Conséquences de la mobilisation à Saint-Nom-la-Bretèche
Un village essentiellement rural
Lors du dernier dénombrement réalisé avant la guerre, en 1911, le village éclaté en hameaux et écarts, compte 649 habitants. Ce chiffre est en lente mais constante diminution depuis le début du XIXème siècle, que ne compense pas l’immigration.
On dénombre 336 villageois de sexe masculin et 313 de sexe féminin. Une proportion que la saignée de la guerre inversera.
On dénombre à cette époque 24 exploitations - fermes et maisons de culture - dont les trois plus grosses fermes sont à Saint-Nom, Valmartin et La Tuilerie-Bignon.
Ordre de mobilisation générale
Le 1er août 1914, la mobilisation touche 27 classes soit 140 hommes. Par la suite, 5 autres classes soit 24 hommes seront concernées. Nombre de travailleurs vont cruellement manquer dans les fermes, l’artisanat et le commerce.
En effet, ces 164 soldats représentent 77% des hommes actifs, et 41 d'entre eux ne reviendront pas !
Sur la devanture de la boulangerie BERSON à La Bretêche sont apposées trois affiches :
- - Ordre de Mobilisation Générale.
- - Ordre de Réquisition des animaux, voitures et harnais.
- - Dispositions concernant les Étrangers (une dizaine au village selon le recensement de 1911), qui ont 24 heures pour quitter le camp retranché de Paris dans lequel Saint-Nom-la-Bretèche est inclus.
Les dix étrangers concernés par ces ordres sont :
- - Un anglais de 60 ans, sans profession déclarée.
- - Un autrichien de 53 ans né en Bohème, tailleur.
- - Un couple, le mari belge (72 ans) et l’épouse hollandaise (73 ans), tout deux sans profession.
- - Une belge de 33 ans, cuisinière chez J.-B. Josse (“Le Vieux Logis”, aujourd’hui “Le Mandarin”).
- - Un belge de 60 ans, garde vente.
- - Et une famille belge avec une fille et un fils (56, 53, 29 et 18 ans), tous bûcherons et bûcheronnes, installée dans une cabane en forêt et travaillant pour une entreprise de Pontchartrain.
Les dispositions les concernant auront donc peu d’impact sur l’économie du village.
Les forces vives mobilisables
Les hommes mobilisables exercent en majorité un métier agricole (48%), avec les conséquences que l’on imagine sur les récoltes à venir.
Et ils sont un tiers à travailler dans l’artisanat ou le commerce.
Agriculture et élevage
On dénombre à cette époque 24 exploitations agricoles dont les trois plus grosses fermes :
- - la ferme de Jules FLÉ à Saint-Nom,
- - la ferme BONNIN à Valmartin,
- - la ferme d’Eugène FLÉ à La Tuilerie-Bignon.
Ensemble, elles emploient 45 hommes dont 29 sont mobilisables.
À la ferme BONNIN, 13 hommes sur 15 sont mobilisables.
Dans l’ensemble des fermes et maisons de culture, ils sont 73 sur 102 dont 50 pour les classes les plus jeunes.
Artisanat et commerce
L’artisanat emploie 28% des soldats ; ceux‑ci représentent 84% des artisans, second secteur d’activité affecté par la mobilisation. Parmi les principales activités artisanales des soldats, on dénombre 12 maçons et 10 menuisiers.
Le commerce est lui aussi désorganisé, avec 8 mobilisables sur 19 commerçants (42%).
C’est donc toute l’économie du village qui tournera au ralenti pendant les quatre années de guerre.
Sauver les récoltes
Pour faire face aux travaux des champs, le Gouvernement multiplie les appels aux femmes et aux enfants, comme en témoignent ces affiches conservées aux Archives Communales de Saint-Nom-la-Bretêche (Affiches partielles).
Mais l’Armée a besoin de chevaux, et leur réquisition ne facilitera pas les travaux des champs.
Il faudra de nouveau atteler bœufs et vaches.