La famille THOUROUDE d'Orgerus
Fernand THOUROUDE (1884-1925)
Fernand Thouroude est né à Orgerus le 3 mars 1884 au hameau de l’Aunay. Fils de Isidore Constant Thouroude et d’Eugénie Huguet, il grandit au hameau jusqu’au décès de sa mère. Eugénie meurt très jeune à l’âge de 31 ans. Fernand et son frère Edouard, n’ont alors que 8 et 9 ans. Leur père Constant, se remariera avec Albertine Nez en 1895, veuve d’Ernest Royer, avec qui elle avait eu également deux enfants : Rémi et Andréa . Ils viendront tous habiter dans le Haut d’Orgerus (vers l’actuelle Place de la Liberté). Rémi, sera tué à Ablain Saint Nazaire dans le Pas de Calais le 28 avril 1915 et inhumé à la nécropole de Notre Dame de Lorette.
Après avoir fait son service militaire au 151ère régiment d’infanterie, Fernand épouse Hélène Mahieu à Orgerus, le 1er juin 1907. Ils habiteront dans l’actuelle Route de Flexanville (8 et 8bis), au lieu dit de l’époque « La Terre du Chêne », dans la ferme familiale. De leur union, Madeleine nait à Orgerus en 1908.
Hélène, Philomène Mahieu est née également à Orgerus le 16 janvier 1889. Fille de Francis Mahieu et d’Elisa Lauvray, son père décède en 1892 à l’âge de 40 ans, Hélène avait 3 ans.
En 1914, à 30 ans, Fernand est mobilisé. Hélène est alors enceinte de leur deuxième enfant.
Rappelé le 5 août 1914, il passera un an au front, puis il est réformé temporairement le 5 août 1915 par la commission de Valence pour pleurésie bacillaire, puis le 15 novembre 1915 par la commission de Versailles. Classé à la suite au service auxiliaire, il est affecté au service de garde des voies de communication.
Le 7 janvier 1915, Emile, leur fils, naît.
Sa fiche militaire indique « pleurésie droite séro-fibrineuse en 1915 et pleurésie purulente gauche en 1918 ayant nécessité thoracotomie emphysème pulmonaire avec insuffisance respiratoire à gauche - bacilloscopie négative - dispensé d’efforts - Etat général médiocre, un an de front ». Fernand décèdera à Orgerus le 13 février 1925, à l’âge de 40 ans.
De l’hôpital de Valence, où il arrive certainement au printemps 1915, il échangera avec Hélène. Certaines cartes postales sont arrivées jusqu’à nous.
Extraits de correspondances :
« C’est avec grand plaisir que j’ai reçu toutes les cartes que tu m’as envoyées l’autre semaine, quoique tu n’en écrivais pas long...enfin les foins sont finis et ce n’est pas dommage. Je te dirais que nous aussi, nous avons des soldats demain, mais je ne sais pas d’où ils viennent. ...»
Hélène
« ...mais il ne faut pas compter les œufs avant d’être pondus, ça va dépendre de la chance, mais je vois que cette année la moisson est en avance… »
« ...Je continue donc à me lever, un peu tous les jours et cela ne va pas plus mal, si seulement j’avais la chance après d’avoir une convalo comme il y en a qui en ont eu hier, un mois et même 45 jours. Grand Dieu, que ce serait bon d’être près de vous ... »
« ..la moisson, car je vous vois encore bien mal outillés pour tant d’ouvrage, que c’est donc triste tout ça. Enfin, comme tu dis, ça peut changer d’un moment à l’autre, mais hélas en attendant ce jour de délivrance... » « ...je vais choper toutes les maladies inimaginables... »
Juillet 1915 : « ..ce qui m’ennuie le plus , c’est de voir que te voilà encore seule avec tant d’ouvrage. C’est donc la misère qui s’acharne sur nous, puisque tu dis aussi que vous ne pouvez avancer en rien rapport au mauvais temps. Mais quand donc finira cette maudite guerre, que nous rentrions chacun chez nous, où nous serions si utiles… »
« ...ça va beaucoup mieux, et l’appétit est déjà bien revenu, mais tu sais, ce n’est pas trop tôt, car je suis salement maigre, moi qui n’est jamais bien gras, c’est bien autre chose... » Fernand
Sur une carte postée le 5 août 1916 ? De Versailles Chantiers, Fernand écrit :
« Je repars à 9h40 pour Mantes où je suis affecté, au revoir. Fernand.
Adressée à Madame Fernand Thouroude, cultivatrice à Orgerus, Seine et Oise »