Différences entre versions de « Chronique d'octobre 1914: L'enlisement dans une guerre longue »
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− | Henriot est un des illustrateurs historiques de L’Illustration. L’étude des croquis publiés au début de la guerre dans L’Illustration atteste d’un changement progressif du conflit. Ainsi, dans les dessins du 17 octobre 1914 apparaissent plusieurs nouveautés. | + | [[Fichier:Octobre1.jpg|vignette|« Les croquis de la semaine » par Henriot, L’Illustration n°3737 du 17 octobre 1914]] |
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+ | Henriot est un des illustrateurs historiques de ''L’Illustration''. L’étude des croquis publiés au début de la guerre dans ''L’Illustration'' atteste d’un changement progressif du conflit. Ainsi, dans les dessins du 17 octobre 1914 apparaissent plusieurs nouveautés. | ||
La figure récurrente est celle du soldat. On remarque l’inadaptation de la tenue et de l’équipement à la guerre moderne : képi, havresac au cadre en bois rigide, baïonnette. Le liseré présent sur le pantalon de certains soldats dessinés laisse à penser qu’Henriot a voulu représenter les pantalons « rouge garance » dont les soldats français étaient vêtus au début du conflit, avant que l’état-major ne modifie leur tenue. | La figure récurrente est celle du soldat. On remarque l’inadaptation de la tenue et de l’équipement à la guerre moderne : képi, havresac au cadre en bois rigide, baïonnette. Le liseré présent sur le pantalon de certains soldats dessinés laisse à penser qu’Henriot a voulu représenter les pantalons « rouge garance » dont les soldats français étaient vêtus au début du conflit, avant que l’état-major ne modifie leur tenue. | ||
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Les troupes coloniales furent employées dès le début de la guerre. Ainsi, des tirailleurs sénégalais combattirent lors de la bataille de la Marne. Le croquis que leur consacre Henriot est évocateur de l’accueil de ces hommes par les soldats français : si la première réaction était empreinte de curiosité, elle fit rapidement la place à un certain paternalisme. | Les troupes coloniales furent employées dès le début de la guerre. Ainsi, des tirailleurs sénégalais combattirent lors de la bataille de la Marne. Le croquis que leur consacre Henriot est évocateur de l’accueil de ces hommes par les soldats français : si la première réaction était empreinte de curiosité, elle fit rapidement la place à un certain paternalisme. | ||
− | Le début du conflit | + | Le début du conflit vît une vague d’ « espionnite » s’emparer des Français. Très rapidement, le contrôle de la circulation de l’information devint un enjeu important pour l’état-major. Le 2 août 1914, un Bureau de la Presse fut constitué pour limiter la diffusion d’informations militaires. En septembre de la même année, ce contrôle s’étendit aux informations politiques. Le premier dessin est annonciateur d’un processus qui devint officiel et généralisé en mai 1915 : le contrôle systématique et strict du courrier des soldats à l’intention des civils. |
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Henriot est un des illustrateurs historiques de L’Illustration. L’étude des croquis publiés au début de la guerre dans L’Illustration atteste d’un changement progressif du conflit. Ainsi, dans les dessins du 17 octobre 1914 apparaissent plusieurs nouveautés.
La figure récurrente est celle du soldat. On remarque l’inadaptation de la tenue et de l’équipement à la guerre moderne : képi, havresac au cadre en bois rigide, baïonnette. Le liseré présent sur le pantalon de certains soldats dessinés laisse à penser qu’Henriot a voulu représenter les pantalons « rouge garance » dont les soldats français étaient vêtus au début du conflit, avant que l’état-major ne modifie leur tenue.
Cette illustration évoque le lieu qui va incarner presque à lui seul toute la guerre : la tranchée. A l’automne 1914, la stabilisation du front pousse les armées française et allemande à s’enterrer pour se protéger des obus. La guerre change de visage : la perspective d’un conflit rapide s’efface au profit de celle d’une guerre longue. Le dessinateur souligne d’ailleurs ici la rudesse de ce cadre : la boue, à la pluie (l’automne 1914 est exécrable dans le nord) sont autant de révélateurs d’un équipement insuffisant pour la mauvaise saison à venir.
Les troupes coloniales furent employées dès le début de la guerre. Ainsi, des tirailleurs sénégalais combattirent lors de la bataille de la Marne. Le croquis que leur consacre Henriot est évocateur de l’accueil de ces hommes par les soldats français : si la première réaction était empreinte de curiosité, elle fit rapidement la place à un certain paternalisme.
Le début du conflit vît une vague d’ « espionnite » s’emparer des Français. Très rapidement, le contrôle de la circulation de l’information devint un enjeu important pour l’état-major. Le 2 août 1914, un Bureau de la Presse fut constitué pour limiter la diffusion d’informations militaires. En septembre de la même année, ce contrôle s’étendit aux informations politiques. Le premier dessin est annonciateur d’un processus qui devint officiel et généralisé en mai 1915 : le contrôle systématique et strict du courrier des soldats à l’intention des civils.
Pierre BURIGNAT