieux très accidentés sont particulièrement appropriés à la conduite, de 1916 à 1917, des essais secrets du char léger Renault FT 17.<br />
<br />
En 1917, les États-Unis entrent en guerre, et un camp militaire américain s’installe à l’extrémité Est de la plaine du Trou d’Enfer.<br />
<br />
Dans son livret, Léon LAPIERRE constate au cours de ses tournées de nombreux vols de bois commis par les militaires, que ce soit du bois mort ou des arbres verts d’essences diverses. Et même une piste de 300 m de long sur 10 m de large a été installée sans aucune autorisation par une C<sup>ie</sup> du 82<sup>ème</sup> Régiment Territorial.<br />
<br />
[[Fichier:Tuilerie-Bignon Porte de la Forêt de Marly 1914.jpg|400px|thumb|right|Corvée de bois en Forêt de Marly, Porte de la Tuilerie-Bignon<ref>Carte postale affranchie en 1914. Collection particulière</ref>]]<br />
=== Pénurie ===<br />
<br />
Le charbon venant à manquer pour chauffer la mairie et les écoles, l’Administration forestière autorise la commune à prélever dans la forêt 10 stères de bois, autorisation également accordée aux habitants, ''indigents'' ou non, qui viennent s’approvisionner légalement sous la surveillance des gardes. Mais certains fraudent et se servent clandestinement.<br />
<br />
=== Aide aux blessés ===<br />
<br />
En octobre 1917, les préposés procèdent à deux “''coupes de cannes''” pour l’hôpital de Saint-Germain.<br />
<br />
=== Reboisement ===<br />
<br />
Courant juillet et août 1918, des ouvrières sont employées à l’essartage et à la replantation en forêt pour renouveler les parcelles dévastées pendant la guerre.<br />
<br />
=== Fraudes ===<br />
<br />
Le 4 septembre 1916, ayant constaté la disparition de bois dans la plantation du Rossignol, le garde LAPIERRE surprend après 4 jours de surveillance dès 5 heures du matin, 6 personnes toutes domiciliées à Feucherolles. Il dresse Procès-Verbal pour vol de fagots (charme et hêtre) et saisit le larcin.<br />
<br />
Plus tard, le 27 février 1917, des parcelles ayant été pillées, les gardes procèdent à des contrôles domiciliaires. Ainsi 23 habitants (14 de Saint-Nom, 8 de la Tuilerie/Saint-Nom et 1 de la Tuilerie/Noisy) reçoivent la visite du garde LAPIERRE, accompagné du maire Émile DREYFUS, afin de constater le vol de troncs d’arbres, qui ont alors été marqués du marteau particulier du garde puis saisis.<br />
<br />
Le lendemain, même processus chez 6 autres particuliers (dont 1 de Chavenay).<br />
<br />
== Chasse et braconnage ==<br />
<br />
En cette période de disette, les gardes approvisionnent en gibier (faisans et lapins) les hôpitaux et les femmes des gardes.<br />
<br />
Mais le braconnage s’intensifie, surtout au cours de l’année 1916 : les préposés découvrent pendant leurs tournées de nombreux collets pour lapins et chevreuils.<br />
<br />
En mars 1916, porte de Fourqueux, un chevreuil a été trouvé pris au collet ; il a été dépecé et distribué aux gardes de la brigade !<br />
<br />
=== Flagrant délit ===<br />
<br />
En novembre de la même année, vers Cheveaudot, un groupe de cavaliers est repéré. Surgit un chevreuil blessé poursuivi par un militaire à pied porteur d’une arme et qui cherche à s’approcher de l’animal pour l’achever ; il tire et l’animal tombe. Il s’agit d’un Maréchal des Logis en garnison à Saint-Germain. Les autres cavaliers prennent la fuite, puis reviennent se livrer aux gardes. Un Procès-Verbal est dressé et l’animal saisi est remis au maire de Saint-Nom-la-Bretèche pour être vendu au profit du Bureau de Bienfaisance. La carabine d’ordonnance ayant servi à commettre le délit est laissée entre les mains du soldat. Une arme militaire ne peut, en effet, être saisie !<br />
<br />
<br /><br />
= La Municipalité et ses actions =<br />
<br />
== Les élus ==<br />
[[Fichier:L'ancienne_Mairie_SNLB.jpg|400px|thumb|right|Ancienne Mairie-école, rue Charles De Gaule<ref name="col_part"/>]]<br />
Les dernières élections municipales datent de 1912. Le nouveau Conseil restera en place jusqu’en 1919, soit une année de plus que le mandat normal.<br />
<br />
Il comprend douze membres dont sept sortants. Trois conseillers seront mobilisés.<br />
<br />
Bien que les villageois votent à gauche aux élections législatives, ils choisissent pour édiles locaux dix notables sur douze.<br />
<br />
Émile DREYFUS est élu maire, Paul QUELLIEN adjoint qui démissionnera en novembre de son poste d’adjoint au profit d’Eugène DUBOIS.<br />
<br />
Lors de la séance du Conseil municipal du 2 août 1914, l’Ordre de Mobilisation Générale ayant été affiché le jour-même, “''Le Maire déclare qu’en raison de la gravité des évènements extérieurs, il ajourne à une date ultérieure les propositions qui figuraient à l’ordre du jour et qui étaient relatives à l’Emprunt projeté pour adduction d’eau potable, et au marché pour forage d’un puits.''”<ref name="delib">Délibérations du Conseil municipal - AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref><br />
<br />
De fait, pendant toute la Guerre, les délibérations du Conseil municipal seront presque exclusivement limitées aux questions budgétaires et à l’assistance aux vieillards, indigents, femmes en couches et familles nombreuses.<br />
<br />
De nombreux sujets seront occultés : acquisitions d’immeubles, agrandissement du cimetière, recherche d’eau potable et électrification de la Commune.<br />
<br />
Les séances de guerre compteront fréquemment trois absents mobilisés :<br />
<br />
MM. DUBOIS adjoint, QUELLIEN et VIEILLARD au début (il a 45 ans en 1914).<br />
<br />
== Œuvres sociales == <br />
<br />
=== Médecine gratuite ===<br />
<br />
Pour financer l’accès à la médecine gratuite accordée aux indigents, la Municipalité verse chaque année au Département une participation de “''trois francs par tête d’Indigent admis'' [pour] ''le paiement de l’abonnement à servir par la Préfecture au médecin des indigents'' [et pour] ''les frais de petites opérations chirurgicales effectuées par les médecins à ces indigents''”<ref name="delib"/>.<br />
Les bénéficiaires sont au nombre de 61 en 1915, 71 l’année suivante et 74 en 1919, soit 10 à 12% de la population.<br />
<br />
=== Assistance aux vieillards ===<br />
<br />
Les personnes ne pouvant plus travailler reçoivent une allocation mensuelle de 12 à 18 francs selon qu’elles sont ou non en état de ramasser leurs chauffages en forêt et en fonction de leur situation de famille (loi du 14 juillet 1905).<br />
<br />
[[Fichier:La_France_Manque_d'Enfants_Colorisé.jpg|200px|thumb|right|La France Manque d'Enfants<ref>Lecture pour Tous - Octobre 1908, page 745 (colorisé) - Prix municipal de la Ville de Paris</ref>]]<br />
=== Assistance aux femmes en couches ===<br />
<br />
Rendue obligatoire à partir de 1914, l’allocation journalière servie aux femmes en couches nécessiteuses est fixée à 0,50 F par jour.<br />
Madame CHARLOT, épouse de l’instituteur, est nommée dame visiteuse.<br />
<br />
L’allocation est portée à 1 F en juillet 1918. Le Conseil déclare alors “''qu’il est plus que jamais nécessaire d’assurer l’avenir de la race en secourant les mères de famille''”<ref name="delib"/>.<br />
<br />
À cette date, 35 soldats du village sont morts au combat.<br />
<br />
=== Assistance aux familles nombreuses ===<br />
<br />
En application de la loi du 14 juillet 1913 sur l’assistance obligatoire aux familles nombreuses privées de ressources, la Municipalité fixe à 60 F par an l’allocation servie aux familles nombreuses. Elle est portée à 72 F en 1918<ref name="delib"/>.<br />
<br />
Les bénéficiaires cités dans les délibérations ont de 5 et 8 enfants de moins de 13 ans.<br />
<br />
=== Pupilles de la Nation ===<br />
<br />
En ce 21 juillet 1918, nous savons que 35 enfants du village sont tombés au Champ d’Honneur. Pour cela sans doute, mais aussi par tradition de solidarité nationale, le Conseil vote un crédit de 100 F en faveur de l’Œuvre des Pupilles de la Nation<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Œuvres de Bienfaisance ===<br />
<br />
Le Conseil vote en 1916 un crédit de 20 F pour chacune des œuvres<ref name="delib"/> :<br />
<br />
* • Assistance aux mutilés des armées de terre et mer. <br />
* • Pupilles de l’École laïque de Seine & Oise. <br />
* • Comité d’assistance aux militaires tuberculeux de Seine & Oise. <br />
* • Société d’encouragement au développement de l’enseignement ménager de Seine & Oise. <br />
* • Journée Serbe (25 juin 1916, anniversaire de la bataille du Kosovo de 1389).<br />
<br />
<br /><br />
== Sujets divers ==<br />
<br />
=== Réfugiés – Rapatriés ===<br />
<br />
En application de la circulaire préfectorale du 22 avril 1918, la Municipalité désigne MM. BRETOCQ et BOSSARD pour dresser l’état des immeubles et locaux vacants, qui seront réquisitionnés pour l’installation des réfugiés ou rapatriés<ref name="delib"/>.<br />
Ils viendront du Nord, de la Somme et de la Meuse.<br />
<br />
En 1919, une habitante de la commune réfugiée de la Somme, bénéficiera de l’Allocation accordée aux familles nombreuses<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Surcroît de travail et cherté de vie ===<br />
<br />
“''Depuis le début de la guerre, la Mairie demande un travail de plus en plus actif à M. LEROY, garde-champêtre, qui rend ainsi des services qu’il est juste de récompenser par une prime mensuelle de Vingt francs pendant la durée de la guerre''.” (1916)<ref name="delib"/><br />
<br />
En 1917, des “''allocations temporaires'' [sont accordées] ''aux employés municipaux à titre d’indemnité pour cherté de vie ; ces allocation seront égales au 1/10è du traitement des employés : Secrétaire de Mairie instituteur, Institutrices, Garde-champêtre, Employés des postes, Balayeuse des classes''”<ref name="delib"/>. Plus qu’un 13ème mois !<br />
<br />
=== Chauffage des bâtiments communaux ===<br />
<br />
En novembre 1916, “''ouverture d’un crédit supplémentaire de cinq cents francs pour le chauffage des Écoles Communales jusqu’à la fin de l’hiver. Les crédits ouverts'' [...] ''ne correspondent pas à la hausse considérable des combustibles ; ils sont donc insuffisants pour le paiement des approvisionnements.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
En effet, dès févier 1917, “''pour approvisionner de bois de chauffage, faute de charbon, les Écoles Communales et la Mairie, la Mairie'' [suite à sa demande] ''a reçu de M. le Préfet l’autorisation de prendre cent cinquante stères de bois''” en forêt de Marly<ref name="delib"/>.<br />
<br />
[[Fichier:St_Nom_Gare_du_TVM.jpg|400px|thumb|right|La Gare du Tramway à Saint-Nom, où l'on distingue le triangle de retournement<ref name="col_part"/>]]<br />
=== Le Tramway victime du conflit ===<br />
<br />
Le Tramway à Vapeur Versailles-Maule (TVM) souffre lui aussi du manque de personnel, mais également des réquisitions de matériel.<br />
<br />
La situation financière et matérielle du concessionnaire C.G.B.<ref>Compagnie de Grande Banlieue</ref> le contraint à l’abandon de l’exploitation le 1<sup>er</sup> mai 1916. Le trafic ne reprendra qu’en 1920.<br />
<br />
Le 7 mars 1918, le Préfet de Seine & Oise écrit au Ministre de la Guerre :<br />
<br />
“''L’administration provisoire du réseau de cette compagnie n’a pu reprendre, jusqu’à ce jour, cette exploitation en raison notamment des réquisitions militaires de matériel dont cette ligne a été l’objet.<br />
Les industriels, agriculteurs et commerçants éprouvent un grave préjudice. Ils demandent d’examiner les moyens d’assurer à nouveau le fonctionnement de la ligne''.”<br />
<br />
Le 4 avril suivant, réponse négative du Ministre des Travaux Publics : il est impossible de restituer les 16 agents mobilisés, les 4 locomotives et les 50 wagons utilisés pour l’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (ALVF) et les ateliers des Mureaux.<br />
<br />
Et en 1916, le concessionnaire de la ligne avait refusé l’établissement à ses frais de cabinets d’aisance dans la halte de Saint-Nom-La-Bretèche. Mais avec l’arrêt du trafic, le besoin disparaît.<br />
<br />
Le triangle de retournement qui servait au demi-tour des convois assurant un service partiel, avait été supprimé après la mise à voie normale en 1912. Les rails déclassés sont envoyés en 1916 sur le front des Vosges.<br />
<br />
=== Bouilleur de crû ===<br />
<br />
En août 1916, une délibération se distingue des préoccupations habituelles :<br />
<br />
“''La Commune ne disposant pas de locaux clos propose d’autoriser la distillation à Saint Nom sur la place de l’Église & à La Bretèche sur la place Guitel.''”<ref name="delib"/> Il faudra pourtant attendre de nombreux mois avant de pouvoir arroser la fin du conflit...<br />
<br />
<br /><br />
== La Victoire ==<br />
<br />
Le 17 novembre 1918, séance du Conseil où seuls trois Conseillers sont présents : MM. DREYFUS, BRETOCQ et VIEILLARD.<br />
<br />
“''En ouvrant la séance, le Maire a dit qu’il a l’honneur et la grande joie de témoigner la reconnaissance du Conseil municipal et des habitants de la Commune à tous ceux qui nous ont donné la Victoire.<br />
<br />
La Commune a été très éprouvée par des pertes cruelles ; elle a tenu à perpétuer le souvenir de ses enfants morts pour la Patrie en élevant à leur mémoire un monument qui sera inauguré dès la signature de la Paix.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
Dès lors, les projets mis en sommeil durant la guerre seront à nouveau à l’ordre du jour : agrandissement du cimetière, création d’un champ d’expérience pour l’enseignement agricole dans les écoles, adduction d’eau, électrification de la commune, etc.<br />
<br />
=== Union des Anciens Combattants ===<br />
<br />
Fin février 1920, “''la Société amicale des anciens combattants de St Nom-la-Bretèche'' [dépose] ''une demande de subvention accompagnée des statuts de la dite Société''.”<ref name="delib"/><br />
<br />
Ainsi, il lui sera allouée chaque année par la Municipalité une subvention de Cent cinquante francs.<br />
<br />
L’Union Nationale des Combattants (UNC) a été créée 15 jours après la signature de l’Armistice.<br />
<br />
<br /><br />
= L'Armistice, une journée mémorable =<br />
[[Fichier:Tuilerie_Bignon_Maison_Noinville.jpg|400px|thumb|right|"Le bistrot" Maison NOINVILLE à le Tuilerie-Bignon, Carte postale affranchie en 1915<ref name="col_part"/>]]<br />
<br />
Claudine Lambert<sup>†</sup> née le 7 octobre 1914 était la doyenne du Hameau de La Tuilerie-Bignon. En 2004, elle a témoigné de ses souvenirs d'enfance à La Tuilerie Bignon et en particulier du jour de l'Armistice.<br />
<br />
“''À l’angle de la route de Versailles et du Chemin de la Forêt, il y avait un bistrot tenu par Ernestine NOINVILLE et que nous appelions tante Ernestine parce qu’elle était effectivement la tante de mes petits amis et voisins Marcelle, Rolande, Maurice et Odette DUFAŸS.''<br />
''Le bistrot était un lieu convivial et nécessaire. On allait y chercher le café, le fromage, l’huile et le beurre et finalement tout ce dont on avait besoin en épicerie et même en mercerie. Toutes les semaines, Lucie m’emmenait avec elle y faire nos courses.''<br />
<br />
''J’étais donc au bistrot avec Lucie qui devait avoir seize ans par là, lorsque tout à coup, nous entendîmes des chants qui progressivement s’amplifiaient.''<br />
<br />
''Les gens qui étaient en train de boire sortirent et quelle ne fut pas notre surprise en voyant sur le pas de la porte, le bataillon des élèves de l’école de Noisy arriver en chantant la Marseillaise, le drapeau en tête et le garde-champêtre avec son tambour qui tapait, qui tapait. Je revois cela : j’avais 4 ans, '''c’était l’Armistice'''.''<br />
<br />
''Dans les 5 minutes qui suivirent, les ouvriers qui travaillaient dans les champs environnant la ''pièce du pavé'' ont tous quitté leur binette ou leur outil pour se précipiter chez la tante Ernestine et son mari Eugène.''<br />
<br />
''Ce jour-là ils furent grandioses. Ils étaient tellement contents que la guerre soit finie qu’ils offrirent une rasade à tout le monde. Ils ont été drôlement bien. Cette journée-là m’a vraiment marquée''.”<ref>Témoignage recueilli par une adhérente de l'association "''Les Amis de Saint Nom la Bretêche''"</ref><br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Organisation et vie militaire]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
[{{fullurl:{{FULLPAGENAMEE}}|action=pdfbook&format=single}} Téléchargez cet article au format PDF]<br /><br />
[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 31 juillet 2015 à 17:28 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Vivre_malgr%C3%A9_la_Guerre&diff=2233Vivre malgré la Guerre2015-08-01T14:09:29Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= La visite tant redoutée =<br />
[[Fichier:Lombardin Désiré Gabriel Jules.jpg|400px|thumb|right|Désiré, Gabriel et Jules LOMBARDIN<ref>Photos Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
<br />
Quand le canon et la mitraille fauchent chaque jour tant de vies, les familles vivent ces temps de guerre entre espoir et angoisse. Espoir d’une lettre procurant soulagement et réconfort, mais angoisse de l’annonce fatale portée par Monsieur le Maire.<br />
<br />
Dix-neuf des quarante deux soldats de la commune tués au combat, disparaissent durant les cinq premiers mois du conflit, d’août à décembre 1914<ref>SGa Mémoire des Hommes</ref> !<br />
<br />
Et dans cette période, une famille est particulièrement éprouvée et décimée par la mort de trois frères fantassins :<br />
<br />
Louis LOMBARDIN, jardinier, et sa femme Louise ont sept enfants, deux filles et cinq garçons mobilisés. Trois d’entre eux trouvent la mort dans les tout premiers mois de guerre : <br />
:*- Désiré, le 22 août 1914 à 26 ans. <br />
:*- Gabriel, le 13 septembre à 22 ans. <br />
:*- Jules, le 11 décembre à 33 ans.<br />
<br />
À trois reprises en seulement quatre mois, l’on apporte aux malheureux parents la terrible nouvelle qui les plonge chaque fois un peu plus dans la peine. <br />
<br />
Les trois plaques émaillées proviennent de la tombe de la famille LOMBARDIN, bien qu’ils n’y soient pas inhumés.<br />
<br />
[[Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche|Voir aussi le Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
<br />
<br /><br />
= Les cantonnements de troupes =<br />
<br />
Bien qu’éloigné du front, Saint-Nom-la-Bretèche est inclus dans le secteur numéro 7 du Camp Retranché de Paris.<br />
<br />
Ce dispositif, créé en 1880 à la suite du siège de Paris de 1870, constitue la ligne ultime de défense de la Capitale. Le déroulement de la Grande Guerre avec les bombardements ennemis montrera à quel point ce concept était dépassé.<br />
<br />
Mais c’est de ce Camp Retranché que sortiront les troupes qui permettront la Victoire de la Marne à partir du 7 septembre 1914.<br />
<br />
[[Fichier:AC_SNLB_1917-03-26.jpg|300px|thumb|left|Utilisation des indemnité de logement des troupes pour ériger un Monument aux Morts<ref name="ac">AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref>]]<br />
[[Fichier:AC_1917-04-02.jpg|300px|thumb|right|Réclamation des indemnité de logement des troupes<ref name="ac"/>]]<br />
== Le relatif silence des Archives Communales de Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
Les Archives communales ont gardé bien peu de souvenirs du passage des troupes dans notre village. Nous aurions pu y trouver trace des indemnités versées aux fermiers ainsi qu’aux habitants, et donc les lieux et dates de cantonnement. Seuls les deux textes ci-contre ont résisté au temps... Nous avons heureusement pu retrouver, par ailleurs, quelques documents (écrits et cartes postales) et recueillir un témoignage permettant de reconstituer cet aspect de la vie “à l’arrière”.<br />
<br />
''Les montants des indemnités allouées pour une nuit par l’Administration Militaire s’élèvent à 1 F pour les officiers, 0,20 F pour les sous-officiers et 0,05 F pour les hommes de troupe comme pour les chevaux.''<br />
<ref>Société d’Histoire de Villepreux “Nouvelles d’hier” n°40, janvier 2014</ref><br />
<br />
== Protéger la ligne du tramway Versailles-Maule ==<br />
<br />
Dès le 31 août 1914, deux compagnies du 93<sup>è</sup> Régiment Territorial d’Infanterie occupent la ligne Saint-Nom-la-Bretèche – Rennemoulin avec ordre de se relier, à la station de Feucherolles, avec un bataillon du 94<sup>è</sup> RTI et les troupes du 7<sup>è</sup> secteur.<br />
<br />
Le 1<sup>er</sup> septembre, des tranchées sont creusées, puis le 11, le régiment rentre dans ses cantonnements. Il reçoit chevaux, voitures, mitrailleuses et l’équipement nécessaire, outils, vivres, etc. En quelques jours, le 93<sup>è</sup> est transformé de régiment de place en régiment de marche prêt à être embarqué avec tout son matériel pour participer à la bataille de l’Yser en Belgique. <ref>Historique du 93<sup>è</sup> RIT, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
== Armement à Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
De fait, il y aura encore des troupes dans le village en 1917 et peut-être même jusqu’en 1918.<br />
<br />
Ainsi, le 88<sup>è</sup> Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs, créé administrativement le 1<sup>er</sup> février 1917, voit son 6<sup>è</sup> groupe, créé le 1<sup>er</sup> avril, armé à Saint-Nom-la-Bretèche avec le canon de 145 modèle 1916.<ref>Historique des 88<sup>è</sup> et 288<sup>è</sup> Régiments d’Artillerie Lourde à Tracteurs, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
[[Fichier:Soldats_en_Gare_de_SNLB.jpg|300px|thumb|left|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref name="col_part">Collection particulière</ref>]]<br />
[[Fichier:Édit Lebacle108.jpg|300px|thumb|right|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref>Collection Vermont</ref>]]<br />
== En Forêt de Marly ==<br />
<br />
Nous connaissons par ailleurs, grâce au carnet du garde forestier Léon LAPIERRE, les activités licites et illicites des soldats en Forêt de Marly.<br />
<br />
Ces deux cartes postales témoignent de la présence de troupes chargées de défendre la ligne du chemin de fer de Grande Ceinture.<br />
<br />
== Mariage à La Tuilerie Bignon ==<br />
<br />
Les conséquences de la présence de troupes ne se résument pas aux contraintes et aux dégradations dues à l’occupation des bâtiments réquisitionnés.<br />
Des idylles peuvent se nouer entre soldats et villageoises, comme par exemple à La Tuilerie Bignon.<br />
<br />
'''Souvenirs d’enfance de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> à la ferme de La Tuilerie ''':<br />
“''Je revois très bien les DILLIÉS arriver. C’étaient des sinistrés du Nord de la France. Madame DILLIÉS était une Wallonne belge ; lui, il était français de l’autre côté de la frontière'' [...] ''Ils ont été choisis'' [par Monsieur PIOLLET] ''comme chefs de culture pour diriger la ferme''”. Un de leur fils, Hubert, était mobilisé en Pologne lorsque la guerre a éclaté. Un autre, Henri lieutenant au 6<sup>è</sup> Génie, décède en 1918 à l’hôpital de Beauvais et est inscrit sur notre Monuments aux Morts. <br />
Les DILLIÉS avaient également deux filles Gabrielle et Fernande. “''Je vis fort bien que Fernande fréquentait un des soldats qui avaient séjourné à La Tuilerie à la fin de la guerre. Vers 17, par là, la ferme était réquisitionnée pour prendre quelques soldats et certains venaient manger chez maman car tous ne pouvaient manger à la ferme'' [...] ''quand les DILLIÉS virent qu’il'' [Jean Lanzalavi] ''fréquentait leur fille, ils le prièrent de rester à la ferme et tout cela a fini par un mariage''”.<br />
<ref name="témoignage">Témoignage de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> recueilli par une adhérente de l'association "Les Amis de Saint Nom la Bretêche"</ref> <br />
<br />
[[Fichier:Travail_à_ferrer_les_boeufs.jpg|150px|thumb|right|"Travail" pour ferrer les bœufs, à La Tuilerie Bignon<ref>Photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
== Un dirigeable à La Tuilerie Bignon<ref>L'ancienne ferme de la Tuilerie Bignon est aujourd'hui le Golf de Saint-Nom</ref> ==<br />
<br />
“''Je me souviens avoir vu un énorme ballon dirigeable camouflé après le travail aux bœufs de la ferme. On avait dégagé le petit bois pour son emplacement. De là-haut à une certaine altitude il devait se trouver caché aux yeux de l’ennemi. On ne l’admirait que de loin on en avait peur. Car il était vraiment impressionnant.''”<ref name="témoignage"/><br />
<br />
<br /><br />
= Grande activité en Forêt de Marly =<br />
[[Fichier:Livret du Garde Forestier.jpg|150px|thumb|left|Couverture du livret du Garde LAPIERRE<ref>Document ONF, photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
Le “LIVRET POUR LES PRÉPOSÉS DES EAUX ET FORÊT” témoigne des diverses activités du Garde forestier Léon LAPIERRE en Poste à La Bretèche.<br />
<br />
“''Dans le cours de leurs tournées, les préposés doivent être constamment munis du présent livret.''”<br />
<br />
Ainsi, il nous renseigne sur la présence de troupes en Forêt de Marly, sur les agissements légaux et parfois illégaux des militaires et des civils du village et des environs.<br />
<br />
== Exploitation et chapardage de bois ==<br />
<br />
=== Présence militaire ===<br />
<br />
Léon LAPIERRE mobilisé le 2 août 1914, reprend son service et son poste le 3 novembre 1915.<br />
<br />
Il note que les militaires artilleurs cantonnés en Forêt de Marly du côté de Sainte‑James, sont souvent assignés à des corvées de bois pour leurs propres besoins comme pour ceux du front. En effet, un effort supplémentaire de production de bois est demandé à la forêt. Les exploitations militaires s’intensifient.<br />
<br />
Les ''tirés'' de la chasse présidentielle (allées aménagées pour tirer le gibier), situés à l’Est de la Forêt de Marly au Trou d’Enfer, sont désertés. Ces lieux très accidentés sont particulièrement appropriés à la conduite, de 1916 à 1917, des essais secrets du char léger Renault FT 17.<br />
<br />
En 1917, les États-Unis entrent en guerre, et un camp militaire américain s’installe à l’extrémité Est de la plaine du Trou d’Enfer.<br />
<br />
Dans son livret, Léon LAPIERRE constate au cours de ses tournées de nombreux vols de bois commis par les militaires, que ce soit du bois mort ou des arbres verts d’essences diverses. Et même une piste de 300 m de long sur 10 m de large a été installée sans aucune autorisation par une C<sup>ie</sup> du 82<sup>ème</sup> Régiment Territorial.<br />
<br />
[[Fichier:Tuilerie-Bignon Porte de la Forêt de Marly 1914.jpg|400px|thumb|right|Corvée de bois en Forêt de Marly, Porte de la Tuilerie-Bignon<ref>Carte postale affranchie en 1914. Collection particulière</ref>]]<br />
=== Pénurie ===<br />
<br />
Le charbon venant à manquer pour chauffer la mairie et les écoles, l’Administration forestière autorise la commune à prélever dans la forêt 10 stères de bois, autorisation également accordée aux habitants, ''indigents'' ou non, qui viennent s’approvisionner légalement sous la surveillance des gardes. Mais certains fraudent et se servent clandestinement.<br />
<br />
=== Aide aux blessés ===<br />
<br />
En octobre 1917, les préposés procèdent à deux “''coupes de cannes''” pour l’hôpital de Saint-Germain.<br />
<br />
=== Reboisement ===<br />
<br />
Courant juillet et août 1918, des ouvrières sont employées à l’essartage et à la replantation en forêt pour renouveler les parcelles dévastées pendant la guerre.<br />
<br />
=== Fraudes ===<br />
<br />
Le 4 septembre 1916, ayant constaté la disparition de bois dans la plantation du Rossignol, le garde LAPIERRE surprend après 4 jours de surveillance dès 5 heures du matin, 6 personnes toutes domiciliées à Feucherolles. Il dresse Procès-Verbal pour vol de fagots (charme et hêtre) et saisit le larcin.<br />
<br />
Plus tard, le 27 février 1917, des parcelles ayant été pillées, les gardes procèdent à des contrôles domiciliaires. Ainsi 23 habitants (14 de Saint-Nom, 8 de la Tuilerie/Saint-Nom et 1 de la Tuilerie/Noisy) reçoivent la visite du garde LAPIERRE, accompagné du maire Émile DREYFUS, afin de constater le vol de troncs d’arbres, qui ont alors été marqués du marteau particulier du garde puis saisis.<br />
<br />
Le lendemain, même processus chez 6 autres particuliers (dont 1 de Chavenay).<br />
<br />
== Chasse et braconnage ==<br />
<br />
En cette période de disette, les gardes approvisionnent en gibier (faisans et lapins) les hôpitaux et les femmes des gardes.<br />
<br />
Mais le braconnage s’intensifie, surtout au cours de l’année 1916 : les préposés découvrent pendant leurs tournées de nombreux collets pour lapins et chevreuils.<br />
<br />
En mars 1916, porte de Fourqueux, un chevreuil a été trouvé pris au collet ; il a été dépecé et distribué aux gardes de la brigade !<br />
<br />
=== Flagrant délit ===<br />
<br />
En novembre de la même année, vers Cheveaudot, un groupe de cavaliers est repéré. Surgit un chevreuil blessé poursuivi par un militaire à pied porteur d’une arme et qui cherche à s’approcher de l’animal pour l’achever ; il tire et l’animal tombe. Il s’agit d’un Maréchal des Logis en garnison à Saint-Germain. Les autres cavaliers prennent la fuite, puis reviennent se livrer aux gardes. Un Procès-Verbal est dressé et l’animal saisi est remis au maire de Saint-Nom-la-Bretèche pour être vendu au profit du Bureau de Bienfaisance. La carabine d’ordonnance ayant servi à commettre le délit est laissée entre les mains du soldat. Une arme militaire ne peut, en effet, être saisie !<br />
<br />
<br /><br />
= La Municipalité et ses actions =<br />
<br />
== Les élus ==<br />
[[Fichier:L'ancienne_Mairie_SNLB.jpg|400px|thumb|right|Ancienne Mairie-école, rue Charles De Gaule<ref name="col_part"/>]]<br />
Les dernières élections municipales datent de 1912. Le nouveau Conseil restera en place jusqu’en 1919, soit une année de plus que le mandat normal.<br />
<br />
Il comprend douze membres dont sept sortants. Trois conseillers seront mobilisés.<br />
<br />
Bien que les villageois votent à gauche aux élections législatives, ils choisissent pour édiles locaux dix notables sur douze.<br />
<br />
Émile DREYFUS est élu maire, Paul QUELLIEN adjoint qui démissionnera en novembre de son poste d’adjoint au profit d’Eugène DUBOIS.<br />
<br />
Lors de la séance du Conseil municipal du 2 août 1914, l’Ordre de Mobilisation Générale ayant été affiché le jour-même, “''Le Maire déclare qu’en raison de la gravité des évènements extérieurs, il ajourne à une date ultérieure les propositions qui figuraient à l’ordre du jour et qui étaient relatives à l’Emprunt projeté pour adduction d’eau potable, et au marché pour forage d’un puits.''”<ref name="delib">Délibérations du Conseil municipal - AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref><br />
<br />
De fait, pendant toute la Guerre, les délibérations du Conseil municipal seront presque exclusivement limitées aux questions budgétaires et à l’assistance aux vieillards, indigents, femmes en couches et familles nombreuses.<br />
<br />
De nombreux sujets seront occultés : acquisitions d’immeubles, agrandissement du cimetière, recherche d’eau potable et électrification de la Commune.<br />
<br />
Les séances de guerre compteront fréquemment trois absents mobilisés :<br />
<br />
MM. DUBOIS adjoint, QUELLIEN et VIEILLARD au début (il a 45 ans en 1914).<br />
<br />
== Œuvres sociales == <br />
<br />
=== Médecine gratuite ===<br />
<br />
Pour financer l’accès à la médecine gratuite accordée aux indigents, la Municipalité verse chaque année au Département une participation de “''trois francs par tête d’Indigent admis'' [pour] ''le paiement de l’abonnement à servir par la Préfecture au médecin des indigents'' [et pour] ''les frais de petites opérations chirurgicales effectuées par les médecins à ces indigents''”<ref name="delib"/>.<br />
Les bénéficiaires sont au nombre de 61 en 1915, 71 l’année suivante et 74 en 1919, soit 10 à 12% de la population.<br />
<br />
=== Assistance aux vieillards ===<br />
<br />
Les personnes ne pouvant plus travailler reçoivent une allocation mensuelle de 12 à 18 francs selon qu’elles sont ou non en état de ramasser leurs chauffages en forêt et en fonction de leur situation de famille (loi du 14 juillet 1905).<br />
<br />
[[Fichier:La_France_Manque_d'Enfants_Colorisé.jpg|200px|thumb|right|La France Manque d'Enfants<ref>Lecture pour Tous - Octobre 1908, page 745 (colorisé) - Prix municipal de la Ville de Paris</ref>]]<br />
=== Assistance aux femmes en couches ===<br />
<br />
Rendue obligatoire à partir de 1914, l’allocation journalière servie aux femmes en couches nécessiteuses est fixée à 0,50 F par jour.<br />
Madame CHARLOT, épouse de l’instituteur, est nommée dame visiteuse.<br />
<br />
L’allocation est portée à 1 F en juillet 1918. Le Conseil déclare alors “''qu’il est plus que jamais nécessaire d’assurer l’avenir de la race en secourant les mères de famille''”<ref name="delib"/>.<br />
<br />
À cette date, 35 soldats du village sont morts au combat.<br />
<br />
=== Assistance aux familles nombreuses ===<br />
<br />
En application de la loi du 14 juillet 1913 sur l’assistance obligatoire aux familles nombreuses privées de ressources, la Municipalité fixe à 60 F par an l’allocation servie aux familles nombreuses. Elle est portée à 72 F en 1918<ref name="delib"/>.<br />
<br />
Les bénéficiaires cités dans les délibérations ont de 5 et 8 enfants de moins de 13 ans.<br />
<br />
=== Pupilles de la Nation ===<br />
<br />
En ce 21 juillet 1918, nous savons que 35 enfants du village sont tombés au Champ d’Honneur. Pour cela sans doute, mais aussi par tradition de solidarité nationale, le Conseil vote un crédit de 100 F en faveur de l’Œuvre des Pupilles de la Nation<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Œuvres de Bienfaisance ===<br />
<br />
Le Conseil vote en 1916 un crédit de 20 F pour chacune des œuvres<ref name="delib"/> :<br />
<br />
* • Assistance aux mutilés des armées de terre et mer. <br />
* • Pupilles de l’École laïque de Seine & Oise. <br />
* • Comité d’assistance aux militaires tuberculeux de Seine & Oise. <br />
* • Société d’encouragement au développement de l’enseignement ménager de Seine & Oise. <br />
* • Journée Serbe (25 juin 1916, anniversaire de la bataille du Kosovo de 1389).<br />
<br />
<br /><br />
== Sujets divers ==<br />
<br />
=== Réfugiés – Rapatriés ===<br />
<br />
En application de la circulaire préfectorale du 22 avril 1918, la Municipalité désigne MM. BRETOCQ et BOSSARD pour dresser l’état des immeubles et locaux vacants, qui seront réquisitionnés pour l’installation des réfugiés ou rapatriés<ref name="delib"/>.<br />
Ils viendront du Nord, de la Somme et de la Meuse.<br />
<br />
En 1919, une habitante de la commune réfugiée de la Somme, bénéficiera de l’Allocation accordée aux familles nombreuses<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Surcroît de travail et cherté de vie ===<br />
<br />
“''Depuis le début de la guerre, la Mairie demande un travail de plus en plus actif à M. LEROY, garde-champêtre, qui rend ainsi des services qu’il est juste de récompenser par une prime mensuelle de Vingt francs pendant la durée de la guerre''.” (1916)<ref name="delib"/><br />
<br />
En 1917, des “''allocations temporaires'' [sont accordées] ''aux employés municipaux à titre d’indemnité pour cherté de vie ; ces allocation seront égales au 1/10è du traitement des employés : Secrétaire de Mairie instituteur, Institutrices, Garde-champêtre, Employés des postes, Balayeuse des classes''”<ref name="delib"/>. Plus qu’un 13ème mois !<br />
<br />
=== Chauffage des bâtiments communaux ===<br />
<br />
En novembre 1916, “''ouverture d’un crédit supplémentaire de cinq cents francs pour le chauffage des Écoles Communales jusqu’à la fin de l’hiver. Les crédits ouverts'' [...] ''ne correspondent pas à la hausse considérable des combustibles ; ils sont donc insuffisants pour le paiement des approvisionnements.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
En effet, dès févier 1917, “''pour approvisionner de bois de chauffage, faute de charbon, les Écoles Communales et la Mairie, la Mairie'' [suite à sa demande] ''a reçu de M. le Préfet l’autorisation de prendre cent cinquante stères de bois''” en forêt de Marly<ref name="delib"/>.<br />
<br />
[[Fichier:St_Nom_Gare_du_TVM.jpg|400px|thumb|right|La Gare du Tramway à Saint-Nom, où l'on distingue le triangle de retournement<ref name="col_part"/>]]<br />
=== Le Tramway victime du conflit ===<br />
<br />
Le Tramway à Vapeur Versailles-Maule (TVM) souffre lui aussi du manque de personnel, mais également des réquisitions de matériel.<br />
<br />
La situation financière et matérielle du concessionnaire C.G.B.<ref>Compagnie de Grande Banlieue</ref> le contraint à l’abandon de l’exploitation le 1<sup>er</sup> mai 1916. Le trafic ne reprendra qu’en 1920.<br />
<br />
Le 7 mars 1918, le Préfet de Seine & Oise écrit au Ministre de la Guerre :<br />
<br />
“''L’administration provisoire du réseau de cette compagnie n’a pu reprendre, jusqu’à ce jour, cette exploitation en raison notamment des réquisitions militaires de matériel dont cette ligne a été l’objet.<br />
Les industriels, agriculteurs et commerçants éprouvent un grave préjudice. Ils demandent d’examiner les moyens d’assurer à nouveau le fonctionnement de la ligne''.”<br />
<br />
Le 4 avril suivant, réponse négative du Ministre des Travaux Publics : il est impossible de restituer les 16 agents mobilisés, les 4 locomotives et les 50 wagons utilisés pour l’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (ALVF) et les ateliers des Mureaux.<br />
<br />
Et en 1916, le concessionnaire de la ligne avait refusé l’établissement à ses frais de cabinets d’aisance dans la halte de Saint-Nom-La-Bretèche. Mais avec l’arrêt du trafic, le besoin disparaît.<br />
<br />
Le triangle de retournement qui servait au demi-tour des convois assurant un service partiel, avait été supprimé après la mise à voie normale en 1912. Les rails déclassés sont envoyés en 1916 sur le front des Vosges.<br />
<br />
=== Bouilleur de crû ===<br />
<br />
En août 1916, une délibération se distingue des préoccupations habituelles :<br />
<br />
“''La Commune ne disposant pas de locaux clos propose d’autoriser la distillation à Saint Nom sur la place de l’Église & à La Bretèche sur la place Guitel.''”<ref name="delib"/> Il faudra pourtant attendre de nombreux mois avant de pouvoir arroser la fin du conflit...<br />
<br />
<br /><br />
== La Victoire ==<br />
<br />
Le 17 novembre 1918, séance du Conseil où seuls trois Conseillers sont présents : MM. DREYFUS, BRETOCQ et VIEILLARD.<br />
<br />
“''En ouvrant la séance, le Maire a dit qu’il a l’honneur et la grande joie de témoigner la reconnaissance du Conseil municipal et des habitants de la Commune à tous ceux qui nous ont donné la Victoire.<br />
<br />
La Commune a été très éprouvée par des pertes cruelles ; elle a tenu à perpétuer le souvenir de ses enfants morts pour la Patrie en élevant à leur mémoire un monument qui sera inauguré dès la signature de la Paix.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
Dès lors, les projets mis en sommeil durant la guerre seront à nouveau à l’ordre du jour : agrandissement du cimetière, création d’un champ d’expérience pour l’enseignement agricole dans les écoles, adduction d’eau, électrification de la commune, etc.<br />
<br />
=== Union des Anciens Combattants ===<br />
<br />
Fin février 1920, “''la Société amicale des anciens combattants de St Nom-la-Bretèche'' [dépose] ''une demande de subvention accompagnée des statuts de la dite Société''.”<ref name="delib"/><br />
<br />
Ainsi, il lui sera allouée chaque année par la Municipalité une subvention de Cent cinquante francs.<br />
<br />
L’Union Nationale des Combattants (UNC) a été créée 15 jours après la signature de l’Armistice.<br />
<br />
<br /><br />
= L'Armistice, une journée mémorable =<br />
<br />
Claudine Lambert<sup>†</sup> née le 7 octobre 1914 était la doyenne du Hameau de La Tuilerie-Bignon. En 2004, elle a témoigné de ses souvenirs d'enfance à La Tuilerie Bignon et en particulier du jour de l'Armistice.<br />
<br />
“''À l’angle de la route de Versailles et du Chemin de la Forêt, il y avait un bistrot tenu par Ernestine NOINVILLE et que nous appelions tante Ernestine parce qu’elle était effectivement la tante de mes petits amis et voisins Marcelle, Rolande, Maurice et Odette DUFAŸS.''<br />
[[Fichier:Tuilerie_Bignon_Maison_Noinville.jpg|400px|thumb|right|"Le bistrot" Maison NOINVILLE à le Tuilerie-Bignon, Carte postale affranchie en 1915]]<br />
''Le bistrot était un lieu convivial et nécessaire. On allait y chercher le café, le fromage, l’huile et le beurre et finalement tout ce dont on avait besoin en épicerie et même en mercerie. Toutes les semaines, Lucie m’emmenait avec elle y faire nos courses.''<br />
<br />
''J’étais donc au bistrot avec Lucie qui devait avoir seize ans par là, lorsque tout à coup, nous entendîmes des chants qui progressivement s’amplifiaient.''<br />
<br />
''Les gens qui étaient en train de boire sortirent et quelle ne fut pas notre surprise en voyant sur le pas de la porte, le bataillon des élèves de l’école de Noisy arriver en chantant la Marseillaise, le drapeau en tête et le garde-champêtre avec son tambour qui tapait, qui tapait. Je revois cela : j’avais 4 ans, '''c’était l’Armistice'''.''<br />
<br />
''Dans les 5 minutes qui suivirent, les ouvriers qui travaillaient dans les champs environnant la ''pièce du pavé'' ont tous quitté leur binette ou leur outil pour se précipiter chez la tante Ernestine et son mari Eugène.''<br />
<br />
''Ce jour-là ils furent grandioses. Ils étaient tellement contents que la guerre soit finie qu’ils offrirent une rasade à tout le monde. Ils ont été drôlement bien. Cette journée-là m’a vraiment marquée''.”<ref>Témoignage recueilli par une adhérente de l'association "''Les Amis de Saint Nom la Bretêche''"</ref><br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Organisation et vie militaire]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
[{{fullurl:{{FULLPAGENAMEE}}|action=pdfbook&format=single}} Téléchargez cet article au format PDF]<br /><br />
[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 31 juillet 2015 à 17:28 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Fichier:Tuilerie_Bignon_Maison_Noinville.jpg&diff=2232Fichier:Tuilerie Bignon Maison Noinville.jpg2015-08-01T14:07:27Z<p>Bachmann : Carte postale affranchie en 1915</p>
<hr />
<div>Carte postale affranchie en 1915</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Vivre_malgr%C3%A9_la_Guerre&diff=2231Vivre malgré la Guerre2015-08-01T14:04:23Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= La visite tant redoutée =<br />
[[Fichier:Lombardin Désiré Gabriel Jules.jpg|400px|thumb|right|Désiré, Gabriel et Jules LOMBARDIN<ref>Photos Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
<br />
Quand le canon et la mitraille fauchent chaque jour tant de vies, les familles vivent ces temps de guerre entre espoir et angoisse. Espoir d’une lettre procurant soulagement et réconfort, mais angoisse de l’annonce fatale portée par Monsieur le Maire.<br />
<br />
Dix-neuf des quarante deux soldats de la commune tués au combat, disparaissent durant les cinq premiers mois du conflit, d’août à décembre 1914<ref>SGa Mémoire des Hommes</ref> !<br />
<br />
Et dans cette période, une famille est particulièrement éprouvée et décimée par la mort de trois frères fantassins :<br />
<br />
Louis LOMBARDIN, jardinier, et sa femme Louise ont sept enfants, deux filles et cinq garçons mobilisés. Trois d’entre eux trouvent la mort dans les tout premiers mois de guerre : <br />
:*- Désiré, le 22 août 1914 à 26 ans. <br />
:*- Gabriel, le 13 septembre à 22 ans. <br />
:*- Jules, le 11 décembre à 33 ans.<br />
<br />
À trois reprises en seulement quatre mois, l’on apporte aux malheureux parents la terrible nouvelle qui les plonge chaque fois un peu plus dans la peine. <br />
<br />
Les trois plaques émaillées proviennent de la tombe de la famille LOMBARDIN, bien qu’ils n’y soient pas inhumés.<br />
<br />
[[Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche|Voir aussi le Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
<br />
<br /><br />
= Les cantonnements de troupes =<br />
<br />
Bien qu’éloigné du front, Saint-Nom-la-Bretèche est inclus dans le secteur numéro 7 du Camp Retranché de Paris.<br />
<br />
Ce dispositif, créé en 1880 à la suite du siège de Paris de 1870, constitue la ligne ultime de défense de la Capitale. Le déroulement de la Grande Guerre avec les bombardements ennemis montrera à quel point ce concept était dépassé.<br />
<br />
Mais c’est de ce Camp Retranché que sortiront les troupes qui permettront la Victoire de la Marne à partir du 7 septembre 1914.<br />
<br />
[[Fichier:AC_SNLB_1917-03-26.jpg|300px|thumb|left|Utilisation des indemnité de logement des troupes pour ériger un Monument aux Morts<ref name="ac">AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref>]]<br />
[[Fichier:AC_1917-04-02.jpg|300px|thumb|right|Réclamation des indemnité de logement des troupes<ref name="ac"/>]]<br />
== Le relatif silence des Archives Communales de Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
Les Archives communales ont gardé bien peu de souvenirs du passage des troupes dans notre village. Nous aurions pu y trouver trace des indemnités versées aux fermiers ainsi qu’aux habitants, et donc les lieux et dates de cantonnement. Seuls les deux textes ci-contre ont résisté au temps... Nous avons heureusement pu retrouver, par ailleurs, quelques documents (écrits et cartes postales) et recueillir un témoignage permettant de reconstituer cet aspect de la vie “à l’arrière”.<br />
<br />
''Les montants des indemnités allouées pour une nuit par l’Administration Militaire s’élèvent à 1 F pour les officiers, 0,20 F pour les sous-officiers et 0,05 F pour les hommes de troupe comme pour les chevaux.''<br />
<ref>Société d’Histoire de Villepreux “Nouvelles d’hier” n°40, janvier 2014</ref><br />
<br />
== Protéger la ligne du tramway Versailles-Maule ==<br />
<br />
Dès le 31 août 1914, deux compagnies du 93<sup>è</sup> Régiment Territorial d’Infanterie occupent la ligne Saint-Nom-la-Bretèche – Rennemoulin avec ordre de se relier, à la station de Feucherolles, avec un bataillon du 94<sup>è</sup> RTI et les troupes du 7<sup>è</sup> secteur.<br />
<br />
Le 1<sup>er</sup> septembre, des tranchées sont creusées, puis le 11, le régiment rentre dans ses cantonnements. Il reçoit chevaux, voitures, mitrailleuses et l’équipement nécessaire, outils, vivres, etc. En quelques jours, le 93<sup>è</sup> est transformé de régiment de place en régiment de marche prêt à être embarqué avec tout son matériel pour participer à la bataille de l’Yser en Belgique. <ref>Historique du 93<sup>è</sup> RIT, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
== Armement à Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
De fait, il y aura encore des troupes dans le village en 1917 et peut-être même jusqu’en 1918.<br />
<br />
Ainsi, le 88<sup>è</sup> Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs, créé administrativement le 1<sup>er</sup> février 1917, voit son 6<sup>è</sup> groupe, créé le 1<sup>er</sup> avril, armé à Saint-Nom-la-Bretèche avec le canon de 145 modèle 1916.<ref>Historique des 88<sup>è</sup> et 288<sup>è</sup> Régiments d’Artillerie Lourde à Tracteurs, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
[[Fichier:Soldats_en_Gare_de_SNLB.jpg|300px|thumb|left|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref name="col_part">Collection particulière</ref>]]<br />
[[Fichier:Édit Lebacle108.jpg|300px|thumb|right|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref>Collection Vermont</ref>]]<br />
== En Forêt de Marly ==<br />
<br />
Nous connaissons par ailleurs, grâce au carnet du garde forestier Léon LAPIERRE, les activités licites et illicites des soldats en Forêt de Marly.<br />
<br />
Ces deux cartes postales témoignent de la présence de troupes chargées de défendre la ligne du chemin de fer de Grande Ceinture.<br />
<br />
== Mariage à La Tuilerie Bignon ==<br />
<br />
Les conséquences de la présence de troupes ne se résument pas aux contraintes et aux dégradations dues à l’occupation des bâtiments réquisitionnés.<br />
Des idylles peuvent se nouer entre soldats et villageoises, comme par exemple à La Tuilerie Bignon.<br />
<br />
'''Souvenirs d’enfance de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> à la ferme de La Tuilerie ''':<br />
“''Je revois très bien les DILLIÉS arriver. C’étaient des sinistrés du Nord de la France. Madame DILLIÉS était une Wallonne belge ; lui, il était français de l’autre côté de la frontière'' [...] ''Ils ont été choisis'' [par Monsieur PIOLLET] ''comme chefs de culture pour diriger la ferme''”. Un de leur fils, Hubert, était mobilisé en Pologne lorsque la guerre a éclaté. Un autre, Henri lieutenant au 6<sup>è</sup> Génie, décède en 1918 à l’hôpital de Beauvais et est inscrit sur notre Monuments aux Morts. <br />
Les DILLIÉS avaient également deux filles Gabrielle et Fernande. “''Je vis fort bien que Fernande fréquentait un des soldats qui avaient séjourné à La Tuilerie à la fin de la guerre. Vers 17, par là, la ferme était réquisitionnée pour prendre quelques soldats et certains venaient manger chez maman car tous ne pouvaient manger à la ferme'' [...] ''quand les DILLIÉS virent qu’il'' [Jean Lanzalavi] ''fréquentait leur fille, ils le prièrent de rester à la ferme et tout cela a fini par un mariage''”.<br />
<ref name="témoignage">Témoignage de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> recueilli par une adhérente de l'association "Les Amis de Saint Nom la Bretêche"</ref> <br />
<br />
[[Fichier:Travail_à_ferrer_les_boeufs.jpg|150px|thumb|right|"Travail" pour ferrer les bœufs, à La Tuilerie Bignon<ref>Photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
== Un dirigeable à La Tuilerie Bignon<ref>L'ancienne ferme de la Tuilerie Bignon est aujourd'hui le Golf de Saint-Nom</ref> ==<br />
<br />
“''Je me souviens avoir vu un énorme ballon dirigeable camouflé après le travail aux bœufs de la ferme. On avait dégagé le petit bois pour son emplacement. De là-haut à une certaine altitude il devait se trouver caché aux yeux de l’ennemi. On ne l’admirait que de loin on en avait peur. Car il était vraiment impressionnant.''”<ref name="témoignage"/><br />
<br />
<br /><br />
= Grande activité en Forêt de Marly =<br />
[[Fichier:Livret du Garde Forestier.jpg|150px|thumb|left|Couverture du livret du Garde LAPIERRE<ref>Document ONF, photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
Le “LIVRET POUR LES PRÉPOSÉS DES EAUX ET FORÊT” témoigne des diverses activités du Garde forestier Léon LAPIERRE en Poste à La Bretèche.<br />
<br />
“''Dans le cours de leurs tournées, les préposés doivent être constamment munis du présent livret.''”<br />
<br />
Ainsi, il nous renseigne sur la présence de troupes en Forêt de Marly, sur les agissements légaux et parfois illégaux des militaires et des civils du village et des environs.<br />
<br />
== Exploitation et chapardage de bois ==<br />
<br />
=== Présence militaire ===<br />
<br />
Léon LAPIERRE mobilisé le 2 août 1914, reprend son service et son poste le 3 novembre 1915.<br />
<br />
Il note que les militaires artilleurs cantonnés en Forêt de Marly du côté de Sainte‑James, sont souvent assignés à des corvées de bois pour leurs propres besoins comme pour ceux du front. En effet, un effort supplémentaire de production de bois est demandé à la forêt. Les exploitations militaires s’intensifient.<br />
<br />
Les ''tirés'' de la chasse présidentielle (allées aménagées pour tirer le gibier), situés à l’Est de la Forêt de Marly au Trou d’Enfer, sont désertés. Ces lieux très accidentés sont particulièrement appropriés à la conduite, de 1916 à 1917, des essais secrets du char léger Renault FT 17.<br />
<br />
En 1917, les États-Unis entrent en guerre, et un camp militaire américain s’installe à l’extrémité Est de la plaine du Trou d’Enfer.<br />
<br />
Dans son livret, Léon LAPIERRE constate au cours de ses tournées de nombreux vols de bois commis par les militaires, que ce soit du bois mort ou des arbres verts d’essences diverses. Et même une piste de 300 m de long sur 10 m de large a été installée sans aucune autorisation par une C<sup>ie</sup> du 82<sup>ème</sup> Régiment Territorial.<br />
<br />
[[Fichier:Tuilerie-Bignon Porte de la Forêt de Marly 1914.jpg|400px|thumb|right|Corvée de bois en Forêt de Marly, Porte de la Tuilerie-Bignon<ref>Carte postale affranchie en 1914. Collection particulière</ref>]]<br />
=== Pénurie ===<br />
<br />
Le charbon venant à manquer pour chauffer la mairie et les écoles, l’Administration forestière autorise la commune à prélever dans la forêt 10 stères de bois, autorisation également accordée aux habitants, ''indigents'' ou non, qui viennent s’approvisionner légalement sous la surveillance des gardes. Mais certains fraudent et se servent clandestinement.<br />
<br />
=== Aide aux blessés ===<br />
<br />
En octobre 1917, les préposés procèdent à deux “''coupes de cannes''” pour l’hôpital de Saint-Germain.<br />
<br />
=== Reboisement ===<br />
<br />
Courant juillet et août 1918, des ouvrières sont employées à l’essartage et à la replantation en forêt pour renouveler les parcelles dévastées pendant la guerre.<br />
<br />
=== Fraudes ===<br />
<br />
Le 4 septembre 1916, ayant constaté la disparition de bois dans la plantation du Rossignol, le garde LAPIERRE surprend après 4 jours de surveillance dès 5 heures du matin, 6 personnes toutes domiciliées à Feucherolles. Il dresse Procès-Verbal pour vol de fagots (charme et hêtre) et saisit le larcin.<br />
<br />
Plus tard, le 27 février 1917, des parcelles ayant été pillées, les gardes procèdent à des contrôles domiciliaires. Ainsi 23 habitants (14 de Saint-Nom, 8 de la Tuilerie/Saint-Nom et 1 de la Tuilerie/Noisy) reçoivent la visite du garde LAPIERRE, accompagné du maire Émile DREYFUS, afin de constater le vol de troncs d’arbres, qui ont alors été marqués du marteau particulier du garde puis saisis.<br />
<br />
Le lendemain, même processus chez 6 autres particuliers (dont 1 de Chavenay).<br />
<br />
== Chasse et braconnage ==<br />
<br />
En cette période de disette, les gardes approvisionnent en gibier (faisans et lapins) les hôpitaux et les femmes des gardes.<br />
<br />
Mais le braconnage s’intensifie, surtout au cours de l’année 1916 : les préposés découvrent pendant leurs tournées de nombreux collets pour lapins et chevreuils.<br />
<br />
En mars 1916, porte de Fourqueux, un chevreuil a été trouvé pris au collet ; il a été dépecé et distribué aux gardes de la brigade !<br />
<br />
=== Flagrant délit ===<br />
<br />
En novembre de la même année, vers Cheveaudot, un groupe de cavaliers est repéré. Surgit un chevreuil blessé poursuivi par un militaire à pied porteur d’une arme et qui cherche à s’approcher de l’animal pour l’achever ; il tire et l’animal tombe. Il s’agit d’un Maréchal des Logis en garnison à Saint-Germain. Les autres cavaliers prennent la fuite, puis reviennent se livrer aux gardes. Un Procès-Verbal est dressé et l’animal saisi est remis au maire de Saint-Nom-la-Bretèche pour être vendu au profit du Bureau de Bienfaisance. La carabine d’ordonnance ayant servi à commettre le délit est laissée entre les mains du soldat. Une arme militaire ne peut, en effet, être saisie !<br />
<br />
<br /><br />
= La Municipalité et ses actions =<br />
<br />
== Les élus ==<br />
[[Fichier:L'ancienne_Mairie_SNLB.jpg|400px|thumb|right|Ancienne Mairie-école, rue Charles De Gaule<ref name="col_part"/>]]<br />
Les dernières élections municipales datent de 1912. Le nouveau Conseil restera en place jusqu’en 1919, soit une année de plus que le mandat normal.<br />
<br />
Il comprend douze membres dont sept sortants. Trois conseillers seront mobilisés.<br />
<br />
Bien que les villageois votent à gauche aux élections législatives, ils choisissent pour édiles locaux dix notables sur douze.<br />
<br />
Émile DREYFUS est élu maire, Paul QUELLIEN adjoint qui démissionnera en novembre de son poste d’adjoint au profit d’Eugène DUBOIS.<br />
<br />
Lors de la séance du Conseil municipal du 2 août 1914, l’Ordre de Mobilisation Générale ayant été affiché le jour-même, “''Le Maire déclare qu’en raison de la gravité des évènements extérieurs, il ajourne à une date ultérieure les propositions qui figuraient à l’ordre du jour et qui étaient relatives à l’Emprunt projeté pour adduction d’eau potable, et au marché pour forage d’un puits.''”<ref name="delib">Délibérations du Conseil municipal - AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref><br />
<br />
De fait, pendant toute la Guerre, les délibérations du Conseil municipal seront presque exclusivement limitées aux questions budgétaires et à l’assistance aux vieillards, indigents, femmes en couches et familles nombreuses.<br />
<br />
De nombreux sujets seront occultés : acquisitions d’immeubles, agrandissement du cimetière, recherche d’eau potable et électrification de la Commune.<br />
<br />
Les séances de guerre compteront fréquemment trois absents mobilisés :<br />
<br />
MM. DUBOIS adjoint, QUELLIEN et VIEILLARD au début (il a 45 ans en 1914).<br />
<br />
== Œuvres sociales == <br />
<br />
=== Médecine gratuite ===<br />
<br />
Pour financer l’accès à la médecine gratuite accordée aux indigents, la Municipalité verse chaque année au Département une participation de “''trois francs par tête d’Indigent admis'' [pour] ''le paiement de l’abonnement à servir par la Préfecture au médecin des indigents'' [et pour] ''les frais de petites opérations chirurgicales effectuées par les médecins à ces indigents''”<ref name="delib"/>.<br />
Les bénéficiaires sont au nombre de 61 en 1915, 71 l’année suivante et 74 en 1919, soit 10 à 12% de la population.<br />
<br />
=== Assistance aux vieillards ===<br />
<br />
Les personnes ne pouvant plus travailler reçoivent une allocation mensuelle de 12 à 18 francs selon qu’elles sont ou non en état de ramasser leurs chauffages en forêt et en fonction de leur situation de famille (loi du 14 juillet 1905).<br />
<br />
[[Fichier:La_France_Manque_d'Enfants_Colorisé.jpg|200px|thumb|right|La France Manque d'Enfants<ref>Lecture pour Tous - Octobre 1908, page 745 (colorisé) - Prix municipal de la Ville de Paris</ref>]]<br />
=== Assistance aux femmes en couches ===<br />
<br />
Rendue obligatoire à partir de 1914, l’allocation journalière servie aux femmes en couches nécessiteuses est fixée à 0,50 F par jour.<br />
Madame CHARLOT, épouse de l’instituteur, est nommée dame visiteuse.<br />
<br />
L’allocation est portée à 1 F en juillet 1918. Le Conseil déclare alors “''qu’il est plus que jamais nécessaire d’assurer l’avenir de la race en secourant les mères de famille''”<ref name="delib"/>.<br />
<br />
À cette date, 35 soldats du village sont morts au combat.<br />
<br />
=== Assistance aux familles nombreuses ===<br />
<br />
En application de la loi du 14 juillet 1913 sur l’assistance obligatoire aux familles nombreuses privées de ressources, la Municipalité fixe à 60 F par an l’allocation servie aux familles nombreuses. Elle est portée à 72 F en 1918<ref name="delib"/>.<br />
<br />
Les bénéficiaires cités dans les délibérations ont de 5 et 8 enfants de moins de 13 ans.<br />
<br />
=== Pupilles de la Nation ===<br />
<br />
En ce 21 juillet 1918, nous savons que 35 enfants du village sont tombés au Champ d’Honneur. Pour cela sans doute, mais aussi par tradition de solidarité nationale, le Conseil vote un crédit de 100 F en faveur de l’Œuvre des Pupilles de la Nation<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Œuvres de Bienfaisance ===<br />
<br />
Le Conseil vote en 1916 un crédit de 20 F pour chacune des œuvres<ref name="delib"/> :<br />
<br />
* • Assistance aux mutilés des armées de terre et mer. <br />
* • Pupilles de l’École laïque de Seine & Oise. <br />
* • Comité d’assistance aux militaires tuberculeux de Seine & Oise. <br />
* • Société d’encouragement au développement de l’enseignement ménager de Seine & Oise. <br />
* • Journée Serbe (25 juin 1916, anniversaire de la bataille du Kosovo de 1389).<br />
<br />
<br /><br />
== Sujets divers ==<br />
<br />
=== Réfugiés – Rapatriés ===<br />
<br />
En application de la circulaire préfectorale du 22 avril 1918, la Municipalité désigne MM. BRETOCQ et BOSSARD pour dresser l’état des immeubles et locaux vacants, qui seront réquisitionnés pour l’installation des réfugiés ou rapatriés<ref name="delib"/>.<br />
Ils viendront du Nord, de la Somme et de la Meuse.<br />
<br />
En 1919, une habitante de la commune réfugiée de la Somme, bénéficiera de l’Allocation accordée aux familles nombreuses<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Surcroît de travail et cherté de vie ===<br />
<br />
“''Depuis le début de la guerre, la Mairie demande un travail de plus en plus actif à M. LEROY, garde-champêtre, qui rend ainsi des services qu’il est juste de récompenser par une prime mensuelle de Vingt francs pendant la durée de la guerre''.” (1916)<ref name="delib"/><br />
<br />
En 1917, des “''allocations temporaires'' [sont accordées] ''aux employés municipaux à titre d’indemnité pour cherté de vie ; ces allocation seront égales au 1/10è du traitement des employés : Secrétaire de Mairie instituteur, Institutrices, Garde-champêtre, Employés des postes, Balayeuse des classes''”<ref name="delib"/>. Plus qu’un 13ème mois !<br />
<br />
=== Chauffage des bâtiments communaux ===<br />
<br />
En novembre 1916, “''ouverture d’un crédit supplémentaire de cinq cents francs pour le chauffage des Écoles Communales jusqu’à la fin de l’hiver. Les crédits ouverts'' [...] ''ne correspondent pas à la hausse considérable des combustibles ; ils sont donc insuffisants pour le paiement des approvisionnements.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
En effet, dès févier 1917, “''pour approvisionner de bois de chauffage, faute de charbon, les Écoles Communales et la Mairie, la Mairie'' [suite à sa demande] ''a reçu de M. le Préfet l’autorisation de prendre cent cinquante stères de bois''” en forêt de Marly<ref name="delib"/>.<br />
<br />
[[Fichier:St_Nom_Gare_du_TVM.jpg|400px|thumb|right|La Gare du Tramway à Saint-Nom, où l'on distingue le triangle de retournement<ref name="col_part"/>]]<br />
=== Le Tramway victime du conflit ===<br />
<br />
Le Tramway à Vapeur Versailles-Maule (TVM) souffre lui aussi du manque de personnel, mais également des réquisitions de matériel.<br />
<br />
La situation financière et matérielle du concessionnaire C.G.B.<ref>Compagnie de Grande Banlieue</ref> le contraint à l’abandon de l’exploitation le 1<sup>er</sup> mai 1916. Le trafic ne reprendra qu’en 1920.<br />
<br />
Le 7 mars 1918, le Préfet de Seine & Oise écrit au Ministre de la Guerre :<br />
<br />
“''L’administration provisoire du réseau de cette compagnie n’a pu reprendre, jusqu’à ce jour, cette exploitation en raison notamment des réquisitions militaires de matériel dont cette ligne a été l’objet.<br />
Les industriels, agriculteurs et commerçants éprouvent un grave préjudice. Ils demandent d’examiner les moyens d’assurer à nouveau le fonctionnement de la ligne''.”<br />
<br />
Le 4 avril suivant, réponse négative du Ministre des Travaux Publics : il est impossible de restituer les 16 agents mobilisés, les 4 locomotives et les 50 wagons utilisés pour l’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (ALVF) et les ateliers des Mureaux.<br />
<br />
Et en 1916, le concessionnaire de la ligne avait refusé l’établissement à ses frais de cabinets d’aisance dans la halte de Saint-Nom-La-Bretèche. Mais avec l’arrêt du trafic, le besoin disparaît.<br />
<br />
Le triangle de retournement qui servait au demi-tour des convois assurant un service partiel, avait été supprimé après la mise à voie normale en 1912. Les rails déclassés sont envoyés en 1916 sur le front des Vosges.<br />
<br />
=== Bouilleur de crû ===<br />
<br />
En août 1916, une délibération se distingue des préoccupations habituelles :<br />
<br />
“''La Commune ne disposant pas de locaux clos propose d’autoriser la distillation à Saint Nom sur la place de l’Église & à La Bretèche sur la place Guitel.''”<ref name="delib"/> Il faudra pourtant attendre de nombreux mois avant de pouvoir arroser la fin du conflit...<br />
<br />
<br /><br />
== La Victoire ==<br />
<br />
Le 17 novembre 1918, séance du Conseil où seuls trois Conseillers sont présents : MM. DREYFUS, BRETOCQ et VIEILLARD.<br />
<br />
“''En ouvrant la séance, le Maire a dit qu’il a l’honneur et la grande joie de témoigner la reconnaissance du Conseil municipal et des habitants de la Commune à tous ceux qui nous ont donné la Victoire.<br />
<br />
La Commune a été très éprouvée par des pertes cruelles ; elle a tenu à perpétuer le souvenir de ses enfants morts pour la Patrie en élevant à leur mémoire un monument qui sera inauguré dès la signature de la Paix.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
Dès lors, les projets mis en sommeil durant la guerre seront à nouveau à l’ordre du jour : agrandissement du cimetière, création d’un champ d’expérience pour l’enseignement agricole dans les écoles, adduction d’eau, électrification de la commune, etc.<br />
<br />
=== Union des Anciens Combattants ===<br />
<br />
Fin février 1920, “''la Société amicale des anciens combattants de St Nom-la-Bretèche'' [dépose] ''une demande de subvention accompagnée des statuts de la dite Société''.”<ref name="delib"/><br />
<br />
Ainsi, il lui sera allouée chaque année par la Municipalité une subvention de Cent cinquante francs.<br />
<br />
L’Union Nationale des Combattants (UNC) a été créée 15 jours après la signature de l’Armistice.<br />
<br />
<br /><br />
= L'Armistice, une journée mémorable =<br />
<br />
Claudine Lambert<sup>†</sup> née le 7 octobre 1914 était la doyenne du Hameau de La Tuilerie-Bignon. En 2004, elle a témoigné de ses souvenirs d'enfance à La Tuilerie Bignon et en particulier du jour de l'Armistice.<br />
<br />
“''À l’angle de la route de Versailles et du Chemin de la Forêt, il y avait un bistrot tenu par Ernestine NOINVILLE et que nous appelions tante Ernestine parce qu’elle était effectivement la tante de mes petits amis et voisins Marcelle, Rolande, Maurice et Odette DUFAŸS.''<br />
<br />
''Le bistrot était un lieu convivial et nécessaire. On allait y chercher le café, le fromage, l’huile et le beurre et finalement tout ce dont on avait besoin en épicerie et même en mercerie. Toutes les semaines, Lucie m’emmenait avec elle y faire nos courses.''<br />
<br />
''J’étais donc au bistrot avec Lucie qui devait avoir seize ans par là, lorsque tout à coup, nous entendîmes des chants qui progressivement s’amplifiaient.''<br />
<br />
''Les gens qui étaient en train de boire sortirent et quelle ne fut pas notre surprise en voyant sur le pas de la porte, le bataillon des élèves de l’école de Noisy arriver en chantant la Marseillaise, le drapeau en tête et le garde-champêtre avec son tambour qui tapait, qui tapait. Je revois cela : j’avais 4 ans, '''c’était l’Armistice'''.''<br />
<br />
''Dans les 5 minutes qui suivirent, les ouvriers qui travaillaient dans les champs environnant la ''pièce du pavé'' ont tous quitté leur binette ou leur outil pour se précipiter chez la tante Ernestine et son mari Eugène.''<br />
<br />
''Ce jour-là ils furent grandioses. Ils étaient tellement contents que la guerre soit finie qu’ils offrirent une rasade à tout le monde. Ils ont été drôlement bien. Cette journée-là m’a vraiment marquée''.”<ref>Témoignage recueilli par une adhérente de l'association "''Les Amis de Saint Nom la Bretêche''"</ref><br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Organisation et vie militaire]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
[{{fullurl:{{FULLPAGENAMEE}}|action=pdfbook&format=single}} Téléchargez cet article au format PDF]<br /><br />
[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 31 juillet 2015 à 17:28 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Vivre_malgr%C3%A9_la_Guerre&diff=2230Vivre malgré la Guerre2015-08-01T14:00:16Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= La visite tant redoutée =<br />
[[Fichier:Lombardin Désiré Gabriel Jules.jpg|400px|thumb|right|Désiré, Gabriel et Jules LOMBARDIN<ref>Photos Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
<br />
Quand le canon et la mitraille fauchent chaque jour tant de vies, les familles vivent ces temps de guerre entre espoir et angoisse. Espoir d’une lettre procurant soulagement et réconfort, mais angoisse de l’annonce fatale portée par Monsieur le Maire.<br />
<br />
Dix-neuf des quarante deux soldats de la commune tués au combat, disparaissent durant les cinq premiers mois du conflit, d’août à décembre 1914<ref>SGa Mémoire des Hommes</ref> !<br />
<br />
Et dans cette période, une famille est particulièrement éprouvée et décimée par la mort de trois frères fantassins :<br />
<br />
Louis LOMBARDIN, jardinier, et sa femme Louise ont sept enfants, deux filles et cinq garçons mobilisés. Trois d’entre eux trouvent la mort dans les tout premiers mois de guerre : <br />
:*- Désiré, le 22 août 1914 à 26 ans. <br />
:*- Gabriel, le 13 septembre à 22 ans. <br />
:*- Jules, le 11 décembre à 33 ans.<br />
<br />
À trois reprises en seulement quatre mois, l’on apporte aux malheureux parents la terrible nouvelle qui les plonge chaque fois un peu plus dans la peine. <br />
<br />
Les trois plaques émaillées proviennent de la tombe de la famille LOMBARDIN, bien qu’ils n’y soient pas inhumés.<br />
<br />
[[Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche|Voir aussi le Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
<br />
<br /><br />
= Les cantonnements de troupes =<br />
<br />
Bien qu’éloigné du front, Saint-Nom-la-Bretèche est inclus dans le secteur numéro 7 du Camp Retranché de Paris.<br />
<br />
Ce dispositif, créé en 1880 à la suite du siège de Paris de 1870, constitue la ligne ultime de défense de la Capitale. Le déroulement de la Grande Guerre avec les bombardements ennemis montrera à quel point ce concept était dépassé.<br />
<br />
Mais c’est de ce Camp Retranché que sortiront les troupes qui permettront la Victoire de la Marne à partir du 7 septembre 1914.<br />
<br />
[[Fichier:AC_SNLB_1917-03-26.jpg|300px|thumb|left|Utilisation des indemnité de logement des troupes pour ériger un Monument aux Morts<ref name="ac">AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref>]]<br />
[[Fichier:AC_1917-04-02.jpg|300px|thumb|right|Réclamation des indemnité de logement des troupes<ref name="ac"/>]]<br />
== Le relatif silence des Archives Communales de Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
Les Archives communales ont gardé bien peu de souvenirs du passage des troupes dans notre village. Nous aurions pu y trouver trace des indemnités versées aux fermiers ainsi qu’aux habitants, et donc les lieux et dates de cantonnement. Seuls les deux textes ci-contre ont résisté au temps... Nous avons heureusement pu retrouver, par ailleurs, quelques documents (écrits et cartes postales) et recueillir un témoignage permettant de reconstituer cet aspect de la vie “à l’arrière”.<br />
<br />
''Les montants des indemnités allouées pour une nuit par l’Administration Militaire s’élèvent à 1 F pour les officiers, 0,20 F pour les sous-officiers et 0,05 F pour les hommes de troupe comme pour les chevaux.''<br />
<ref>Société d’Histoire de Villepreux “Nouvelles d’hier” n°40, janvier 2014</ref><br />
<br />
== Protéger la ligne du tramway Versailles-Maule ==<br />
<br />
Dès le 31 août 1914, deux compagnies du 93<sup>è</sup> Régiment Territorial d’Infanterie occupent la ligne Saint-Nom-la-Bretèche – Rennemoulin avec ordre de se relier, à la station de Feucherolles, avec un bataillon du 94<sup>è</sup> RTI et les troupes du 7<sup>è</sup> secteur.<br />
<br />
Le 1<sup>er</sup> septembre, des tranchées sont creusées, puis le 11, le régiment rentre dans ses cantonnements. Il reçoit chevaux, voitures, mitrailleuses et l’équipement nécessaire, outils, vivres, etc. En quelques jours, le 93<sup>è</sup> est transformé de régiment de place en régiment de marche prêt à être embarqué avec tout son matériel pour participer à la bataille de l’Yser en Belgique. <ref>Historique du 93<sup>è</sup> RIT, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
== Armement à Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
De fait, il y aura encore des troupes dans le village en 1917 et peut-être même jusqu’en 1918.<br />
<br />
Ainsi, le 88<sup>è</sup> Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs, créé administrativement le 1<sup>er</sup> février 1917, voit son 6<sup>è</sup> groupe, créé le 1<sup>er</sup> avril, armé à Saint-Nom-la-Bretèche avec le canon de 145 modèle 1916.<ref>Historique des 88<sup>è</sup> et 288<sup>è</sup> Régiments d’Artillerie Lourde à Tracteurs, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
[[Fichier:Soldats_en_Gare_de_SNLB.jpg|300px|thumb|left|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref name="col_part">Collection particulière</ref>]]<br />
[[Fichier:Édit Lebacle108.jpg|300px|thumb|right|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref>Collection Vermont</ref>]]<br />
== En Forêt de Marly ==<br />
<br />
Nous connaissons par ailleurs, grâce au carnet du garde forestier Léon LAPIERRE, les activités licites et illicites des soldats en Forêt de Marly.<br />
<br />
Ces deux cartes postales témoignent de la présence de troupes chargées de défendre la ligne du chemin de fer de Grande Ceinture.<br />
<br />
== Mariage à La Tuilerie Bignon ==<br />
<br />
Les conséquences de la présence de troupes ne se résument pas aux contraintes et aux dégradations dues à l’occupation des bâtiments réquisitionnés.<br />
Des idylles peuvent se nouer entre soldats et villageoises, comme par exemple à La Tuilerie Bignon.<br />
<br />
'''Souvenirs d’enfance de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> à la ferme de La Tuilerie ''':<br />
“''Je revois très bien les DILLIÉS arriver. C’étaient des sinistrés du Nord de la France. Madame DILLIÉS était une Wallonne belge ; lui, il était français de l’autre côté de la frontière'' [...] ''Ils ont été choisis'' [par Monsieur PIOLLET] ''comme chefs de culture pour diriger la ferme''”. Un de leur fils, Hubert, était mobilisé en Pologne lorsque la guerre a éclaté. Un autre, Henri lieutenant au 6<sup>è</sup> Génie, décède en 1918 à l’hôpital de Beauvais et est inscrit sur notre Monuments aux Morts. <br />
Les DILLIÉS avaient également deux filles Gabrielle et Fernande. “''Je vis fort bien que Fernande fréquentait un des soldats qui avaient séjourné à La Tuilerie à la fin de la guerre. Vers 17, par là, la ferme était réquisitionnée pour prendre quelques soldats et certains venaient manger chez maman car tous ne pouvaient manger à la ferme'' [...] ''quand les DILLIÉS virent qu’il'' [Jean Lanzalavi] ''fréquentait leur fille, ils le prièrent de rester à la ferme et tout cela a fini par un mariage''”.<br />
<ref name="témoignage">Témoignage de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> recueilli par une adhérente de l'association "Les Amis de Saint Nom la Bretêche"</ref> <br />
<br />
[[Fichier:Travail_à_ferrer_les_boeufs.jpg|150px|thumb|right|"Travail" pour ferrer les bœufs, à La Tuilerie Bignon<ref>Photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
== Un dirigeable à La Tuilerie Bignon<ref>L'ancienne ferme de la Tuilerie Bignon est aujourd'hui le Golf de Saint-Nom</ref> ==<br />
<br />
“''Je me souviens avoir vu un énorme ballon dirigeable camouflé après le travail aux bœufs de la ferme. On avait dégagé le petit bois pour son emplacement. De là-haut à une certaine altitude il devait se trouver caché aux yeux de l’ennemi. On ne l’admirait que de loin on en avait peur. Car il était vraiment impressionnant.''”<ref name="témoignage"/><br />
<br />
<br /><br />
= Grande activité en Forêt de Marly =<br />
[[Fichier:Livret du Garde Forestier.jpg|150px|thumb|left|Couverture du livret du Garde LAPIERRE<ref>Document ONF, photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
Le “LIVRET POUR LES PRÉPOSÉS DES EAUX ET FORÊT” témoigne des diverses activités du Garde forestier Léon LAPIERRE en Poste à La Bretèche.<br />
<br />
“''Dans le cours de leurs tournées, les préposés doivent être constamment munis du présent livret.''”<br />
<br />
Ainsi, il nous renseigne sur la présence de troupes en Forêt de Marly, sur les agissements légaux et parfois illégaux des militaires et des civils du village et des environs.<br />
<br />
== Exploitation et chapardage de bois ==<br />
<br />
=== Présence militaire ===<br />
<br />
Léon LAPIERRE mobilisé le 2 août 1914, reprend son service et son poste le 3 novembre 1915.<br />
<br />
Il note que les militaires artilleurs cantonnés en Forêt de Marly du côté de Sainte‑James, sont souvent assignés à des corvées de bois pour leurs propres besoins comme pour ceux du front. En effet, un effort supplémentaire de production de bois est demandé à la forêt. Les exploitations militaires s’intensifient.<br />
<br />
Les ''tirés'' de la chasse présidentielle (allées aménagées pour tirer le gibier), situés à l’Est de la Forêt de Marly au Trou d’Enfer, sont désertés. Ces lieux très accidentés sont particulièrement appropriés à la conduite, de 1916 à 1917, des essais secrets du char léger Renault FT 17.<br />
<br />
En 1917, les États-Unis entrent en guerre, et un camp militaire américain s’installe à l’extrémité Est de la plaine du Trou d’Enfer.<br />
<br />
Dans son livret, Léon LAPIERRE constate au cours de ses tournées de nombreux vols de bois commis par les militaires, que ce soit du bois mort ou des arbres verts d’essences diverses. Et même une piste de 300 m de long sur 10 m de large a été installée sans aucune autorisation par une C<sup>ie</sup> du 82<sup>ème</sup> Régiment Territorial.<br />
<br />
[[Fichier:Tuilerie-Bignon Porte de la Forêt de Marly 1914.jpg|400px|thumb|right|Corvée de bois en Forêt de Marly, Porte de la Tuilerie-Bignon<ref>Carte postale affranchie en 1914. Collection particulière</ref>]]<br />
=== Pénurie ===<br />
<br />
Le charbon venant à manquer pour chauffer la mairie et les écoles, l’Administration forestière autorise la commune à prélever dans la forêt 10 stères de bois, autorisation également accordée aux habitants, ''indigents'' ou non, qui viennent s’approvisionner légalement sous la surveillance des gardes. Mais certains fraudent et se servent clandestinement.<br />
<br />
=== Aide aux blessés ===<br />
<br />
En octobre 1917, les préposés procèdent à deux “''coupes de cannes''” pour l’hôpital de Saint-Germain.<br />
<br />
=== Reboisement ===<br />
<br />
Courant juillet et août 1918, des ouvrières sont employées à l’essartage et à la replantation en forêt pour renouveler les parcelles dévastées pendant la guerre.<br />
<br />
=== Fraudes ===<br />
<br />
Le 4 septembre 1916, ayant constaté la disparition de bois dans la plantation du Rossignol, le garde LAPIERRE surprend après 4 jours de surveillance dès 5 heures du matin, 6 personnes toutes domiciliées à Feucherolles. Il dresse Procès-Verbal pour vol de fagots (charme et hêtre) et saisit le larcin.<br />
<br />
Plus tard, le 27 février 1917, des parcelles ayant été pillées, les gardes procèdent à des contrôles domiciliaires. Ainsi 23 habitants (14 de Saint-Nom, 8 de la Tuilerie/Saint-Nom et 1 de la Tuilerie/Noisy) reçoivent la visite du garde LAPIERRE, accompagné du maire Émile DREYFUS, afin de constater le vol de troncs d’arbres, qui ont alors été marqués du marteau particulier du garde puis saisis.<br />
<br />
Le lendemain, même processus chez 6 autres particuliers (dont 1 de Chavenay).<br />
<br />
== Chasse et braconnage ==<br />
<br />
En cette période de disette, les gardes approvisionnent en gibier (faisans et lapins) les hôpitaux et les femmes des gardes.<br />
<br />
Mais le braconnage s’intensifie, surtout au cours de l’année 1916 : les préposés découvrent pendant leurs tournées de nombreux collets pour lapins et chevreuils.<br />
<br />
En mars 1916, porte de Fourqueux, un chevreuil a été trouvé pris au collet ; il a été dépecé et distribué aux gardes de la brigade !<br />
<br />
=== Flagrant délit ===<br />
<br />
En novembre de la même année, vers Cheveaudot, un groupe de cavaliers est repéré. Surgit un chevreuil blessé poursuivi par un militaire à pied porteur d’une arme et qui cherche à s’approcher de l’animal pour l’achever ; il tire et l’animal tombe. Il s’agit d’un Maréchal des Logis en garnison à Saint-Germain. Les autres cavaliers prennent la fuite, puis reviennent se livrer aux gardes. Un Procès-Verbal est dressé et l’animal saisi est remis au maire de Saint-Nom-la-Bretèche pour être vendu au profit du Bureau de Bienfaisance. La carabine d’ordonnance ayant servi à commettre le délit est laissée entre les mains du soldat. Une arme militaire ne peut, en effet, être saisie !<br />
<br />
<br /><br />
= La Municipalité et ses actions =<br />
<br />
== Les élus ==<br />
[[Fichier:L'ancienne_Mairie_SNLB.jpg|400px|thumb|right|Ancienne Mairie-école, rue Charles De Gaule<ref name="col_part"/>]]<br />
Les dernières élections municipales datent de 1912. Le nouveau Conseil restera en place jusqu’en 1919, soit une année de plus que le mandat normal.<br />
<br />
Il comprend douze membres dont sept sortants. Trois conseillers seront mobilisés.<br />
<br />
Bien que les villageois votent à gauche aux élections législatives, ils choisissent pour édiles locaux dix notables sur douze.<br />
<br />
Émile DREYFUS est élu maire, Paul QUELLIEN adjoint qui démissionnera en novembre de son poste d’adjoint au profit d’Eugène DUBOIS.<br />
<br />
Lors de la séance du Conseil municipal du 2 août 1914, l’Ordre de Mobilisation Générale ayant été affiché le jour-même, “''Le Maire déclare qu’en raison de la gravité des évènements extérieurs, il ajourne à une date ultérieure les propositions qui figuraient à l’ordre du jour et qui étaient relatives à l’Emprunt projeté pour adduction d’eau potable, et au marché pour forage d’un puits.''”<ref name="delib">Délibérations du Conseil municipal - AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref><br />
<br />
De fait, pendant toute la Guerre, les délibérations du Conseil municipal seront presque exclusivement limitées aux questions budgétaires et à l’assistance aux vieillards, indigents, femmes en couches et familles nombreuses.<br />
<br />
De nombreux sujets seront occultés : acquisitions d’immeubles, agrandissement du cimetière, recherche d’eau potable et électrification de la Commune.<br />
<br />
Les séances de guerre compteront fréquemment trois absents mobilisés :<br />
<br />
MM. DUBOIS adjoint, QUELLIEN et VIEILLARD au début (il a 45 ans en 1914).<br />
<br />
== Œuvres sociales == <br />
<br />
=== Médecine gratuite ===<br />
<br />
Pour financer l’accès à la médecine gratuite accordée aux indigents, la Municipalité verse chaque année au Département une participation de “''trois francs par tête d’Indigent admis'' [pour] ''le paiement de l’abonnement à servir par la Préfecture au médecin des indigents'' [et pour] ''les frais de petites opérations chirurgicales effectuées par les médecins à ces indigents''”<ref name="delib"/>.<br />
Les bénéficiaires sont au nombre de 61 en 1915, 71 l’année suivante et 74 en 1919, soit 10 à 12% de la population.<br />
<br />
=== Assistance aux vieillards ===<br />
<br />
Les personnes ne pouvant plus travailler reçoivent une allocation mensuelle de 12 à 18 francs selon qu’elles sont ou non en état de ramasser leurs chauffages en forêt et en fonction de leur situation de famille (loi du 14 juillet 1905).<br />
<br />
[[Fichier:La_France_Manque_d'Enfants_Colorisé.jpg|200px|thumb|right|La France Manque d'Enfants<ref>Lecture pour Tous - Octobre 1908, page 745 (colorisé) - Prix municipal de la Ville de Paris</ref>]]<br />
=== Assistance aux femmes en couches ===<br />
<br />
Rendue obligatoire à partir de 1914, l’allocation journalière servie aux femmes en couches nécessiteuses est fixée à 0,50 F par jour.<br />
Madame CHARLOT, épouse de l’instituteur, est nommée dame visiteuse.<br />
<br />
L’allocation est portée à 1 F en juillet 1918. Le Conseil déclare alors “''qu’il est plus que jamais nécessaire d’assurer l’avenir de la race en secourant les mères de famille''”<ref name="delib"/>.<br />
<br />
À cette date, 35 soldats du village sont morts au combat.<br />
<br />
=== Assistance aux familles nombreuses ===<br />
<br />
En application de la loi du 14 juillet 1913 sur l’assistance obligatoire aux familles nombreuses privées de ressources, la Municipalité fixe à 60 F par an l’allocation servie aux familles nombreuses. Elle est portée à 72 F en 1918<ref name="delib"/>.<br />
<br />
Les bénéficiaires cités dans les délibérations ont de 5 et 8 enfants de moins de 13 ans.<br />
<br />
=== Pupilles de la Nation ===<br />
<br />
En ce 21 juillet 1918, nous savons que 35 enfants du village sont tombés au Champ d’Honneur. Pour cela sans doute, mais aussi par tradition de solidarité nationale, le Conseil vote un crédit de 100 F en faveur de l’Œuvre des Pupilles de la Nation<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Œuvres de Bienfaisance ===<br />
<br />
Le Conseil vote en 1916 un crédit de 20 F pour chacune des œuvres<ref name="delib"/> :<br />
<br />
* • Assistance aux mutilés des armées de terre et mer. <br />
* • Pupilles de l’École laïque de Seine & Oise. <br />
* • Comité d’assistance aux militaires tuberculeux de Seine & Oise. <br />
* • Société d’encouragement au développement de l’enseignement ménager de Seine & Oise. <br />
* • Journée Serbe (25 juin 1916, anniversaire de la bataille du Kosovo de 1389).<br />
<br />
<br /><br />
== Sujets divers ==<br />
<br />
=== Réfugiés – Rapatriés ===<br />
<br />
En application de la circulaire préfectorale du 22 avril 1918, la Municipalité désigne MM. BRETOCQ et BOSSARD pour dresser l’état des immeubles et locaux vacants, qui seront réquisitionnés pour l’installation des réfugiés ou rapatriés<ref name="delib"/>.<br />
Ils viendront du Nord, de la Somme et de la Meuse.<br />
<br />
En 1919, une habitante de la commune réfugiée de la Somme, bénéficiera de l’Allocation accordée aux familles nombreuses<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Surcroît de travail et cherté de vie ===<br />
<br />
“''Depuis le début de la guerre, la Mairie demande un travail de plus en plus actif à M. LEROY, garde-champêtre, qui rend ainsi des services qu’il est juste de récompenser par une prime mensuelle de Vingt francs pendant la durée de la guerre''.” (1916)<ref name="delib"/><br />
<br />
En 1917, des “''allocations temporaires'' [sont accordées] ''aux employés municipaux à titre d’indemnité pour cherté de vie ; ces allocation seront égales au 1/10è du traitement des employés : Secrétaire de Mairie instituteur, Institutrices, Garde-champêtre, Employés des postes, Balayeuse des classes''”<ref name="delib"/>. Plus qu’un 13ème mois !<br />
<br />
=== Chauffage des bâtiments communaux ===<br />
<br />
En novembre 1916, “''ouverture d’un crédit supplémentaire de cinq cents francs pour le chauffage des Écoles Communales jusqu’à la fin de l’hiver. Les crédits ouverts'' [...] ''ne correspondent pas à la hausse considérable des combustibles ; ils sont donc insuffisants pour le paiement des approvisionnements.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
En effet, dès févier 1917, “''pour approvisionner de bois de chauffage, faute de charbon, les Écoles Communales et la Mairie, la Mairie'' [suite à sa demande] ''a reçu de M. le Préfet l’autorisation de prendre cent cinquante stères de bois''” en forêt de Marly<ref name="delib"/>.<br />
<br />
[[Fichier:St_Nom_Gare_du_TVM.jpg|400px|thumb|right|La Gare du Tramway à Saint-Nom, où l'on distingue le triangle de retournement<ref name="col_part"/>]]<br />
=== Le Tramway victime du conflit ===<br />
<br />
Le Tramway à Vapeur Versailles-Maule (TVM) souffre lui aussi du manque de personnel, mais également des réquisitions de matériel.<br />
<br />
La situation financière et matérielle du concessionnaire C.G.B.<ref>Compagnie de Grande Banlieue</ref> le contraint à l’abandon de l’exploitation le 1<sup>er</sup> mai 1916. Le trafic ne reprendra qu’en 1920.<br />
<br />
Le 7 mars 1918, le Préfet de Seine & Oise écrit au Ministre de la Guerre :<br />
<br />
“''L’administration provisoire du réseau de cette compagnie n’a pu reprendre, jusqu’à ce jour, cette exploitation en raison notamment des réquisitions militaires de matériel dont cette ligne a été l’objet.<br />
Les industriels, agriculteurs et commerçants éprouvent un grave préjudice. Ils demandent d’examiner les moyens d’assurer à nouveau le fonctionnement de la ligne''.”<br />
<br />
Le 4 avril suivant, réponse négative du Ministre des Travaux Publics : il est impossible de restituer les 16 agents mobilisés, les 4 locomotives et les 50 wagons utilisés pour l’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (ALVF) et les ateliers des Mureaux.<br />
<br />
Et en 1916, le concessionnaire de la ligne avait refusé l’établissement à ses frais de cabinets d’aisance dans la halte de Saint-Nom-La-Bretèche. Mais avec l’arrêt du trafic, le besoin disparaît.<br />
<br />
Le triangle de retournement qui servait au demi-tour des convois assurant un service partiel, avait été supprimé après la mise à voie normale en 1912. Les rails déclassés sont envoyés en 1916 sur le front des Vosges.<br />
<br />
=== Bouilleur de crû ===<br />
<br />
En août 1916, une délibération se distingue des préoccupations habituelles :<br />
<br />
“''La Commune ne disposant pas de locaux clos propose d’autoriser la distillation à Saint Nom sur la place de l’Église & à La Bretèche sur la place Guitel.''”<ref name="delib"/> Il faudra pourtant attendre de nombreux mois avant de pouvoir arroser la fin du conflit...<br />
<br />
<br /><br />
== La Victoire ==<br />
<br />
Le 17 novembre 1918, séance du Conseil où seuls trois Conseillers sont présents : MM. DREYFUS, BRETOCQ et VIEILLARD.<br />
<br />
“''En ouvrant la séance, le Maire a dit qu’il a l’honneur et la grande joie de témoigner la reconnaissance du Conseil municipal et des habitants de la Commune à tous ceux qui nous ont donné la Victoire.<br />
<br />
La Commune a été très éprouvée par des pertes cruelles ; elle a tenu à perpétuer le souvenir de ses enfants morts pour la Patrie en élevant à leur mémoire un monument qui sera inauguré dès la signature de la Paix.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
Dès lors, les projets mis en sommeil durant la guerre seront à nouveau à l’ordre du jour : agrandissement du cimetière, création d’un champ d’expérience pour l’enseignement agricole dans les écoles, adduction d’eau, électrification de la commune, etc.<br />
<br />
=== Union des Anciens Combattants ===<br />
<br />
Fin février 1920, “''la Société amicale des anciens combattants de St Nom-la-Bretèche'' [dépose] ''une demande de subvention accompagnée des statuts de la dite Société''.”<ref name="delib"/><br />
<br />
Ainsi, il lui sera allouée chaque année par la Municipalité une subvention de Cent cinquante francs.<br />
<br />
L’Union Nationale des Combattants (UNC) a été créée 15 jours après la signature de l’Armistice.<br />
<br />
<br /><br />
= L'Armistice, une journée mémorable =<br />
<br />
Claudine Lambert née le 7 octobre 1914 était la doyenne du Hameau de La Tuilerie-Bignon. Elle a témoigné de ses souvenirs du jour de l'Armistice.<br />
<br />
“''À l’angle de la route de Versailles et du Chemin de la Forêt, il y avait un bistrot tenu par Ernestine NOINVILLE et que nous appelions tante Ernestine parce qu’elle était effectivement la tante de mes petits amis et voisins Marcelle, Rolande, Maurice et Odette DUFAŸS.''<br />
<br />
''Le bistrot était un lieu convivial et nécessaire. On allait y chercher le café, le fromage, l’huile et le beurre et finalement tout ce dont on avait besoin en épicerie et même en mercerie. Toutes les semaines, Lucie m’emmenait avec elle y faire nos courses.''<br />
<br />
''J’étais donc au bistrot avec Lucie qui devait avoir seize ans par là, lorsque tout à coup, nous entendîmes des chants qui progressivement s’amplifiaient.''<br />
<br />
''Les gens qui étaient en train de boire sortirent et quelle ne fut pas notre surprise en voyant sur le pas de la porte, le bataillon des élèves de l’école de Noisy arriver en chantant la Marseillaise, le drapeau en tête et le garde-champêtre avec son tambour qui tapait, qui tapait. Je revois cela : j’avais 4 ans, '''c’était l’Armistice'''.''<br />
<br />
''Dans les 5 minutes qui suivirent, les ouvriers qui travaillaient dans les champs environnant la ''pièce du pavé'' ont tous quitté leur binette ou leur outil pour se précipiter chez la tante Ernestine et son mari Eugène.''<br />
<br />
''Ce jour-là ils furent grandioses. Ils étaient tellement contents que la guerre soit finie qu’ils offrirent une rasade à tout le monde. Ils ont été drôlement bien. Cette journée-là m’a vraiment marquée''.”<ref>Témoignage recueilli par une adhérente de l'association "''Les Amis de Saint Nom la Bretêche''"</ref><br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Organisation et vie militaire]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
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[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 31 juillet 2015 à 17:28 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Vivre_malgr%C3%A9_la_Guerre&diff=2229Vivre malgré la Guerre2015-08-01T13:58:27Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= La visite tant redoutée =<br />
[[Fichier:Lombardin Désiré Gabriel Jules.jpg|400px|thumb|right|Désiré, Gabriel et Jules LOMBARDIN<ref>Photos Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
<br />
Quand le canon et la mitraille fauchent chaque jour tant de vies, les familles vivent ces temps de guerre entre espoir et angoisse. Espoir d’une lettre procurant soulagement et réconfort, mais angoisse de l’annonce fatale portée par Monsieur le Maire.<br />
<br />
Dix-neuf des quarante deux soldats de la commune tués au combat, disparaissent durant les cinq premiers mois du conflit, d’août à décembre 1914<ref>SGa Mémoire des Hommes</ref> !<br />
<br />
Et dans cette période, une famille est particulièrement éprouvée et décimée par la mort de trois frères fantassins :<br />
<br />
Louis LOMBARDIN, jardinier, et sa femme Louise ont sept enfants, deux filles et cinq garçons mobilisés. Trois d’entre eux trouvent la mort dans les tout premiers mois de guerre : <br />
:*- Désiré, le 22 août 1914 à 26 ans. <br />
:*- Gabriel, le 13 septembre à 22 ans. <br />
:*- Jules, le 11 décembre à 33 ans.<br />
<br />
À trois reprises en seulement quatre mois, l’on apporte aux malheureux parents la terrible nouvelle qui les plonge chaque fois un peu plus dans la peine. <br />
<br />
Les trois plaques émaillées proviennent de la tombe de la famille LOMBARDIN, bien qu’ils n’y soient pas inhumés.<br />
<br />
[[Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche|Voir aussi le Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
<br />
<br /><br />
= Les cantonnements de troupes =<br />
<br />
Bien qu’éloigné du front, Saint-Nom-la-Bretèche est inclus dans le secteur numéro 7 du Camp Retranché de Paris.<br />
<br />
Ce dispositif, créé en 1880 à la suite du siège de Paris de 1870, constitue la ligne ultime de défense de la Capitale. Le déroulement de la Grande Guerre avec les bombardements ennemis montrera à quel point ce concept était dépassé.<br />
<br />
Mais c’est de ce Camp Retranché que sortiront les troupes qui permettront la Victoire de la Marne à partir du 7 septembre 1914.<br />
<br />
[[Fichier:AC_SNLB_1917-03-26.jpg|300px|thumb|left|Utilisation des indemnité de logement des troupes pour ériger un Monument aux Morts<ref name="ac">AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref>]]<br />
[[Fichier:AC_1917-04-02.jpg|300px|thumb|right|Réclamation des indemnité de logement des troupes<ref name="ac"/>]]<br />
== Le relatif silence des Archives Communales de Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
Les Archives communales ont gardé bien peu de souvenirs du passage des troupes dans notre village. Nous aurions pu y trouver trace des indemnités versées aux fermiers ainsi qu’aux habitants, et donc les lieux et dates de cantonnement. Seuls les deux textes ci-contre ont résisté au temps... Nous avons heureusement pu retrouver, par ailleurs, quelques documents (écrits et cartes postales) et recueillir un témoignage permettant de reconstituer cet aspect de la vie “à l’arrière”.<br />
<br />
''Les montants des indemnités allouées pour une nuit par l’Administration Militaire s’élèvent à 1 F pour les officiers, 0,20 F pour les sous-officiers et 0,05 F pour les hommes de troupe comme pour les chevaux.''<br />
<ref>Société d’Histoire de Villepreux “Nouvelles d’hier” n°40, janvier 2014</ref><br />
<br />
== Protéger la ligne du tramway Versailles-Maule ==<br />
<br />
Dès le 31 août 1914, deux compagnies du 93<sup>è</sup> Régiment Territorial d’Infanterie occupent la ligne Saint-Nom-la-Bretèche – Rennemoulin avec ordre de se relier, à la station de Feucherolles, avec un bataillon du 94<sup>è</sup> RTI et les troupes du 7<sup>è</sup> secteur.<br />
<br />
Le 1<sup>er</sup> septembre, des tranchées sont creusées, puis le 11, le régiment rentre dans ses cantonnements. Il reçoit chevaux, voitures, mitrailleuses et l’équipement nécessaire, outils, vivres, etc. En quelques jours, le 93<sup>è</sup> est transformé de régiment de place en régiment de marche prêt à être embarqué avec tout son matériel pour participer à la bataille de l’Yser en Belgique. <ref>Historique du 93<sup>è</sup> RIT, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
== Armement à Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
De fait, il y aura encore des troupes dans le village en 1917 et peut-être même jusqu’en 1918.<br />
<br />
Ainsi, le 88<sup>è</sup> Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs, créé administrativement le 1<sup>er</sup> février 1917, voit son 6<sup>è</sup> groupe, créé le 1<sup>er</sup> avril, armé à Saint-Nom-la-Bretèche avec le canon de 145 modèle 1916.<ref>Historique des 88<sup>è</sup> et 288<sup>è</sup> Régiments d’Artillerie Lourde à Tracteurs, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
[[Fichier:Soldats_en_Gare_de_SNLB.jpg|300px|thumb|left|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref name="col_part">Collection particulière</ref>]]<br />
[[Fichier:Édit Lebacle108.jpg|300px|thumb|right|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref>Collection Vermont</ref>]]<br />
== En Forêt de Marly ==<br />
<br />
Nous connaissons par ailleurs, grâce au carnet du garde forestier Léon LAPIERRE, les activités licites et illicites des soldats en Forêt de Marly.<br />
<br />
Ces deux cartes postales témoignent de la présence de troupes chargées de défendre la ligne du chemin de fer de Grande Ceinture.<br />
<br />
== Mariage à La Tuilerie Bignon ==<br />
<br />
Les conséquences de la présence de troupes ne se résument pas aux contraintes et aux dégradations dues à l’occupation des bâtiments réquisitionnés.<br />
Des idylles peuvent se nouer entre soldats et villageoises, comme par exemple à La Tuilerie Bignon.<br />
<br />
'''Souvenirs d’enfance de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> à la ferme de La Tuilerie ''':<br />
“''Je revois très bien les DILLIÉS arriver. C’étaient des sinistrés du Nord de la France. Madame DILLIÉS était une Wallonne belge ; lui, il était français de l’autre côté de la frontière'' [...] ''Ils ont été choisis'' [par Monsieur PIOLLET] ''comme chefs de culture pour diriger la ferme''”. Un de leur fils, Hubert, était mobilisé en Pologne lorsque la guerre a éclaté. Un autre, Henri lieutenant au 6<sup>è</sup> Génie, décède en 1918 à l’hôpital de Beauvais et est inscrit sur notre Monuments aux Morts. <br />
Les DILLIÉS avaient également deux filles Gabrielle et Fernande. “''Je vis fort bien que Fernande fréquentait un des soldats qui avaient séjourné à La Tuilerie à la fin de la guerre. Vers 17, par là, la ferme était réquisitionnée pour prendre quelques soldats et certains venaient manger chez maman car tous ne pouvaient manger à la ferme'' [...] ''quand les DILLIÉS virent qu’il'' [Jean Lanzalavi] ''fréquentait leur fille, ils le prièrent de rester à la ferme et tout cela a fini par un mariage''”.<br />
<ref name="témoignage">Témoignage de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> recueilli par une adhérente de l'association "Les Amis de Saint Nom la Bretêche"</ref> <br />
<br />
[[Fichier:Travail_à_ferrer_les_boeufs.jpg|150px|thumb|right|"Travail" pour ferrer les bœufs, à La Tuilerie Bignon<ref>Photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
== Un dirigeable à La Tuilerie Bignon<ref>L'ancienne ferme de la Tuilerie Bignon est aujourd'hui le Golf de Saint-Nom</ref> ==<br />
<br />
“''Je me souviens avoir vu un énorme ballon dirigeable camouflé après le travail aux bœufs de la ferme. On avait dégagé le petit bois pour son emplacement. De là-haut à une certaine altitude il devait se trouver caché aux yeux de l’ennemi. On ne l’admirait que de loin on en avait peur. Car il était vraiment impressionnant.''”<ref name="témoignage"/><br />
<br />
<br /><br />
= Grande activité en Forêt de Marly =<br />
[[Fichier:Livret du Garde Forestier.jpg|150px|thumb|left|Couverture du livret du Garde LAPIERRE<ref>Document ONF, photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
Le “LIVRET POUR LES PRÉPOSÉS DES EAUX ET FORÊT” témoigne des diverses activités du Garde forestier Léon LAPIERRE en Poste à La Bretèche.<br />
<br />
“''Dans le cours de leurs tournées, les préposés doivent être constamment munis du présent livret.''”<br />
<br />
Ainsi, il nous renseigne sur la présence de troupes en Forêt de Marly, sur les agissements légaux et parfois illégaux des militaires et des civils du village et des environs.<br />
<br />
== Exploitation et chapardage de bois ==<br />
<br />
=== Présence militaire ===<br />
<br />
Léon LAPIERRE mobilisé le 2 août 1914, reprend son service et son poste le 3 novembre 1915.<br />
<br />
Il note que les militaires artilleurs cantonnés en Forêt de Marly du côté de Sainte‑James, sont souvent assignés à des corvées de bois pour leurs propres besoins comme pour ceux du front. En effet, un effort supplémentaire de production de bois est demandé à la forêt. Les exploitations militaires s’intensifient.<br />
<br />
Les ''tirés'' de la chasse présidentielle (allées aménagées pour tirer le gibier), situés à l’Est de la Forêt de Marly au Trou d’Enfer, sont désertés. Ces lieux très accidentés sont particulièrement appropriés à la conduite, de 1916 à 1917, des essais secrets du char léger Renault FT 17.<br />
<br />
En 1917, les États-Unis entrent en guerre, et un camp militaire américain s’installe à l’extrémité Est de la plaine du Trou d’Enfer.<br />
<br />
Dans son livret, Léon LAPIERRE constate au cours de ses tournées de nombreux vols de bois commis par les militaires, que ce soit du bois mort ou des arbres verts d’essences diverses. Et même une piste de 300 m de long sur 10 m de large a été installée sans aucune autorisation par une C<sup>ie</sup> du 82<sup>ème</sup> Régiment Territorial.<br />
<br />
[[Fichier:Tuilerie-Bignon Porte de la Forêt de Marly 1914.jpg|400px|thumb|right|Corvée de bois en Forêt de Marly, Porte de la Tuilerie-Bignon<ref>Carte postale affranchie en 1914. Collection particulière</ref>]]<br />
=== Pénurie ===<br />
<br />
Le charbon venant à manquer pour chauffer la mairie et les écoles, l’Administration forestière autorise la commune à prélever dans la forêt 10 stères de bois, autorisation également accordée aux habitants, ''indigents'' ou non, qui viennent s’approvisionner légalement sous la surveillance des gardes. Mais certains fraudent et se servent clandestinement.<br />
<br />
=== Aide aux blessés ===<br />
<br />
En octobre 1917, les préposés procèdent à deux “''coupes de cannes''” pour l’hôpital de Saint-Germain.<br />
<br />
=== Reboisement ===<br />
<br />
Courant juillet et août 1918, des ouvrières sont employées à l’essartage et à la replantation en forêt pour renouveler les parcelles dévastées pendant la guerre.<br />
<br />
=== Fraudes ===<br />
<br />
Le 4 septembre 1916, ayant constaté la disparition de bois dans la plantation du Rossignol, le garde LAPIERRE surprend après 4 jours de surveillance dès 5 heures du matin, 6 personnes toutes domiciliées à Feucherolles. Il dresse Procès-Verbal pour vol de fagots (charme et hêtre) et saisit le larcin.<br />
<br />
Plus tard, le 27 février 1917, des parcelles ayant été pillées, les gardes procèdent à des contrôles domiciliaires. Ainsi 23 habitants (14 de Saint-Nom, 8 de la Tuilerie/Saint-Nom et 1 de la Tuilerie/Noisy) reçoivent la visite du garde LAPIERRE, accompagné du maire Émile DREYFUS, afin de constater le vol de troncs d’arbres, qui ont alors été marqués du marteau particulier du garde puis saisis.<br />
<br />
Le lendemain, même processus chez 6 autres particuliers (dont 1 de Chavenay).<br />
<br />
== Chasse et braconnage ==<br />
<br />
En cette période de disette, les gardes approvisionnent en gibier (faisans et lapins) les hôpitaux et les femmes des gardes.<br />
<br />
Mais le braconnage s’intensifie, surtout au cours de l’année 1916 : les préposés découvrent pendant leurs tournées de nombreux collets pour lapins et chevreuils.<br />
<br />
En mars 1916, porte de Fourqueux, un chevreuil a été trouvé pris au collet ; il a été dépecé et distribué aux gardes de la brigade !<br />
<br />
=== Flagrant délit ===<br />
<br />
En novembre de la même année, vers Cheveaudot, un groupe de cavaliers est repéré. Surgit un chevreuil blessé poursuivi par un militaire à pied porteur d’une arme et qui cherche à s’approcher de l’animal pour l’achever ; il tire et l’animal tombe. Il s’agit d’un Maréchal des Logis en garnison à Saint-Germain. Les autres cavaliers prennent la fuite, puis reviennent se livrer aux gardes. Un Procès-Verbal est dressé et l’animal saisi est remis au maire de Saint-Nom-la-Bretèche pour être vendu au profit du Bureau de Bienfaisance. La carabine d’ordonnance ayant servi à commettre le délit est laissée entre les mains du soldat. Une arme militaire ne peut, en effet, être saisie !<br />
<br />
<br /><br />
= La Municipalité et ses actions =<br />
<br />
== Les élus ==<br />
[[Fichier:L'ancienne_Mairie_SNLB.jpg|400px|thumb|right|Ancienne Mairie-école, rue Charles De Gaule<ref name="col_part"/>]]<br />
Les dernières élections municipales datent de 1912. Le nouveau Conseil restera en place jusqu’en 1919, soit une année de plus que le mandat normal.<br />
<br />
Il comprend douze membres dont sept sortants. Trois conseillers seront mobilisés.<br />
<br />
Bien que les villageois votent à gauche aux élections législatives, ils choisissent pour édiles locaux dix notables sur douze.<br />
<br />
Émile DREYFUS est élu maire, Paul QUELLIEN adjoint qui démissionnera en novembre de son poste d’adjoint au profit d’Eugène DUBOIS.<br />
<br />
Lors de la séance du Conseil municipal du 2 août 1914, l’Ordre de Mobilisation Générale ayant été affiché le jour-même, “''Le Maire déclare qu’en raison de la gravité des évènements extérieurs, il ajourne à une date ultérieure les propositions qui figuraient à l’ordre du jour et qui étaient relatives à l’Emprunt projeté pour adduction d’eau potable, et au marché pour forage d’un puits.''”<ref name="delib">Délibérations du Conseil municipal - AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref><br />
<br />
De fait, pendant toute la Guerre, les délibérations du Conseil municipal seront presque exclusivement limitées aux questions budgétaires et à l’assistance aux vieillards, indigents, femmes en couches et familles nombreuses.<br />
<br />
De nombreux sujets seront occultés : acquisitions d’immeubles, agrandissement du cimetière, recherche d’eau potable et électrification de la Commune.<br />
<br />
Les séances de guerre compteront fréquemment trois absents mobilisés :<br />
<br />
MM. DUBOIS adjoint, QUELLIEN et VIEILLARD au début (il a 45 ans en 1914).<br />
<br />
== Œuvres sociales == <br />
<br />
=== Médecine gratuite ===<br />
<br />
Pour financer l’accès à la médecine gratuite accordée aux indigents, la Municipalité verse chaque année au Département une participation de “''trois francs par tête d’Indigent admis'' [pour] ''le paiement de l’abonnement à servir par la Préfecture au médecin des indigents'' [et pour] ''les frais de petites opérations chirurgicales effectuées par les médecins à ces indigents''”<ref name="delib"/>.<br />
Les bénéficiaires sont au nombre de 61 en 1915, 71 l’année suivante et 74 en 1919, soit 10 à 12% de la population.<br />
<br />
=== Assistance aux vieillards ===<br />
<br />
Les personnes ne pouvant plus travailler reçoivent une allocation mensuelle de 12 à 18 francs selon qu’elles sont ou non en état de ramasser leurs chauffages en forêt et en fonction de leur situation de famille (loi du 14 juillet 1905).<br />
<br />
[[Fichier:La_France_Manque_d'Enfants_Colorisé.jpg|200px|thumb|right|La France Manque d'Enfants<ref>Lecture pour Tous - Octobre 1908, page 745 (colorisé) - Prix municipal de la Ville de Paris</ref>]]<br />
=== Assistance aux femmes en couches ===<br />
<br />
Rendue obligatoire à partir de 1914, l’allocation journalière servie aux femmes en couches nécessiteuses est fixée à 0,50 F par jour.<br />
Madame CHARLOT, épouse de l’instituteur, est nommée dame visiteuse.<br />
<br />
L’allocation est portée à 1 F en juillet 1918. Le Conseil déclare alors “''qu’il est plus que jamais nécessaire d’assurer l’avenir de la race en secourant les mères de famille''”<ref name="delib"/>.<br />
<br />
À cette date, 35 soldats du village sont morts au combat.<br />
<br />
=== Assistance aux familles nombreuses ===<br />
<br />
En application de la loi du 14 juillet 1913 sur l’assistance obligatoire aux familles nombreuses privées de ressources, la Municipalité fixe à 60 F par an l’allocation servie aux familles nombreuses. Elle est portée à 72 F en 1918<ref name="delib"/>.<br />
<br />
Les bénéficiaires cités dans les délibérations ont de 5 et 8 enfants de moins de 13 ans.<br />
<br />
=== Pupilles de la Nation ===<br />
<br />
En ce 21 juillet 1918, nous savons que 35 enfants du village sont tombés au Champ d’Honneur. Pour cela sans doute, mais aussi par tradition de solidarité nationale, le Conseil vote un crédit de 100 F en faveur de l’Œuvre des Pupilles de la Nation<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Œuvres de Bienfaisance ===<br />
<br />
Le Conseil vote en 1916 un crédit de 20 F pour chacune des œuvres<ref name="delib"/> :<br />
<br />
* • Assistance aux mutilés des armées de terre et mer. <br />
* • Pupilles de l’École laïque de Seine & Oise. <br />
* • Comité d’assistance aux militaires tuberculeux de Seine & Oise. <br />
* • Société d’encouragement au développement de l’enseignement ménager de Seine & Oise. <br />
* • Journée Serbe (25 juin 1916, anniversaire de la bataille du Kosovo de 1389).<br />
<br />
<br /><br />
== Sujets divers ==<br />
<br />
=== Réfugiés – Rapatriés ===<br />
<br />
En application de la circulaire préfectorale du 22 avril 1918, la Municipalité désigne MM. BRETOCQ et BOSSARD pour dresser l’état des immeubles et locaux vacants, qui seront réquisitionnés pour l’installation des réfugiés ou rapatriés<ref name="delib"/>.<br />
Ils viendront du Nord, de la Somme et de la Meuse.<br />
<br />
En 1919, une habitante de la commune réfugiée de la Somme, bénéficiera de l’Allocation accordée aux familles nombreuses<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Surcroît de travail et cherté de vie ===<br />
<br />
“''Depuis le début de la guerre, la Mairie demande un travail de plus en plus actif à M. LEROY, garde-champêtre, qui rend ainsi des services qu’il est juste de récompenser par une prime mensuelle de Vingt francs pendant la durée de la guerre''.” (1916)<ref name="delib"/><br />
<br />
En 1917, des “''allocations temporaires'' [sont accordées] ''aux employés municipaux à titre d’indemnité pour cherté de vie ; ces allocation seront égales au 1/10è du traitement des employés : Secrétaire de Mairie instituteur, Institutrices, Garde-champêtre, Employés des postes, Balayeuse des classes''”<ref name="delib"/>. Plus qu’un 13ème mois !<br />
<br />
=== Chauffage des bâtiments communaux ===<br />
<br />
En novembre 1916, “''ouverture d’un crédit supplémentaire de cinq cents francs pour le chauffage des Écoles Communales jusqu’à la fin de l’hiver. Les crédits ouverts'' [...] ''ne correspondent pas à la hausse considérable des combustibles ; ils sont donc insuffisants pour le paiement des approvisionnements.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
En effet, dès févier 1917, “''pour approvisionner de bois de chauffage, faute de charbon, les Écoles Communales et la Mairie, la Mairie'' [suite à sa demande] ''a reçu de M. le Préfet l’autorisation de prendre cent cinquante stères de bois''” en forêt de Marly<ref name="delib"/>.<br />
<br />
[[Fichier:St_Nom_Gare_du_TVM.jpg|400px|thumb|right|La Gare du Tramway à Saint-Nom, où l'on distingue le triangle de retournement<ref name="col_part"/>]]<br />
=== Le Tramway victime du conflit ===<br />
<br />
Le Tramway à Vapeur Versailles-Maule (TVM) souffre lui aussi du manque de personnel, mais également des réquisitions de matériel.<br />
<br />
La situation financière et matérielle du concessionnaire C.G.B.<ref>Compagnie de Grande Banlieue</ref> le contraint à l’abandon de l’exploitation le 1<sup>er</sup> mai 1916. Le trafic ne reprendra qu’en 1920.<br />
<br />
Le 7 mars 1918, le Préfet de Seine & Oise écrit au Ministre de la Guerre :<br />
<br />
“''L’administration provisoire du réseau de cette compagnie n’a pu reprendre, jusqu’à ce jour, cette exploitation en raison notamment des réquisitions militaires de matériel dont cette ligne a été l’objet.<br />
Les industriels, agriculteurs et commerçants éprouvent un grave préjudice. Ils demandent d’examiner les moyens d’assurer à nouveau le fonctionnement de la ligne''.”<br />
<br />
Le 4 avril suivant, réponse négative du Ministre des Travaux Publics : il est impossible de restituer les 16 agents mobilisés, les 4 locomotives et les 50 wagons utilisés pour l’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (ALVF) et les ateliers des Mureaux.<br />
<br />
Et en 1916, le concessionnaire de la ligne avait refusé l’établissement à ses frais de cabinets d’aisance dans la halte de Saint-Nom-La-Bretèche. Mais avec l’arrêt du trafic, le besoin disparaît.<br />
<br />
Le triangle de retournement qui servait au demi-tour des convois assurant un service partiel, avait été supprimé après la mise à voie normale en 1912. Les rails déclassés sont envoyés en 1916 sur le front des Vosges.<br />
<br />
=== Bouilleur de crû ===<br />
<br />
En août 1916, une délibération se distingue des préoccupations habituelles :<br />
<br />
“''La Commune ne disposant pas de locaux clos propose d’autoriser la distillation à Saint Nom sur la place de l’Église & à La Bretèche sur la place Guitel.''”<ref name="delib"/> Il faudra pourtant attendre de nombreux mois avant de pouvoir arroser la fin du conflit...<br />
<br />
<br /><br />
== La Victoire ==<br />
<br />
Le 17 novembre 1918, séance du Conseil où seuls trois Conseillers sont présents : MM. DREYFUS, BRETOCQ et VIEILLARD.<br />
<br />
“''En ouvrant la séance, le Maire a dit qu’il a l’honneur et la grande joie de témoigner la reconnaissance du Conseil municipal et des habitants de la Commune à tous ceux qui nous ont donné la Victoire.<br />
<br />
La Commune a été très éprouvée par des pertes cruelles ; elle a tenu à perpétuer le souvenir de ses enfants morts pour la Patrie en élevant à leur mémoire un monument qui sera inauguré dès la signature de la Paix.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
Dès lors, les projets mis en sommeil durant la guerre seront à nouveau à l’ordre du jour : agrandissement du cimetière, création d’un champ d’expérience pour l’enseignement agricole dans les écoles, adduction d’eau, électrification de la commune, etc.<br />
<br />
=== Union des Anciens Combattants ===<br />
<br />
Fin février 1920, “''la Société amicale des anciens combattants de St Nom-la-Bretèche'' [dépose] ''une demande de subvention accompagnée des statuts de la dite Société''.”<ref name="delib"/><br />
<br />
Ainsi, il lui sera allouée chaque année par la Municipalité une subvention de Cent cinquante francs.<br />
<br />
L’Union Nationale des Combattants (UNC) a été créée 15 jours après la signature de l’Armistice.<br />
<br />
<br /><br />
= L'Armistice, une journée mémorable =<br />
<br />
Claudine Lambert née le 7 octobre 1914 était la doyenne du Hameau de La Tuilerie-Bignon. Elle a témoigné de ses souvenirs du jour de l'Armistice.<br />
<br />
“''À l’angle de la route de Versailles et du Chemin de la Forêt, il y avait un bistrot tenu par Ernestine NOINVILLE et que nous appelions tante Ernestine parce qu’elle était effectivement la tante de mes petits amis et voisins Marcelle, Rolande, Maurice et Odette DUFAŸS.<br />
<br />
Le bistrot était un lieu convivial et nécessaire. On allait y chercher le café, le fromage, l’huile et le beurre et finalement tout ce dont on avait besoin en épicerie et même en mercerie. Toutes les semaines, Lucie m’emmenait avec elle y faire nos courses.<br />
<br />
J’étais donc au bistrot avec Lucie qui devait avoir seize ans par là, lorsque tout à coup, nous entendîmes des chants qui progressivement s’amplifiaient.<br />
<br />
Les gens qui étaient en train de boire sortirent et quelle ne fut pas notre surprise en voyant sur le pas de la porte, le bataillon des élèves de l’école de Noisy arriver en chantant la Marseillaise, le drapeau en tête et le garde-champêtre avec son tambour qui tapait, qui tapait. Je revois cela : j’avais 4 ans, '''c’était l’Armistice'''.<br />
<br />
Dans les 5 minutes qui suivirent, les ouvriers qui travaillaient dans les champs environnant la ''pièce du pavé'' ont tous quitté leur binette ou leur outil pour se précipiter chez la tante Ernestine et son mari Eugène.<br />
<br />
Ce jour-là ils furent grandioses. Ils étaient tellement contents que la guerre soit finie qu’ils offrirent une rasade à tout le monde. Ils ont été drôlement bien. Cette journée-là m’a vraiment marquée''.”<ref>Témoignage recueilli par une adhérente de l'association "''Les Amis de Saint Nom la Bretêche''"</ref><br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Organisation et vie militaire]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
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[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 31 juillet 2015 à 17:28 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Vivre_malgr%C3%A9_la_Guerre&diff=2228Vivre malgré la Guerre2015-08-01T13:56:31Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= La visite tant redoutée =<br />
[[Fichier:Lombardin Désiré Gabriel Jules.jpg|400px|thumb|right|Désiré, Gabriel et Jules LOMBARDIN<ref>Photos Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
<br />
Quand le canon et la mitraille fauchent chaque jour tant de vies, les familles vivent ces temps de guerre entre espoir et angoisse. Espoir d’une lettre procurant soulagement et réconfort, mais angoisse de l’annonce fatale portée par Monsieur le Maire.<br />
<br />
Dix-neuf des quarante deux soldats de la commune tués au combat, disparaissent durant les cinq premiers mois du conflit, d’août à décembre 1914<ref>SGa Mémoire des Hommes</ref> !<br />
<br />
Et dans cette période, une famille est particulièrement éprouvée et décimée par la mort de trois frères fantassins :<br />
<br />
Louis LOMBARDIN, jardinier, et sa femme Louise ont sept enfants, deux filles et cinq garçons mobilisés. Trois d’entre eux trouvent la mort dans les tout premiers mois de guerre : <br />
:*- Désiré, le 22 août 1914 à 26 ans. <br />
:*- Gabriel, le 13 septembre à 22 ans. <br />
:*- Jules, le 11 décembre à 33 ans.<br />
<br />
À trois reprises en seulement quatre mois, l’on apporte aux malheureux parents la terrible nouvelle qui les plonge chaque fois un peu plus dans la peine. <br />
<br />
Les trois plaques émaillées proviennent de la tombe de la famille LOMBARDIN, bien qu’ils n’y soient pas inhumés.<br />
<br />
[[Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche|Voir aussi le Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
<br />
<br /><br />
= Les cantonnements de troupes =<br />
<br />
Bien qu’éloigné du front, Saint-Nom-la-Bretèche est inclus dans le secteur numéro 7 du Camp Retranché de Paris.<br />
<br />
Ce dispositif, créé en 1880 à la suite du siège de Paris de 1870, constitue la ligne ultime de défense de la Capitale. Le déroulement de la Grande Guerre avec les bombardements ennemis montrera à quel point ce concept était dépassé.<br />
<br />
Mais c’est de ce Camp Retranché que sortiront les troupes qui permettront la Victoire de la Marne à partir du 7 septembre 1914.<br />
<br />
[[Fichier:AC_SNLB_1917-03-26.jpg|300px|thumb|left|Utilisation des indemnité de logement des troupes pour ériger un Monument aux Morts<ref name="ac">AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref>]]<br />
[[Fichier:AC_1917-04-02.jpg|300px|thumb|right|Réclamation des indemnité de logement des troupes<ref name="ac"/>]]<br />
== Le relatif silence des Archives Communales de Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
Les Archives communales ont gardé bien peu de souvenirs du passage des troupes dans notre village. Nous aurions pu y trouver trace des indemnités versées aux fermiers ainsi qu’aux habitants, et donc les lieux et dates de cantonnement. Seuls les deux textes ci-contre ont résisté au temps... Nous avons heureusement pu retrouver, par ailleurs, quelques documents (écrits et cartes postales) et recueillir un témoignage permettant de reconstituer cet aspect de la vie “à l’arrière”.<br />
<br />
''Les montants des indemnités allouées pour une nuit par l’Administration Militaire s’élèvent à 1 F pour les officiers, 0,20 F pour les sous-officiers et 0,05 F pour les hommes de troupe comme pour les chevaux.''<br />
<ref>Société d’Histoire de Villepreux “Nouvelles d’hier” n°40, janvier 2014</ref><br />
<br />
== Protéger la ligne du tramway Versailles-Maule ==<br />
<br />
Dès le 31 août 1914, deux compagnies du 93<sup>è</sup> Régiment Territorial d’Infanterie occupent la ligne Saint-Nom-la-Bretèche – Rennemoulin avec ordre de se relier, à la station de Feucherolles, avec un bataillon du 94<sup>è</sup> RTI et les troupes du 7<sup>è</sup> secteur.<br />
<br />
Le 1<sup>er</sup> septembre, des tranchées sont creusées, puis le 11, le régiment rentre dans ses cantonnements. Il reçoit chevaux, voitures, mitrailleuses et l’équipement nécessaire, outils, vivres, etc. En quelques jours, le 93<sup>è</sup> est transformé de régiment de place en régiment de marche prêt à être embarqué avec tout son matériel pour participer à la bataille de l’Yser en Belgique. <ref>Historique du 93<sup>è</sup> RIT, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
== Armement à Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
De fait, il y aura encore des troupes dans le village en 1917 et peut-être même jusqu’en 1918.<br />
<br />
Ainsi, le 88<sup>è</sup> Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs, créé administrativement le 1<sup>er</sup> février 1917, voit son 6<sup>è</sup> groupe, créé le 1<sup>er</sup> avril, armé à Saint-Nom-la-Bretèche avec le canon de 145 modèle 1916.<ref>Historique des 88<sup>è</sup> et 288<sup>è</sup> Régiments d’Artillerie Lourde à Tracteurs, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
[[Fichier:Soldats_en_Gare_de_SNLB.jpg|300px|thumb|left|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref name="col_part">Collection particulière</ref>]]<br />
[[Fichier:Édit Lebacle108.jpg|300px|thumb|right|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref>Collection Vermont</ref>]]<br />
== En Forêt de Marly ==<br />
<br />
Nous connaissons par ailleurs, grâce au carnet du garde forestier Léon LAPIERRE, les activités licites et illicites des soldats en Forêt de Marly.<br />
<br />
Ces deux cartes postales témoignent de la présence de troupes chargées de défendre la ligne du chemin de fer de Grande Ceinture.<br />
<br />
== Mariage à La Tuilerie Bignon ==<br />
<br />
Les conséquences de la présence de troupes ne se résument pas aux contraintes et aux dégradations dues à l’occupation des bâtiments réquisitionnés.<br />
Des idylles peuvent se nouer entre soldats et villageoises, comme par exemple à La Tuilerie Bignon.<br />
<br />
'''Souvenirs d’enfance de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> à la ferme de La Tuilerie ''':<br />
“''Je revois très bien les DILLIÉS arriver. C’étaient des sinistrés du Nord de la France. Madame DILLIÉS était une Wallonne belge ; lui, il était français de l’autre côté de la frontière'' [...] ''Ils ont été choisis'' [par Monsieur PIOLLET] ''comme chefs de culture pour diriger la ferme''”. Un de leur fils, Hubert, était mobilisé en Pologne lorsque la guerre a éclaté. Un autre, Henri lieutenant au 6<sup>è</sup> Génie, décède en 1918 à l’hôpital de Beauvais et est inscrit sur notre Monuments aux Morts. <br />
Les DILLIÉS avaient également deux filles Gabrielle et Fernande. “''Je vis fort bien que Fernande fréquentait un des soldats qui avaient séjourné à La Tuilerie à la fin de la guerre. Vers 17, par là, la ferme était réquisitionnée pour prendre quelques soldats et certains venaient manger chez maman car tous ne pouvaient manger à la ferme'' [...] ''quand les DILLIÉS virent qu’il'' [Jean Lanzalavi] ''fréquentait leur fille, ils le prièrent de rester à la ferme et tout cela a fini par un mariage''”.<br />
<ref name="témoignage">Témoignage de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> recueilli par une adhérente de l'association "Les Amis de Saint Nom la Bretêche"</ref> <br />
<br />
[[Fichier:Travail_à_ferrer_les_boeufs.jpg|150px|thumb|right|"Travail" pour ferrer les bœufs, à La Tuilerie Bignon<ref>Photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
== Un dirigeable à La Tuilerie Bignon<ref>L'ancienne ferme de la Tuilerie Bignon est aujourd'hui le Golf de Saint-Nom</ref> ==<br />
<br />
“''Je me souviens avoir vu un énorme ballon dirigeable camouflé après le travail aux bœufs de la ferme. On avait dégagé le petit bois pour son emplacement. De là-haut à une certaine altitude il devait se trouver caché aux yeux de l’ennemi. On ne l’admirait que de loin on en avait peur. Car il était vraiment impressionnant.''”<ref name="témoignage"/><br />
<br />
<br /><br />
= Grande activité en Forêt de Marly =<br />
[[Fichier:Livret du Garde Forestier.jpg|150px|thumb|left|Couverture du livret du Garde LAPIERRE<ref>Document ONF, photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
Le “LIVRET POUR LES PRÉPOSÉS DES EAUX ET FORÊT” témoigne des diverses activités du Garde forestier Léon LAPIERRE en Poste à La Bretèche.<br />
<br />
“''Dans le cours de leurs tournées, les préposés doivent être constamment munis du présent livret.''”<br />
<br />
Ainsi, il nous renseigne sur la présence de troupes en Forêt de Marly, sur les agissements légaux et parfois illégaux des militaires et des civils du village et des environs.<br />
<br />
== Exploitation et chapardage de bois ==<br />
<br />
=== Présence militaire ===<br />
<br />
Léon LAPIERRE mobilisé le 2 août 1914, reprend son service et son poste le 3 novembre 1915.<br />
<br />
Il note que les militaires artilleurs cantonnés en Forêt de Marly du côté de Sainte‑James, sont souvent assignés à des corvées de bois pour leurs propres besoins comme pour ceux du front. En effet, un effort supplémentaire de production de bois est demandé à la forêt. Les exploitations militaires s’intensifient.<br />
<br />
Les ''tirés'' de la chasse présidentielle (allées aménagées pour tirer le gibier), situés à l’Est de la Forêt de Marly au Trou d’Enfer, sont désertés. Ces lieux très accidentés sont particulièrement appropriés à la conduite, de 1916 à 1917, des essais secrets du char léger Renault FT 17.<br />
<br />
En 1917, les États-Unis entrent en guerre, et un camp militaire américain s’installe à l’extrémité Est de la plaine du Trou d’Enfer.<br />
<br />
Dans son livret, Léon LAPIERRE constate au cours de ses tournées de nombreux vols de bois commis par les militaires, que ce soit du bois mort ou des arbres verts d’essences diverses. Et même une piste de 300 m de long sur 10 m de large a été installée sans aucune autorisation par une C<sup>ie</sup> du 82<sup>ème</sup> Régiment Territorial.<br />
<br />
[[Fichier:Tuilerie-Bignon Porte de la Forêt de Marly 1914.jpg|400px|thumb|right|Corvée de bois en Forêt de Marly, Porte de la Tuilerie-Bignon<ref>Carte postale affranchie en 1914. Collection particulière</ref>]]<br />
=== Pénurie ===<br />
<br />
Le charbon venant à manquer pour chauffer la mairie et les écoles, l’Administration forestière autorise la commune à prélever dans la forêt 10 stères de bois, autorisation également accordée aux habitants, ''indigents'' ou non, qui viennent s’approvisionner légalement sous la surveillance des gardes. Mais certains fraudent et se servent clandestinement.<br />
<br />
=== Aide aux blessés ===<br />
<br />
En octobre 1917, les préposés procèdent à deux “''coupes de cannes''” pour l’hôpital de Saint-Germain.<br />
<br />
=== Reboisement ===<br />
<br />
Courant juillet et août 1918, des ouvrières sont employées à l’essartage et à la replantation en forêt pour renouveler les parcelles dévastées pendant la guerre.<br />
<br />
=== Fraudes ===<br />
<br />
Le 4 septembre 1916, ayant constaté la disparition de bois dans la plantation du Rossignol, le garde LAPIERRE surprend après 4 jours de surveillance dès 5 heures du matin, 6 personnes toutes domiciliées à Feucherolles. Il dresse Procès-Verbal pour vol de fagots (charme et hêtre) et saisit le larcin.<br />
<br />
Plus tard, le 27 février 1917, des parcelles ayant été pillées, les gardes procèdent à des contrôles domiciliaires. Ainsi 23 habitants (14 de Saint-Nom, 8 de la Tuilerie/Saint-Nom et 1 de la Tuilerie/Noisy) reçoivent la visite du garde LAPIERRE, accompagné du maire Émile DREYFUS, afin de constater le vol de troncs d’arbres, qui ont alors été marqués du marteau particulier du garde puis saisis.<br />
<br />
Le lendemain, même processus chez 6 autres particuliers (dont 1 de Chavenay).<br />
<br />
== Chasse et braconnage ==<br />
<br />
En cette période de disette, les gardes approvisionnent en gibier (faisans et lapins) les hôpitaux et les femmes des gardes.<br />
<br />
Mais le braconnage s’intensifie, surtout au cours de l’année 1916 : les préposés découvrent pendant leurs tournées de nombreux collets pour lapins et chevreuils.<br />
<br />
En mars 1916, porte de Fourqueux, un chevreuil a été trouvé pris au collet ; il a été dépecé et distribué aux gardes de la brigade !<br />
<br />
=== Flagrant délit ===<br />
<br />
En novembre de la même année, vers Cheveaudot, un groupe de cavaliers est repéré. Surgit un chevreuil blessé poursuivi par un militaire à pied porteur d’une arme et qui cherche à s’approcher de l’animal pour l’achever ; il tire et l’animal tombe. Il s’agit d’un Maréchal des Logis en garnison à Saint-Germain. Les autres cavaliers prennent la fuite, puis reviennent se livrer aux gardes. Un Procès-Verbal est dressé et l’animal saisi est remis au maire de Saint-Nom-la-Bretèche pour être vendu au profit du Bureau de Bienfaisance. La carabine d’ordonnance ayant servi à commettre le délit est laissée entre les mains du soldat. Une arme militaire ne peut, en effet, être saisie !<br />
<br />
<br /><br />
= La Municipalité et ses actions =<br />
<br />
== Les élus ==<br />
[[Fichier:L'ancienne_Mairie_SNLB.jpg|400px|thumb|right|Ancienne Mairie-école, rue Charles De Gaule<ref name="col_part"/>]]<br />
Les dernières élections municipales datent de 1912. Le nouveau Conseil restera en place jusqu’en 1919, soit une année de plus que le mandat normal.<br />
<br />
Il comprend douze membres dont sept sortants. Trois conseillers seront mobilisés.<br />
<br />
Bien que les villageois votent à gauche aux élections législatives, ils choisissent pour édiles locaux dix notables sur douze.<br />
<br />
Émile DREYFUS est élu maire, Paul QUELLIEN adjoint qui démissionnera en novembre de son poste d’adjoint au profit d’Eugène DUBOIS.<br />
<br />
Lors de la séance du Conseil municipal du 2 août 1914, l’Ordre de Mobilisation Générale ayant été affiché le jour-même, “''Le Maire déclare qu’en raison de la gravité des évènements extérieurs, il ajourne à une date ultérieure les propositions qui figuraient à l’ordre du jour et qui étaient relatives à l’Emprunt projeté pour adduction d’eau potable, et au marché pour forage d’un puits.''”<ref name="delib">Délibérations du Conseil municipal - AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref><br />
<br />
De fait, pendant toute la Guerre, les délibérations du Conseil municipal seront presque exclusivement limitées aux questions budgétaires et à l’assistance aux vieillards, indigents, femmes en couches et familles nombreuses.<br />
<br />
De nombreux sujets seront occultés : acquisitions d’immeubles, agrandissement du cimetière, recherche d’eau potable et électrification de la Commune.<br />
<br />
Les séances de guerre compteront fréquemment trois absents mobilisés :<br />
<br />
MM. DUBOIS adjoint, QUELLIEN et VIEILLARD au début (il a 45 ans en 1914).<br />
<br />
== Œuvres sociales == <br />
<br />
=== Médecine gratuite ===<br />
<br />
Pour financer l’accès à la médecine gratuite accordée aux indigents, la Municipalité verse chaque année au Département une participation de “''trois francs par tête d’Indigent admis'' [pour] ''le paiement de l’abonnement à servir par la Préfecture au médecin des indigents'' [et pour] ''les frais de petites opérations chirurgicales effectuées par les médecins à ces indigents''”<ref name="delib"/>.<br />
Les bénéficiaires sont au nombre de 61 en 1915, 71 l’année suivante et 74 en 1919, soit 10 à 12% de la population.<br />
<br />
=== Assistance aux vieillards ===<br />
<br />
Les personnes ne pouvant plus travailler reçoivent une allocation mensuelle de 12 à 18 francs selon qu’elles sont ou non en état de ramasser leurs chauffages en forêt et en fonction de leur situation de famille (loi du 14 juillet 1905).<br />
<br />
[[Fichier:La_France_Manque_d'Enfants_Colorisé.jpg|200px|thumb|right|La France Manque d'Enfants<ref>Lecture pour Tous - Octobre 1908, page 745 (colorisé) - Prix municipal de la Ville de Paris</ref>]]<br />
=== Assistance aux femmes en couches ===<br />
<br />
Rendue obligatoire à partir de 1914, l’allocation journalière servie aux femmes en couches nécessiteuses est fixée à 0,50 F par jour.<br />
Madame CHARLOT, épouse de l’instituteur, est nommée dame visiteuse.<br />
<br />
L’allocation est portée à 1 F en juillet 1918. Le Conseil déclare alors “''qu’il est plus que jamais nécessaire d’assurer l’avenir de la race en secourant les mères de famille''”<ref name="delib"/>.<br />
<br />
À cette date, 35 soldats du village sont morts au combat.<br />
<br />
=== Assistance aux familles nombreuses ===<br />
<br />
En application de la loi du 14 juillet 1913 sur l’assistance obligatoire aux familles nombreuses privées de ressources, la Municipalité fixe à 60 F par an l’allocation servie aux familles nombreuses. Elle est portée à 72 F en 1918<ref name="delib"/>.<br />
<br />
Les bénéficiaires cités dans les délibérations ont de 5 et 8 enfants de moins de 13 ans.<br />
<br />
=== Pupilles de la Nation ===<br />
<br />
En ce 21 juillet 1918, nous savons que 35 enfants du village sont tombés au Champ d’Honneur. Pour cela sans doute, mais aussi par tradition de solidarité nationale, le Conseil vote un crédit de 100 F en faveur de l’Œuvre des Pupilles de la Nation<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Œuvres de Bienfaisance ===<br />
<br />
Le Conseil vote en 1916 un crédit de 20 F pour chacune des œuvres<ref name="delib"/> :<br />
<br />
* • Assistance aux mutilés des armées de terre et mer. <br />
* • Pupilles de l’École laïque de Seine & Oise. <br />
* • Comité d’assistance aux militaires tuberculeux de Seine & Oise. <br />
* • Société d’encouragement au développement de l’enseignement ménager de Seine & Oise. <br />
* • Journée Serbe (25 juin 1916, anniversaire de la bataille du Kosovo de 1389).<br />
<br />
<br /><br />
== Sujets divers ==<br />
<br />
=== Réfugiés – Rapatriés ===<br />
<br />
En application de la circulaire préfectorale du 22 avril 1918, la Municipalité désigne MM. BRETOCQ et BOSSARD pour dresser l’état des immeubles et locaux vacants, qui seront réquisitionnés pour l’installation des réfugiés ou rapatriés<ref name="delib"/>.<br />
Ils viendront du Nord, de la Somme et de la Meuse.<br />
<br />
En 1919, une habitante de la commune réfugiée de la Somme, bénéficiera de l’Allocation accordée aux familles nombreuses<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Surcroît de travail et cherté de vie ===<br />
<br />
“''Depuis le début de la guerre, la Mairie demande un travail de plus en plus actif à M. LEROY, garde-champêtre, qui rend ainsi des services qu’il est juste de récompenser par une prime mensuelle de Vingt francs pendant la durée de la guerre''.” (1916)<ref name="delib"/><br />
<br />
En 1917, des “''allocations temporaires'' [sont accordées] ''aux employés municipaux à titre d’indemnité pour cherté de vie ; ces allocation seront égales au 1/10è du traitement des employés : Secrétaire de Mairie instituteur, Institutrices, Garde-champêtre, Employés des postes, Balayeuse des classes''”<ref name="delib"/>. Plus qu’un 13ème mois !<br />
<br />
=== Chauffage des bâtiments communaux ===<br />
<br />
En novembre 1916, “''ouverture d’un crédit supplémentaire de cinq cents francs pour le chauffage des Écoles Communales jusqu’à la fin de l’hiver. Les crédits ouverts'' [...] ''ne correspondent pas à la hausse considérable des combustibles ; ils sont donc insuffisants pour le paiement des approvisionnements.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
En effet, dès févier 1917, “''pour approvisionner de bois de chauffage, faute de charbon, les Écoles Communales et la Mairie, la Mairie'' [suite à sa demande] ''a reçu de M. le Préfet l’autorisation de prendre cent cinquante stères de bois''” en forêt de Marly<ref name="delib"/>.<br />
<br />
[[Fichier:St_Nom_Gare_du_TVM.jpg|400px|thumb|right|La Gare du Tramway à Saint-Nom, où l'on distingue le triangle de retournement<ref name="col_part"/>]]<br />
=== Le Tramway victime du conflit ===<br />
<br />
Le Tramway à Vapeur Versailles-Maule (TVM) souffre lui aussi du manque de personnel, mais également des réquisitions de matériel.<br />
<br />
La situation financière et matérielle du concessionnaire C.G.B.<ref>Compagnie de Grande Banlieue</ref> le contraint à l’abandon de l’exploitation le 1<sup>er</sup> mai 1916. Le trafic ne reprendra qu’en 1920.<br />
<br />
Le 7 mars 1918, le Préfet de Seine & Oise écrit au Ministre de la Guerre :<br />
<br />
“''L’administration provisoire du réseau de cette compagnie n’a pu reprendre, jusqu’à ce jour, cette exploitation en raison notamment des réquisitions militaires de matériel dont cette ligne a été l’objet.<br />
Les industriels, agriculteurs et commerçants éprouvent un grave préjudice. Ils demandent d’examiner les moyens d’assurer à nouveau le fonctionnement de la ligne''.”<br />
<br />
Le 4 avril suivant, réponse négative du Ministre des Travaux Publics : il est impossible de restituer les 16 agents mobilisés, les 4 locomotives et les 50 wagons utilisés pour l’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (ALVF) et les ateliers des Mureaux.<br />
<br />
Et en 1916, le concessionnaire de la ligne avait refusé l’établissement à ses frais de cabinets d’aisance dans la halte de Saint-Nom-La-Bretèche. Mais avec l’arrêt du trafic, le besoin disparaît.<br />
<br />
Le triangle de retournement qui servait au demi-tour des convois assurant un service partiel, avait été supprimé après la mise à voie normale en 1912. Les rails déclassés sont envoyés en 1916 sur le front des Vosges.<br />
<br />
=== Bouilleur de crû ===<br />
<br />
En août 1916, une délibération se distingue des préoccupations habituelles :<br />
<br />
“''La Commune ne disposant pas de locaux clos propose d’autoriser la distillation à Saint Nom sur la place de l’Église & à La Bretèche sur la place Guitel.''”<ref name="delib"/> Il faudra pourtant attendre de nombreux mois avant de pouvoir arroser la fin du conflit...<br />
<br />
<br /><br />
== La Victoire ==<br />
<br />
Le 17 novembre 1918, séance du Conseil où seuls trois Conseillers sont présents : MM. DREYFUS, BRETOCQ et VIEILLARD.<br />
<br />
“''En ouvrant la séance, le Maire a dit qu’il a l’honneur et la grande joie de témoigner la reconnaissance du Conseil municipal et des habitants de la Commune à tous ceux qui nous ont donné la Victoire.<br />
<br />
La Commune a été très éprouvée par des pertes cruelles ; elle a tenu à perpétuer le souvenir de ses enfants morts pour la Patrie en élevant à leur mémoire un monument qui sera inauguré dès la signature de la Paix.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
Dès lors, les projets mis en sommeil durant la guerre seront à nouveau à l’ordre du jour : agrandissement du cimetière, création d’un champ d’expérience pour l’enseignement agricole dans les écoles, adduction d’eau, électrification de la commune, etc.<br />
<br />
=== Union des Anciens Combattants ===<br />
<br />
Fin février 1920, “''la Société amicale des anciens combattants de St Nom-la-Bretèche'' [dépose] ''une demande de subvention accompagnée des statuts de la dite Société''.”<ref name="delib"/><br />
<br />
Ainsi, il lui sera allouée chaque année par la Municipalité une subvention de Cent cinquante francs.<br />
<br />
L’Union Nationale des Combattants (UNC) a été créée 15 jours après la signature de l’Armistice.<br />
<br />
<br /><br />
= L'Armistice, une journée mémorable =<br />
<br />
Claudine Lambert née le 7 octobre 1914 était la doyenne du Hameau de La Tuilerie-Bignon. Elle a témoigné de ses souvenirs du jour de l'Armistice.<br />
<br />
“À l’angle de la route de Versailles et du Chemin de la Forêt, il y avait un bistrot tenu par Ernestine NOINVILLE et que nous appelions tante Ernestine parce qu’elle était effectivement la tante de mes petits amis et voisins Marcelle, Rolande, Maurice et Odette DUFAŸS.<br />
<br />
Le bistrot était un lieu convivial et nécessaire. On allait y chercher le café, le fromage, l’huile et le beurre et finalement tout ce dont on avait besoin en épicerie et même en mercerie. Toutes les semaines, Lucie m’emmenait avec elle y faire nos courses.<br />
<br />
J’étais donc au bistrot avec Lucie qui devait avoir seize ans par là, lorsque tout à coup, nous entendîmes des chants qui progressivement s’amplifiaient.<br />
<br />
Les gens qui étaient en train de boire sortirent et quelle ne fut pas notre surprise en voyant sur le pas de la porte, le bataillon des élèves de l’école de Noisy arriver en chantant la Marseillaise, le drapeau en tête et le garde-champêtre avec son tambour qui tapait, qui tapait. Je revois cela : j’avais 4 ans, '''c’était l’Armistice'''.<br />
<br />
Dans les 5 minutes qui suivirent, les ouvriers qui travaillaient dans les champs environnant la ''pièce du pavé'' ont tous quitté leur binette ou leur outil pour se précipiter chez la tante Ernestine et son mari Eugène.<br />
<br />
Ce jour-là ils furent grandioses. Ils étaient tellement contents que la guerre soit finie qu’ils offrirent une rasade à tout le monde. Ils ont été drôlement bien. Cette journée-là m’a vraiment marquée.”<ref>Témoignage recueilli par une adhérente de l'association "''Les Amis de Saint Nom la Bretêche''"<br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Organisation et vie militaire]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
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[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 31 juillet 2015 à 17:28 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Fichier:St_Nom_Gare_du_TVM.jpg&diff=2227Fichier:St Nom Gare du TVM.jpg2015-08-01T13:43:01Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div></div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Vivre_malgr%C3%A9_la_Guerre&diff=2226Vivre malgré la Guerre2015-08-01T13:38:37Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= La visite tant redoutée =<br />
[[Fichier:Lombardin Désiré Gabriel Jules.jpg|400px|thumb|right|Désiré, Gabriel et Jules LOMBARDIN<ref>Photos Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
<br />
Quand le canon et la mitraille fauchent chaque jour tant de vies, les familles vivent ces temps de guerre entre espoir et angoisse. Espoir d’une lettre procurant soulagement et réconfort, mais angoisse de l’annonce fatale portée par Monsieur le Maire.<br />
<br />
Dix-neuf des quarante deux soldats de la commune tués au combat, disparaissent durant les cinq premiers mois du conflit, d’août à décembre 1914<ref>SGa Mémoire des Hommes</ref> !<br />
<br />
Et dans cette période, une famille est particulièrement éprouvée et décimée par la mort de trois frères fantassins :<br />
<br />
Louis LOMBARDIN, jardinier, et sa femme Louise ont sept enfants, deux filles et cinq garçons mobilisés. Trois d’entre eux trouvent la mort dans les tout premiers mois de guerre : <br />
:*- Désiré, le 22 août 1914 à 26 ans. <br />
:*- Gabriel, le 13 septembre à 22 ans. <br />
:*- Jules, le 11 décembre à 33 ans.<br />
<br />
À trois reprises en seulement quatre mois, l’on apporte aux malheureux parents la terrible nouvelle qui les plonge chaque fois un peu plus dans la peine. <br />
<br />
Les trois plaques émaillées proviennent de la tombe de la famille LOMBARDIN, bien qu’ils n’y soient pas inhumés.<br />
<br />
[[Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche|Voir aussi le Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
<br />
<br /><br />
= Les cantonnements de troupes =<br />
<br />
Bien qu’éloigné du front, Saint-Nom-la-Bretèche est inclus dans le secteur numéro 7 du Camp Retranché de Paris.<br />
<br />
Ce dispositif, créé en 1880 à la suite du siège de Paris de 1870, constitue la ligne ultime de défense de la Capitale. Le déroulement de la Grande Guerre avec les bombardements ennemis montrera à quel point ce concept était dépassé.<br />
<br />
Mais c’est de ce Camp Retranché que sortiront les troupes qui permettront la Victoire de la Marne à partir du 7 septembre 1914.<br />
<br />
[[Fichier:AC_SNLB_1917-03-26.jpg|300px|thumb|left|Utilisation des indemnité de logement des troupes pour ériger un Monument aux Morts<ref name="ac">AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref>]]<br />
[[Fichier:AC_1917-04-02.jpg|300px|thumb|right|Réclamation des indemnité de logement des troupes<ref name="ac"/>]]<br />
== Le relatif silence des Archives Communales de Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
Les Archives communales ont gardé bien peu de souvenirs du passage des troupes dans notre village. Nous aurions pu y trouver trace des indemnités versées aux fermiers ainsi qu’aux habitants, et donc les lieux et dates de cantonnement. Seuls les deux textes ci-contre ont résisté au temps... Nous avons heureusement pu retrouver, par ailleurs, quelques documents (écrits et cartes postales) et recueillir un témoignage permettant de reconstituer cet aspect de la vie “à l’arrière”.<br />
<br />
''Les montants des indemnités allouées pour une nuit par l’Administration Militaire s’élèvent à 1 F pour les officiers, 0,20 F pour les sous-officiers et 0,05 F pour les hommes de troupe comme pour les chevaux.''<br />
<ref>Société d’Histoire de Villepreux “Nouvelles d’hier” n°40, janvier 2014</ref><br />
<br />
== Protéger la ligne du tramway Versailles-Maule ==<br />
<br />
Dès le 31 août 1914, deux compagnies du 93<sup>è</sup> Régiment Territorial d’Infanterie occupent la ligne Saint-Nom-la-Bretèche – Rennemoulin avec ordre de se relier, à la station de Feucherolles, avec un bataillon du 94<sup>è</sup> RTI et les troupes du 7<sup>è</sup> secteur.<br />
<br />
Le 1<sup>er</sup> septembre, des tranchées sont creusées, puis le 11, le régiment rentre dans ses cantonnements. Il reçoit chevaux, voitures, mitrailleuses et l’équipement nécessaire, outils, vivres, etc. En quelques jours, le 93<sup>è</sup> est transformé de régiment de place en régiment de marche prêt à être embarqué avec tout son matériel pour participer à la bataille de l’Yser en Belgique. <ref>Historique du 93<sup>è</sup> RIT, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
== Armement à Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
De fait, il y aura encore des troupes dans le village en 1917 et peut-être même jusqu’en 1918.<br />
<br />
Ainsi, le 88<sup>è</sup> Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs, créé administrativement le 1<sup>er</sup> février 1917, voit son 6<sup>è</sup> groupe, créé le 1<sup>er</sup> avril, armé à Saint-Nom-la-Bretèche avec le canon de 145 modèle 1916.<ref>Historique des 88<sup>è</sup> et 288<sup>è</sup> Régiments d’Artillerie Lourde à Tracteurs, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
[[Fichier:Soldats_en_Gare_de_SNLB.jpg|300px|thumb|left|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref name="col_part">Collection particulière</ref>]]<br />
[[Fichier:Édit Lebacle108.jpg|300px|thumb|right|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref>Collection Vermont</ref>]]<br />
== En Forêt de Marly ==<br />
<br />
Nous connaissons par ailleurs, grâce au carnet du garde forestier Léon LAPIERRE, les activités licites et illicites des soldats en Forêt de Marly.<br />
<br />
Ces deux cartes postales témoignent de la présence de troupes chargées de défendre la ligne du chemin de fer de Grande Ceinture.<br />
<br />
== Mariage à La Tuilerie Bignon ==<br />
<br />
Les conséquences de la présence de troupes ne se résument pas aux contraintes et aux dégradations dues à l’occupation des bâtiments réquisitionnés.<br />
Des idylles peuvent se nouer entre soldats et villageoises, comme par exemple à La Tuilerie Bignon.<br />
<br />
'''Souvenirs d’enfance de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> à la ferme de La Tuilerie ''':<br />
“''Je revois très bien les DILLIÉS arriver. C’étaient des sinistrés du Nord de la France. Madame DILLIÉS était une Wallonne belge ; lui, il était français de l’autre côté de la frontière'' [...] ''Ils ont été choisis'' [par Monsieur PIOLLET] ''comme chefs de culture pour diriger la ferme''”. Un de leur fils, Hubert, était mobilisé en Pologne lorsque la guerre a éclaté. Un autre, Henri lieutenant au 6<sup>è</sup> Génie, décède en 1918 à l’hôpital de Beauvais et est inscrit sur notre Monuments aux Morts. <br />
Les DILLIÉS avaient également deux filles Gabrielle et Fernande. “''Je vis fort bien que Fernande fréquentait un des soldats qui avaient séjourné à La Tuilerie à la fin de la guerre. Vers 17, par là, la ferme était réquisitionnée pour prendre quelques soldats et certains venaient manger chez maman car tous ne pouvaient manger à la ferme'' [...] ''quand les DILLIÉS virent qu’il'' [Jean Lanzalavi] ''fréquentait leur fille, ils le prièrent de rester à la ferme et tout cela a fini par un mariage''”.<br />
<ref name="témoignage">Témoignage de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> recueilli par une adhérente de l'association "Les Amis de Saint Nom la Bretêche"</ref> <br />
<br />
[[Fichier:Travail_à_ferrer_les_boeufs.jpg|150px|thumb|right|"Travail" pour ferrer les bœufs, à La Tuilerie Bignon<ref>Photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
== Un dirigeable à La Tuilerie Bignon<ref>L'ancienne ferme de la Tuilerie Bignon est aujourd'hui le Golf de Saint-Nom</ref> ==<br />
<br />
“''Je me souviens avoir vu un énorme ballon dirigeable camouflé après le travail aux bœufs de la ferme. On avait dégagé le petit bois pour son emplacement. De là-haut à une certaine altitude il devait se trouver caché aux yeux de l’ennemi. On ne l’admirait que de loin on en avait peur. Car il était vraiment impressionnant.''”<ref name="témoignage"/><br />
<br />
<br /><br />
= Grande activité en Forêt de Marly =<br />
[[Fichier:Livret du Garde Forestier.jpg|150px|thumb|left|Couverture du livret du Garde LAPIERRE<ref>Document ONF, photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
Le “LIVRET POUR LES PRÉPOSÉS DES EAUX ET FORÊT” témoigne des diverses activités du Garde forestier Léon LAPIERRE en Poste à La Bretèche.<br />
<br />
“''Dans le cours de leurs tournées, les préposés doivent être constamment munis du présent livret.''”<br />
<br />
Ainsi, il nous renseigne sur la présence de troupes en Forêt de Marly, sur les agissements légaux et parfois illégaux des militaires et des civils du village et des environs.<br />
<br />
== Exploitation et chapardage de bois ==<br />
<br />
=== Présence militaire ===<br />
<br />
Léon LAPIERRE mobilisé le 2 août 1914, reprend son service et son poste le 3 novembre 1915.<br />
<br />
Il note que les militaires artilleurs cantonnés en Forêt de Marly du côté de Sainte‑James, sont souvent assignés à des corvées de bois pour leurs propres besoins comme pour ceux du front. En effet, un effort supplémentaire de production de bois est demandé à la forêt. Les exploitations militaires s’intensifient.<br />
<br />
Les ''tirés'' de la chasse présidentielle (allées aménagées pour tirer le gibier), situés à l’Est de la Forêt de Marly au Trou d’Enfer, sont désertés. Ces lieux très accidentés sont particulièrement appropriés à la conduite, de 1916 à 1917, des essais secrets du char léger Renault FT 17.<br />
<br />
En 1917, les États-Unis entrent en guerre, et un camp militaire américain s’installe à l’extrémité Est de la plaine du Trou d’Enfer.<br />
<br />
Dans son livret, Léon LAPIERRE constate au cours de ses tournées de nombreux vols de bois commis par les militaires, que ce soit du bois mort ou des arbres verts d’essences diverses. Et même une piste de 300 m de long sur 10 m de large a été installée sans aucune autorisation par une C<sup>ie</sup> du 82<sup>ème</sup> Régiment Territorial.<br />
<br />
[[Fichier:Tuilerie-Bignon Porte de la Forêt de Marly 1914.jpg|400px|thumb|right|Corvée de bois en Forêt de Marly, Porte de la Tuilerie-Bignon<ref>Carte postale affranchie en 1914. Collection particulière</ref>]]<br />
=== Pénurie ===<br />
<br />
Le charbon venant à manquer pour chauffer la mairie et les écoles, l’Administration forestière autorise la commune à prélever dans la forêt 10 stères de bois, autorisation également accordée aux habitants, ''indigents'' ou non, qui viennent s’approvisionner légalement sous la surveillance des gardes. Mais certains fraudent et se servent clandestinement.<br />
<br />
=== Aide aux blessés ===<br />
<br />
En octobre 1917, les préposés procèdent à deux “''coupes de cannes''” pour l’hôpital de Saint-Germain.<br />
<br />
=== Reboisement ===<br />
<br />
Courant juillet et août 1918, des ouvrières sont employées à l’essartage et à la replantation en forêt pour renouveler les parcelles dévastées pendant la guerre.<br />
<br />
=== Fraudes ===<br />
<br />
Le 4 septembre 1916, ayant constaté la disparition de bois dans la plantation du Rossignol, le garde LAPIERRE surprend après 4 jours de surveillance dès 5 heures du matin, 6 personnes toutes domiciliées à Feucherolles. Il dresse Procès-Verbal pour vol de fagots (charme et hêtre) et saisit le larcin.<br />
<br />
Plus tard, le 27 février 1917, des parcelles ayant été pillées, les gardes procèdent à des contrôles domiciliaires. Ainsi 23 habitants (14 de Saint-Nom, 8 de la Tuilerie/Saint-Nom et 1 de la Tuilerie/Noisy) reçoivent la visite du garde LAPIERRE, accompagné du maire Émile DREYFUS, afin de constater le vol de troncs d’arbres, qui ont alors été marqués du marteau particulier du garde puis saisis.<br />
<br />
Le lendemain, même processus chez 6 autres particuliers (dont 1 de Chavenay).<br />
<br />
== Chasse et braconnage ==<br />
<br />
En cette période de disette, les gardes approvisionnent en gibier (faisans et lapins) les hôpitaux et les femmes des gardes.<br />
<br />
Mais le braconnage s’intensifie, surtout au cours de l’année 1916 : les préposés découvrent pendant leurs tournées de nombreux collets pour lapins et chevreuils.<br />
<br />
En mars 1916, porte de Fourqueux, un chevreuil a été trouvé pris au collet ; il a été dépecé et distribué aux gardes de la brigade !<br />
<br />
=== Flagrant délit ===<br />
<br />
En novembre de la même année, vers Cheveaudot, un groupe de cavaliers est repéré. Surgit un chevreuil blessé poursuivi par un militaire à pied porteur d’une arme et qui cherche à s’approcher de l’animal pour l’achever ; il tire et l’animal tombe. Il s’agit d’un Maréchal des Logis en garnison à Saint-Germain. Les autres cavaliers prennent la fuite, puis reviennent se livrer aux gardes. Un Procès-Verbal est dressé et l’animal saisi est remis au maire de Saint-Nom-la-Bretèche pour être vendu au profit du Bureau de Bienfaisance. La carabine d’ordonnance ayant servi à commettre le délit est laissée entre les mains du soldat. Une arme militaire ne peut, en effet, être saisie !<br />
<br />
<br /><br />
= La Municipalité et ses actions =<br />
<br />
== Les élus ==<br />
[[Fichier:L'ancienne_Mairie_SNLB.jpg|400px|thumb|right|Ancienne Mairie-école, rue Charles De Gaule<ref name="col_part"/>]]<br />
Les dernières élections municipales datent de 1912. Le nouveau Conseil restera en place jusqu’en 1919, soit une année de plus que le mandat normal.<br />
<br />
Il comprend douze membres dont sept sortants. Trois conseillers seront mobilisés.<br />
<br />
Bien que les villageois votent à gauche aux élections législatives, ils choisissent pour édiles locaux dix notables sur douze.<br />
<br />
Émile DREYFUS est élu maire, Paul QUELLIEN adjoint qui démissionnera en novembre de son poste d’adjoint au profit d’Eugène DUBOIS.<br />
<br />
Lors de la séance du Conseil municipal du 2 août 1914, l’Ordre de Mobilisation Générale ayant été affiché le jour-même, “''Le Maire déclare qu’en raison de la gravité des évènements extérieurs, il ajourne à une date ultérieure les propositions qui figuraient à l’ordre du jour et qui étaient relatives à l’Emprunt projeté pour adduction d’eau potable, et au marché pour forage d’un puits.''”<ref name="delib">Délibérations du Conseil municipal - AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref><br />
<br />
De fait, pendant toute la Guerre, les délibérations du Conseil municipal seront presque exclusivement limitées aux questions budgétaires et à l’assistance aux vieillards, indigents, femmes en couches et familles nombreuses.<br />
<br />
De nombreux sujets seront occultés : acquisitions d’immeubles, agrandissement du cimetière, recherche d’eau potable et électrification de la Commune.<br />
<br />
Les séances de guerre compteront fréquemment trois absents mobilisés :<br />
<br />
MM. DUBOIS adjoint, QUELLIEN et VIEILLARD au début (il a 45 ans en 1914).<br />
<br />
== Œuvres sociales == <br />
<br />
=== Médecine gratuite ===<br />
<br />
Pour financer l’accès à la médecine gratuite accordée aux indigents, la Municipalité verse chaque année au Département une participation de “''trois francs par tête d’Indigent admis'' [pour] ''le paiement de l’abonnement à servir par la Préfecture au médecin des indigents'' [et pour] ''les frais de petites opérations chirurgicales effectuées par les médecins à ces indigents''”<ref name="delib"/>.<br />
Les bénéficiaires sont au nombre de 61 en 1915, 71 l’année suivante et 74 en 1919, soit 10 à 12% de la population.<br />
<br />
=== Assistance aux vieillards ===<br />
<br />
Les personnes ne pouvant plus travailler reçoivent une allocation mensuelle de 12 à 18 francs selon qu’elles sont ou non en état de ramasser leurs chauffages en forêt et en fonction de leur situation de famille (loi du 14 juillet 1905).<br />
<br />
[[Fichier:La_France_Manque_d'Enfants_Colorisé.jpg|200px|thumb|right|La France Manque d'Enfants<ref>Lecture pour Tous - Octobre 1908, page 745 (colorisé) - Prix municipal de la Ville de Paris</ref>]]<br />
=== Assistance aux femmes en couches ===<br />
<br />
Rendue obligatoire à partir de 1914, l’allocation journalière servie aux femmes en couches nécessiteuses est fixée à 0,50 F par jour.<br />
Madame CHARLOT, épouse de l’instituteur, est nommée dame visiteuse.<br />
<br />
L’allocation est portée à 1 F en juillet 1918. Le Conseil déclare alors “''qu’il est plus que jamais nécessaire d’assurer l’avenir de la race en secourant les mères de famille''”<ref name="delib"/>.<br />
<br />
À cette date, 35 soldats du village sont morts au combat.<br />
<br />
=== Assistance aux familles nombreuses ===<br />
<br />
En application de la loi du 14 juillet 1913 sur l’assistance obligatoire aux familles nombreuses privées de ressources, la Municipalité fixe à 60 F par an l’allocation servie aux familles nombreuses. Elle est portée à 72 F en 1918<ref name="delib"/>.<br />
<br />
Les bénéficiaires cités dans les délibérations ont de 5 et 8 enfants de moins de 13 ans.<br />
<br />
=== Pupilles de la Nation ===<br />
<br />
En ce 21 juillet 1918, nous savons que 35 enfants du village sont tombés au Champ d’Honneur. Pour cela sans doute, mais aussi par tradition de solidarité nationale, le Conseil vote un crédit de 100 F en faveur de l’Œuvre des Pupilles de la Nation<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Œuvres de Bienfaisance ===<br />
<br />
Le Conseil vote en 1916 un crédit de 20 F pour chacune des œuvres<ref name="delib"/> :<br />
<br />
* • Assistance aux mutilés des armées de terre et mer. <br />
* • Pupilles de l’École laïque de Seine & Oise. <br />
* • Comité d’assistance aux militaires tuberculeux de Seine & Oise. <br />
* • Société d’encouragement au développement de l’enseignement ménager de Seine & Oise. <br />
* • Journée Serbe (25 juin 1916, anniversaire de la bataille du Kosovo de 1389).<br />
<br />
<br /><br />
== Sujets divers ==<br />
<br />
=== Réfugiés – Rapatriés ===<br />
<br />
En application de la circulaire préfectorale du 22 avril 1918, la Municipalité désigne MM. BRETOCQ et BOSSARD pour dresser l’état des immeubles et locaux vacants, qui seront réquisitionnés pour l’installation des réfugiés ou rapatriés<ref name="delib"/>.<br />
Ils viendront du Nord, de la Somme et de la Meuse.<br />
<br />
En 1919, une habitante de la commune réfugiée de la Somme, bénéficiera de l’Allocation accordée aux familles nombreuses<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Surcroît de travail et cherté de vie ===<br />
<br />
“''Depuis le début de la guerre, la Mairie demande un travail de plus en plus actif à M. LEROY, garde-champêtre, qui rend ainsi des services qu’il est juste de récompenser par une prime mensuelle de Vingt francs pendant la durée de la guerre''.” (1916)<ref name="delib"/><br />
<br />
En 1917, des “''allocations temporaires'' [sont accordées] ''aux employés municipaux à titre d’indemnité pour cherté de vie ; ces allocation seront égales au 1/10è du traitement des employés : Secrétaire de Mairie instituteur, Institutrices, Garde-champêtre, Employés des postes, Balayeuse des classes''”<ref name="delib"/>. Plus qu’un 13ème mois !<br />
<br />
=== Chauffage des bâtiments communaux ===<br />
<br />
En novembre 1916, “''ouverture d’un crédit supplémentaire de cinq cents francs pour le chauffage des Écoles Communales jusqu’à la fin de l’hiver. Les crédits ouverts'' [...] ''ne correspondent pas à la hausse considérable des combustibles ; ils sont donc insuffisants pour le paiement des approvisionnements.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
En effet, dès févier 1917, “''pour approvisionner de bois de chauffage, faute de charbon, les Écoles Communales et la Mairie, la Mairie'' [suite à sa demande] ''a reçu de M. le Préfet l’autorisation de prendre cent cinquante stères de bois''” en forêt de Marly<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Le Tramway victime du conflit ===<br />
<br />
Le Tramway à Vapeur Versailles-Maule (TVM) souffre lui aussi du manque de personnel, mais également des réquisitions de matériel.<br />
<br />
La situation financière et matérielle du concessionnaire C.G.B.<ref>Compagnie de Grande Banlieue</ref> le contraint à l’abandon de l’exploitation le 1<sup>er</sup> mai 1916. Le trafic ne reprendra qu’en 1920.<br />
<br />
Le 7 mars 1918, le Préfet de Seine & Oise écrit au Ministre de la Guerre :<br />
<br />
“''L’administration provisoire du réseau de cette compagnie n’a pu reprendre, jusqu’à ce jour, cette exploitation en raison notamment des réquisitions militaires de matériel dont cette ligne a été l’objet.<br />
Les industriels, agriculteurs et commerçants éprouvent un grave préjudice. Ils demandent d’examiner les moyens d’assurer à nouveau le fonctionnement de la ligne''.”<br />
<br />
Le 4 avril suivant, réponse négative du Ministre des Travaux Publics : il est impossible de restituer les 16 agents mobilisés, les 4 locomotives et les 50 wagons utilisés pour l’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (ALVF) et les ateliers des Mureaux.<br />
<br />
Et en 1916, le concessionnaire de la ligne avait refusé l’établissement à ses frais de cabinets d’aisance dans la halte de Saint-Nom-La-Bretèche. Mais avec l’arrêt du trafic, le besoin disparaît.<br />
<br />
Le triangle de retournement qui servait au demi-tour des convois assurant un service partiel, avait été supprimé après la mise à voie normale en 1912. Les rails déclassés sont envoyés en 1916 sur le front des Vosges.<br />
<br />
=== Bouilleur de crû ===<br />
<br />
En août 1916, une délibération se distingue des préoccupations habituelles :<br />
<br />
“''La Commune ne disposant pas de locaux clos propose d’autoriser la distillation à Saint Nom sur la place de l’Église & à La Bretèche sur la place Guitel.''”<ref name="delib"/> Il faudra pourtant attendre de nombreux mois avant de pouvoir arroser la fin du conflit...<br />
<br />
<br /><br />
== La Victoire ==<br />
<br />
Le 17 novembre 1918, séance du Conseil où seuls trois Conseillers sont présents : MM. DREYFUS, BRETOCQ et VIEILLARD.<br />
<br />
“''En ouvrant la séance, le Maire a dit qu’il a l’honneur et la grande joie de témoigner la reconnaissance du Conseil municipal et des habitants de la Commune à tous ceux qui nous ont donné la Victoire.<br />
<br />
La Commune a été très éprouvée par des pertes cruelles ; elle a tenu à perpétuer le souvenir de ses enfants morts pour la Patrie en élevant à leur mémoire un monument qui sera inauguré dès la signature de la Paix.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
Dès lors, les projets mis en sommeil durant la guerre seront à nouveau à l’ordre du jour : agrandissement du cimetière, création d’un champ d’expérience pour l’enseignement agricole dans les écoles, adduction d’eau, électrification de la commune, etc.<br />
<br />
=== Union des Anciens Combattants ===<br />
<br />
Fin février 1920, “''la Société amicale des anciens combattants de St Nom-la-Bretèche'' [dépose] ''une demande de subvention accompagnée des statuts de la dite Société''.”<ref name="delib"/><br />
<br />
Ainsi, il lui sera allouée chaque année par la Municipalité une subvention de Cent cinquante francs.<br />
<br />
L’Union Nationale des Combattants (UNC) a été créée 15 jours après la signature de l’Armistice.<br />
<br />
<br /><br />
= L'Armistice, une journée mémorable =<br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Organisation et vie militaire]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
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[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 31 juillet 2015 à 17:28 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Vivre_malgr%C3%A9_la_Guerre&diff=2225Vivre malgré la Guerre2015-08-01T13:35:44Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= La visite tant redoutée =<br />
[[Fichier:Lombardin Désiré Gabriel Jules.jpg|400px|thumb|right|Désiré, Gabriel et Jules LOMBARDIN<ref>Photos Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
<br />
Quand le canon et la mitraille fauchent chaque jour tant de vies, les familles vivent ces temps de guerre entre espoir et angoisse. Espoir d’une lettre procurant soulagement et réconfort, mais angoisse de l’annonce fatale portée par Monsieur le Maire.<br />
<br />
Dix-neuf des quarante deux soldats de la commune tués au combat, disparaissent durant les cinq premiers mois du conflit, d’août à décembre 1914<ref>SGa Mémoire des Hommes</ref> !<br />
<br />
Et dans cette période, une famille est particulièrement éprouvée et décimée par la mort de trois frères fantassins :<br />
<br />
Louis LOMBARDIN, jardinier, et sa femme Louise ont sept enfants, deux filles et cinq garçons mobilisés. Trois d’entre eux trouvent la mort dans les tout premiers mois de guerre : <br />
:*- Désiré, le 22 août 1914 à 26 ans. <br />
:*- Gabriel, le 13 septembre à 22 ans. <br />
:*- Jules, le 11 décembre à 33 ans.<br />
<br />
À trois reprises en seulement quatre mois, l’on apporte aux malheureux parents la terrible nouvelle qui les plonge chaque fois un peu plus dans la peine. <br />
<br />
Les trois plaques émaillées proviennent de la tombe de la famille LOMBARDIN, bien qu’ils n’y soient pas inhumés.<br />
<br />
[[Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche|Voir aussi le Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
<br />
<br /><br />
= Les cantonnements de troupes =<br />
<br />
Bien qu’éloigné du front, Saint-Nom-la-Bretèche est inclus dans le secteur numéro 7 du Camp Retranché de Paris.<br />
<br />
Ce dispositif, créé en 1880 à la suite du siège de Paris de 1870, constitue la ligne ultime de défense de la Capitale. Le déroulement de la Grande Guerre avec les bombardements ennemis montrera à quel point ce concept était dépassé.<br />
<br />
Mais c’est de ce Camp Retranché que sortiront les troupes qui permettront la Victoire de la Marne à partir du 7 septembre 1914.<br />
<br />
[[Fichier:AC_SNLB_1917-03-26.jpg|300px|thumb|left|Utilisation des indemnité de logement des troupes pour ériger un Monument aux Morts<ref name="ac">AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref>]]<br />
[[Fichier:AC_1917-04-02.jpg|300px|thumb|right|Réclamation des indemnité de logement des troupes<ref name="ac"/>]]<br />
== Le relatif silence des Archives Communales de Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
Les Archives communales ont gardé bien peu de souvenirs du passage des troupes dans notre village. Nous aurions pu y trouver trace des indemnités versées aux fermiers ainsi qu’aux habitants, et donc les lieux et dates de cantonnement. Seuls les deux textes ci-contre ont résisté au temps... Nous avons heureusement pu retrouver, par ailleurs, quelques documents (écrits et cartes postales) et recueillir un témoignage permettant de reconstituer cet aspect de la vie “à l’arrière”.<br />
<br />
''Les montants des indemnités allouées pour une nuit par l’Administration Militaire s’élèvent à 1 F pour les officiers, 0,20 F pour les sous-officiers et 0,05 F pour les hommes de troupe comme pour les chevaux.''<br />
<ref>Société d’Histoire de Villepreux “Nouvelles d’hier” n°40, janvier 2014</ref><br />
<br />
== Protéger la ligne du tramway Versailles-Maule ==<br />
<br />
Dès le 31 août 1914, deux compagnies du 93<sup>è</sup> Régiment Territorial d’Infanterie occupent la ligne Saint-Nom-la-Bretèche – Rennemoulin avec ordre de se relier, à la station de Feucherolles, avec un bataillon du 94<sup>è</sup> RTI et les troupes du 7<sup>è</sup> secteur.<br />
<br />
Le 1<sup>er</sup> septembre, des tranchées sont creusées, puis le 11, le régiment rentre dans ses cantonnements. Il reçoit chevaux, voitures, mitrailleuses et l’équipement nécessaire, outils, vivres, etc. En quelques jours, le 93<sup>è</sup> est transformé de régiment de place en régiment de marche prêt à être embarqué avec tout son matériel pour participer à la bataille de l’Yser en Belgique. <ref>Historique du 93<sup>è</sup> RIT, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
== Armement à Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
De fait, il y aura encore des troupes dans le village en 1917 et peut-être même jusqu’en 1918.<br />
<br />
Ainsi, le 88<sup>è</sup> Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs, créé administrativement le 1<sup>er</sup> février 1917, voit son 6<sup>è</sup> groupe, créé le 1<sup>er</sup> avril, armé à Saint-Nom-la-Bretèche avec le canon de 145 modèle 1916.<ref>Historique des 88<sup>è</sup> et 288<sup>è</sup> Régiments d’Artillerie Lourde à Tracteurs, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
[[Fichier:Soldats_en_Gare_de_SNLB.jpg|300px|thumb|left|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref name="col_part">Collection particulière</ref>]]<br />
[[Fichier:Édit Lebacle108.jpg|300px|thumb|right|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref>Collection Vermont</ref>]]<br />
== En Forêt de Marly ==<br />
<br />
Nous connaissons par ailleurs, grâce au carnet du garde forestier Léon LAPIERRE, les activités licites et illicites des soldats en Forêt de Marly.<br />
<br />
Ces deux cartes postales témoignent de la présence de troupes chargées de défendre la ligne du chemin de fer de Grande Ceinture.<br />
<br />
== Mariage à La Tuilerie Bignon ==<br />
<br />
Les conséquences de la présence de troupes ne se résument pas aux contraintes et aux dégradations dues à l’occupation des bâtiments réquisitionnés.<br />
Des idylles peuvent se nouer entre soldats et villageoises, comme par exemple à La Tuilerie Bignon.<br />
<br />
'''Souvenirs d’enfance de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> à la ferme de La Tuilerie ''':<br />
“''Je revois très bien les DILLIÉS arriver. C’étaient des sinistrés du Nord de la France. Madame DILLIÉS était une Wallonne belge ; lui, il était français de l’autre côté de la frontière'' [...] ''Ils ont été choisis'' [par Monsieur PIOLLET] ''comme chefs de culture pour diriger la ferme''”. Un de leur fils, Hubert, était mobilisé en Pologne lorsque la guerre a éclaté. Un autre, Henri lieutenant au 6<sup>è</sup> Génie, décède en 1918 à l’hôpital de Beauvais et est inscrit sur notre Monuments aux Morts. <br />
Les DILLIÉS avaient également deux filles Gabrielle et Fernande. “''Je vis fort bien que Fernande fréquentait un des soldats qui avaient séjourné à La Tuilerie à la fin de la guerre. Vers 17, par là, la ferme était réquisitionnée pour prendre quelques soldats et certains venaient manger chez maman car tous ne pouvaient manger à la ferme'' [...] ''quand les DILLIÉS virent qu’il'' [Jean Lanzalavi] ''fréquentait leur fille, ils le prièrent de rester à la ferme et tout cela a fini par un mariage''”.<br />
<ref name="témoignage">Témoignage de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> recueilli par une adhérente de l'association "Les Amis de Saint Nom la Bretêche"</ref> <br />
<br />
[[Fichier:Travail_à_ferrer_les_boeufs.jpg|150px|thumb|right|"Travail" pour ferrer les bœufs, à La Tuilerie Bignon<ref>Photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
== Un dirigeable à La Tuilerie Bignon<ref>L'ancienne ferme de la Tuilerie Bignon est aujourd'hui le Golf de Saint-Nom</ref> ==<br />
<br />
“''Je me souviens avoir vu un énorme ballon dirigeable camouflé après le travail aux bœufs de la ferme. On avait dégagé le petit bois pour son emplacement. De là-haut à une certaine altitude il devait se trouver caché aux yeux de l’ennemi. On ne l’admirait que de loin on en avait peur. Car il était vraiment impressionnant.''”<ref name="témoignage"/><br />
<br />
<br /><br />
= Grande activité en Forêt de Marly =<br />
[[Fichier:Livret du Garde Forestier.jpg|150px|thumb|left|Couverture du livret du Garde LAPIERRE<ref>Document ONF, photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
Le “LIVRET POUR LES PRÉPOSÉS DES EAUX ET FORÊT” témoigne des diverses activités du Garde forestier Léon LAPIERRE en Poste à La Bretèche.<br />
<br />
“''Dans le cours de leurs tournées, les préposés doivent être constamment munis du présent livret.''”<br />
<br />
Ainsi, il nous renseigne sur la présence de troupes en Forêt de Marly, sur les agissements légaux et parfois illégaux des militaires et des civils du village et des environs.<br />
<br />
== Exploitation et chapardage de bois ==<br />
<br />
=== Présence militaire ===<br />
<br />
Léon LAPIERRE mobilisé le 2 août 1914, reprend son service et son poste le 3 novembre 1915.<br />
<br />
Il note que les militaires artilleurs cantonnés en Forêt de Marly du côté de Sainte‑James, sont souvent assignés à des corvées de bois pour leurs propres besoins comme pour ceux du front. En effet, un effort supplémentaire de production de bois est demandé à la forêt. Les exploitations militaires s’intensifient.<br />
<br />
Les ''tirés'' de la chasse présidentielle (allées aménagées pour tirer le gibier), situés à l’Est de la Forêt de Marly au Trou d’Enfer, sont désertés. Ces lieux très accidentés sont particulièrement appropriés à la conduite, de 1916 à 1917, des essais secrets du char léger Renault FT 17.<br />
<br />
En 1917, les États-Unis entrent en guerre, et un camp militaire américain s’installe à l’extrémité Est de la plaine du Trou d’Enfer.<br />
<br />
Dans son livret, Léon LAPIERRE constate au cours de ses tournées de nombreux vols de bois commis par les militaires, que ce soit du bois mort ou des arbres verts d’essences diverses. Et même une piste de 300 m de long sur 10 m de large a été installée sans aucune autorisation par une C<sup>ie</sup> du 82<sup>ème</sup> Régiment Territorial.<br />
<br />
[[Fichier:Tuilerie-Bignon Porte de la Forêt de Marly 1914.jpg|400px|thumb|right|Corvée de bois en Forêt de Marly, Porte de la Tuilerie-Bignon<ref>Carte postale affranchie en 1914. Collection particulière</ref>]]<br />
=== Pénurie ===<br />
<br />
Le charbon venant à manquer pour chauffer la mairie et les écoles, l’Administration forestière autorise la commune à prélever dans la forêt 10 stères de bois, autorisation également accordée aux habitants, ''indigents'' ou non, qui viennent s’approvisionner légalement sous la surveillance des gardes. Mais certains fraudent et se servent clandestinement.<br />
<br />
=== Aide aux blessés ===<br />
<br />
En octobre 1917, les préposés procèdent à deux “''coupes de cannes''” pour l’hôpital de Saint-Germain.<br />
<br />
=== Reboisement ===<br />
<br />
Courant juillet et août 1918, des ouvrières sont employées à l’essartage et à la replantation en forêt pour renouveler les parcelles dévastées pendant la guerre.<br />
<br />
=== Fraudes ===<br />
<br />
Le 4 septembre 1916, ayant constaté la disparition de bois dans la plantation du Rossignol, le garde LAPIERRE surprend après 4 jours de surveillance dès 5 heures du matin, 6 personnes toutes domiciliées à Feucherolles. Il dresse Procès-Verbal pour vol de fagots (charme et hêtre) et saisit le larcin.<br />
<br />
Plus tard, le 27 février 1917, des parcelles ayant été pillées, les gardes procèdent à des contrôles domiciliaires. Ainsi 23 habitants (14 de Saint-Nom, 8 de la Tuilerie/Saint-Nom et 1 de la Tuilerie/Noisy) reçoivent la visite du garde LAPIERRE, accompagné du maire Émile DREYFUS, afin de constater le vol de troncs d’arbres, qui ont alors été marqués du marteau particulier du garde puis saisis.<br />
<br />
Le lendemain, même processus chez 6 autres particuliers (dont 1 de Chavenay).<br />
<br />
== Chasse et braconnage ==<br />
<br />
En cette période de disette, les gardes approvisionnent en gibier (faisans et lapins) les hôpitaux et les femmes des gardes.<br />
<br />
Mais le braconnage s’intensifie, surtout au cours de l’année 1916 : les préposés découvrent pendant leurs tournées de nombreux collets pour lapins et chevreuils.<br />
<br />
En mars 1916, porte de Fourqueux, un chevreuil a été trouvé pris au collet ; il a été dépecé et distribué aux gardes de la brigade !<br />
<br />
=== Flagrant délit ===<br />
<br />
En novembre de la même année, vers Cheveaudot, un groupe de cavaliers est repéré. Surgit un chevreuil blessé poursuivi par un militaire à pied porteur d’une arme et qui cherche à s’approcher de l’animal pour l’achever ; il tire et l’animal tombe. Il s’agit d’un Maréchal des Logis en garnison à Saint-Germain. Les autres cavaliers prennent la fuite, puis reviennent se livrer aux gardes. Un Procès-Verbal est dressé et l’animal saisi est remis au maire de Saint-Nom-la-Bretèche pour être vendu au profit du Bureau de Bienfaisance. La carabine d’ordonnance ayant servi à commettre le délit est laissée entre les mains du soldat. Une arme militaire ne peut, en effet, être saisie !<br />
<br />
<br /><br />
= La Municipalité et ses actions =<br />
<br />
== Les élus ==<br />
[[Fichier:L'ancienne_Mairie_SNLB.jpg|400px|thumb|right|Ancienne Mairie-école, rue Charles De Gaule<ref name="col_part"/>]]<br />
Les dernières élections municipales datent de 1912. Le nouveau Conseil restera en place jusqu’en 1919, soit une année de plus que le mandat normal.<br />
<br />
Il comprend douze membres dont sept sortants. Trois conseillers seront mobilisés.<br />
<br />
Bien que les villageois votent à gauche aux élections législatives, ils choisissent pour édiles locaux dix notables sur douze.<br />
<br />
Émile DREYFUS est élu maire, Paul QUELLIEN adjoint qui démissionnera en novembre de son poste d’adjoint au profit d’Eugène DUBOIS.<br />
<br />
Lors de la séance du Conseil municipal du 2 août 1914, l’Ordre de Mobilisation Générale ayant été affiché le jour-même, “''Le Maire déclare qu’en raison de la gravité des évènements extérieurs, il ajourne à une date ultérieure les propositions qui figuraient à l’ordre du jour et qui étaient relatives à l’Emprunt projeté pour adduction d’eau potable, et au marché pour forage d’un puits.''”<ref name="delib">Délibérations du Conseil municipal - AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref><br />
<br />
De fait, pendant toute la Guerre, les délibérations du Conseil municipal seront presque exclusivement limitées aux questions budgétaires et à l’assistance aux vieillards, indigents, femmes en couches et familles nombreuses.<br />
<br />
De nombreux sujets seront occultés : acquisitions d’immeubles, agrandissement du cimetière, recherche d’eau potable et électrification de la Commune.<br />
<br />
Les séances de guerre compteront fréquemment trois absents mobilisés :<br />
<br />
MM. DUBOIS adjoint, QUELLIEN et VIEILLARD au début (il a 45 ans en 1914).<br />
<br />
== Œuvres sociales == <br />
<br />
=== Médecine gratuite ===<br />
<br />
Pour financer l’accès à la médecine gratuite accordée aux indigents, la Municipalité verse chaque année au Département une participation de “''trois francs par tête d’Indigent admis'' [pour] ''le paiement de l’abonnement à servir par la Préfecture au médecin des indigents'' [et pour] ''les frais de petites opérations chirurgicales effectuées par les médecins à ces indigents''”<ref name="delib"/>.<br />
Les bénéficiaires sont au nombre de 61 en 1915, 71 l’année suivante et 74 en 1919, soit 10 à 12% de la population.<br />
<br />
=== Assistance aux vieillards ===<br />
<br />
Les personnes ne pouvant plus travailler reçoivent une allocation mensuelle de 12 à 18 francs selon qu’elles sont ou non en état de ramasser leurs chauffages en forêt et en fonction de leur situation de famille (loi du 14 juillet 1905).<br />
<br />
[[Fichier:La_France_Manque_d'Enfants_Colorisé.jpg|200px|thumb|right|La France Manque d'Enfants<ref>Lecture pour Tous - Octobre 1908, page 745 (colorisé) - Prix municipal de la Ville de Paris</ref>]]<br />
=== Assistance aux femmes en couches ===<br />
<br />
Rendue obligatoire à partir de 1914, l’allocation journalière servie aux femmes en couches nécessiteuses est fixée à 0,50 F par jour.<br />
Madame CHARLOT, épouse de l’instituteur, est nommée dame visiteuse.<br />
<br />
L’allocation est portée à 1 F en juillet 1918. Le Conseil déclare alors “''qu’il est plus que jamais nécessaire d’assurer l’avenir de la race en secourant les mères de famille''”<ref name="delib"/>.<br />
<br />
À cette date, 35 soldats du village sont morts au combat.<br />
<br />
=== Assistance aux familles nombreuses ===<br />
<br />
En application de la loi du 14 juillet 1913 sur l’assistance obligatoire aux familles nombreuses privées de ressources, la Municipalité fixe à 60 F par an l’allocation servie aux familles nombreuses. Elle est portée à 72 F en 1918<ref name="delib"/>.<br />
<br />
Les bénéficiaires cités dans les délibérations ont de 5 et 8 enfants de moins de 13 ans.<br />
<br />
=== Pupilles de la Nation ===<br />
<br />
En ce 21 juillet 1918, nous savons que 35 enfants du village sont tombés au Champ d’Honneur. Pour cela sans doute, mais aussi par tradition de solidarité nationale, le Conseil vote un crédit de 100 F en faveur de l’Œuvre des Pupilles de la Nation<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Œuvres de Bienfaisance ===<br />
<br />
Le Conseil vote en 1916 un crédit de 20 F pour chacune des œuvres<ref name="delib"/> :<br />
<br />
* • Assistance aux mutilés des armées de terre et mer. <br />
* • Pupilles de l’École laïque de Seine & Oise. <br />
* • Comité d’assistance aux militaires tuberculeux de Seine & Oise. <br />
* • Société d’encouragement au développement de l’enseignement ménager de Seine & Oise. <br />
* • Journée Serbe (25 juin 1916, anniversaire de la bataille du Kosovo de 1389).<br />
<br />
<br /><br />
== Sujets divers ==<br />
<br />
=== Réfugiés – Rapatriés ===<br />
<br />
En application de la circulaire préfectorale du 22 avril 1918, la Municipalité désigne MM. BRETOCQ et BOSSARD pour dresser l’état des immeubles et locaux vacants, qui seront réquisitionnés pour l’installation des réfugiés ou rapatriés<ref name="delib"/>.<br />
Ils viendront du Nord, de la Somme et de la Meuse.<br />
<br />
En 1919, une habitante de la commune réfugiée de la Somme, bénéficiera de l’Allocation accordée aux familles nombreuses<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Surcroît de travail et cherté de vie ===<br />
<br />
“''Depuis le début de la guerre, la Mairie demande un travail de plus en plus actif à M. LEROY, garde-champêtre, qui rend ainsi des services qu’il est juste de récompenser par une prime mensuelle de Vingt francs pendant la durée de la guerre''.” (1916)<ref name="delib"/><br />
<br />
En 1917, des “''allocations temporaires'' [sont accordées] ''aux employés municipaux à titre d’indemnité pour cherté de vie ; ces allocation seront égales au 1/10è du traitement des employés : Secrétaire de Mairie instituteur, Institutrices, Garde-champêtre, Employés des postes, Balayeuse des classes''”<ref name="delib"/>. Plus qu’un 13ème mois !<br />
<br />
=== Chauffage des bâtiments communaux ===<br />
<br />
En novembre 1916, “''ouverture d’un crédit supplémentaire de cinq cents francs pour le chauffage des Écoles Communales jusqu’à la fin de l’hiver. Les crédits ouverts'' [...] ''ne correspondent pas à la hausse considérable des combustibles ; ils sont donc insuffisants pour le paiement des approvisionnements.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
En effet, dès févier 1917, “''pour approvisionner de bois de chauffage, faute de charbon, les Écoles Communales et la Mairie, la Mairie'' [suite à sa demande] ''a reçu de M. le Préfet l’autorisation de prendre cent cinquante stères de bois''” en forêt de Marly<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Le Tramway victime du conflit ===<br />
<br />
Le Tramway à Vapeur Versailles-Maule (TVM) souffre lui aussi du manque de personnel, mais également des réquisitions de matériel.<br />
<br />
La situation financière et matérielle du concessionnaire C.G.B.<ref>Compagnie de Grande Banlieue</ref> le contraint à l’abandon de l’exploitation le 1<sup>er</sup> mai 1916. Le trafic ne reprendra qu’en 1920.<br />
<br />
Le 7 mars 1918, le Préfet de Seine & Oise écrit au Ministre de la Guerre :<br />
<br />
“''L’administration provisoire du réseau de cette compagnie n’a pu reprendre, jusqu’à ce jour, cette exploitation en raison notamment des réquisitions militaires de matériel dont cette ligne a été l’objet.<br />
Les industriels, agriculteurs et commerçants éprouvent un grave préjudice. Ils demandent d’examiner les moyens d’assurer à nouveau le fonctionnement de la ligne''.”<br />
<br />
Le 4 avril suivant, réponse négative du Ministre des Travaux Publics : il est impossible de restituer les 16 agents mobilisés, les 4 locomotives et les 50 wagons utilisés pour l’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (ALVF) et les ateliers des Mureaux.<br />
<br />
Et en 1916, le concessionnaire de la ligne avait refusé l’établissement à ses frais de cabinets d’aisance dans la halte de Saint-Nom-La-Bretèche. Mais avec l’arrêt du trafic, le besoin disparaît.<br />
<br />
Le triangle de retournement qui servait au demi-tour des convois assurant un service partiel, avait été supprimé après la mise à voie normale en 1912. Les rails déclassés sont envoyés en 1916 sur le front des Vosges.<br />
<br />
=== Bouilleur de crû ===<br />
<br />
En août 1916, une délibération se distingue des préoccupations habituelles :<br />
<br />
“''La Commune ne disposant pas de locaux clos propose d’autoriser la distillation à Saint Nom sur la place de l’Église & à La Bretèche sur la place Guitel.''”<ref name="delib"/> Il faudra pourtant attendre de nombreux mois avant de pouvoir arroser la fin du conflit...<br />
<br />
<br /><br />
= La Victoire =<br />
<br />
Le 17 novembre 1918, séance du Conseil où seuls trois Conseillers sont présents : MM. DREYFUS, BRETOCQ et VIEILLARD.<br />
<br />
“''En ouvrant la séance, le Maire a dit qu’il a l’honneur et la grande joie de témoigner la reconnaissance du Conseil municipal et des habitants de la Commune à tous ceux qui nous ont donné la Victoire.<br />
<br />
La Commune a été très éprouvée par des pertes cruelles ; elle a tenu à perpétuer le souvenir de ses enfants morts pour la Patrie en élevant à leur mémoire un monument qui sera inauguré dès la signature de la Paix.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
Dès lors, les projets mis en sommeil durant la guerre seront à nouveau à l’ordre du jour : agrandissement du cimetière, création d’un champ d’expérience pour l’enseignement agricole dans les écoles, adduction d’eau, électrification de la commune, etc.<br />
<br />
== Une journée mémorable ==<br />
<br />
<br />
<br />
== Union des Anciens Combattants ==<br />
<br />
Fin février 1920, “''la Société amicale des anciens combattants de St Nom-la-Bretèche'' [dépose] ''une demande de subvention accompagnée des statuts de la dite Société''.”<ref name="delib"/><br />
<br />
Ainsi, il lui sera allouée chaque année par la Municipalité une subvention de Cent cinquante francs.<br />
<br />
L’Union Nationale des Combattants (UNC) a été créée 15 jours après la signature de l’Armistice.<br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Organisation et vie militaire]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
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[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 31 juillet 2015 à 17:28 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Vivre_malgr%C3%A9_la_Guerre&diff=2224Vivre malgré la Guerre2015-08-01T13:31:31Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= La visite tant redoutée =<br />
[[Fichier:Lombardin Désiré Gabriel Jules.jpg|400px|thumb|right|Désiré, Gabriel et Jules LOMBARDIN<ref>Photos Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
<br />
Quand le canon et la mitraille fauchent chaque jour tant de vies, les familles vivent ces temps de guerre entre espoir et angoisse. Espoir d’une lettre procurant soulagement et réconfort, mais angoisse de l’annonce fatale portée par Monsieur le Maire.<br />
<br />
Dix-neuf des quarante deux soldats de la commune tués au combat, disparaissent durant les cinq premiers mois du conflit, d’août à décembre 1914<ref>SGa Mémoire des Hommes</ref> !<br />
<br />
Et dans cette période, une famille est particulièrement éprouvée et décimée par la mort de trois frères fantassins :<br />
<br />
Louis LOMBARDIN, jardinier, et sa femme Louise ont sept enfants, deux filles et cinq garçons mobilisés. Trois d’entre eux trouvent la mort dans les tout premiers mois de guerre : <br />
:*- Désiré, le 22 août 1914 à 26 ans. <br />
:*- Gabriel, le 13 septembre à 22 ans. <br />
:*- Jules, le 11 décembre à 33 ans.<br />
<br />
À trois reprises en seulement quatre mois, l’on apporte aux malheureux parents la terrible nouvelle qui les plonge chaque fois un peu plus dans la peine. <br />
<br />
Les trois plaques émaillées proviennent de la tombe de la famille LOMBARDIN, bien qu’ils n’y soient pas inhumés.<br />
<br />
[[Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche|Voir aussi le Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
<br />
<br /><br />
= Les cantonnements de troupes =<br />
<br />
Bien qu’éloigné du front, Saint-Nom-la-Bretèche est inclus dans le secteur numéro 7 du Camp Retranché de Paris.<br />
<br />
Ce dispositif, créé en 1880 à la suite du siège de Paris de 1870, constitue la ligne ultime de défense de la Capitale. Le déroulement de la Grande Guerre avec les bombardements ennemis montrera à quel point ce concept était dépassé.<br />
<br />
Mais c’est de ce Camp Retranché que sortiront les troupes qui permettront la Victoire de la Marne à partir du 7 septembre 1914.<br />
<br />
[[Fichier:AC_SNLB_1917-03-26.jpg|300px|thumb|left|Utilisation des indemnité de logement des troupes pour ériger un Monument aux Morts<ref name="ac">AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref>]]<br />
[[Fichier:AC_1917-04-02.jpg|300px|thumb|right|Réclamation des indemnité de logement des troupes<ref name="ac"/>]]<br />
== Le relatif silence des Archives Communales de Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
Les Archives communales ont gardé bien peu de souvenirs du passage des troupes dans notre village. Nous aurions pu y trouver trace des indemnités versées aux fermiers ainsi qu’aux habitants, et donc les lieux et dates de cantonnement. Seuls les deux textes ci-contre ont résisté au temps... Nous avons heureusement pu retrouver, par ailleurs, quelques documents (écrits et cartes postales) et recueillir un témoignage permettant de reconstituer cet aspect de la vie “à l’arrière”.<br />
<br />
''Les montants des indemnités allouées pour une nuit par l’Administration Militaire s’élèvent à 1 F pour les officiers, 0,20 F pour les sous-officiers et 0,05 F pour les hommes de troupe comme pour les chevaux.''<br />
<ref>Société d’Histoire de Villepreux “Nouvelles d’hier” n°40, janvier 2014</ref><br />
<br />
== Protéger la ligne du tramway Versailles-Maule ==<br />
<br />
Dès le 31 août 1914, deux compagnies du 93<sup>è</sup> Régiment Territorial d’Infanterie occupent la ligne Saint-Nom-la-Bretèche – Rennemoulin avec ordre de se relier, à la station de Feucherolles, avec un bataillon du 94<sup>è</sup> RTI et les troupes du 7<sup>è</sup> secteur.<br />
<br />
Le 1<sup>er</sup> septembre, des tranchées sont creusées, puis le 11, le régiment rentre dans ses cantonnements. Il reçoit chevaux, voitures, mitrailleuses et l’équipement nécessaire, outils, vivres, etc. En quelques jours, le 93<sup>è</sup> est transformé de régiment de place en régiment de marche prêt à être embarqué avec tout son matériel pour participer à la bataille de l’Yser en Belgique. <ref>Historique du 93<sup>è</sup> RIT, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
== Armement à Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
De fait, il y aura encore des troupes dans le village en 1917 et peut-être même jusqu’en 1918.<br />
<br />
Ainsi, le 88<sup>è</sup> Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs, créé administrativement le 1<sup>er</sup> février 1917, voit son 6<sup>è</sup> groupe, créé le 1<sup>er</sup> avril, armé à Saint-Nom-la-Bretèche avec le canon de 145 modèle 1916.<ref>Historique des 88<sup>è</sup> et 288<sup>è</sup> Régiments d’Artillerie Lourde à Tracteurs, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
[[Fichier:Soldats_en_Gare_de_SNLB.jpg|300px|thumb|left|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref name="col_part">Collection particulière</ref>]]<br />
[[Fichier:Édit Lebacle108.jpg|300px|thumb|right|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref>Collection Vermont</ref>]]<br />
== En Forêt de Marly ==<br />
<br />
Nous connaissons par ailleurs, grâce au carnet du garde forestier Léon LAPIERRE, les activités licites et illicites des soldats en Forêt de Marly.<br />
<br />
Ces deux cartes postales témoignent de la présence de troupes chargées de défendre la ligne du chemin de fer de Grande Ceinture.<br />
<br />
== Mariage à La Tuilerie Bignon ==<br />
<br />
Les conséquences de la présence de troupes ne se résument pas aux contraintes et aux dégradations dues à l’occupation des bâtiments réquisitionnés.<br />
Des idylles peuvent se nouer entre soldats et villageoises, comme par exemple à La Tuilerie Bignon.<br />
<br />
'''Souvenirs d’enfance de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> à la ferme de La Tuilerie ''':<br />
“''Je revois très bien les DILLIÉS arriver. C’étaient des sinistrés du Nord de la France. Madame DILLIÉS était une Wallonne belge ; lui, il était français de l’autre côté de la frontière'' [...] ''Ils ont été choisis'' [par Monsieur PIOLLET] ''comme chefs de culture pour diriger la ferme''”. Un de leur fils, Hubert, était mobilisé en Pologne lorsque la guerre a éclaté. Un autre, Henri lieutenant au 6<sup>è</sup> Génie, décède en 1918 à l’hôpital de Beauvais et est inscrit sur notre Monuments aux Morts. <br />
Les DILLIÉS avaient également deux filles Gabrielle et Fernande. “''Je vis fort bien que Fernande fréquentait un des soldats qui avaient séjourné à La Tuilerie à la fin de la guerre. Vers 17, par là, la ferme était réquisitionnée pour prendre quelques soldats et certains venaient manger chez maman car tous ne pouvaient manger à la ferme'' [...] ''quand les DILLIÉS virent qu’il'' [Jean Lanzalavi] ''fréquentait leur fille, ils le prièrent de rester à la ferme et tout cela a fini par un mariage''”.<br />
<ref name="témoignage">Témoignage de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> recueilli par une adhérente de l'association "Les Amis de Saint Nom la Bretêche"</ref> <br />
<br />
[[Fichier:Travail_à_ferrer_les_boeufs.jpg|150px|thumb|right|"Travail" pour ferrer les bœufs, à La Tuilerie Bignon<ref>Photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
== Un dirigeable à La Tuilerie Bignon<ref>L'ancienne ferme de la Tuilerie Bignon est aujourd'hui le Golf de Saint-Nom</ref> ==<br />
<br />
“''Je me souviens avoir vu un énorme ballon dirigeable camouflé après le travail aux bœufs de la ferme. On avait dégagé le petit bois pour son emplacement. De là-haut à une certaine altitude il devait se trouver caché aux yeux de l’ennemi. On ne l’admirait que de loin on en avait peur. Car il était vraiment impressionnant.''”<ref name="témoignage"/><br />
<br />
<br /><br />
= Grande activité en Forêt de Marly =<br />
[[Fichier:Livret du Garde Forestier.jpg|150px|thumb|left|Couverture du livret du Garde LAPIERRE<ref>Document ONF, photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
Le “LIVRET POUR LES PRÉPOSÉS DES EAUX ET FORÊT” témoigne des diverses activités du Garde forestier Léon LAPIERRE en Poste à La Bretèche.<br />
<br />
“''Dans le cours de leurs tournées, les préposés doivent être constamment munis du présent livret.''”<br />
<br />
Ainsi, il nous renseigne sur la présence de troupes en Forêt de Marly, sur les agissements légaux et parfois illégaux des militaires et des civils du village et des environs.<br />
<br />
== Exploitation et chapardage de bois ==<br />
<br />
=== Présence militaire ===<br />
<br />
Léon LAPIERRE mobilisé le 2 août 1914, reprend son service et son poste le 3 novembre 1915.<br />
<br />
Il note que les militaires artilleurs cantonnés en Forêt de Marly du côté de Sainte‑James, sont souvent assignés à des corvées de bois pour leurs propres besoins comme pour ceux du front. En effet, un effort supplémentaire de production de bois est demandé à la forêt. Les exploitations militaires s’intensifient.<br />
<br />
Les ''tirés'' de la chasse présidentielle (allées aménagées pour tirer le gibier), situés à l’Est de la Forêt de Marly au Trou d’Enfer, sont désertés. Ces lieux très accidentés sont particulièrement appropriés à la conduite, de 1916 à 1917, des essais secrets du char léger Renault FT 17.<br />
<br />
En 1917, les États-Unis entrent en guerre, et un camp militaire américain s’installe à l’extrémité Est de la plaine du Trou d’Enfer.<br />
<br />
Dans son livret, Léon LAPIERRE constate au cours de ses tournées de nombreux vols de bois commis par les militaires, que ce soit du bois mort ou des arbres verts d’essences diverses. Et même une piste de 300 m de long sur 10 m de large a été installée sans aucune autorisation par une C<sup>ie</sup> du 82<sup>ème</sup> Régiment Territorial.<br />
<br />
[[Fichier:Tuilerie-Bignon Porte de la Forêt de Marly 1914.jpg|400px|thumb|right|Corvée de bois en Forêt de Marly, Porte de la Tuilerie-Bignon<ref>Carte postale affranchie en 1914. Collection particulière</ref>]]<br />
=== Pénurie ===<br />
<br />
Le charbon venant à manquer pour chauffer la mairie et les écoles, l’Administration forestière autorise la commune à prélever dans la forêt 10 stères de bois, autorisation également accordée aux habitants, ''indigents'' ou non, qui viennent s’approvisionner légalement sous la surveillance des gardes. Mais certains fraudent et se servent clandestinement.<br />
<br />
=== Aide aux blessés ===<br />
<br />
En octobre 1917, les préposés procèdent à deux “''coupes de cannes''” pour l’hôpital de Saint-Germain.<br />
<br />
=== Reboisement ===<br />
<br />
Courant juillet et août 1918, des ouvrières sont employées à l’essartage et à la replantation en forêt pour renouveler les parcelles dévastées pendant la guerre.<br />
<br />
=== Fraudes ===<br />
<br />
Le 4 septembre 1916, ayant constaté la disparition de bois dans la plantation du Rossignol, le garde LAPIERRE surprend après 4 jours de surveillance dès 5 heures du matin, 6 personnes toutes domiciliées à Feucherolles. Il dresse Procès-Verbal pour vol de fagots (charme et hêtre) et saisit le larcin.<br />
<br />
Plus tard, le 27 février 1917, des parcelles ayant été pillées, les gardes procèdent à des contrôles domiciliaires. Ainsi 23 habitants (14 de Saint-Nom, 8 de la Tuilerie/Saint-Nom et 1 de la Tuilerie/Noisy) reçoivent la visite du garde LAPIERRE, accompagné du maire Émile DREYFUS, afin de constater le vol de troncs d’arbres, qui ont alors été marqués du marteau particulier du garde puis saisis.<br />
<br />
Le lendemain, même processus chez 6 autres particuliers (dont 1 de Chavenay).<br />
<br />
== Chasse et braconnage ==<br />
<br />
En cette période de disette, les gardes approvisionnent en gibier (faisans et lapins) les hôpitaux et les femmes des gardes.<br />
<br />
Mais le braconnage s’intensifie, surtout au cours de l’année 1916 : les préposés découvrent pendant leurs tournées de nombreux collets pour lapins et chevreuils.<br />
<br />
En mars 1916, porte de Fourqueux, un chevreuil a été trouvé pris au collet ; il a été dépecé et distribué aux gardes de la brigade !<br />
<br />
=== Flagrant délit ===<br />
<br />
En novembre de la même année, vers Cheveaudot, un groupe de cavaliers est repéré. Surgit un chevreuil blessé poursuivi par un militaire à pied porteur d’une arme et qui cherche à s’approcher de l’animal pour l’achever ; il tire et l’animal tombe. Il s’agit d’un Maréchal des Logis en garnison à Saint-Germain. Les autres cavaliers prennent la fuite, puis reviennent se livrer aux gardes. Un Procès-Verbal est dressé et l’animal saisi est remis au maire de Saint-Nom-la-Bretèche pour être vendu au profit du Bureau de Bienfaisance. La carabine d’ordonnance ayant servi à commettre le délit est laissée entre les mains du soldat. Une arme militaire ne peut, en effet, être saisie !<br />
<br />
<br /><br />
= La Municipalité et ses actions =<br />
<br />
== Les élus ==<br />
[[Fichier:L'ancienne_Mairie_SNLB.jpg|400px|thumb|right|Ancienne Mairie-école, rue Charles De Gaule<ref name="col_part"/>]]<br />
Les dernières élections municipales datent de 1912. Le nouveau Conseil restera en place jusqu’en 1919, soit une année de plus que le mandat normal.<br />
<br />
Il comprend douze membres dont sept sortants. Trois conseillers seront mobilisés.<br />
<br />
Bien que les villageois votent à gauche aux élections législatives, ils choisissent pour édiles locaux dix notables sur douze.<br />
<br />
Émile DREYFUS est élu maire, Paul QUELLIEN adjoint qui démissionnera en novembre de son poste d’adjoint au profit d’Eugène DUBOIS.<br />
<br />
Lors de la séance du Conseil municipal du 2 août 1914, l’Ordre de Mobilisation Générale ayant été affiché le jour-même, “''Le Maire déclare qu’en raison de la gravité des évènements extérieurs, il ajourne à une date ultérieure les propositions qui figuraient à l’ordre du jour et qui étaient relatives à l’Emprunt projeté pour adduction d’eau potable, et au marché pour forage d’un puits.''”<ref name="delib">Délibérations du Conseil municipal - AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref><br />
<br />
De fait, pendant toute la Guerre, les délibérations du Conseil municipal seront presque exclusivement limitées aux questions budgétaires et à l’assistance aux vieillards, indigents, femmes en couches et familles nombreuses.<br />
<br />
De nombreux sujets seront occultés : acquisitions d’immeubles, agrandissement du cimetière, recherche d’eau potable et électrification de la Commune.<br />
<br />
Les séances de guerre compteront fréquemment trois absents mobilisés :<br />
<br />
MM. DUBOIS adjoint, QUELLIEN et VIEILLARD au début (il a 45 ans en 1914).<br />
<br />
== Œuvres sociales == <br />
<br />
=== Médecine gratuite ===<br />
<br />
Pour financer l’accès à la médecine gratuite accordée aux indigents, la Municipalité verse chaque année au Département une participation de “''trois francs par tête d’Indigent admis'' [pour] ''le paiement de l’abonnement à servir par la Préfecture au médecin des indigents'' [et pour] ''les frais de petites opérations chirurgicales effectuées par les médecins à ces indigents''”<ref name="delib"/>.<br />
Les bénéficiaires sont au nombre de 61 en 1915, 71 l’année suivante et 74 en 1919, soit 10 à 12% de la population.<br />
<br />
=== Assistance aux vieillards ===<br />
<br />
Les personnes ne pouvant plus travailler reçoivent une allocation mensuelle de 12 à 18 francs selon qu’elles sont ou non en état de ramasser leurs chauffages en forêt et en fonction de leur situation de famille (loi du 14 juillet 1905).<br />
[[Fichier:La_France_Manque_d'Enfants_Colorisé.jpg|400px|thumb|right|La France Manque d'Enfants Colorisé<ref>Lecture pour Tous - Octobre 1908, page 745 - Prix municipal de la Ville de Paris</ref>]]<br />
=== Assistance aux femmes en couches ===<br />
<br />
Rendue obligatoire à partir de 1914, l’allocation journalière servie aux femmes en couches nécessiteuses est fixée à 0,50 F par jour.<br />
Madame CHARLOT, épouse de l’instituteur, est nommée dame visiteuse.<br />
<br />
L’allocation est portée à 1 F en juillet 1918. Le Conseil déclare alors “''qu’il est plus que jamais nécessaire d’assurer l’avenir de la race en secourant les mères de famille''”<ref name="delib"/>.<br />
<br />
À cette date, 35 soldats du village sont morts au combat.<br />
<br />
=== Assistance aux familles nombreuses ===<br />
<br />
En application de la loi du 14 juillet 1913 sur l’assistance obligatoire aux familles nombreuses privées de ressources, la Municipalité fixe à 60 F par an l’allocation servie aux familles nombreuses. Elle est portée à 72 F en 1918<ref name="delib"/>.<br />
<br />
Les bénéficiaires cités dans les délibérations ont de 5 et 8 enfants de moins de 13 ans.<br />
<br />
=== Pupilles de la Nation ===<br />
<br />
En ce 21 juillet 1918, nous savons que 35 enfants du village sont tombés au Champ d’Honneur. Pour cela sans doute, mais aussi par tradition de solidarité nationale, le Conseil vote un crédit de 100 F en faveur de l’Œuvre des Pupilles de la Nation<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Œuvres de Bienfaisance ===<br />
<br />
Le Conseil vote en 1916 un crédit de 20 F pour chacune des œuvres<ref name="delib"/> :<br />
<br />
* • Assistance aux mutilés des armées de terre et mer. <br />
* • Pupilles de l’École laïque de Seine & Oise. <br />
* • Comité d’assistance aux militaires tuberculeux de Seine & Oise. <br />
* • Société d’encouragement au développement de l’enseignement ménager de Seine & Oise. <br />
* • Journée Serbe (25 juin 1916, anniversaire de la bataille du Kosovo de 1389).<br />
<br />
<br /><br />
== Sujets divers ==<br />
<br />
=== Réfugiés – Rapatriés ===<br />
<br />
En application de la circulaire préfectorale du 22 avril 1918, la Municipalité désigne MM. BRETOCQ et BOSSARD pour dresser l’état des immeubles et locaux vacants, qui seront réquisitionnés pour l’installation des réfugiés ou rapatriés<ref name="delib"/>.<br />
Ils viendront du Nord, de la Somme et de la Meuse.<br />
<br />
En 1919, une habitante de la commune réfugiée de la Somme, bénéficiera de l’Allocation accordée aux familles nombreuses<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Surcroît de travail et cherté de vie ===<br />
<br />
“''Depuis le début de la guerre, la Mairie demande un travail de plus en plus actif à M. LEROY, garde-champêtre, qui rend ainsi des services qu’il est juste de récompenser par une prime mensuelle de Vingt francs pendant la durée de la guerre''.” (1916)<ref name="delib"/><br />
<br />
En 1917, des “''allocations temporaires'' [sont accordées] ''aux employés municipaux à titre d’indemnité pour cherté de vie ; ces allocation seront égales au 1/10è du traitement des employés : Secrétaire de Mairie instituteur, Institutrices, Garde-champêtre, Employés des postes, Balayeuse des classes''”<ref name="delib"/>. Plus qu’un 13ème mois !<br />
<br />
=== Chauffage des bâtiments communaux ===<br />
<br />
En novembre 1916, “''ouverture d’un crédit supplémentaire de cinq cents francs pour le chauffage des Écoles Communales jusqu’à la fin de l’hiver. Les crédits ouverts'' [...] ''ne correspondent pas à la hausse considérable des combustibles ; ils sont donc insuffisants pour le paiement des approvisionnements.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
En effet, dès févier 1917, “''pour approvisionner de bois de chauffage, faute de charbon, les Écoles Communales et la Mairie, la Mairie'' [suite à sa demande] ''a reçu de M. le Préfet l’autorisation de prendre cent cinquante stères de bois''” en forêt de Marly<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Le Tramway victime du conflit ===<br />
<br />
Le Tramway à Vapeur Versailles-Maule (TVM) souffre lui aussi du manque de personnel, mais également des réquisitions de matériel.<br />
<br />
La situation financière et matérielle du concessionnaire C.G.B.<ref>Compagnie de Grande Banlieue</ref> le contraint à l’abandon de l’exploitation le 1<sup>er</sup> mai 1916. Le trafic ne reprendra qu’en 1920.<br />
<br />
Le 7 mars 1918, le Préfet de Seine & Oise écrit au Ministre de la Guerre :<br />
<br />
“''L’administration provisoire du réseau de cette compagnie n’a pu reprendre, jusqu’à ce jour, cette exploitation en raison notamment des réquisitions militaires de matériel dont cette ligne a été l’objet.<br />
Les industriels, agriculteurs et commerçants éprouvent un grave préjudice. Ils demandent d’examiner les moyens d’assurer à nouveau le fonctionnement de la ligne''.”<br />
<br />
Le 4 avril suivant, réponse négative du Ministre des Travaux Publics : il est impossible de restituer les 16 agents mobilisés, les 4 locomotives et les 50 wagons utilisés pour l’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (ALVF) et les ateliers des Mureaux.<br />
<br />
Et en 1916, le concessionnaire de la ligne avait refusé l’établissement à ses frais de cabinets d’aisance dans la halte de Saint-Nom-La-Bretèche. Mais avec l’arrêt du trafic, le besoin disparaît.<br />
<br />
Le triangle de retournement qui servait au demi-tour des convois assurant un service partiel, avait été supprimé après la mise à voie normale en 1912. Les rails déclassés sont envoyés en 1916 sur le front des Vosges.<br />
<br />
=== Bouilleur de crû ===<br />
<br />
En août 1916, une délibération se distingue des préoccupations habituelles :<br />
<br />
“''La Commune ne disposant pas de locaux clos propose d’autoriser la distillation à Saint Nom sur la place de l’Église & à La Bretèche sur la place Guitel.''”<ref name="delib"/> Il faudra pourtant attendre de nombreux mois avant de pouvoir arroser la fin du conflit...<br />
<br />
<br /><br />
= La Victoire =<br />
<br />
Le 17 novembre 1918, séance du Conseil où seuls trois Conseillers sont présents : MM. DREYFUS, BRETOCQ et VIEILLARD.<br />
<br />
“''En ouvrant la séance, le Maire a dit qu’il a l’honneur et la grande joie de témoigner la reconnaissance du Conseil municipal et des habitants de la Commune à tous ceux qui nous ont donné la Victoire.<br />
<br />
La Commune a été très éprouvée par des pertes cruelles ; elle a tenu à perpétuer le souvenir de ses enfants morts pour la Patrie en élevant à leur mémoire un monument qui sera inauguré dès la signature de la Paix.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
Dès lors, les projets mis en sommeil durant la guerre seront à nouveau à l’ordre du jour : agrandissement du cimetière, création d’un champ d’expérience pour l’enseignement agricole dans les écoles, adduction d’eau, électrification de la commune, etc.<br />
<br />
== Une journée mémorable ==<br />
<br />
<br />
<br />
== Union des Anciens Combattants ==<br />
<br />
Fin février 1920, “''la Société amicale des anciens combattants de St Nom-la-Bretèche'' [dépose] ''une demande de subvention accompagnée des statuts de la dite Société''.”<ref name="delib"/><br />
<br />
Ainsi, il lui sera allouée chaque année par la Municipalité une subvention de Cent cinquante francs.<br />
<br />
L’Union Nationale des Combattants (UNC) a été créée 15 jours après la signature de l’Armistice.<br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Organisation et vie militaire]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
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[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 31 juillet 2015 à 17:28 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Fichier:La_France_Manque_d%27Enfants_Coloris%C3%A9.jpg&diff=2223Fichier:La France Manque d'Enfants Colorisé.jpg2015-08-01T13:27:38Z<p>Bachmann : Lecture pour Tous - Octobre 1908, page 745
Prix municipal de la Ville de Paris</p>
<hr />
<div>Lecture pour Tous - Octobre 1908, page 745<br />
Prix municipal de la Ville de Paris</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Vivre_malgr%C3%A9_la_Guerre&diff=2222Vivre malgré la Guerre2015-08-01T13:22:19Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= La visite tant redoutée =<br />
[[Fichier:Lombardin Désiré Gabriel Jules.jpg|400px|thumb|right|Désiré, Gabriel et Jules LOMBARDIN<ref>Photos Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
<br />
Quand le canon et la mitraille fauchent chaque jour tant de vies, les familles vivent ces temps de guerre entre espoir et angoisse. Espoir d’une lettre procurant soulagement et réconfort, mais angoisse de l’annonce fatale portée par Monsieur le Maire.<br />
<br />
Dix-neuf des quarante deux soldats de la commune tués au combat, disparaissent durant les cinq premiers mois du conflit, d’août à décembre 1914<ref>SGa Mémoire des Hommes</ref> !<br />
<br />
Et dans cette période, une famille est particulièrement éprouvée et décimée par la mort de trois frères fantassins :<br />
<br />
Louis LOMBARDIN, jardinier, et sa femme Louise ont sept enfants, deux filles et cinq garçons mobilisés. Trois d’entre eux trouvent la mort dans les tout premiers mois de guerre : <br />
:*- Désiré, le 22 août 1914 à 26 ans. <br />
:*- Gabriel, le 13 septembre à 22 ans. <br />
:*- Jules, le 11 décembre à 33 ans.<br />
<br />
À trois reprises en seulement quatre mois, l’on apporte aux malheureux parents la terrible nouvelle qui les plonge chaque fois un peu plus dans la peine. <br />
<br />
Les trois plaques émaillées proviennent de la tombe de la famille LOMBARDIN, bien qu’ils n’y soient pas inhumés.<br />
<br />
[[Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche|Voir aussi le Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
<br />
<br /><br />
= Les cantonnements de troupes =<br />
<br />
Bien qu’éloigné du front, Saint-Nom-la-Bretèche est inclus dans le secteur numéro 7 du Camp Retranché de Paris.<br />
<br />
Ce dispositif, créé en 1880 à la suite du siège de Paris de 1870, constitue la ligne ultime de défense de la Capitale. Le déroulement de la Grande Guerre avec les bombardements ennemis montrera à quel point ce concept était dépassé.<br />
<br />
Mais c’est de ce Camp Retranché que sortiront les troupes qui permettront la Victoire de la Marne à partir du 7 septembre 1914.<br />
<br />
[[Fichier:AC_SNLB_1917-03-26.jpg|300px|thumb|left|Utilisation des indemnité de logement des troupes pour ériger un Monument aux Morts<ref name="ac">AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref>]]<br />
[[Fichier:AC_1917-04-02.jpg|300px|thumb|right|Réclamation des indemnité de logement des troupes<ref name="ac"/>]]<br />
== Le relatif silence des Archives Communales de Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
Les Archives communales ont gardé bien peu de souvenirs du passage des troupes dans notre village. Nous aurions pu y trouver trace des indemnités versées aux fermiers ainsi qu’aux habitants, et donc les lieux et dates de cantonnement. Seuls les deux textes ci-contre ont résisté au temps... Nous avons heureusement pu retrouver, par ailleurs, quelques documents (écrits et cartes postales) et recueillir un témoignage permettant de reconstituer cet aspect de la vie “à l’arrière”.<br />
<br />
''Les montants des indemnités allouées pour une nuit par l’Administration Militaire s’élèvent à 1 F pour les officiers, 0,20 F pour les sous-officiers et 0,05 F pour les hommes de troupe comme pour les chevaux.''<br />
<ref>Société d’Histoire de Villepreux “Nouvelles d’hier” n°40, janvier 2014</ref><br />
<br />
== Protéger la ligne du tramway Versailles-Maule ==<br />
<br />
Dès le 31 août 1914, deux compagnies du 93<sup>è</sup> Régiment Territorial d’Infanterie occupent la ligne Saint-Nom-la-Bretèche – Rennemoulin avec ordre de se relier, à la station de Feucherolles, avec un bataillon du 94<sup>è</sup> RTI et les troupes du 7<sup>è</sup> secteur.<br />
<br />
Le 1<sup>er</sup> septembre, des tranchées sont creusées, puis le 11, le régiment rentre dans ses cantonnements. Il reçoit chevaux, voitures, mitrailleuses et l’équipement nécessaire, outils, vivres, etc. En quelques jours, le 93<sup>è</sup> est transformé de régiment de place en régiment de marche prêt à être embarqué avec tout son matériel pour participer à la bataille de l’Yser en Belgique. <ref>Historique du 93<sup>è</sup> RIT, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
== Armement à Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
De fait, il y aura encore des troupes dans le village en 1917 et peut-être même jusqu’en 1918.<br />
<br />
Ainsi, le 88<sup>è</sup> Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs, créé administrativement le 1<sup>er</sup> février 1917, voit son 6<sup>è</sup> groupe, créé le 1<sup>er</sup> avril, armé à Saint-Nom-la-Bretèche avec le canon de 145 modèle 1916.<ref>Historique des 88<sup>è</sup> et 288<sup>è</sup> Régiments d’Artillerie Lourde à Tracteurs, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
[[Fichier:Soldats_en_Gare_de_SNLB.jpg|300px|thumb|left|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref name="col_part">Collection particulière</ref>]]<br />
[[Fichier:Édit Lebacle108.jpg|300px|thumb|right|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref>Collection Vermont</ref>]]<br />
== En Forêt de Marly ==<br />
<br />
Nous connaissons par ailleurs, grâce au carnet du garde forestier Léon LAPIERRE, les activités licites et illicites des soldats en Forêt de Marly.<br />
<br />
Ces deux cartes postales témoignent de la présence de troupes chargées de défendre la ligne du chemin de fer de Grande Ceinture.<br />
<br />
== Mariage à La Tuilerie Bignon ==<br />
<br />
Les conséquences de la présence de troupes ne se résument pas aux contraintes et aux dégradations dues à l’occupation des bâtiments réquisitionnés.<br />
Des idylles peuvent se nouer entre soldats et villageoises, comme par exemple à La Tuilerie Bignon.<br />
<br />
'''Souvenirs d’enfance de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> à la ferme de La Tuilerie ''':<br />
“''Je revois très bien les DILLIÉS arriver. C’étaient des sinistrés du Nord de la France. Madame DILLIÉS était une Wallonne belge ; lui, il était français de l’autre côté de la frontière'' [...] ''Ils ont été choisis'' [par Monsieur PIOLLET] ''comme chefs de culture pour diriger la ferme''”. Un de leur fils, Hubert, était mobilisé en Pologne lorsque la guerre a éclaté. Un autre, Henri lieutenant au 6<sup>è</sup> Génie, décède en 1918 à l’hôpital de Beauvais et est inscrit sur notre Monuments aux Morts. <br />
Les DILLIÉS avaient également deux filles Gabrielle et Fernande. “''Je vis fort bien que Fernande fréquentait un des soldats qui avaient séjourné à La Tuilerie à la fin de la guerre. Vers 17, par là, la ferme était réquisitionnée pour prendre quelques soldats et certains venaient manger chez maman car tous ne pouvaient manger à la ferme'' [...] ''quand les DILLIÉS virent qu’il'' [Jean Lanzalavi] ''fréquentait leur fille, ils le prièrent de rester à la ferme et tout cela a fini par un mariage''”.<br />
<ref name="témoignage">Témoignage de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> recueilli par une adhérente de l'association "Les Amis de Saint Nom la Bretêche"</ref> <br />
<br />
[[Fichier:Travail_à_ferrer_les_boeufs.jpg|150px|thumb|right|"Travail" pour ferrer les bœufs, à La Tuilerie Bignon<ref>Photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
== Un dirigeable à La Tuilerie Bignon<ref>L'ancienne ferme de la Tuilerie Bignon est aujourd'hui le Golf de Saint-Nom</ref> ==<br />
<br />
“''Je me souviens avoir vu un énorme ballon dirigeable camouflé après le travail aux bœufs de la ferme. On avait dégagé le petit bois pour son emplacement. De là-haut à une certaine altitude il devait se trouver caché aux yeux de l’ennemi. On ne l’admirait que de loin on en avait peur. Car il était vraiment impressionnant.''”<ref name="témoignage"/><br />
<br />
<br /><br />
= Grande activité en Forêt de Marly =<br />
[[Fichier:Livret du Garde Forestier.jpg|150px|thumb|left|Couverture du livret du Garde LAPIERRE<ref>Document ONF, photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
Le “LIVRET POUR LES PRÉPOSÉS DES EAUX ET FORÊT” témoigne des diverses activités du Garde forestier Léon LAPIERRE en Poste à La Bretèche.<br />
<br />
“''Dans le cours de leurs tournées, les préposés doivent être constamment munis du présent livret.''”<br />
<br />
Ainsi, il nous renseigne sur la présence de troupes en Forêt de Marly, sur les agissements légaux et parfois illégaux des militaires et des civils du village et des environs.<br />
<br />
== Exploitation et chapardage de bois ==<br />
<br />
=== Présence militaire ===<br />
<br />
Léon LAPIERRE mobilisé le 2 août 1914, reprend son service et son poste le 3 novembre 1915.<br />
<br />
Il note que les militaires artilleurs cantonnés en Forêt de Marly du côté de Sainte‑James, sont souvent assignés à des corvées de bois pour leurs propres besoins comme pour ceux du front. En effet, un effort supplémentaire de production de bois est demandé à la forêt. Les exploitations militaires s’intensifient.<br />
<br />
Les ''tirés'' de la chasse présidentielle (allées aménagées pour tirer le gibier), situés à l’Est de la Forêt de Marly au Trou d’Enfer, sont désertés. Ces lieux très accidentés sont particulièrement appropriés à la conduite, de 1916 à 1917, des essais secrets du char léger Renault FT 17.<br />
<br />
En 1917, les États-Unis entrent en guerre, et un camp militaire américain s’installe à l’extrémité Est de la plaine du Trou d’Enfer.<br />
<br />
Dans son livret, Léon LAPIERRE constate au cours de ses tournées de nombreux vols de bois commis par les militaires, que ce soit du bois mort ou des arbres verts d’essences diverses. Et même une piste de 300 m de long sur 10 m de large a été installée sans aucune autorisation par une C<sup>ie</sup> du 82<sup>ème</sup> Régiment Territorial.<br />
<br />
[[Fichier:Tuilerie-Bignon Porte de la Forêt de Marly 1914.jpg|400px|thumb|right|Corvée de bois en Forêt de Marly, Porte de la Tuilerie-Bignon<ref>Carte postale affranchie en 1914. Collection particulière</ref>]]<br />
=== Pénurie ===<br />
<br />
Le charbon venant à manquer pour chauffer la mairie et les écoles, l’Administration forestière autorise la commune à prélever dans la forêt 10 stères de bois, autorisation également accordée aux habitants, ''indigents'' ou non, qui viennent s’approvisionner légalement sous la surveillance des gardes. Mais certains fraudent et se servent clandestinement.<br />
<br />
=== Aide aux blessés ===<br />
<br />
En octobre 1917, les préposés procèdent à deux “''coupes de cannes''” pour l’hôpital de Saint-Germain.<br />
<br />
=== Reboisement ===<br />
<br />
Courant juillet et août 1918, des ouvrières sont employées à l’essartage et à la replantation en forêt pour renouveler les parcelles dévastées pendant la guerre.<br />
<br />
=== Fraudes ===<br />
<br />
Le 4 septembre 1916, ayant constaté la disparition de bois dans la plantation du Rossignol, le garde LAPIERRE surprend après 4 jours de surveillance dès 5 heures du matin, 6 personnes toutes domiciliées à Feucherolles. Il dresse Procès-Verbal pour vol de fagots (charme et hêtre) et saisit le larcin.<br />
<br />
Plus tard, le 27 février 1917, des parcelles ayant été pillées, les gardes procèdent à des contrôles domiciliaires. Ainsi 23 habitants (14 de Saint-Nom, 8 de la Tuilerie/Saint-Nom et 1 de la Tuilerie/Noisy) reçoivent la visite du garde LAPIERRE, accompagné du maire Émile DREYFUS, afin de constater le vol de troncs d’arbres, qui ont alors été marqués du marteau particulier du garde puis saisis.<br />
<br />
Le lendemain, même processus chez 6 autres particuliers (dont 1 de Chavenay).<br />
<br />
== Chasse et braconnage ==<br />
<br />
En cette période de disette, les gardes approvisionnent en gibier (faisans et lapins) les hôpitaux et les femmes des gardes.<br />
<br />
Mais le braconnage s’intensifie, surtout au cours de l’année 1916 : les préposés découvrent pendant leurs tournées de nombreux collets pour lapins et chevreuils.<br />
<br />
En mars 1916, porte de Fourqueux, un chevreuil a été trouvé pris au collet ; il a été dépecé et distribué aux gardes de la brigade !<br />
<br />
=== Flagrant délit ===<br />
<br />
En novembre de la même année, vers Cheveaudot, un groupe de cavaliers est repéré. Surgit un chevreuil blessé poursuivi par un militaire à pied porteur d’une arme et qui cherche à s’approcher de l’animal pour l’achever ; il tire et l’animal tombe. Il s’agit d’un Maréchal des Logis en garnison à Saint-Germain. Les autres cavaliers prennent la fuite, puis reviennent se livrer aux gardes. Un Procès-Verbal est dressé et l’animal saisi est remis au maire de Saint-Nom-la-Bretèche pour être vendu au profit du Bureau de Bienfaisance. La carabine d’ordonnance ayant servi à commettre le délit est laissée entre les mains du soldat. Une arme militaire ne peut, en effet, être saisie !<br />
<br />
<br /><br />
= La Municipalité et ses actions =<br />
<br />
== Les élus ==<br />
[[Fichier:L'ancienne_Mairie_SNLB.jpg|400px|thumb|right|Ancienne Mairie-école, rue Charles De Gaule<ref name="col_part"/>]]<br />
Les dernières élections municipales datent de 1912. Le nouveau Conseil restera en place jusqu’en 1919, soit une année de plus que le mandat normal.<br />
<br />
Il comprend douze membres dont sept sortants. Trois conseillers seront mobilisés.<br />
<br />
Bien que les villageois votent à gauche aux élections législatives, ils choisissent pour édiles locaux dix notables sur douze.<br />
<br />
Émile DREYFUS est élu maire, Paul QUELLIEN adjoint qui démissionnera en novembre de son poste d’adjoint au profit d’Eugène DUBOIS.<br />
<br />
Lors de la séance du Conseil municipal du 2 août 1914, l’Ordre de Mobilisation Générale ayant été affiché le jour-même, “''Le Maire déclare qu’en raison de la gravité des évènements extérieurs, il ajourne à une date ultérieure les propositions qui figuraient à l’ordre du jour et qui étaient relatives à l’Emprunt projeté pour adduction d’eau potable, et au marché pour forage d’un puits.''”<ref name="delib">Délibérations du Conseil municipal - AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref><br />
<br />
De fait, pendant toute la Guerre, les délibérations du Conseil municipal seront presque exclusivement limitées aux questions budgétaires et à l’assistance aux vieillards, indigents, femmes en couches et familles nombreuses.<br />
<br />
De nombreux sujets seront occultés : acquisitions d’immeubles, agrandissement du cimetière, recherche d’eau potable et électrification de la Commune.<br />
<br />
Les séances de guerre compteront fréquemment trois absents mobilisés :<br />
<br />
MM. DUBOIS adjoint, QUELLIEN et VIEILLARD au début (il a 45 ans en 1914).<br />
<br />
== Œuvres sociales == <br />
<br />
=== Médecine gratuite ===<br />
<br />
Pour financer l’accès à la médecine gratuite accordée aux indigents, la Municipalité verse chaque année au Département une participation de “''trois francs par tête d’Indigent admis'' [pour] ''le paiement de l’abonnement à servir par la Préfecture au médecin des indigents'' [et pour] ''les frais de petites opérations chirurgicales effectuées par les médecins à ces indigents''”<ref name="delib"/>.<br />
Les bénéficiaires sont au nombre de 61 en 1915, 71 l’année suivante et 74 en 1919, soit 10 à 12% de la population.<br />
<br />
=== Assistance aux vieillards ===<br />
<br />
Les personnes ne pouvant plus travailler reçoivent une allocation mensuelle de 12 à 18 francs selon qu’elles sont ou non en état de ramasser leurs chauffages en forêt et en fonction de leur situation de famille (loi du 14 juillet 1905).<br />
<br />
=== Assistance aux femmes en couches ===<br />
<br />
Rendue obligatoire à partir de 1914, l’allocation journalière servie aux femmes en couches nécessiteuses est fixée à 0,50 F par jour.<br />
Madame CHARLOT, épouse de l’instituteur, est nommée dame visiteuse.<br />
<br />
L’allocation est portée à 1 F en juillet 1918. Le Conseil déclare alors “''qu’il est plus que jamais nécessaire d’assurer l’avenir de la race en secourant les mères de famille''”<ref name="delib"/>.<br />
<br />
À cette date, 35 soldats du village sont morts au combat.<br />
<br />
=== Assistance aux familles nombreuses ===<br />
<br />
En application de la loi du 14 juillet 1913 sur l’assistance obligatoire aux familles nombreuses privées de ressources, la Municipalité fixe à 60 F par an l’allocation servie aux familles nombreuses. Elle est portée à 72 F en 1918<ref name="delib"/>.<br />
<br />
Les bénéficiaires cités dans les délibérations ont de 5 et 8 enfants de moins de 13 ans.<br />
<br />
=== Pupilles de la Nation ===<br />
<br />
En ce 21 juillet 1918, nous savons que 35 enfants du village sont tombés au Champ d’Honneur. Pour cela sans doute, mais aussi par tradition de solidarité nationale, le Conseil vote un crédit de 100 F en faveur de l’Œuvre des Pupilles de la Nation<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Œuvres de Bienfaisance ===<br />
<br />
Le Conseil vote en 1916 un crédit de 20 F pour chacune des œuvres<ref name="delib"/> :<br />
<br />
* • Assistance aux mutilés des armées de terre et mer. <br />
* • Pupilles de l’École laïque de Seine & Oise. <br />
* • Comité d’assistance aux militaires tuberculeux de Seine & Oise. <br />
* • Société d’encouragement au développement de l’enseignement ménager de Seine & Oise. <br />
* • Journée Serbe (25 juin 1916, anniversaire de la bataille du Kosovo de 1389).<br />
<br />
<br /><br />
== Sujets divers ==<br />
<br />
=== Réfugiés – Rapatriés ===<br />
<br />
En application de la circulaire préfectorale du 22 avril 1918, la Municipalité désigne MM. BRETOCQ et BOSSARD pour dresser l’état des immeubles et locaux vacants, qui seront réquisitionnés pour l’installation des réfugiés ou rapatriés<ref name="delib"/>.<br />
Ils viendront du Nord, de la Somme et de la Meuse.<br />
<br />
En 1919, une habitante de la commune réfugiée de la Somme, bénéficiera de l’Allocation accordée aux familles nombreuses<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Surcroît de travail et cherté de vie ===<br />
<br />
“''Depuis le début de la guerre, la Mairie demande un travail de plus en plus actif à M. LEROY, garde-champêtre, qui rend ainsi des services qu’il est juste de récompenser par une prime mensuelle de Vingt francs pendant la durée de la guerre''.” (1916)<ref name="delib"/><br />
<br />
En 1917, des “''allocations temporaires'' [sont accordées] ''aux employés municipaux à titre d’indemnité pour cherté de vie ; ces allocation seront égales au 1/10è du traitement des employés : Secrétaire de Mairie instituteur, Institutrices, Garde-champêtre, Employés des postes, Balayeuse des classes''”<ref name="delib"/>. Plus qu’un 13ème mois !<br />
<br />
=== Chauffage des bâtiments communaux ===<br />
<br />
En novembre 1916, “''ouverture d’un crédit supplémentaire de cinq cents francs pour le chauffage des Écoles Communales jusqu’à la fin de l’hiver. Les crédits ouverts'' [...] ''ne correspondent pas à la hausse considérable des combustibles ; ils sont donc insuffisants pour le paiement des approvisionnements.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
En effet, dès févier 1917, “''pour approvisionner de bois de chauffage, faute de charbon, les Écoles Communales et la Mairie, la Mairie'' [suite à sa demande] ''a reçu de M. le Préfet l’autorisation de prendre cent cinquante stères de bois''” en forêt de Marly<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Le Tramway victime du conflit ===<br />
<br />
Le Tramway à Vapeur Versailles-Maule (TVM) souffre lui aussi du manque de personnel, mais également des réquisitions de matériel.<br />
<br />
La situation financière et matérielle du concessionnaire C.G.B.<ref>Compagnie de Grande Banlieue</ref> le contraint à l’abandon de l’exploitation le 1<sup>er</sup> mai 1916. Le trafic ne reprendra qu’en 1920.<br />
<br />
Le 7 mars 1918, le Préfet de Seine & Oise écrit au Ministre de la Guerre :<br />
<br />
“''L’administration provisoire du réseau de cette compagnie n’a pu reprendre, jusqu’à ce jour, cette exploitation en raison notamment des réquisitions militaires de matériel dont cette ligne a été l’objet.<br />
Les industriels, agriculteurs et commerçants éprouvent un grave préjudice. Ils demandent d’examiner les moyens d’assurer à nouveau le fonctionnement de la ligne''.”<br />
<br />
Le 4 avril suivant, réponse négative du Ministre des Travaux Publics : il est impossible de restituer les 16 agents mobilisés, les 4 locomotives et les 50 wagons utilisés pour l’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (ALVF) et les ateliers des Mureaux.<br />
<br />
Et en 1916, le concessionnaire de la ligne avait refusé l’établissement à ses frais de cabinets d’aisance dans la halte de Saint-Nom-La-Bretèche. Mais avec l’arrêt du trafic, le besoin disparaît.<br />
<br />
Le triangle de retournement qui servait au demi-tour des convois assurant un service partiel, avait été supprimé après la mise à voie normale en 1912. Les rails déclassés sont envoyés en 1916 sur le front des Vosges.<br />
<br />
=== Bouilleur de crû ===<br />
<br />
En août 1916, une délibération se distingue des préoccupations habituelles :<br />
<br />
“''La Commune ne disposant pas de locaux clos propose d’autoriser la distillation à Saint Nom sur la place de l’Église & à La Bretèche sur la place Guitel.''”<ref name="delib"/> Il faudra pourtant attendre de nombreux mois avant de pouvoir arroser la fin du conflit...<br />
<br />
<br /><br />
= La Victoire =<br />
<br />
Le 17 novembre 1918, séance du Conseil où seuls trois Conseillers sont présents : MM. DREYFUS, BRETOCQ et VIEILLARD.<br />
<br />
“''En ouvrant la séance, le Maire a dit qu’il a l’honneur et la grande joie de témoigner la reconnaissance du Conseil municipal et des habitants de la Commune à tous ceux qui nous ont donné la Victoire.<br />
<br />
La Commune a été très éprouvée par des pertes cruelles ; elle a tenu à perpétuer le souvenir de ses enfants morts pour la Patrie en élevant à leur mémoire un monument qui sera inauguré dès la signature de la Paix.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
Dès lors, les projets mis en sommeil durant la guerre seront à nouveau à l’ordre du jour : agrandissement du cimetière, création d’un champ d’expérience pour l’enseignement agricole dans les écoles, adduction d’eau, électrification de la commune, etc.<br />
<br />
== Une journée mémorable ==<br />
<br />
<br />
<br />
== Union des Anciens Combattants ==<br />
<br />
Fin février 1920, “''la Société amicale des anciens combattants de St Nom-la-Bretèche'' [dépose] ''une demande de subvention accompagnée des statuts de la dite Société''.”<ref name="delib"/><br />
<br />
Ainsi, il lui sera allouée chaque année par la Municipalité une subvention de Cent cinquante francs.<br />
<br />
L’Union Nationale des Combattants (UNC) a été créée 15 jours après la signature de l’Armistice.<br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Organisation et vie militaire]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
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[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 31 juillet 2015 à 17:28 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Vivre_malgr%C3%A9_la_Guerre&diff=2221Vivre malgré la Guerre2015-08-01T13:21:01Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= La visite tant redoutée =<br />
[[Fichier:Lombardin Désiré Gabriel Jules.jpg|400px|thumb|right|Désiré, Gabriel et Jules LOMBARDIN<ref>Photos Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
<br />
Quand le canon et la mitraille fauchent chaque jour tant de vies, les familles vivent ces temps de guerre entre espoir et angoisse. Espoir d’une lettre procurant soulagement et réconfort, mais angoisse de l’annonce fatale portée par Monsieur le Maire.<br />
<br />
Dix-neuf des quarante deux soldats de la commune tués au combat, disparaissent durant les cinq premiers mois du conflit, d’août à décembre 1914<ref>SGa Mémoire des Hommes</ref> !<br />
<br />
Et dans cette période, une famille est particulièrement éprouvée et décimée par la mort de trois frères fantassins :<br />
<br />
Louis LOMBARDIN, jardinier, et sa femme Louise ont sept enfants, deux filles et cinq garçons mobilisés. Trois d’entre eux trouvent la mort dans les tout premiers mois de guerre : <br />
:*- Désiré, le 22 août 1914 à 26 ans. <br />
:*- Gabriel, le 13 septembre à 22 ans. <br />
:*- Jules, le 11 décembre à 33 ans.<br />
<br />
À trois reprises en seulement quatre mois, l’on apporte aux malheureux parents la terrible nouvelle qui les plonge chaque fois un peu plus dans la peine. <br />
<br />
Les trois plaques émaillées proviennent de la tombe de la famille LOMBARDIN, bien qu’ils n’y soient pas inhumés.<br />
<br />
[[Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche|Voir aussi le Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
<br />
<br /><br />
= Les cantonnements de troupes =<br />
<br />
Bien qu’éloigné du front, Saint-Nom-la-Bretèche est inclus dans le secteur numéro 7 du Camp Retranché de Paris.<br />
<br />
Ce dispositif, créé en 1880 à la suite du siège de Paris de 1870, constitue la ligne ultime de défense de la Capitale. Le déroulement de la Grande Guerre avec les bombardements ennemis montrera à quel point ce concept était dépassé.<br />
<br />
Mais c’est de ce Camp Retranché que sortiront les troupes qui permettront la Victoire de la Marne à partir du 7 septembre 1914.<br />
<br />
[[Fichier:AC_SNLB_1917-03-26.jpg|300px|thumb|left|Utilisation des indemnité de logement des troupes pour ériger un Monument aux Morts<ref name="ac">AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref>]]<br />
[[Fichier:AC_1917-04-02.jpg|300px|thumb|right|Réclamation des indemnité de logement des troupes<ref name="ac"/>]]<br />
== Le relatif silence des Archives Communales de Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
Les Archives communales ont gardé bien peu de souvenirs du passage des troupes dans notre village. Nous aurions pu y trouver trace des indemnités versées aux fermiers ainsi qu’aux habitants, et donc les lieux et dates de cantonnement. Seuls les deux textes ci-contre ont résisté au temps... Nous avons heureusement pu retrouver, par ailleurs, quelques documents (écrits et cartes postales) et recueillir un témoignage permettant de reconstituer cet aspect de la vie “à l’arrière”.<br />
<br />
''Les montants des indemnités allouées pour une nuit par l’Administration Militaire s’élèvent à 1 F pour les officiers, 0,20 F pour les sous-officiers et 0,05 F pour les hommes de troupe comme pour les chevaux.''<br />
<ref>Société d’Histoire de Villepreux “Nouvelles d’hier” n°40, janvier 2014</ref><br />
<br />
== Protéger la ligne du tramway Versailles-Maule ==<br />
<br />
Dès le 31 août 1914, deux compagnies du 93<sup>è</sup> Régiment Territorial d’Infanterie occupent la ligne Saint-Nom-la-Bretèche – Rennemoulin avec ordre de se relier, à la station de Feucherolles, avec un bataillon du 94<sup>è</sup> RTI et les troupes du 7<sup>è</sup> secteur.<br />
<br />
Le 1<sup>er</sup> septembre, des tranchées sont creusées, puis le 11, le régiment rentre dans ses cantonnements. Il reçoit chevaux, voitures, mitrailleuses et l’équipement nécessaire, outils, vivres, etc. En quelques jours, le 93<sup>è</sup> est transformé de régiment de place en régiment de marche prêt à être embarqué avec tout son matériel pour participer à la bataille de l’Yser en Belgique. <ref>Historique du 93<sup>è</sup> RIT, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
== Armement à Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
De fait, il y aura encore des troupes dans le village en 1917 et peut-être même jusqu’en 1918.<br />
<br />
Ainsi, le 88<sup>è</sup> Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs, créé administrativement le 1<sup>er</sup> février 1917, voit son 6<sup>è</sup> groupe, créé le 1<sup>er</sup> avril, armé à Saint-Nom-la-Bretèche avec le canon de 145 modèle 1916.<ref>Historique des 88<sup>è</sup> et 288<sup>è</sup> Régiments d’Artillerie Lourde à Tracteurs, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
[[Fichier:Soldats_en_Gare_de_SNLB.jpg|300px|thumb|left|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref name="col_part">Collection particulière</ref>]]<br />
[[Fichier:Édit Lebacle108.jpg|300px|thumb|right|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref>Collection Vermont</ref>]]<br />
== En Forêt de Marly ==<br />
<br />
Nous connaissons par ailleurs, grâce au carnet du garde forestier Léon LAPIERRE, les activités licites et illicites des soldats en Forêt de Marly.<br />
<br />
Ces deux cartes postales témoignent de la présence de troupes chargées de défendre la ligne du chemin de fer de Grande Ceinture.<br />
<br />
== Mariage à La Tuilerie Bignon ==<br />
<br />
Les conséquences de la présence de troupes ne se résument pas aux contraintes et aux dégradations dues à l’occupation des bâtiments réquisitionnés.<br />
Des idylles peuvent se nouer entre soldats et villageoises, comme par exemple à La Tuilerie Bignon.<br />
<br />
'''Souvenirs d’enfance de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> à la ferme de La Tuilerie ''':<br />
“''Je revois très bien les DILLIÉS arriver. C’étaient des sinistrés du Nord de la France. Madame DILLIÉS était une Wallonne belge ; lui, il était français de l’autre côté de la frontière'' [...] ''Ils ont été choisis'' [par Monsieur PIOLLET] ''comme chefs de culture pour diriger la ferme''”. Un de leur fils, Hubert, était mobilisé en Pologne lorsque la guerre a éclaté. Un autre, Henri lieutenant au 6<sup>è</sup> Génie, décède en 1918 à l’hôpital de Beauvais et est inscrit sur notre Monuments aux Morts. <br />
Les DILLIÉS avaient également deux filles Gabrielle et Fernande. “''Je vis fort bien que Fernande fréquentait un des soldats qui avaient séjourné à La Tuilerie à la fin de la guerre. Vers 17, par là, la ferme était réquisitionnée pour prendre quelques soldats et certains venaient manger chez maman car tous ne pouvaient manger à la ferme'' [...] ''quand les DILLIÉS virent qu’il'' [Jean Lanzalavi] ''fréquentait leur fille, ils le prièrent de rester à la ferme et tout cela a fini par un mariage''”.<br />
<ref name="témoignage">Témoignage de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> recueilli par une adhérente de l'association "Les Amis de Saint Nom la Bretêche"</ref> <br />
<br />
[[Fichier:Travail_à_ferrer_les_boeufs.jpg|150px|thumb|right|"Travail" pour ferrer les bœufs, à La Tuilerie Bignon<ref>Photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
== Un dirigeable à La Tuilerie Bignon<ref>L'ancienne ferme de la Tuilerie Bignon est aujourd'hui le Golf de Saint-Nom</ref> ==<br />
<br />
“''Je me souviens avoir vu un énorme ballon dirigeable camouflé après le travail aux bœufs de la ferme. On avait dégagé le petit bois pour son emplacement. De là-haut à une certaine altitude il devait se trouver caché aux yeux de l’ennemi. On ne l’admirait que de loin on en avait peur. Car il était vraiment impressionnant.''”<ref name="témoignage"/><br />
<br />
<br /><br />
= Grande activité en Forêt de Marly =<br />
[[Fichier:Livret du Garde Forestier.jpg|150px|thumb|left|Couverture du livret du Garde LAPIERRE<ref>Document ONF, photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
Le “LIVRET POUR LES PRÉPOSÉS DES EAUX ET FORÊT” témoigne des diverses activités du Garde forestier Léon LAPIERRE en Poste à La Bretèche.<br />
<br />
“''Dans le cours de leurs tournées, les préposés doivent être constamment munis du présent livret.''”<br />
<br />
Ainsi, il nous renseigne sur la présence de troupes en Forêt de Marly, sur les agissements légaux et parfois illégaux des militaires et des civils du village et des environs.<br />
<br />
== Exploitation et chapardage de bois ==<br />
<br />
=== Présence militaire ===<br />
<br />
Léon LAPIERRE mobilisé le 2 août 1914, reprend son service et son poste le 3 novembre 1915.<br />
<br />
Il note que les militaires artilleurs cantonnés en Forêt de Marly du côté de Sainte‑James, sont souvent assignés à des corvées de bois pour leurs propres besoins comme pour ceux du front. En effet, un effort supplémentaire de production de bois est demandé à la forêt. Les exploitations militaires s’intensifient.<br />
<br />
Les ''tirés'' de la chasse présidentielle (allées aménagées pour tirer le gibier), situés à l’Est de la Forêt de Marly au Trou d’Enfer, sont désertés. Ces lieux très accidentés sont particulièrement appropriés à la conduite, de 1916 à 1917, des essais secrets du char léger Renault FT 17.<br />
<br />
En 1917, les États-Unis entrent en guerre, et un camp militaire américain s’installe à l’extrémité Est de la plaine du Trou d’Enfer.<br />
<br />
Dans son livret, Léon LAPIERRE constate au cours de ses tournées de nombreux vols de bois commis par les militaires, que ce soit du bois mort ou des arbres verts d’essences diverses. Et même une piste de 300 m de long sur 10 m de large a été installée sans aucune autorisation par une C<sup>ie</sup> du 82<sup>ème</sup> Régiment Territorial.<br />
<br />
[[Fichier:Tuilerie-Bignon Porte de la Forêt de Marly 1914.jpg|400px|thumb|right|Corvée de bois en Forêt de Marly, Porte de la Tuilerie-Bignon<ref>Carte postale affranchie en 1914. Collection particulière</ref>]]<br />
=== Pénurie ===<br />
<br />
Le charbon venant à manquer pour chauffer la mairie et les écoles, l’Administration forestière autorise la commune à prélever dans la forêt 10 stères de bois, autorisation également accordée aux habitants, ''indigents'' ou non, qui viennent s’approvisionner légalement sous la surveillance des gardes. Mais certains fraudent et se servent clandestinement.<br />
<br />
=== Aide aux blessés ===<br />
<br />
En octobre 1917, les préposés procèdent à deux “''coupes de cannes''” pour l’hôpital de Saint-Germain.<br />
<br />
=== Reboisement ===<br />
<br />
Courant juillet et août 1918, des ouvrières sont employées à l’essartage et à la replantation en forêt pour renouveler les parcelles dévastées pendant la guerre.<br />
<br />
=== Fraudes ===<br />
<br />
Le 4 septembre 1916, ayant constaté la disparition de bois dans la plantation du Rossignol, le garde LAPIERRE surprend après 4 jours de surveillance dès 5 heures du matin, 6 personnes toutes domiciliées à Feucherolles. Il dresse Procès-Verbal pour vol de fagots (charme et hêtre) et saisit le larcin.<br />
<br />
Plus tard, le 27 février 1917, des parcelles ayant été pillées, les gardes procèdent à des contrôles domiciliaires. Ainsi 23 habitants (14 de Saint-Nom, 8 de la Tuilerie/Saint-Nom et 1 de la Tuilerie/Noisy) reçoivent la visite du garde LAPIERRE, accompagné du maire Émile DREYFUS, afin de constater le vol de troncs d’arbres, qui ont alors été marqués du marteau particulier du garde puis saisis.<br />
<br />
Le lendemain, même processus chez 6 autres particuliers (dont 1 de Chavenay).<br />
<br />
== Chasse et braconnage ==<br />
<br />
En cette période de disette, les gardes approvisionnent en gibier (faisans et lapins) les hôpitaux et les femmes des gardes.<br />
<br />
Mais le braconnage s’intensifie, surtout au cours de l’année 1916 : les préposés découvrent pendant leurs tournées de nombreux collets pour lapins et chevreuils.<br />
<br />
En mars 1916, porte de Fourqueux, un chevreuil a été trouvé pris au collet ; il a été dépecé et distribué aux gardes de la brigade !<br />
<br />
=== Flagrant délit ===<br />
<br />
En novembre de la même année, vers Cheveaudot, un groupe de cavaliers est repéré. Surgit un chevreuil blessé poursuivi par un militaire à pied porteur d’une arme et qui cherche à s’approcher de l’animal pour l’achever ; il tire et l’animal tombe. Il s’agit d’un Maréchal des Logis en garnison à Saint-Germain. Les autres cavaliers prennent la fuite, puis reviennent se livrer aux gardes. Un Procès-Verbal est dressé et l’animal saisi est remis au maire de Saint-Nom-la-Bretèche pour être vendu au profit du Bureau de Bienfaisance. La carabine d’ordonnance ayant servi à commettre le délit est laissée entre les mains du soldat. Une arme militaire ne peut, en effet, être saisie !<br />
<br />
<br /><br />
= La Municipalité et ses actions =<br />
<br />
== Les élus ==<br />
[[Fichier:L'ancienne_Mairie_SNLB.jpg|400px|thumb|right|Ancienne Mairie-école, rue Charles De Gaule<ref name="col_part"/>]]<br />
Les dernières élections municipales datent de 1912. Le nouveau Conseil restera en place jusqu’en 1919, soit une année de plus que le mandat normal.<br />
<br />
Il comprend douze membres dont sept sortants. Trois conseillers seront mobilisés.<br />
<br />
Bien que les villageois votent à gauche aux élections législatives, ils choisissent pour édiles locaux dix notables sur douze.<br />
<br />
Émile DREYFUS est élu maire, Paul QUELLIEN adjoint qui démissionnera en novembre de son poste d’adjoint au profit d’Eugène DUBOIS.<br />
<br />
Lors de la séance du Conseil municipal du 2 août 1914, l’Ordre de Mobilisation Générale ayant été affiché le jour-même, “''Le Maire déclare qu’en raison de la gravité des évènements extérieurs, il ajourne à une date ultérieure les propositions qui figuraient à l’ordre du jour et qui étaient relatives à l’Emprunt projeté pour adduction d’eau potable, et au marché pour forage d’un puits.''”<ref name="delib">Délibérations du Conseil municipal - AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref><br />
<br />
De fait, pendant toute la Guerre, les délibérations du Conseil municipal seront presque exclusivement limitées aux questions budgétaires et à l’assistance aux vieillards, indigents, femmes en couches et familles nombreuses.<br />
<br />
De nombreux sujets seront occultés : acquisitions d’immeubles, agrandissement du cimetière, recherche d’eau potable et électrification de la Commune.<br />
<br />
Les séances de guerre compteront fréquemment trois absents mobilisés :<br />
<br />
MM. DUBOIS adjoint, QUELLIEN et VIEILLARD au début (il a 45 ans en 1914).<br />
<br />
== Œuvres sociales == <br />
<br />
=== Médecine gratuite ===<br />
<br />
Pour financer l’accès à la médecine gratuite accordée aux indigents, la Municipalité verse chaque année au Département une participation de “''trois francs par tête d’Indigent admis'' [pour] ''le paiement de l’abonnement à servir par la Préfecture au médecin des indigents'' [et pour] ''les frais de petites opérations chirurgicales effectuées par les médecins à ces indigents''”<ref name="delib"/>.<br />
Les bénéficiaires sont au nombre de 61 en 1915, 71 l’année suivante et 74 en 1919, soit 10 à 12% de la population.<br />
<br />
=== Assistance aux vieillards ===<br />
<br />
Les personnes ne pouvant plus travailler reçoivent une allocation mensuelle de 12 à 18 francs selon qu’elles sont ou non en état de ramasser leurs chauffages en forêt et en fonction de leur situation de famille (loi du 14 juillet 1905).<br />
<br />
=== Assistance aux femmes en couches ===<br />
<br />
Rendue obligatoire à partir de 1914, l’allocation journalière servie aux femmes en couches nécessiteuses est fixée à 0,50 F par jour.<br />
Madame CHARLOT, épouse de l’instituteur, est nommée dame visiteuse.<br />
<br />
L’allocation est portée à 1 F en juillet 1918. Le Conseil déclare alors “''qu’il est plus que jamais nécessaire d’assurer l’avenir de la race en secourant les mères de famille''”<ref name="delib"/>.<br />
<br />
À cette date, 35 soldats du village sont morts au combat.<br />
<br />
=== Assistance aux familles nombreuses ===<br />
<br />
En application de la loi du 14 juillet 1913 sur l’assistance obligatoire aux familles nombreuses privées de ressources, la Municipalité fixe à 60 F par an l’allocation servie aux familles nombreuses. Elle est portée à 72 F en 1918<ref name="delib"/>.<br />
<br />
Les bénéficiaires cités dans les délibérations ont de 5 et 8 enfants de moins de 13 ans.<br />
<br />
=== Pupilles de la Nation ===<br />
<br />
En ce 21 juillet 1918, nous savons que 35 enfants du village sont tombés au Champ d’Honneur. Pour cela sans doute, mais aussi par tradition de solidarité nationale, le Conseil vote un crédit de 100 F en faveur de l’Œuvre des Pupilles de la Nation<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Œuvres de Bienfaisance ===<br />
<br />
Le Conseil vote en 1916 un crédit de 20 F pour chacune des œuvres<ref name="delib"/> :<br />
<br />
* • Assistance aux mutilés des armées de terre et mer. <br />
* • Pupilles de l’École laïque de Seine & Oise. <br />
* • Comité d’assistance aux militaires tuberculeux de Seine & Oise. <br />
* • Société d’encouragement au développement de l’enseignement ménager de Seine & Oise. <br />
* • Journée Serbe (25 juin 1916, anniversaire de la bataille du Kosovo de 1389).<br />
<br />
<br /><br />
== Sujets divers ==<br />
<br />
=== Réfugiés – Rapatriés ===<br />
<br />
En application de la circulaire préfectorale du 22 avril 1918, la Municipalité désigne MM. BRETOCQ et BOSSARD pour dresser l’état des immeubles et locaux vacants, qui seront réquisitionnés pour l’installation des réfugiés ou rapatriés<ref name="delib"/>.<br />
Ils viendront du Nord, de la Somme et de la Meuse.<br />
<br />
En 1919, une habitante de la commune réfugiée de la Somme, bénéficiera de l’Allocation accordée aux familles nombreuses<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Surcroît de travail et cherté de vie ===<br />
<br />
“''Depuis le début de la guerre, la Mairie demande un travail de plus en plus actif à M. LEROY, garde-champêtre, qui rend ainsi des services qu’il est juste de récompenser par une prime mensuelle de Vingt francs pendant la durée de la guerre''.” (1916)<ref name="delib"/><br />
<br />
En 1917, des “''allocations temporaires'' [sont accordées] ''aux employés municipaux à titre d’indemnité pour cherté de vie ; ces allocation seront égales au 1/10è du traitement des employés : Secrétaire de Mairie instituteur, Institutrices, Garde-champêtre, Employés des postes, Balayeuse des classes''”<ref name="delib"/>. Plus qu’un 13ème mois !<br />
<br />
=== Chauffage des bâtiments communaux ===<br />
<br />
En novembre 1916, “''ouverture d’un crédit supplémentaire de cinq cents francs pour le chauffage des Écoles Communales jusqu’à la fin de l’hiver. Les crédits ouverts'' [...] ''ne correspondent pas à la hausse considérable des combustibles ; ils sont donc insuffisants pour le paiement des approvisionnements.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
En effet, dès févier 1917, “''pour approvisionner de bois de chauffage, faute de charbon, les Écoles Communales et la Mairie, la Mairie'' [suite à sa demande] ''a reçu de M. le Préfet l’autorisation de prendre cent cinquante stères de bois''” en forêt de Marly<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Le Tramway victime du conflit ===<br />
<br />
Le Tramway à Vapeur Versailles-Maule (TVM) souffre lui aussi du manque de personnel, mais également des réquisitions de matériel.<br />
<br />
La situation financière et matérielle du concessionnaire C.G.B.<ref>Compagnie de Grande Banlieue</ref> le contraint à l’abandon de l’exploitation le 1<sup>er</sup> mai 1916. Le trafic ne reprendra qu’en 1920.<br />
<br />
Le 7 mars 1918, le Préfet de Seine & Oise écrit au Ministre de la Guerre :<br />
<br />
“''L’administration provisoire du réseau de cette compagnie n’a pu reprendre, jusqu’à ce jour, cette exploitation en raison notamment des réquisitions militaires de matériel dont cette ligne a été l’objet.<br />
Les industriels, agriculteurs et commerçants éprouvent un grave préjudice. Ils demandent d’examiner les moyens d’assurer à nouveau le fonctionnement de la ligne''.”<br />
<br />
Le 4 avril suivant, réponse négative du Ministre des Travaux Publics : il est impossible de restituer les 16 agents mobilisés, les 4 locomotives et les 50 wagons utilisés pour l’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (ALVF) et les ateliers des Mureaux.<br />
<br />
Et en 1916, le concessionnaire de la ligne avait refusé l’établissement à ses frais de cabinets d’aisance dans la halte de Saint-Nom-La-Bretèche. Mais avec l’arrêt du trafic, le besoin disparaît.<br />
<br />
Le triangle de retournement qui servait au demi-tour des convois assurant un service partiel, avait été supprimé après la mise à voie normale en 1912. Les rails déclassés sont envoyés en 1916 sur le front des Vosges.<br />
<br />
=== Bouilleur de crû ===<br />
<br />
En août 1916, une délibération se distingue des préoccupations habituelles :<br />
<br />
“''La Commune ne disposant pas de locaux clos propose d’autoriser la distillation à Saint Nom sur la place de l’Église & à La Bretèche sur la place Guitel.''”<ref name="delib"/> Il faudra pourtant attendre de nombreux mois avant de pouvoir arroser la fin du conflit...<br />
<br />
<br /><br />
= La Victoire =<br />
<br />
Le 17 novembre 1918, séance du Conseil où seuls trois Conseillers sont présents : MM. DREYFUS, BRETOCQ et VIEILLARD.<br />
<br />
“''En ouvrant la séance, le Maire a dit qu’il a l’honneur et la grande joie de témoigner la reconnaissance du Conseil municipal et des habitants de la Commune à tous ceux qui nous ont donné la Victoire.<br />
<br />
La Commune a été très éprouvée par des pertes cruelles ; elle a tenu à perpétuer le souvenir de ses enfants morts pour la Patrie en élevant à leur mémoire un monument qui sera inauguré dès la signature de la Paix.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
Dès lors, les projets mis en sommeil durant la guerre seront à nouveau à l’ordre du jour : agrandissement du cimetière, création d’un champ d’expérience pour l’enseignement agricole dans les écoles, adduction d’eau, électrification de la commune, etc.<br />
<br />
=== Anciens combattants ===<br />
<br />
Fin février 1920, “''la Société amicale des anciens combattants de St Nom-la-Bretèche'' [dépose] ''une demande de subvention accompagnée des statuts de la dite Société''.”<ref name="delib"/><br />
<br />
Ainsi, il lui sera allouée chaque année par la Municipalité une subvention de Cent cinquante francs.<br />
<br />
L’Union Nationale des Combattants (UNC) a été créée 15 jours après la signature de l’Armistice.<br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Organisation et vie militaire]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
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[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 31 juillet 2015 à 17:28 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Vivre_malgr%C3%A9_la_Guerre&diff=2220Vivre malgré la Guerre2015-08-01T13:18:10Z<p>Bachmann : </p>
<hr />
<div>= La visite tant redoutée =<br />
[[Fichier:Lombardin Désiré Gabriel Jules.jpg|400px|thumb|right|Désiré, Gabriel et Jules LOMBARDIN<ref>Photos Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
<br />
Quand le canon et la mitraille fauchent chaque jour tant de vies, les familles vivent ces temps de guerre entre espoir et angoisse. Espoir d’une lettre procurant soulagement et réconfort, mais angoisse de l’annonce fatale portée par Monsieur le Maire.<br />
<br />
Dix-neuf des quarante deux soldats de la commune tués au combat, disparaissent durant les cinq premiers mois du conflit, d’août à décembre 1914<ref>SGa Mémoire des Hommes</ref> !<br />
<br />
Et dans cette période, une famille est particulièrement éprouvée et décimée par la mort de trois frères fantassins :<br />
<br />
Louis LOMBARDIN, jardinier, et sa femme Louise ont sept enfants, deux filles et cinq garçons mobilisés. Trois d’entre eux trouvent la mort dans les tout premiers mois de guerre : <br />
:*- Désiré, le 22 août 1914 à 26 ans. <br />
:*- Gabriel, le 13 septembre à 22 ans. <br />
:*- Jules, le 11 décembre à 33 ans.<br />
<br />
À trois reprises en seulement quatre mois, l’on apporte aux malheureux parents la terrible nouvelle qui les plonge chaque fois un peu plus dans la peine. <br />
<br />
Les trois plaques émaillées proviennent de la tombe de la famille LOMBARDIN, bien qu’ils n’y soient pas inhumés.<br />
<br />
[[Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche|Voir aussi le Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
<br />
<br /><br />
= Les cantonnements de troupes =<br />
<br />
Bien qu’éloigné du front, Saint-Nom-la-Bretèche est inclus dans le secteur numéro 7 du Camp Retranché de Paris.<br />
<br />
Ce dispositif, créé en 1880 à la suite du siège de Paris de 1870, constitue la ligne ultime de défense de la Capitale. Le déroulement de la Grande Guerre avec les bombardements ennemis montrera à quel point ce concept était dépassé.<br />
<br />
Mais c’est de ce Camp Retranché que sortiront les troupes qui permettront la Victoire de la Marne à partir du 7 septembre 1914.<br />
<br />
[[Fichier:AC_SNLB_1917-03-26.jpg|300px|thumb|left|Utilisation des indemnité de logement des troupes pour ériger un Monument aux Morts<ref name="ac">AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref>]]<br />
[[Fichier:AC_1917-04-02.jpg|300px|thumb|right|Réclamation des indemnité de logement des troupes<ref name="ac"/>]]<br />
== Le relatif silence des Archives Communales de Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
Les Archives communales ont gardé bien peu de souvenirs du passage des troupes dans notre village. Nous aurions pu y trouver trace des indemnités versées aux fermiers ainsi qu’aux habitants, et donc les lieux et dates de cantonnement. Seuls les deux textes ci-contre ont résisté au temps... Nous avons heureusement pu retrouver, par ailleurs, quelques documents (écrits et cartes postales) et recueillir un témoignage permettant de reconstituer cet aspect de la vie “à l’arrière”.<br />
<br />
''Les montants des indemnités allouées pour une nuit par l’Administration Militaire s’élèvent à 1 F pour les officiers, 0,20 F pour les sous-officiers et 0,05 F pour les hommes de troupe comme pour les chevaux.''<br />
<ref>Société d’Histoire de Villepreux “Nouvelles d’hier” n°40, janvier 2014</ref><br />
<br />
== Protéger la ligne du tramway Versailles-Maule ==<br />
<br />
Dès le 31 août 1914, deux compagnies du 93<sup>è</sup> Régiment Territorial d’Infanterie occupent la ligne Saint-Nom-la-Bretèche – Rennemoulin avec ordre de se relier, à la station de Feucherolles, avec un bataillon du 94<sup>è</sup> RTI et les troupes du 7<sup>è</sup> secteur.<br />
<br />
Le 1<sup>er</sup> septembre, des tranchées sont creusées, puis le 11, le régiment rentre dans ses cantonnements. Il reçoit chevaux, voitures, mitrailleuses et l’équipement nécessaire, outils, vivres, etc. En quelques jours, le 93<sup>è</sup> est transformé de régiment de place en régiment de marche prêt à être embarqué avec tout son matériel pour participer à la bataille de l’Yser en Belgique. <ref>Historique du 93<sup>è</sup> RIT, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
== Armement à Saint-Nom-la-Bretèche ==<br />
<br />
De fait, il y aura encore des troupes dans le village en 1917 et peut-être même jusqu’en 1918.<br />
<br />
Ainsi, le 88<sup>è</sup> Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs, créé administrativement le 1<sup>er</sup> février 1917, voit son 6<sup>è</sup> groupe, créé le 1<sup>er</sup> avril, armé à Saint-Nom-la-Bretèche avec le canon de 145 modèle 1916.<ref>Historique des 88<sup>è</sup> et 288<sup>è</sup> Régiments d’Artillerie Lourde à Tracteurs, SGA Mémoire des Hommes</ref><br />
<br />
[[Fichier:Soldats_en_Gare_de_SNLB.jpg|300px|thumb|left|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref>Collection particulière</ref>]]<br />
[[Fichier:Édit Lebacle108.jpg|300px|thumb|right|Soldats en Gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly<ref>Collection Vermont</ref>]]<br />
== En Forêt de Marly ==<br />
<br />
Nous connaissons par ailleurs, grâce au carnet du garde forestier Léon LAPIERRE, les activités licites et illicites des soldats en Forêt de Marly.<br />
<br />
Ces deux cartes postales témoignent de la présence de troupes chargées de défendre la ligne du chemin de fer de Grande Ceinture.<br />
<br />
== Mariage à La Tuilerie Bignon ==<br />
<br />
Les conséquences de la présence de troupes ne se résument pas aux contraintes et aux dégradations dues à l’occupation des bâtiments réquisitionnés.<br />
Des idylles peuvent se nouer entre soldats et villageoises, comme par exemple à La Tuilerie Bignon.<br />
<br />
'''Souvenirs d’enfance de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> à la ferme de La Tuilerie ''':<br />
“''Je revois très bien les DILLIÉS arriver. C’étaient des sinistrés du Nord de la France. Madame DILLIÉS était une Wallonne belge ; lui, il était français de l’autre côté de la frontière'' [...] ''Ils ont été choisis'' [par Monsieur PIOLLET] ''comme chefs de culture pour diriger la ferme''”. Un de leur fils, Hubert, était mobilisé en Pologne lorsque la guerre a éclaté. Un autre, Henri lieutenant au 6<sup>è</sup> Génie, décède en 1918 à l’hôpital de Beauvais et est inscrit sur notre Monuments aux Morts. <br />
Les DILLIÉS avaient également deux filles Gabrielle et Fernande. “''Je vis fort bien que Fernande fréquentait un des soldats qui avaient séjourné à La Tuilerie à la fin de la guerre. Vers 17, par là, la ferme était réquisitionnée pour prendre quelques soldats et certains venaient manger chez maman car tous ne pouvaient manger à la ferme'' [...] ''quand les DILLIÉS virent qu’il'' [Jean Lanzalavi] ''fréquentait leur fille, ils le prièrent de rester à la ferme et tout cela a fini par un mariage''”.<br />
<ref name="témoignage">Témoignage de Claudine LAMBERT<sup>†</sup> recueilli par une adhérente de l'association "Les Amis de Saint Nom la Bretêche"</ref> <br />
<br />
[[Fichier:Travail_à_ferrer_les_boeufs.jpg|150px|thumb|right|"Travail" pour ferrer les bœufs, à La Tuilerie Bignon<ref>Photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
== Un dirigeable à La Tuilerie Bignon<ref>L'ancienne ferme de la Tuilerie Bignon est aujourd'hui le Golf de Saint-Nom</ref> ==<br />
<br />
“''Je me souviens avoir vu un énorme ballon dirigeable camouflé après le travail aux bœufs de la ferme. On avait dégagé le petit bois pour son emplacement. De là-haut à une certaine altitude il devait se trouver caché aux yeux de l’ennemi. On ne l’admirait que de loin on en avait peur. Car il était vraiment impressionnant.''”<ref name="témoignage"/><br />
<br />
<br /><br />
= Grande activité en Forêt de Marly =<br />
[[Fichier:Livret du Garde Forestier.jpg|150px|thumb|left|Couverture du livret du Garde LAPIERRE<ref>Document ONF, photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche</ref>]]<br />
Le “LIVRET POUR LES PRÉPOSÉS DES EAUX ET FORÊT” témoigne des diverses activités du Garde forestier Léon LAPIERRE en Poste à La Bretèche.<br />
<br />
“''Dans le cours de leurs tournées, les préposés doivent être constamment munis du présent livret.''”<br />
<br />
Ainsi, il nous renseigne sur la présence de troupes en Forêt de Marly, sur les agissements légaux et parfois illégaux des militaires et des civils du village et des environs.<br />
<br />
== Exploitation et chapardage de bois ==<br />
<br />
=== Présence militaire ===<br />
<br />
Léon LAPIERRE mobilisé le 2 août 1914, reprend son service et son poste le 3 novembre 1915.<br />
<br />
Il note que les militaires artilleurs cantonnés en Forêt de Marly du côté de Sainte‑James, sont souvent assignés à des corvées de bois pour leurs propres besoins comme pour ceux du front. En effet, un effort supplémentaire de production de bois est demandé à la forêt. Les exploitations militaires s’intensifient.<br />
<br />
Les ''tirés'' de la chasse présidentielle (allées aménagées pour tirer le gibier), situés à l’Est de la Forêt de Marly au Trou d’Enfer, sont désertés. Ces lieux très accidentés sont particulièrement appropriés à la conduite, de 1916 à 1917, des essais secrets du char léger Renault FT 17.<br />
<br />
En 1917, les États-Unis entrent en guerre, et un camp militaire américain s’installe à l’extrémité Est de la plaine du Trou d’Enfer.<br />
<br />
Dans son livret, Léon LAPIERRE constate au cours de ses tournées de nombreux vols de bois commis par les militaires, que ce soit du bois mort ou des arbres verts d’essences diverses. Et même une piste de 300 m de long sur 10 m de large a été installée sans aucune autorisation par une C<sup>ie</sup> du 82<sup>ème</sup> Régiment Territorial.<br />
<br />
[[Fichier:Tuilerie-Bignon Porte de la Forêt de Marly 1914.jpg|400px|thumb|right|Corvée de bois en Forêt de Marly, Porte de la Tuilerie-Bignon<ref>Carte postale affranchie en 1914. Collection particulière</ref>]]<br />
=== Pénurie ===<br />
<br />
Le charbon venant à manquer pour chauffer la mairie et les écoles, l’Administration forestière autorise la commune à prélever dans la forêt 10 stères de bois, autorisation également accordée aux habitants, ''indigents'' ou non, qui viennent s’approvisionner légalement sous la surveillance des gardes. Mais certains fraudent et se servent clandestinement.<br />
<br />
=== Aide aux blessés ===<br />
<br />
En octobre 1917, les préposés procèdent à deux “''coupes de cannes''” pour l’hôpital de Saint-Germain.<br />
<br />
=== Reboisement ===<br />
<br />
Courant juillet et août 1918, des ouvrières sont employées à l’essartage et à la replantation en forêt pour renouveler les parcelles dévastées pendant la guerre.<br />
<br />
=== Fraudes ===<br />
<br />
Le 4 septembre 1916, ayant constaté la disparition de bois dans la plantation du Rossignol, le garde LAPIERRE surprend après 4 jours de surveillance dès 5 heures du matin, 6 personnes toutes domiciliées à Feucherolles. Il dresse Procès-Verbal pour vol de fagots (charme et hêtre) et saisit le larcin.<br />
<br />
Plus tard, le 27 février 1917, des parcelles ayant été pillées, les gardes procèdent à des contrôles domiciliaires. Ainsi 23 habitants (14 de Saint-Nom, 8 de la Tuilerie/Saint-Nom et 1 de la Tuilerie/Noisy) reçoivent la visite du garde LAPIERRE, accompagné du maire Émile DREYFUS, afin de constater le vol de troncs d’arbres, qui ont alors été marqués du marteau particulier du garde puis saisis.<br />
<br />
Le lendemain, même processus chez 6 autres particuliers (dont 1 de Chavenay).<br />
<br />
== Chasse et braconnage ==<br />
<br />
En cette période de disette, les gardes approvisionnent en gibier (faisans et lapins) les hôpitaux et les femmes des gardes.<br />
<br />
Mais le braconnage s’intensifie, surtout au cours de l’année 1916 : les préposés découvrent pendant leurs tournées de nombreux collets pour lapins et chevreuils.<br />
<br />
En mars 1916, porte de Fourqueux, un chevreuil a été trouvé pris au collet ; il a été dépecé et distribué aux gardes de la brigade !<br />
<br />
=== Flagrant délit ===<br />
<br />
En novembre de la même année, vers Cheveaudot, un groupe de cavaliers est repéré. Surgit un chevreuil blessé poursuivi par un militaire à pied porteur d’une arme et qui cherche à s’approcher de l’animal pour l’achever ; il tire et l’animal tombe. Il s’agit d’un Maréchal des Logis en garnison à Saint-Germain. Les autres cavaliers prennent la fuite, puis reviennent se livrer aux gardes. Un Procès-Verbal est dressé et l’animal saisi est remis au maire de Saint-Nom-la-Bretèche pour être vendu au profit du Bureau de Bienfaisance. La carabine d’ordonnance ayant servi à commettre le délit est laissée entre les mains du soldat. Une arme militaire ne peut, en effet, être saisie !<br />
<br />
<br /><br />
= La Municipalité et ses actions =<br />
[[Fichier:L'ancienne_Mairie_SNLB.jpg|400px|thumb|right|Ancienne Mairie-école, rue Charles De Gaule]]<br />
== Les élus ==<br />
<br />
Les dernières élections municipales datent de 1912. Le nouveau Conseil restera en place jusqu’en 1919, soit une année de plus que le mandat normal.<br />
<br />
Il comprend douze membres dont sept sortants. Trois conseillers seront mobilisés.<br />
<br />
Bien que les villageois votent à gauche aux élections législatives, ils choisissent pour édiles locaux dix notables sur douze.<br />
<br />
Émile DREYFUS est élu maire, Paul QUELLIEN adjoint qui démissionnera en novembre de son poste d’adjoint au profit d’Eugène DUBOIS.<br />
<br />
Lors de la séance du Conseil municipal du 2 août 1914, l’Ordre de Mobilisation Générale ayant été affiché le jour-même, “''Le Maire déclare qu’en raison de la gravité des évènements extérieurs, il ajourne à une date ultérieure les propositions qui figuraient à l’ordre du jour et qui étaient relatives à l’Emprunt projeté pour adduction d’eau potable, et au marché pour forage d’un puits.''”<ref name="delib">Délibérations du Conseil municipal - AC Saint-Nom-la-Bretèche</ref><br />
<br />
De fait, pendant toute la Guerre, les délibérations du Conseil municipal seront presque exclusivement limitées aux questions budgétaires et à l’assistance aux vieillards, indigents, femmes en couches et familles nombreuses.<br />
<br />
De nombreux sujets seront occultés : acquisitions d’immeubles, agrandissement du cimetière, recherche d’eau potable et électrification de la Commune.<br />
<br />
Les séances de guerre compteront fréquemment trois absents mobilisés :<br />
<br />
MM. DUBOIS adjoint, QUELLIEN et VIEILLARD au début (il a 45 ans en 1914).<br />
<br />
== Œuvres sociales == <br />
<br />
=== Médecine gratuite ===<br />
<br />
Pour financer l’accès à la médecine gratuite accordée aux indigents, la Municipalité verse chaque année au Département une participation de “''trois francs par tête d’Indigent admis'' [pour] ''le paiement de l’abonnement à servir par la Préfecture au médecin des indigents'' [et pour] ''les frais de petites opérations chirurgicales effectuées par les médecins à ces indigents''”<ref name="delib"/>.<br />
Les bénéficiaires sont au nombre de 61 en 1915, 71 l’année suivante et 74 en 1919, soit 10 à 12% de la population.<br />
<br />
=== Assistance aux vieillards ===<br />
<br />
Les personnes ne pouvant plus travailler reçoivent une allocation mensuelle de 12 à 18 francs selon qu’elles sont ou non en état de ramasser leurs chauffages en forêt et en fonction de leur situation de famille (loi du 14 juillet 1905).<br />
<br />
=== Assistance aux femmes en couches ===<br />
<br />
Rendue obligatoire à partir de 1914, l’allocation journalière servie aux femmes en couches nécessiteuses est fixée à 0,50 F par jour.<br />
Madame CHARLOT, épouse de l’instituteur, est nommée dame visiteuse.<br />
<br />
L’allocation est portée à 1 F en juillet 1918. Le Conseil déclare alors “''qu’il est plus que jamais nécessaire d’assurer l’avenir de la race en secourant les mères de famille''”<ref name="delib"/>.<br />
<br />
À cette date, 35 soldats du village sont morts au combat.<br />
<br />
=== Assistance aux familles nombreuses ===<br />
<br />
En application de la loi du 14 juillet 1913 sur l’assistance obligatoire aux familles nombreuses privées de ressources, la Municipalité fixe à 60 F par an l’allocation servie aux familles nombreuses. Elle est portée à 72 F en 1918<ref name="delib"/>.<br />
<br />
Les bénéficiaires cités dans les délibérations ont de 5 et 8 enfants de moins de 13 ans.<br />
<br />
=== Pupilles de la Nation ===<br />
<br />
En ce 21 juillet 1918, nous savons que 35 enfants du village sont tombés au Champ d’Honneur. Pour cela sans doute, mais aussi par tradition de solidarité nationale, le Conseil vote un crédit de 100 F en faveur de l’Œuvre des Pupilles de la Nation<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Œuvres de Bienfaisance ===<br />
<br />
Le Conseil vote en 1916 un crédit de 20 F pour chacune des œuvres<ref name="delib"/> :<br />
<br />
* • Assistance aux mutilés des armées de terre et mer. <br />
* • Pupilles de l’École laïque de Seine & Oise. <br />
* • Comité d’assistance aux militaires tuberculeux de Seine & Oise. <br />
* • Société d’encouragement au développement de l’enseignement ménager de Seine & Oise. <br />
* • Journée Serbe (25 juin 1916, anniversaire de la bataille du Kosovo de 1389).<br />
<br />
<br /><br />
== Sujets divers ==<br />
<br />
=== Réfugiés – Rapatriés ===<br />
<br />
En application de la circulaire préfectorale du 22 avril 1918, la Municipalité désigne MM. BRETOCQ et BOSSARD pour dresser l’état des immeubles et locaux vacants, qui seront réquisitionnés pour l’installation des réfugiés ou rapatriés<ref name="delib"/>.<br />
Ils viendront du Nord, de la Somme et de la Meuse.<br />
<br />
En 1919, une habitante de la commune réfugiée de la Somme, bénéficiera de l’Allocation accordée aux familles nombreuses<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Surcroît de travail et cherté de vie ===<br />
<br />
“''Depuis le début de la guerre, la Mairie demande un travail de plus en plus actif à M. LEROY, garde-champêtre, qui rend ainsi des services qu’il est juste de récompenser par une prime mensuelle de Vingt francs pendant la durée de la guerre''.” (1916)<ref name="delib"/><br />
<br />
En 1917, des “''allocations temporaires'' [sont accordées] ''aux employés municipaux à titre d’indemnité pour cherté de vie ; ces allocation seront égales au 1/10è du traitement des employés : Secrétaire de Mairie instituteur, Institutrices, Garde-champêtre, Employés des postes, Balayeuse des classes''”<ref name="delib"/>. Plus qu’un 13ème mois !<br />
<br />
=== Chauffage des bâtiments communaux ===<br />
<br />
En novembre 1916, “''ouverture d’un crédit supplémentaire de cinq cents francs pour le chauffage des Écoles Communales jusqu’à la fin de l’hiver. Les crédits ouverts'' [...] ''ne correspondent pas à la hausse considérable des combustibles ; ils sont donc insuffisants pour le paiement des approvisionnements.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
En effet, dès févier 1917, “''pour approvisionner de bois de chauffage, faute de charbon, les Écoles Communales et la Mairie, la Mairie'' [suite à sa demande] ''a reçu de M. le Préfet l’autorisation de prendre cent cinquante stères de bois''” en forêt de Marly<ref name="delib"/>.<br />
<br />
=== Le Tramway victime du conflit ===<br />
<br />
Le Tramway à Vapeur Versailles-Maule (TVM) souffre lui aussi du manque de personnel, mais également des réquisitions de matériel.<br />
<br />
La situation financière et matérielle du concessionnaire C.G.B.<ref>Compagnie de Grande Banlieue</ref> le contraint à l’abandon de l’exploitation le 1<sup>er</sup> mai 1916. Le trafic ne reprendra qu’en 1920.<br />
<br />
Le 7 mars 1918, le Préfet de Seine & Oise écrit au Ministre de la Guerre :<br />
<br />
“''L’administration provisoire du réseau de cette compagnie n’a pu reprendre, jusqu’à ce jour, cette exploitation en raison notamment des réquisitions militaires de matériel dont cette ligne a été l’objet.<br />
Les industriels, agriculteurs et commerçants éprouvent un grave préjudice. Ils demandent d’examiner les moyens d’assurer à nouveau le fonctionnement de la ligne''.”<br />
<br />
Le 4 avril suivant, réponse négative du Ministre des Travaux Publics : il est impossible de restituer les 16 agents mobilisés, les 4 locomotives et les 50 wagons utilisés pour l’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (ALVF) et les ateliers des Mureaux.<br />
<br />
Et en 1916, le concessionnaire de la ligne avait refusé l’établissement à ses frais de cabinets d’aisance dans la halte de Saint-Nom-La-Bretèche. Mais avec l’arrêt du trafic, le besoin disparaît.<br />
<br />
Le triangle de retournement qui servait au demi-tour des convois assurant un service partiel, avait été supprimé après la mise à voie normale en 1912. Les rails déclassés sont envoyés en 1916 sur le front des Vosges.<br />
<br />
=== Bouilleur de crû ===<br />
<br />
En août 1916, une délibération se distingue des préoccupations habituelles :<br />
<br />
“''La Commune ne disposant pas de locaux clos propose d’autoriser la distillation à Saint Nom sur la place de l’Église & à La Bretèche sur la place Guitel.''”<ref name="delib"/> Il faudra pourtant attendre de nombreux mois avant de pouvoir arroser la fin du conflit...<br />
<br />
<br /><br />
= La Victoire =<br />
<br />
Le 17 novembre 1918, séance du Conseil où seuls trois Conseillers sont présents : MM. DREYFUS, BRETOCQ et VIEILLARD.<br />
<br />
“''En ouvrant la séance, le Maire a dit qu’il a l’honneur et la grande joie de témoigner la reconnaissance du Conseil municipal et des habitants de la Commune à tous ceux qui nous ont donné la Victoire.<br />
<br />
La Commune a été très éprouvée par des pertes cruelles ; elle a tenu à perpétuer le souvenir de ses enfants morts pour la Patrie en élevant à leur mémoire un monument qui sera inauguré dès la signature de la Paix.''”<ref name="delib"/><br />
<br />
Dès lors, les projets mis en sommeil durant la guerre seront à nouveau à l’ordre du jour : agrandissement du cimetière, création d’un champ d’expérience pour l’enseignement agricole dans les écoles, adduction d’eau, électrification de la commune, etc.<br />
<br />
=== Anciens combattants ===<br />
<br />
Fin février 1920, “''la Société amicale des anciens combattants de St Nom-la-Bretèche'' [dépose] ''une demande de subvention accompagnée des statuts de la dite Société''.”<ref name="delib"/><br />
<br />
Ainsi, il lui sera allouée chaque année par la Municipalité une subvention de Cent cinquante francs.<br />
<br />
L’Union Nationale des Combattants (UNC) a été créée 15 jours après la signature de l’Armistice.<br />
<br />
<br /><br />
=Références=<br />
<references/><br />
<br /><br /><br />
[[Catégorie:Saint-Nom-la-Bretèche]]<br />
[[Catégorie:Organisation et vie militaire]]<br />
[[Catégorie:Populations (ou évolution sociétale)]]<br />
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[[Utilisateur:Bachmann|Bachmann]] ([[Discussion utilisateur:Bachmann|discussion]]) 31 juillet 2015 à 17:28 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche</div>Bachmannhttps://wiki1418.yvelines.fr/index.php?title=Fichier:L%27ancienne_Mairie_SNLB.jpg&diff=2219Fichier:L'ancienne Mairie SNLB.jpg2015-08-01T13:12:49Z<p>Bachmann : Ancienne Mairie, rue Charles De Gaulle</p>
<hr />
<div>Ancienne Mairie, rue Charles De Gaulle</div>Bachmann