Chronique d'octobre 1918 : La fin de l'empire austro-hongrois
Pour cette Une du Journal de Mantes, pas de gros titres mais essentiellement des entrefilets d’intérêt local ou de circonstance comme ceux liés à la Toussaint. Deux articles cependant attirent l’attention sur le fait que la guerre touche à sa fin : celui sur « L’emprunt de la libération » et celui intitulé « Finis Austriae ».
Celui-ci débute par l’énumération des armistices signés dans les semaines ou jours précédents, celui avec la Bulgarie signé le 29 septembre, celui avec la Turquie le 31 octobre et enfin celui signé avec l’Autriche le 3 novembre pour mettre en relief la désagrégation des forces ennemies les unes après les autres. Il retrace à grands traits l’histoire de l’Europe centrale depuis le Moyen-Age et de l’empire des Habsbourg pour mieux mettre en lumière la chute de ce « monument » qu’était l’empire austro-hongrois, symbole de la vieille Europe.
Il préfigure également les transformations territoriales et politiques de l’Europe définies dans les traités de paix selon les principes de Wilson. Par exemple l’auteur cite une résolution de la Diète croate affirmant que « le peuple des Croates, des Slovènes et des Serbes aspire à l’union de tous les peuples yougo-slaves dans les limites ethnographiques (…) »
Enfin, alors que depuis le début du conflit le discours de l’Entente met l’accent sur l’opposition entre le droit et la force, la civilisation et la barbarie, en cette fin de 1918 sont mises en avant les différences politiques : « l’heure des Démocraties a sonné pendant que tinte lugubrement le glas des Monarchies à forme autocratiques ». Cet article précède de quelques jours la proclamation de la République le 12 novembre en Autriche, le 14 novembre à Prague et le 17 novembre en Hongrie.
Isabelle Attard