Différences entre versions de « Chronique de février 1916 : Les aéronefs »
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Version actuelle datée du 1 février 2016 à 11:24
En avril et septembre 2015, la Chronique du centenaire avait abordé la question de l’aviation et des dirigeables lors de la Grande Guerre. Cette affiche qui émane de la municipalité d’Argenteuil et qui présente les « mesures en cas d’approche des aéronefs ennemis » s’inscrit dans la continuité de ces deux précédents articles.
Daté du 31 janvier 1916, ce document s’inscrit dans un contexte bien particulier de l’utilisation de dirigeables Zeppelin par l’armée allemande. De nouveaux modèles capables de transporter des bombes de plus en plus lourdes et de larguer celles-ci avec plus d’efficacité viennent alors d’être mis au point l’année précédente. Situé à une centaine de kilomètres du front, Argenteuil n’est potentiellement pas épargnée par les bombardements stratégiques à longue distance, un domaine dans lequel l’armée allemande conserva pendant longtemps une certaine supériorité. L’article 2 des dispositions prises par la municipalité témoigne également des progrès techniques importants des aéronefs, puisque ceux-ci sont à même d’agir de nuit.
Dans la nuit du 29 au 30 janvier 1916, la ville de Paris subit sont deuxième et dernier bombardement par la voie des airs, après celui du 20 au 21 mars 1915. Londres fut en revanche une cible davantage privilégiée par ce type d’attaque. Face à cette menace, les autorités cherchent alors à mettre en œuvre des mesures pour protéger une population pour qui les raids aériens sont considérés comme des moments de curiosité et qui sort dans les rues pour observer le spectacle. On voit dans ce document que le maire d’Argenteuil décide de rappeler à ses administrés les bons comportements à adopter. De là à en tirer la conclusion que ceux-ci ne sont pas encore bien respectés par tous, il n’y a qu’un pas, d’autant plus que l’article 3 prévoit des poursuites pour les contrevenants.
Les bombardements menés par les aéronefs furent principalement une arme psychologique ayant pour but d’affaiblir le moral des populations civiles. Leurs bilans matériels et humains ont en effet été le plus souvent relativement faibles. A titre d’exemple, les deux raids parisiens firent au total 66 victimes dont 27 morts. De plus, à partir de l’automne 1916, les progrès des avions de bombardement réduisirent l’intérêt des Zeppelins jugés trop vulnérables.
Jean-Christophe Blanchard
Pour aller plus loin :
- Audoin-Rouzeau Stéphane, "Avions et chars", in Encyclopédie de la Grande Guerre, Bayard, Paris, 2004.
- Cochet François, "Zeppelins (appareils"), in Dictionnaire de la Grande Guerre, Robert Laffont, Paris, 2008.
- Une fiche consacrée à Paris, ville bombardée