Différences entre versions de « Attribution de noms de rues à des poilus de Triel »

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Après la guerre de 1914-1918, le conseil municipal de Triel décide d’honorer les combattants et notamment les Triellois morts au combat. C’est ainsi que leurs noms sont donnés à certaines rues de Triel<br/>
 
Après la guerre de 1914-1918, le conseil municipal de Triel décide d’honorer les combattants et notamment les Triellois morts au combat. C’est ainsi que leurs noms sont donnés à certaines rues de Triel<br/>
  
=Le 26 juin 1916=
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==Rue Gallieni==
Le Maire de Triel propose au conseil pour honorer la mémoire du Général Gallieni, le défenseur de Paris, de donner son nom à une rue de la commune.<br/>
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Le 26 juin 1916, le Maire de Triel propose au conseil pour honorer la mémoire du Général Gallieni, le défenseur de Paris, de donner son nom à une rue de la commune.<br/>
Après plusieurs propositions, le conseil décide que la rue de Bellevue portera désormais le nom de rue du Général Gallieni et prie, Monsieur le Préfet de bien vouloir accepter la présente délibération.<br/>
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Après plusieurs propositions, le conseil décide que la rue de Bellevue portera désormais le nom de rue du Général Gallieni<br/>
  
=Le 13 février 1926=
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==Attribution d'autres noms de rues à des poilus==
le maire de Triel donne lecture d’une lettre de la section de Triel de la « Ligue des Droits de l’Homme » qui estime que le conseil municipal, en attribuant un nom de rue à Adolphe Henri Durel rendrait hommage aux instituteurs tombés en grand nombre et quelques des conseillers municipaux actuellement en fonction rendraient également hommage à un ancien collègue.<br/>
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[[Fichier:Plan de Triel sur Seine.jpg|vignette|centré|Plan_de_Triel_sur_Seine.jpg]]
D’autre part, elle fait respectueusement observer que presque toutes les communes environnantes ont donné à une de leurs rues le nom de leurs enfants tombés au champ d’honneur.<br/>
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Le 13 février 1926, le maire de Triel donne lecture d’une lettre de la section de Triel de la « Ligue des Droits de l’Homme » qui estime que le conseil municipal, en attribuant un nom de rue à Adolphe Henri Durel rendrait hommage aux instituteurs tombés en grand nombre au champ d'honneur. D'autre part, quelques uns des conseillers municipaux actuellement en fonction rendraient également hommage à un ancien collègue.<br/>
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Elle fait également observer que presque toutes les communes environnantes ont donné à une de leurs rues le nom de leurs enfants tombés sur le champ de bataille.<br/>
 
Par 11 voix contre 8, le conseil décide de donner le nom de Mr Henri Durel et celui de six familles de Triel, les plus cruellement éprouvées par la guerre, aux rues nouvellement crées.<br/>
 
Par 11 voix contre 8, le conseil décide de donner le nom de Mr Henri Durel et celui de six familles de Triel, les plus cruellement éprouvées par la guerre, aux rues nouvellement crées.<br/>
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Le 12 novembre 1927, la commission accepte la nomination des rues ci-après :<br/>
  
=Le 12 novembre 1927=
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==Le chemin des Baigneux devient la rue Fleury, en l'honneur de :==
la commission accepte la nomination des rues ci-après :<br/>
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Camille Fabien Fleury, né le 5 avril 1894 à Triel sur Seine. Caporal au 160e Régiment d’Infanterie. Disparu le 23 mai 1915 à Neuville St Vaast (Pas de Calais). Déclaré, décédé par jugement déclaratif de décès rendu par le tribunal de Versailles en date du 5 février 1921. Décès fixé au 23 mai 1915.<br/>
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Gabriel Alfred Fleury, né le 8 mars 1897 à Triel sur Seine. Caporal au 35e Régiment d’Infanterie. Tué à l’ennemi le 26 septembre 1918 à la butte de Tahure (Marne). Inhumé sur place.<vr/>
  
==Le chemin des Baigneux devient la rue Fleury==
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==La place de la fête à L’Hautil devient la Place Sudrot, en l'honneur de :==
    Camille Fabien Fleury, né le 5 avril 1894 à Triel sur Seine. Caporal au 160e Régiment d’Infanterie. Disparu le 23 mai 1915 à Neuville St Vaast (Pas de Calais). Déclaré, décédé par jugement déclaratif de décès rendu par le tribunal de Versailles en date du 5 février 1921. Décès fixé au 23 mai 1915.<br/>
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Lucien Louis Sudrot, né le 6 février 1895 à Triel sur Seine. Caporal au 53e Régiment d’Infanterie Colonaiale. Disparu le 25 septembre 1915. Décédé le 27 septembre 1915, des suites de ses blessures à Bussy le Château (Marne)<br/>
    Gabriel Alfred Fleury, né le 8 mars 1897 à Triel sur Seine. Caporal au 35e Régiment d’Infanterie. Tué à l’ennemi le 26 septembre 1918 à la butte de Tahure (Marne). Inhumé sur place.<vr/>
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Lucien Edmont Sudrot, né le 23 avril 1871 à Triel sur Seine. Soldat au 40e Régiment d’Infanterie Territoriale. Décédé le 27 octobre 1916 à l’hôpital d’évacuation n°18 à Hargicourt (Somme), suite de blessures de guerre (éclats d’obus).<br/>
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René Sudrot, né le 7 octobre 1894 à Triel sur Seine. Soldat de 2e classe au 156e Régiment d’Infanterie Territoriale. Tué à l’ennemi le 3 octobre 1915, à Minaucourt (Marne)<br/>
  
==La place de la fête à L’Hautil devient la Place Sudrot==
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==La place de la fête à Pissefontaine devient la Place Corroyer, en l'honneur de :==
    Lucien Louis Sudrot, né le 6 février 1895 à Triel sur Seine. Caporal au 53e Régiment d’Infanterie Colonaiale. Disparu le 25 septembre 1915. Décédé le 27 septembre 1915, des suites de ses blessures à Bussy le Château (Marne)<br/>
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Charles Isidore Corroyer, né 19 février 1893 à Triel sur Seine. Soldat de 2e classe au 167 Régiment d’Infanterie. Tué à l’ennemi le 25 septembre 1915, devant Saint Thomas dans la Marne.<br/>
    Lucien Edmont Sudrot, né le 23 avril 1871 à Triel sur Seine. Soldat au 40e Régiment d’Infanterie Territoriale. Décédé le 27 octobre 1916 à l’hôpital d’évacuation n°18 à Hargicourt (Somme), suite de blessures de guerre (éclats d’obus).<br/>
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Félix Eugène Corroyer, né le 24 décembre 1893 à Triel sur Seine. Soldat de 2e classe au 167e Régiment d’Infanterie. Tué à l’ennemi, le 30 mars 1915 au combat de Bois-le-Prêtre en Meurthe et Moselle.<br/>
    René Sudrot, né le 7 octobre 1894 à Triel sur Seine. Soldat de 2e classe au 156e Régiment d’Infanterie Territoriale. Tué à l’ennemi le 3 octobre 1915, à Minaucourt (Marne)<br/>
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Jules Henri Corroyer, né le 15 octobre 1889 à Triel sur Seine. Caporal au 119e Régiment d’Infanterie. Décédé le 29 septembre 1915 de ses blessures de guerre à Deauville dans le Calvados<br/>
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[[Fichier:Place Corroyer à Triel.jpg|vignette|centré| Fichier:Place Corroyer à Triel.jpg]]
  
==La place de la fête à Pissefontaine devient la Place Corroyer==
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==Le chemin des Hublins devient la rue Martin, puis avenue des Frères Martin, le 14 avril 1928, en l'honneur de :==
    Charles Isidore Corroyer, né 19 février 1893 à Triel sur Seine. Soldat de 2e classe au 167 Régiment d’Infanterie. Tué à l’ennemi le 25 septembre 1915, devant Saint Thomas dans la Marne.<br/>
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Lucien Henri Martin, né le 10 mars 1891 à Triel sur Seine. Soldat de 2e classe au 39e Régiment d’Infanterie. Tué à l’ennemi au combat de Cauroy les Hermonville, bois du Luxembourg (Marne)<br/>
    Félix Eugène Corroyer, né le 24 décembre 1893 à Triel sur Seine. Soldat de 2e classe au 167e Régiment d’Infanterie. Tué à l’ennemi, le 30 mars 1915 au combat de Bois-le-Prêtre en Meurthe et Moselle.<br/>
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Georges Emile Martin, né le 13 décembre 1887 à Triel sur Seine, Soldat de 2e classe au 39e Régiment d'Infanterie. Mort au combat, le 4 avril 1916 à Douaumont, dans la Marne.br/>
    Jules Henri Corroyer, le 15 octobre 1889 à Triel sur Seine. Caporal au 119e Régiment d’Infanterie. Décédé le 29 septembre 1915 de ses blessures de guerre à Deauville dans le Calvados<br/>
 
  
==Le chemin des Hublins devient Rue Martin, puis avenue des Frères Martin.le 14 avril 1928==
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[[Fichier:Rue des Frères Martin à Triel.jpg|vignette|Rue_des_Frères_Martin_à_Triel.jpg]]
    Lucien Henri Martin, né le 10 mars 1891 à Triel sur Seine. Soldat de 2e classe au 39e Régiment d’Infanterie. Tué à l’ennemi au combat de Cauroy les Hermonville, bois du Luxembourg (Marne)<br/>
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[[Fichier:Rue Martin devenue rue des Frères Martin.jpg|vignette|centré|Rue Martin devenue rue des Frères Martin.jpg]]
    Georges Emile Martin, né le 13 décembre 1887 à Triel sur Seine, Soldat de 2e classe au 39e Régiment d'Infanterie. Mort au combat, le 4 avril 1916 à Douaumont, dans la Marne.br/>
 
  
==Chemin du Perray devient rue Laisné==
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==Le chemin du Perray devient la rue Laisné, en l'honneur de :==
    Alphonse Emile Eugène Laisney, né le 11 mai 1890 à Montmartin en Graignes (Manche). Soldat au 13e Régiment d’Artillerie de Campagne de Caen. Décédé de la suite de ses blessures de guerre,  le 18 juin 1915 à Habarcq (Pas de Calais).<br/>
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Alphonse Emile Eugène Laisney, né le 11 mai 1890 à Montmartin en Graignes (Manche). Soldat au 13e Régiment d’Artillerie de Campagne de Caen. Décédé de la suite de ses blessures de guerre,  le 18 juin 1915 à Habarcq (Pas de Calais).<br/>
  
==Le chemin des Groues devient rue Henri Durel==
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==Le chemin des Groues devient la rue Henri Durel, en l'honneur de :==
    Adolphe Henri Durel, né à Montebourg. Instituteur à Triel sur Seine. Chevalier de la Légion d’Honneur.Sous-lieutenant au 146e Régiment d’Infanterie. Décédé le 18 mai 1917 au combat d’Ostel, dans l’Aisne. Décoré de la croix de guerre.<br/>
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Adolphe Henri Durel, né à Montebourg. Instituteur à Triel sur Seine. Chevalier de la Légion d’Honneur.Sous-lieutenant au 146e Régiment d’Infanterie. Décédé le 18 mai 1917 au combat d’Ostel, dans l’Aisne. Décoré de la croix de guerre.<br/>
 
Citation  à l’ordre de la brigade n°56 du 6 juin 1917: « Officier très brave qui est tombé glorieusement en conduisant sa section à l’attaque du 17 mai 1917. »<br/>
 
Citation  à l’ordre de la brigade n°56 du 6 juin 1917: « Officier très brave qui est tombé glorieusement en conduisant sa section à l’attaque du 17 mai 1917. »<br/>
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[[Fichier:Rue Durel à Triel.JPG|vignette|centré|Rue_Durel_à_Triel.JPG]]
  
=Le 19 novembre 1927=
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==La rue qui longe le viaduc du chemin de fer devient la rue Corouge, en l'honneur de :==
Dans sa séance du 12 novembre courant, le conseil n’a donné que 5 noms au lieu de 6 ; une famille ayant été oubliée, il propose de donner le nom de Corouge, deux frères ayant été tués à la guerre au viaduc du chemin de fer.
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Le 19 novembre 1927, dans sa séance du 12 novembre courant, le conseil n’a donné que 5 noms au lieu de 6 ; une famille ayant été oubliée, il propose de donner le nom de Corouge, deux frères ayant été tués à la guerre.
==Viaduc du chemin de fer devient Rue Corouge==
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Emile Yves Corouge, né le 22 mars 1881 à Triel sur Seine. Sergent au 1e Régiment de tirailleurs Marocains. Tué à l’ennemi,  le 30 septembre 1918 à Ventelay, dans la Marne.<br/>
    Emile Yves Corouge, né le 22 mars 1881 à Triel sur Seine. Sergent au 1e Régiment de tirailleurs Marocains. Tué à l’ennemi,  le 30 septembre 1918 à Ventelay, dans la Marne.<br/>
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Victor Roland Corouge, né le 1er mai 1882 à Triel sur Seine. Soldat de 2e classe au 39e Régiment d’Infanterie. Tué à l’ennemi le 2 octobre 1915, à Neuville Saint Vaast, dans le Pas de Calais.<br/>
    Victor Roland Corouge, né le 1er mai 1882 à Triel sur Seine. Soldat de 2e classe au 39e Régiment d’Infanterie. Tué à l’ennemi le 2 octobre 1915, à Neuville Saint Vaast, dans le Pas de Calais.<br/>
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[[Fichier:Le Viaduc à Triel.jpg|vignette|centré|Le_Viaduc_à_Triel.jpg]]
  
=Le 29 octobre 1929=
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=Avenue des Combattants=
le conseil municipal se réunit et délibère au sujet de la manière d’honorer les 85 jeunes gens qui sont tombés sur les champs de batailles. Douze d’entre eux ont eu leur nom attribué à sis rues nouvelles en raison du double deuil de ces familles, il en reste donc encore 73 à honorer : combien faudra-t-il de temps pour qu’ils aient tous reçu l’hommage auquel ils-ont droit ? Un siècle ne parait pas suffisant, car il ne surgit pas de rues nouvelles comme des champignons dans les bois.<br/>
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Le 29 octobre 1929, le conseil municipal se réunit et délibère au sujet de la manière d’honorer les 85 jeunes gens qui sont tombés sur les champs de batailles. Douze d’entre eux ont eu leur nom attribué à sis rues nouvelles en raison du double deuil de ces familles, il en reste donc encore 73 à honorer : combien faudra-t-il de temps pour qu’ils aient tous reçu l’hommage auquel ils-ont droit ? Un siècle ne parait pas suffisant, car il ne surgit pas de rues nouvelles comme des champignons dans les bois.<br/>
 
D’autre part, lorsqu’on attribuera le nom d’une rue à l’un d’eux, que diront toutes les autres familles, de la préférence accordée à l’une d’elle plutôt qu’aux autres ; n’y aura-t-il pas là des sujets de mécontentement et de discorde ?<br/>
 
D’autre part, lorsqu’on attribuera le nom d’une rue à l’un d’eux, que diront toutes les autres familles, de la préférence accordée à l’une d’elle plutôt qu’aux autres ; n’y aura-t-il pas là des sujets de mécontentement et de discorde ?<br/>
 
Pour éviter ces complications, pourquoi ne donnerait-on pas à une seule voie importante (La Ravinière, par exemple, qui est appelée à devenir l’artère principale des voies du coteau) le nom d’ « Avenue des Combattants » ; à l’entrée de cette voie, serait apposée une plaque sur laquelle on graverait le nom de tous ceux qui n’ont pas encore reçu (et qui ne recevront jamais) l’hommage que l’on voudrait leur offrir ; ils se trouveraient ainsi réunis, tous et en même temps, en un seul même souvenir.<br/>
 
Pour éviter ces complications, pourquoi ne donnerait-on pas à une seule voie importante (La Ravinière, par exemple, qui est appelée à devenir l’artère principale des voies du coteau) le nom d’ « Avenue des Combattants » ; à l’entrée de cette voie, serait apposée une plaque sur laquelle on graverait le nom de tous ceux qui n’ont pas encore reçu (et qui ne recevront jamais) l’hommage que l’on voudrait leur offrir ; ils se trouveraient ainsi réunis, tous et en même temps, en un seul même souvenir.<br/>
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Le 2 mars 1930, Le conseil municipal à l’unanimité moins quatre abstentions décide de donner le nom de l’avenue des combattants à l’avenue de la gare et décide à l’unanimité de ne pas donner à une rue de Triel, le nom de Georges Clémenceau.<br/>
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[[Fichier:Plan du centre ville de Triel.JPG|vignette|centré|Plan_du_centre_ville_de_Triel.JPG]]
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=Sources=
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# Registre de délibération du conseil municipal de Triel-sur-Seine: 1921-1926<Br/>
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#Registre de délibération du conseil municipal de Triel-sur-Seine: 1926-1929<Br/>
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#Le journal de Poissy et ses environs du 15.12.1927.
  
=Le 2 mars 1930=
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[[Catégorie:Triel-sur-Seine]]
Le conseil municipal à l’unanimité moins quatre abstentions décide de donner le nom de l’avenue des combattants à l’avenue de la gare et décide à l’unanimité de ne pas donner à une rue de Triel, le nom de Georges Clémenceau.
 

Version actuelle datée du 5 octobre 2017 à 09:57

Après la guerre de 1914-1918, le conseil municipal de Triel décide d’honorer les combattants et notamment les Triellois morts au combat. C’est ainsi que leurs noms sont donnés à certaines rues de Triel

Rue Gallieni

Le 26 juin 1916, le Maire de Triel propose au conseil pour honorer la mémoire du Général Gallieni, le défenseur de Paris, de donner son nom à une rue de la commune.
Après plusieurs propositions, le conseil décide que la rue de Bellevue portera désormais le nom de rue du Général Gallieni

Attribution d'autres noms de rues à des poilus

Plan_de_Triel_sur_Seine.jpg

Le 13 février 1926, le maire de Triel donne lecture d’une lettre de la section de Triel de la « Ligue des Droits de l’Homme » qui estime que le conseil municipal, en attribuant un nom de rue à Adolphe Henri Durel rendrait hommage aux instituteurs tombés en grand nombre au champ d'honneur. D'autre part, quelques uns des conseillers municipaux actuellement en fonction rendraient également hommage à un ancien collègue.
Elle fait également observer que presque toutes les communes environnantes ont donné à une de leurs rues le nom de leurs enfants tombés sur le champ de bataille.
Par 11 voix contre 8, le conseil décide de donner le nom de Mr Henri Durel et celui de six familles de Triel, les plus cruellement éprouvées par la guerre, aux rues nouvellement crées.
Le 12 novembre 1927, la commission accepte la nomination des rues ci-après :

Le chemin des Baigneux devient la rue Fleury, en l'honneur de :

Camille Fabien Fleury, né le 5 avril 1894 à Triel sur Seine. Caporal au 160e Régiment d’Infanterie. Disparu le 23 mai 1915 à Neuville St Vaast (Pas de Calais). Déclaré, décédé par jugement déclaratif de décès rendu par le tribunal de Versailles en date du 5 février 1921. Décès fixé au 23 mai 1915.
Gabriel Alfred Fleury, né le 8 mars 1897 à Triel sur Seine. Caporal au 35e Régiment d’Infanterie. Tué à l’ennemi le 26 septembre 1918 à la butte de Tahure (Marne). Inhumé sur place.<vr/>

La place de la fête à L’Hautil devient la Place Sudrot, en l'honneur de :

Lucien Louis Sudrot, né le 6 février 1895 à Triel sur Seine. Caporal au 53e Régiment d’Infanterie Colonaiale. Disparu le 25 septembre 1915. Décédé le 27 septembre 1915, des suites de ses blessures à Bussy le Château (Marne)
Lucien Edmont Sudrot, né le 23 avril 1871 à Triel sur Seine. Soldat au 40e Régiment d’Infanterie Territoriale. Décédé le 27 octobre 1916 à l’hôpital d’évacuation n°18 à Hargicourt (Somme), suite de blessures de guerre (éclats d’obus).
René Sudrot, né le 7 octobre 1894 à Triel sur Seine. Soldat de 2e classe au 156e Régiment d’Infanterie Territoriale. Tué à l’ennemi le 3 octobre 1915, à Minaucourt (Marne)

La place de la fête à Pissefontaine devient la Place Corroyer, en l'honneur de :

Charles Isidore Corroyer, né 19 février 1893 à Triel sur Seine. Soldat de 2e classe au 167 Régiment d’Infanterie. Tué à l’ennemi le 25 septembre 1915, devant Saint Thomas dans la Marne.
Félix Eugène Corroyer, né le 24 décembre 1893 à Triel sur Seine. Soldat de 2e classe au 167e Régiment d’Infanterie. Tué à l’ennemi, le 30 mars 1915 au combat de Bois-le-Prêtre en Meurthe et Moselle.
Jules Henri Corroyer, né le 15 octobre 1889 à Triel sur Seine. Caporal au 119e Régiment d’Infanterie. Décédé le 29 septembre 1915 de ses blessures de guerre à Deauville dans le Calvados

Fichier:Place Corroyer à Triel.jpg

Le chemin des Hublins devient la rue Martin, puis avenue des Frères Martin, le 14 avril 1928, en l'honneur de :

Lucien Henri Martin, né le 10 mars 1891 à Triel sur Seine. Soldat de 2e classe au 39e Régiment d’Infanterie. Tué à l’ennemi au combat de Cauroy les Hermonville, bois du Luxembourg (Marne)
Georges Emile Martin, né le 13 décembre 1887 à Triel sur Seine, Soldat de 2e classe au 39e Régiment d'Infanterie. Mort au combat, le 4 avril 1916 à Douaumont, dans la Marne.br/>

Rue_des_Frères_Martin_à_Triel.jpg
Rue Martin devenue rue des Frères Martin.jpg

Le chemin du Perray devient la rue Laisné, en l'honneur de :

Alphonse Emile Eugène Laisney, né le 11 mai 1890 à Montmartin en Graignes (Manche). Soldat au 13e Régiment d’Artillerie de Campagne de Caen. Décédé de la suite de ses blessures de guerre, le 18 juin 1915 à Habarcq (Pas de Calais).

Le chemin des Groues devient la rue Henri Durel, en l'honneur de :

Adolphe Henri Durel, né à Montebourg. Instituteur à Triel sur Seine. Chevalier de la Légion d’Honneur.Sous-lieutenant au 146e Régiment d’Infanterie. Décédé le 18 mai 1917 au combat d’Ostel, dans l’Aisne. Décoré de la croix de guerre.
Citation à l’ordre de la brigade n°56 du 6 juin 1917: « Officier très brave qui est tombé glorieusement en conduisant sa section à l’attaque du 17 mai 1917. »

Rue_Durel_à_Triel.JPG

La rue qui longe le viaduc du chemin de fer devient la rue Corouge, en l'honneur de :

Le 19 novembre 1927, dans sa séance du 12 novembre courant, le conseil n’a donné que 5 noms au lieu de 6 ; une famille ayant été oubliée, il propose de donner le nom de Corouge, deux frères ayant été tués à la guerre. Emile Yves Corouge, né le 22 mars 1881 à Triel sur Seine. Sergent au 1e Régiment de tirailleurs Marocains. Tué à l’ennemi, le 30 septembre 1918 à Ventelay, dans la Marne.
Victor Roland Corouge, né le 1er mai 1882 à Triel sur Seine. Soldat de 2e classe au 39e Régiment d’Infanterie. Tué à l’ennemi le 2 octobre 1915, à Neuville Saint Vaast, dans le Pas de Calais.

Le_Viaduc_à_Triel.jpg

Avenue des Combattants

Le 29 octobre 1929, le conseil municipal se réunit et délibère au sujet de la manière d’honorer les 85 jeunes gens qui sont tombés sur les champs de batailles. Douze d’entre eux ont eu leur nom attribué à sis rues nouvelles en raison du double deuil de ces familles, il en reste donc encore 73 à honorer : combien faudra-t-il de temps pour qu’ils aient tous reçu l’hommage auquel ils-ont droit ? Un siècle ne parait pas suffisant, car il ne surgit pas de rues nouvelles comme des champignons dans les bois.
D’autre part, lorsqu’on attribuera le nom d’une rue à l’un d’eux, que diront toutes les autres familles, de la préférence accordée à l’une d’elle plutôt qu’aux autres ; n’y aura-t-il pas là des sujets de mécontentement et de discorde ?
Pour éviter ces complications, pourquoi ne donnerait-on pas à une seule voie importante (La Ravinière, par exemple, qui est appelée à devenir l’artère principale des voies du coteau) le nom d’ « Avenue des Combattants » ; à l’entrée de cette voie, serait apposée une plaque sur laquelle on graverait le nom de tous ceux qui n’ont pas encore reçu (et qui ne recevront jamais) l’hommage que l’on voudrait leur offrir ; ils se trouveraient ainsi réunis, tous et en même temps, en un seul même souvenir.
Le 2 mars 1930, Le conseil municipal à l’unanimité moins quatre abstentions décide de donner le nom de l’avenue des combattants à l’avenue de la gare et décide à l’unanimité de ne pas donner à une rue de Triel, le nom de Georges Clémenceau.

Plan_du_centre_ville_de_Triel.JPG


Sources

  1. Registre de délibération du conseil municipal de Triel-sur-Seine: 1921-1926
  2. Registre de délibération du conseil municipal de Triel-sur-Seine: 1926-1929
  3. Le journal de Poissy et ses environs du 15.12.1927.