EUDES, Eugène Alphonse
Qui est-il?
Eugène Alphonse Eudes, fils d'Alexandre Eudes et Aimée Levesque, est né le 22 mars 1874 à Montfort l'Amaury (Seine-et-Oise). C'est en ces lieux qu'il grandit et devint maçon. Il fonda une famille avec Marie Augustine Hoffmann de qui il eu trois enfants: Roger, Germaine et Lucie.
Actions Militaires
Service Militaire
Durant le XIXe siècle, le service militaire s’effectuait sous forme de tirage au sort. Chaque canton devait fournir un quota d’homme précis. Eudes était le numéro 85 et fut tiré au sort en 1895.
A cette occasion fut crée sa fiche matricule dans laquelle figure de nombreux renseignements sur Eudes:
- Son Etat Civil comprenant son lieu et jour de naissance, son métier, les modalités de son recrutement ainsi que le nom de ses parents.
- La Décision du Conseil de Révision
- Le Détail des Services et Mutations diverses
- Son Numéro Matricule de recrutement
- Sa Classe de mobilisation
- Son Signalement comprenant une description physique et le niveau d'instruction.
Grâce à cette fiche nous apprenons tout d'abord qu'Eudes débuta son service militaire le 16 novembre 1895 où il fut incorporé à un corps d’armée en tant que soldat de seconde classe. Probablement grâce à son habilité au combat, il devint soldat de première classe le 21 octobre 1896. Après ses 3 ans réglementaires, Eugène est « envoyé en disponibilité » (c’est-à-dire en réserve) le 17 Septembre 1898. Ensuite nous pouvons aussi y lire son numéro matricule qui est le 3135. Nous y découvrons aussi sa description physique. On dit de lui qu 'il avait des "cheveux et sourcils châtain clair", des "yeux bleus", un "front ordinaire", un "nez et une bouche moyens", un "menton rond", un "visage ovale" et qu'il mesure "1m71". Enfin, la fiche matricule d'Eugène nous donne une idée de son degré d'instruction militaire et générale. On sait donc, grâce au "3" dans la catégorie générale Eudes sait lire, écrire et compter. La mention "exercé" dans la catégorie militaire nous indique qu'il avait reçu un enseignement militaire dans le cadre d'un passage sous les drapeaux.
La Grande Guerre à travers son carnet
Le 9 juin 1915, Eugène fut affecté au 73e Régiment d'Infanterie Territoriale (RIT) dans lequel il resta tout au long de la guerre. De cette période, il ne reste que peu traces. Cependant, Eudes laissa derrière lui un petit carnet de route dans lequel il écrivait le quotidien de son groupe de manière pragmatique. Ce carnet commence en juin 1915 et fini en août 1918.
Les listes
Dans ce petit carnet qu'il m'a été donné de transcrire, Eudes effectuait de nombreuses listes:
- de vêtements (cagoule, chemise...)
- d'armes (baïonette, fusil...)
- de protection (masque à gaz)
- d'outils divers (allant de la bêche au moulin à café)
- de noms
- de postes
Ces listes étaient surement dressées par Eudes du fait de ses responsabilités en tant que Caporal (14 juillet 1915 au 16 avril 1916) puis Sergent (à partir d'avril 1916).
Au Front
Eudes évoque à de nombreuses reprises les tranchées sans pour autant les décrire. Il signale simplement son passage en première ou deuxième ligne dans lesquelle il reste entre 2 et 7 jours.
Le Repos
Lors des période de repos, qui pouvait n'être qu'une nuit ou quelque jours, Eudes et ses compagnons trouvaient abris dans des fermes qui étaient probablement réquisitionnées. Pour des périodes plus longues, les hommes partaient en permission afin de retrouver leur foyer. Les période de permission allaient de 2 à 22 jours en ce qui concerne Eugène.
Le Parcours
Grâce la description très précise d'Eudes nous avons pu cartographier son parcours de juin 1915 à mai 1916 à la frontière franco-belge[1].
De même nous avons cartographié son parcours en Oise de juin 1916 à août 1918[1].
Le Retour
Lorsque l'Armistice sonna, les soldats ne furent pas libérés mais placés en réserve. La France sécurisait ses arrières en aillant un armée prête à retourner au front si la trêve s'avérait échouer. C'est pour cela qu'Eugène ne fut pas libéré de son service militaire avant le 22 octobre 1922.
Décorations
Eudes reçu la croix de guerre pour récompenser son "sang froid" et ses "initiatives en Belgique".
