Différences entre versions de « Vivre malgré la Guerre »
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Dès le 31 août 1914, deux compagnies du 93<sup>è</sup> Régiment Territorial d’Infanterie occupent la ligne Saint-Nom-la-Bretèche – Rennemoulin avec ordre de se relier, à la station de Feucherolles, avec un bataillon du 94<sup>è</sup> RTI et les troupes du 7<sup>è</sup> secteur. | Dès le 31 août 1914, deux compagnies du 93<sup>è</sup> Régiment Territorial d’Infanterie occupent la ligne Saint-Nom-la-Bretèche – Rennemoulin avec ordre de se relier, à la station de Feucherolles, avec un bataillon du 94<sup>è</sup> RTI et les troupes du 7<sup>è</sup> secteur. | ||
− | Le 1<sup>er</sup> septembre, des tranchées sont creusées, puis le 11, le régiment rentre dans ses cantonnements. Il reçoit chevaux, voitures, mitrailleuses et l’équipement nécessaire, outils, vivres, etc. En quelques jours, le 93<sup>è</sup> est transformé de régiment de place en régiment de marche prêt à être embarqué avec tout son matériel pour participer à la bataille de l’Yser en Belgique. <ref>Historique du 93<sup>è</sup> RIT | + | Le 1<sup>er</sup> septembre, des tranchées sont creusées, puis le 11, le régiment rentre dans ses cantonnements. Il reçoit chevaux, voitures, mitrailleuses et l’équipement nécessaire, outils, vivres, etc. En quelques jours, le 93<sup>è</sup> est transformé de régiment de place en régiment de marche prêt à être embarqué avec tout son matériel pour participer à la bataille de l’Yser en Belgique. <ref>Historique du 93<sup>è</sup> RIT, SGA Mémoire des Hommes</ref> |
== Armement à Saint-Nom-la-Bretèche == | == Armement à Saint-Nom-la-Bretèche == | ||
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Ainsi, le 88<sup>è</sup> Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs, créé administrativement le 1<sup>er</sup> février 1917, voit son 6<sup>è</sup> groupe, créé le 1<sup>er</sup> avril, armé à Saint-Nom-la-Bretèche avec le canon de 145 modèle 1916.<ref>Historique des 88<sup>è</sup> et 288<sup>è</sup> Régiments d’Artillerie Lourde à Tracteurs, SGA Mémoire des Hommes</ref> | Ainsi, le 88<sup>è</sup> Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs, créé administrativement le 1<sup>er</sup> février 1917, voit son 6<sup>è</sup> groupe, créé le 1<sup>er</sup> avril, armé à Saint-Nom-la-Bretèche avec le canon de 145 modèle 1916.<ref>Historique des 88<sup>è</sup> et 288<sup>è</sup> Régiments d’Artillerie Lourde à Tracteurs, SGA Mémoire des Hommes</ref> | ||
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+ | Nous connaissons par ailleurs, grâce au carnet du garde forestier Léon LAPIERRE, les activités licites et illicites des soldats en Forêt de Marly. | ||
+ | Ces deux cartes postales témoignent de la présence de troupes chargées de défendre la ligne du chemin de fer de Grande Ceinture. | ||
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+ | Les conséquences de la présence de troupes ne se résument pas aux contraintes et aux dégradations dues à l’occupation des bâtiments réquisitionnés. | ||
+ | Des idylles peuvent se nouer entre soldats et villageoises, comme par exemple à La Tuilerie Bignon. | ||
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+ | '''Souvenirs d’enfance de Claudine LAMBERT à la ferme de La Tuilerie ''': | ||
+ | “''Je revois très bien les DILLIÉS arriver. C’étaient des sinistrés du Nord de la France. Madame DILLIÉS était une Wallonne belge ; lui, il était français de l’autre côté de la frontière'' [...] ''Ils ont été choisis'' [par Monsieur PIOLLET] ''comme chefs de culture pour diriger la ferme''”. Un de leur fils, Hubert, était mobilisé en Pologne lorsque la guerre a éclaté. Un autre, Henri lieutenant au 6<sup>è</sup> Génie, décède en 1918 à l’hôpital de Beauvais et est inscrit sur notre Monuments aux Morts. | ||
+ | Les DILLIÉS avaient également deux filles Gabrielle et Fernande. “''Je vis fort bien que Fernande fréquentait un des soldats qui avaient séjourné à La Tuilerie à la fin de la guerre. Vers 17, par là, la ferme était réquisitionnée pour prendre quelques soldats et certains venaient manger chez maman car tous ne pouvaient manger à la ferme'' [...] ''quand les DILLIÉS virent qu’il'' [Jean Lanzalavi] ''fréquentait leur fille, ils le prièrent de rester à la ferme et tout cela a fini par un mariage''”. | ||
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Version du 31 juillet 2015 à 14:42
Les cantonnements de troupes
Bien qu’éloigné du front, Saint-Nom-la-Bretèche est inclus dans le secteur numéro 7 du Camp Retranché de Paris.
Ce dispositif, créé en 1880 à la suite du siège de Paris de 1870, constitue la ligne ultime de défense de la Capitale. Le déroulement de la Grande Guerre avec les bombardements ennemis montrera à quel point ce concept était dépassé.
Mais c’est de ce Camp Retranché que sortiront les troupes qui permettront la Victoire de la Marne à partir du 7 septembre 1914.
Le silence des archives
Les Archives communales ont gardé bien peu de souvenirs du passage des troupes dans notre village. Nous aurions pu y trouver trace des indemnités versées aux fermiers ainsi qu’aux habitants, et donc les lieux et dates de cantonnement. Seuls les deux textes ci-contre ont résisté au temps... Nous avons heureusement pu retrouver, par ailleurs, quelques documents (écrits et cartes postales) et recueillir un témoignage permettant de reconstituer cet aspect de la vie “à l’arrière”.
Protéger la ligne du tramway Versailles-Maule
Dès le 31 août 1914, deux compagnies du 93è Régiment Territorial d’Infanterie occupent la ligne Saint-Nom-la-Bretèche – Rennemoulin avec ordre de se relier, à la station de Feucherolles, avec un bataillon du 94è RTI et les troupes du 7è secteur.
Le 1er septembre, des tranchées sont creusées, puis le 11, le régiment rentre dans ses cantonnements. Il reçoit chevaux, voitures, mitrailleuses et l’équipement nécessaire, outils, vivres, etc. En quelques jours, le 93è est transformé de régiment de place en régiment de marche prêt à être embarqué avec tout son matériel pour participer à la bataille de l’Yser en Belgique. [1]
Armement à Saint-Nom-la-Bretèche
De fait, il y aura encore des troupes dans le village en 1917 et peut-être même jusqu’en 1918.
Ainsi, le 88è Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs, créé administrativement le 1er février 1917, voit son 6è groupe, créé le 1er avril, armé à Saint-Nom-la-Bretèche avec le canon de 145 modèle 1916.[2]
En Forêt de Marly
Nous connaissons par ailleurs, grâce au carnet du garde forestier Léon LAPIERRE, les activités licites et illicites des soldats en Forêt de Marly. Ces deux cartes postales témoignent de la présence de troupes chargées de défendre la ligne du chemin de fer de Grande Ceinture.
Mariage à La Tuilerie Bignon
Les conséquences de la présence de troupes ne se résument pas aux contraintes et aux dégradations dues à l’occupation des bâtiments réquisitionnés. Des idylles peuvent se nouer entre soldats et villageoises, comme par exemple à La Tuilerie Bignon.
Souvenirs d’enfance de Claudine LAMBERT à la ferme de La Tuilerie : “Je revois très bien les DILLIÉS arriver. C’étaient des sinistrés du Nord de la France. Madame DILLIÉS était une Wallonne belge ; lui, il était français de l’autre côté de la frontière [...] Ils ont été choisis [par Monsieur PIOLLET] comme chefs de culture pour diriger la ferme”. Un de leur fils, Hubert, était mobilisé en Pologne lorsque la guerre a éclaté. Un autre, Henri lieutenant au 6è Génie, décède en 1918 à l’hôpital de Beauvais et est inscrit sur notre Monuments aux Morts. Les DILLIÉS avaient également deux filles Gabrielle et Fernande. “Je vis fort bien que Fernande fréquentait un des soldats qui avaient séjourné à La Tuilerie à la fin de la guerre. Vers 17, par là, la ferme était réquisitionnée pour prendre quelques soldats et certains venaient manger chez maman car tous ne pouvaient manger à la ferme [...] quand les DILLIÉS virent qu’il [Jean Lanzalavi] fréquentait leur fille, ils le prièrent de rester à la ferme et tout cela a fini par un mariage”.
Références