Chronique de mai 1918 : Le conseil supérieur de guerre
Le 15 mai 1917, Philippe Pétain (à droite sur la photographie) est nommé commandant en chef des armées françaises. Il succède alors au général Nivelle dont l’échec à la bataille du Chemin des Dames lui vaut d’être renvoyé. Son commandement vise alors avant tout à calmer le mécontentement qui gronde dans les troupes et provoque une vague de mutineries. Il fait en sorte d’améliorer les conditions de vie des soldats, met fin aux offensives mal préparées, tout en faisant condamner à mort une minorité des mutins malgré les appels à la fermeté de certains politiques.
Georges Clémenceau est quant à lui nommé président du conseil le 16 novembre 1917 afin de mener un gouvernement favorable à la poursuite de la guerre et à la reprise des offensives.
Le Premier Conseil supérieur de guerre interallié s’est tenu au Trianon Palace à Versailles le 30 janvier 1918. La photographie représente les deux hommes à la sortie de l’une de ces réunions et nous invite à nous interroger sur la conduite de la guerre et les rapports entre militaires et politiques.
Avant la guerre avait été institué un principe selon lequel le gouvernement devait conduire la guerre tandis que la gestion des opérations revenait au commandement militaire. Mais en pratique la délimitation des attributions entre les deux entités est restée bien floue. En 1914, le général Joffre jouissait en réalité d’une totale liberté sans interférence des pouvoirs civils, régulièrement dénoncée par les parlementaires. L’arrivée au pouvoir de Clémenceau a changé radicalement la donne car le nouveau président du conseil se réserve le portefeuille de la Guerre et s’affirme comme le véritable responsable de la conduite de celle-ci.
Jean-Christophe Blanchard