Chronique de décembre 1917 : L'engagement de l'aristocratie

De Le Wiki de la Grande Guerre
Révision datée du 4 décembre 2017 à 11:11 par Sophie Blanchard (discussion | contributions) (Page créée avec « vignette|Carte postale, années 1920. Hopital 34 (Croix Rouge française) de Bonnelles - ADY 3FI32/3 Ce document se veut le pendant de celu... »)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Carte postale, années 1920. Hopital 34 (Croix Rouge française) de Bonnelles - ADY 3FI32/3

Ce document se veut le pendant de celui présenté lors de la Chronique d'octobre 1915 consacrée aux hôpitaux militaires.

Cette fois ce n’est pas un hôtel de luxe qui a été transformé en hôpital, mais le château de Bonnelles qui devient dès 1914 l’hôpital militaire auxiliaire N°34, annexe de l’hôpital de Rambouillet. On distingue d’ailleurs très facilement sur cette carte postale les boiseries du château qui décorent une salle transformée en réfectoire. Mais ne nous y trompons pas, si le style de la décoration fait penser à un intérieur du XVIIème siècle, le château édifié entre 1847 et 1849 n’a alors qu’une soixantaine d’années ! Les trophées de chasses également très visibles sur la photographie nous invitent à évoquer le rôle majeur joué alors par la duchesse d’Uzès.

Passionnée de chasse à courre, la duchesse d’Uzès née Anne de Mortemart-Rochechouart, riche héritière du champagne Veuve Clicquot Ponsardin est un personnage atypique. Femme auteur, sculpteur, musicienne, elle est la première femme à obtenir le permis de conduire et devient la présidente de l’Automobile Club Féminin de France. Elle prit son baptême de l’air en ballon puis à 80 ans en avion. C’est elle qui décide au début du conflit de transformer sa demeure en hôpital militaire. A 70 ans, elle passe même un examen afin d’exercer les fonctions d’infirmière major.

Les convalescents oscillent entre hilarité et coups d’œil maussades lancés au photographe. Ceux-ci sont mélangés sans tenir distinction des corps d’armée comme le montrent les uniformes disparates qu’ils arborent. On semble même distinguer au moins un soldat issu des troupes coloniales.

Jean-Christophe Blanchard