Différences entre versions de « CHABROT, Eugène »
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− | + | ==Famille== | |
− | + | Eugène Chabrot est le fils de Charles Joseph Chabrot, cordonnier et de Joséphine Bassier. | |
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− | <ref>[http://http://archives.yvelines.fr/arkotheque/ | + | Il s'est marié avec Marie Émélie Adélaïde Cornu le 9 avril 1885 à Boinville-en-Mantois<ref>[http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053dcfc260c399/53dcfc268e616 Registre d’état civil, Archives départementales des Yvelines] p 150</ref>.<br> |
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+ | Le couple demeure avec leur unique fils -prénommé Charles-, à la mairie, rue de l'Hôtel-de-Ville où se trouve l'école<ref>[http://http://archives.yvelines.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YTo2OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMTUtMTEtMTMiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE6ImFya29fc2VyaWVsIjtzOjQ6InJlZjEiO2k6NDtzOjQ6InJlZjIiO2k6NDUwOTtzOjE2OiJ2aXNpb25uZXVzZV9odG1sIjtiOjE7czoyMToidmlzaW9ubmV1c2VfaHRtbF9tb2RlIjtzOjQ6InByb2QiO30=#uielem_move=0%2C0&uielem_rotate=F&uielem_islocked=0&uielem_zoom=93 Recensements, Archives départementales des Yvelines] p 42.</ref>. | ||
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+ | == Carrière d'instituteur == | ||
+ | En 1880, il enseigne à Sartrouville et de ce fait, est dispensé de ses obligations militaires<ref>[http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d7cc795d48e/53d7cc797e110 Recrutement militaire, Archives départementales des Yvelines - Versailles 1880] p 46.</ref>. | ||
+ | Il exerce son métier d'instituteur à Conflans-Sainte-Honorine de 1884 à 1917, tout d'abord à l'école située sur l'actuelle place Fouillère, puis à partir de 1896 dans le bâtiment neuf situé derrière la mairie dont il supervisa les travaux en tant que secrétaire de mairie.<br> | ||
+ | [[Fichier:Mairie et écoles de Conflans-Sainte-Honorine (AMC cote 4 Fi 43).jpeg|vignette|upright=2|droite|La mairie et les écoles de Conflans-Sainte-Honorine vers 1900.]] | ||
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+ | En 1899, il rédige la monographie sur la ville de Conflans-Sainte-Honorine à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900<ref>[http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d531a81443e/53d531a815be9 Monographies communales, Archives départementales des Yvelines].</ref>.<br> | ||
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+ | En 1906, il publie ''Le lendemain de l'école à Conflans-Sainte-Honorine, 1895-1906 : deux ans en Guyane, lettres du caporal A. Delaines, de l'Infanterie de Marine à son instituteur''<ref>[http://http://archives.yvelines.fr/arkotheque/consult_fonds/fonds_seriel_detail.php?ref_fonds=8&ref1=6956&debut=0 Bibliothèque historique, Archives départementales des Yvelines]</ref>. | ||
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+ | == Durant la guerre== | ||
+ | Trop âgé pour être incorporé, Eugène Chabrot continue à enseigner et reste en contact avec ses élèves, dont son fils Charles également instituteur<ref>[http://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053cf4f0e52fcd/53cf4f0e82cec Recrutement militaire, Archives départementales des Yvelines - Versailles 1907] p 31.</ref>, partis au front qui lui adressent des lettres relatant leur vie dans les tranchées.<br> | ||
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+ | Ses collègues hommes partis au front sont remplacés par des femmes. Lorsqu'elles étaient absentes, on répartissait les enfants dans les classes. | ||
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+ | D'après son ancien élève Eugène Berrurier (1903-2003)<ref>Menus détails d'une Vie Paysanne à Chennevières-Conflans-Sainte-Honorine, Catherine Pouille, 2000</ref>, ''il était très patriote, un peu "Déroulède", un ardent boulangiste. Le général Boulanger regroupa autour de lui les mécontents et les patriotes "revanchards".<br> | ||
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+ | En 1916, il fait part de sa volonté de prendre sa retraite. Une délibération du conseil municipal lui est alors consacrée <ref>Archives municipales de Conflans - 1 D 16 - Délibérations du conseil municipal n°1588</ref> ''Le Maire informe que ...le très distingué directeur de nos écoles va nous quitter. Bien que M.Chabrot qui avait demandé la liquidation de sa retraite pour raison de santé, ait consenti, depuis, par devoir patriotique, à rester à son poste jusqu'à la fin des hostilités, un nouveau directeur va être nommé à la rentrée. Le Maire propose à l'assemblée, d’exprimer à M. Chabrot les regrets que son départ laissera dans la population, qui, depuis plus de 30 années, a pu apprécier ses qualités de citoyen et de Directeur... décide à l'unanimité, de lui remettre, à titre de souvenir, une médaille artistique en vermeil, qui lui rappellera son dévouement à nos écoles, et la haute considération dont il était entouré dans la commune, comme Directeur.'' <br> | ||
− | + | Le 25 septembre 1921, lors de l'inauguration du monument aux morts, situé au cimetière de la rue du Repos à Conflans-Sainte-Honorine, il fit l'appel des soldats morts car il avait été l'instituteur d'un grand nombre d'entre eux. A cette occasion, il publie le ''Livre d'Or d'une école primaire, Pages vécues de la Grande Guerre''. C'est un recueil de lettres et récits écrits par ses anciens élèves partis au front. Ce livre est dédié aux 492 maîtres et anciens élèves de l'école de Conflans-Sainte-Honorine mobilisés dont 79 ne sont jamais revenus<ref>VAC n°17, novembre 1988, p.21, Les rues livrent leur histoire par CATLA-MJC</ref>, Les bénéfices sont versés à la Caisse des Écoles de Conflans-Sainte-Honorine.<br> | |
+ | [[Fichier:Pages vécues de la Grande Guerre couverture.jpg|200px|thumb|left| Couverture du Livre d'Or d'une école primaire, Pages vécues de la Grande Guerre]] | ||
+ | En 1927, le [http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Joffre maréchal Joffre] lui adresse ses remerciements pour lui avoir offert son ouvrage dans lequel "''ces lettres écrites par vos anciens élèves prouvent hautement la valeur de l'éducation morale que vous avez donnée pendant plus de trente années aux enfants de Conflans. Je suis heureux de vous exprimer toutes mes félicitations et toute ma gratitude pour la part que vous avez prise à la formation de nos vaillants soldats.''" [[Fichier:Lettre du Mal Joffre.jpg|200px|thumb|right| Copie de la lettre du Maréchal Joffre adressée le 27 août 1927 à Eugène Chabrot]]<br> | ||
+ | Après la guerre, il vit avec son épouse, rue de la Fosse du Moulin (près de l'impasse qui prendra son nom) jusqu'à son décès.<br> | ||
+ | En 1931, son testament est déposé chez Maître Mauduit, notaire à Conflans-Sainte-Honorine dans lequel il institue un legs en faveur d'un élève méritant désigné par ses camarades de classe<ref>AMC, série 2Q7, Legs Chabrot </ref>. | ||
==Postérité== | ==Postérité== | ||
− | + | Par décision du conseil municipal de Conflans-Sainte-Honorine du 16 janvier 1932, il est créé une impasse Eugène Chabrot. | |
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Version actuelle datée du 17 mars 2018 à 21:32
Charles Eugène Chabrot dit Eugène Chabrot, né le 1er mai 1860 à Chanteloup-Les-Vignes[1], et décédé le 6 septembre 1931 à Boinville-en-Mantois, à l’âge de 71 ans, est un officier de l'Instruction publique (instituteur et directeur des écoles de Conflans-Sainte-Honorine) qui a exercé ses fonctions de 1884 à 1917.
Famille
Eugène Chabrot est le fils de Charles Joseph Chabrot, cordonnier et de Joséphine Bassier.
Il s'est marié avec Marie Émélie Adélaïde Cornu le 9 avril 1885 à Boinville-en-Mantois[2].
Le couple demeure avec leur unique fils -prénommé Charles-, à la mairie, rue de l'Hôtel-de-Ville où se trouve l'école[3].
Carrière d'instituteur
En 1880, il enseigne à Sartrouville et de ce fait, est dispensé de ses obligations militaires[4].
Il exerce son métier d'instituteur à Conflans-Sainte-Honorine de 1884 à 1917, tout d'abord à l'école située sur l'actuelle place Fouillère, puis à partir de 1896 dans le bâtiment neuf situé derrière la mairie dont il supervisa les travaux en tant que secrétaire de mairie.
En 1899, il rédige la monographie sur la ville de Conflans-Sainte-Honorine à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900[5].
En 1906, il publie Le lendemain de l'école à Conflans-Sainte-Honorine, 1895-1906 : deux ans en Guyane, lettres du caporal A. Delaines, de l'Infanterie de Marine à son instituteur[6].
Durant la guerre
Trop âgé pour être incorporé, Eugène Chabrot continue à enseigner et reste en contact avec ses élèves, dont son fils Charles également instituteur[7], partis au front qui lui adressent des lettres relatant leur vie dans les tranchées.
Ses collègues hommes partis au front sont remplacés par des femmes. Lorsqu'elles étaient absentes, on répartissait les enfants dans les classes.
D'après son ancien élève Eugène Berrurier (1903-2003)[8], il était très patriote, un peu "Déroulède", un ardent boulangiste. Le général Boulanger regroupa autour de lui les mécontents et les patriotes "revanchards".
"Samedi, 22 Mai 2015.
Pensée.
Le patriotisme se traduit par un vif sentiment de respect et d'amour pour tout ce qui touche de la patrie."'
"Vendredi, 18 Juin 1915.
Pensée :
Après la bataille, le blessé est considéré comme un frère malheureux."
Pour préparer ses élèves au certificat d'études qui devait être passé à Poissy, chef-lieu de canton, il les testa en leur dictant le poème de René Berton en hommage à Alain de Fayolle, mort au champ d'honneur :
"Je te salue à toi qui sus si bien mourir
Petit Saint-Cyrien dont le jour souvenir''
Les quarante élèves auraient tous fait la même faute "si rare" à la place de "Cyrard", ce qui aurait rendu fou le pauvre maître et directeur !
En 1916, il fait part de sa volonté de prendre sa retraite. Une délibération du conseil municipal lui est alors consacrée [9] Le Maire informe que ...le très distingué directeur de nos écoles va nous quitter. Bien que M.Chabrot qui avait demandé la liquidation de sa retraite pour raison de santé, ait consenti, depuis, par devoir patriotique, à rester à son poste jusqu'à la fin des hostilités, un nouveau directeur va être nommé à la rentrée. Le Maire propose à l'assemblée, d’exprimer à M. Chabrot les regrets que son départ laissera dans la population, qui, depuis plus de 30 années, a pu apprécier ses qualités de citoyen et de Directeur... décide à l'unanimité, de lui remettre, à titre de souvenir, une médaille artistique en vermeil, qui lui rappellera son dévouement à nos écoles, et la haute considération dont il était entouré dans la commune, comme Directeur.
Le 25 septembre 1921, lors de l'inauguration du monument aux morts, situé au cimetière de la rue du Repos à Conflans-Sainte-Honorine, il fit l'appel des soldats morts car il avait été l'instituteur d'un grand nombre d'entre eux. A cette occasion, il publie le Livre d'Or d'une école primaire, Pages vécues de la Grande Guerre. C'est un recueil de lettres et récits écrits par ses anciens élèves partis au front. Ce livre est dédié aux 492 maîtres et anciens élèves de l'école de Conflans-Sainte-Honorine mobilisés dont 79 ne sont jamais revenus[10], Les bénéfices sont versés à la Caisse des Écoles de Conflans-Sainte-Honorine.
En 1927, le maréchal Joffre lui adresse ses remerciements pour lui avoir offert son ouvrage dans lequel "ces lettres écrites par vos anciens élèves prouvent hautement la valeur de l'éducation morale que vous avez donnée pendant plus de trente années aux enfants de Conflans. Je suis heureux de vous exprimer toutes mes félicitations et toute ma gratitude pour la part que vous avez prise à la formation de nos vaillants soldats."
Après la guerre, il vit avec son épouse, rue de la Fosse du Moulin (près de l'impasse qui prendra son nom) jusqu'à son décès.
En 1931, son testament est déposé chez Maître Mauduit, notaire à Conflans-Sainte-Honorine dans lequel il institue un legs en faveur d'un élève méritant désigné par ses camarades de classe[11].
Postérité
Par décision du conseil municipal de Conflans-Sainte-Honorine du 16 janvier 1932, il est créé une impasse Eugène Chabrot.
Notes et références
Archives municipales de Conflans (AMC) - Livre d'Or d'une école primaire, Pages vécues de la Grande Guerre
- ↑ Registre d’état civil, Archives départementales des Yvelines p 61.
- ↑ Registre d’état civil, Archives départementales des Yvelines p 150
- ↑ Recensements, Archives départementales des Yvelines p 42.
- ↑ Recrutement militaire, Archives départementales des Yvelines - Versailles 1880 p 46.
- ↑ Monographies communales, Archives départementales des Yvelines.
- ↑ Bibliothèque historique, Archives départementales des Yvelines
- ↑ Recrutement militaire, Archives départementales des Yvelines - Versailles 1907 p 31.
- ↑ Menus détails d'une Vie Paysanne à Chennevières-Conflans-Sainte-Honorine, Catherine Pouille, 2000
- ↑ Archives municipales de Conflans - 1 D 16 - Délibérations du conseil municipal n°1588
- ↑ VAC n°17, novembre 1988, p.21, Les rues livrent leur histoire par CATLA-MJC
- ↑ AMC, série 2Q7, Legs Chabrot