Différences entre versions de « L'inauguration du monument aux morts de Triel, le 5 février 1888 »

De Le Wiki de la Grande Guerre
Ligne 34 : Ligne 34 :
 
En érigeant à la mémoire des enfants de Triel le monument que nous inaugurons aujourd’hui, nos amis les membres du comité n’ont pas voulu seulement rendre un fraternel hommage aux victimes modestes de la vie militaire.<br/>
 
En érigeant à la mémoire des enfants de Triel le monument que nous inaugurons aujourd’hui, nos amis les membres du comité n’ont pas voulu seulement rendre un fraternel hommage aux victimes modestes de la vie militaire.<br/>
 
Une pensée plus haute les a guidés. Ils ont voulu que ces pierres immobiles rappellent sans cesse aux jeunes générations les grands devoirs qu’elles auront à remplir vis-à-vis de la patrie et leur apprennent, en même temps, que sous la République la France ne marchande pas les témoignages de sa reconnaissance à ses plus humbles serviteurs.<br/>
 
Une pensée plus haute les a guidés. Ils ont voulu que ces pierres immobiles rappellent sans cesse aux jeunes générations les grands devoirs qu’elles auront à remplir vis-à-vis de la patrie et leur apprennent, en même temps, que sous la République la France ne marchande pas les témoignages de sa reconnaissance à ses plus humbles serviteurs.<br/>
 
+
Oui, il est bon, il est salutaire que notre démocratie ait aussi du marbre pour honorer les héros inconnus tombés obscurément dans les grandes batailles ou ceux qui succombent sous les fatigues et les privations ; oui, il est juste que notre démocratie trouve aussi du bronze pour honorer ces soldats que la loi vient prendre à leur foyer pour les jeter à la gueule des canons et qui, modestement, sans espoir de récompense, accomplissant le devoir pour le devoir, font à la patrie française le sacrifice de leur existence.<br/>
  
  

Version du 20 septembre 2017 à 15:59

Photo de la cérémonie du 11 novembre 1929.jpg

cérémonie du 11 novembre 1929 au cimetière de Triel Triel

Sous la présidence de Charles Vallin, les jeunes gens de Triel ont ouvert une souscription pour élever un monument commémoratif aux enfants de la commune morts sous les drapeaux, comprenant toutes les classes depuis 1870. Le conseil municipal, pour s’associer à la pensée généreuse des souscripteurs a affecté à cet objet une somme de cinquante francs.

Inauguration du monument aux morts de Triel, le 5 février 1888

Les localités avoisinantes se sont empressées de répondre à l’invitation qui leur avait adressée la municipalité de Triel, et dès le matin, on a pu voir accourir de toutes parts, compagnies de pompiers, sociétés de gymnastique et bataillons scolaires en grand uniforme, clairons sonnants et bannières déployées.
Empressement certes très méritoire, car le dégel avait transformé tous les chemins en véritables marécages.
Sur la place, devant la mairie, les Sociétés ont été reçues par des membres du conseil municipal de Triel, notamment par MM. Charles Tréheux, Ibert, Pion et le journaliste Hector Pessard, ainsi que MM. Barbe et Hubbard, députés, Jozon, maire de Meulan, Lenoir, maire des Mureaux et de Colomb, le fils du général, un des héros du Tonkin.

L’inauguration précédée d’un service religieux a eu lieu avec le concours des fanfares, des sociétés de tir et de gymnastique ainsi que de diverses compagnies de sapeurs-pompiers des environs dont les noms suivent :
Compagnies de sapeurs-pompiers de :
Triel, Mézy, Meulan, Ecquevilly, Conflans, Chanteloup, Carrières, Andrésy, Les Mureaux, Vernouillet, Verneuil, Poissy, Pontoise, Menucourt, Vaux, Epône, Maule, Mézière. Sociétés de tir de :
Triel, Andrésy, Pontoise, Menucourt, Vaux.
Sociétés de gymnastique de :
Pontoise et les bataillons scolaires de Conflans et de Chanteloup.

Le programme de la cérémonie a été le suivant :
A midi et demi, réception de la municipalité par le conseil, la compagnie de pompiers et la société de tir.
A 1 heure, vin d’honneur offert aux Sociétés, place de la mairie.
A 2 heures, formation des sociétés, quai de la Seine.
A 3 heures 10, réception des députés, annoncée par deux salves d’artillerie.
A 3 heures ¼, départ pour le cimetière.
Une foule considérable assistait à cette cérémonie patriotique.

C’est à l’entrée du cimetière que se dresse le monument : une pyramide de granit élevée de 4 mètres, sur les faces desquelles sont gravés les noms suivants :
Acoulon, Cottard, Corroyer, Dupuis, Desprez, Gradelet, Laurent, Lesage, Morizet, Moreau, Richard, François, Michel, Vallin, Cottard, Legrand, Lutger, Durand, Laurent, Rousselin, Berton, Mayet, Gros-Henry, Léger, Dubranle, Ciza, Damême, Pigeon.

Plusieurs discours ont été prononcés.
Le président du comité, M. Ch. Vallin, a prononcé le premier discours, pour remettre le monument à la municipalité de Triel. Au nom de cette municipalité, M. Ibert a répondu.
Puis, M. Hector Pessard a répondu en ces termes :

Mes chers concitoyens,
En érigeant à la mémoire des enfants de Triel le monument que nous inaugurons aujourd’hui, nos amis les membres du comité n’ont pas voulu seulement rendre un fraternel hommage aux victimes modestes de la vie militaire.
Une pensée plus haute les a guidés. Ils ont voulu que ces pierres immobiles rappellent sans cesse aux jeunes générations les grands devoirs qu’elles auront à remplir vis-à-vis de la patrie et leur apprennent, en même temps, que sous la République la France ne marchande pas les témoignages de sa reconnaissance à ses plus humbles serviteurs.
Oui, il est bon, il est salutaire que notre démocratie ait aussi du marbre pour honorer les héros inconnus tombés obscurément dans les grandes batailles ou ceux qui succombent sous les fatigues et les privations ; oui, il est juste que notre démocratie trouve aussi du bronze pour honorer ces soldats que la loi vient prendre à leur foyer pour les jeter à la gueule des canons et qui, modestement, sans espoir de récompense, accomplissant le devoir pour le devoir, font à la patrie française le sacrifice de leur existence.


A 5 heures, il a été offert une médaille commémorative aux Sociétés qui ont pris part à la cérémonie.
A 6 heures, grand banquet.

Au 20e siècle, les noms des soldats morts en 1914-1918 et en 1939-1945, ainsi que ceux des victimes civiles de guerre ont été inscrits sur les autres face du monument.

Sources

  1. Seine et Oise illustré : 5 février 1888.
  2. Le Petit Parisien : 08 février 1888.
  3. Registre des délibérations du conseil municipal : 1D 17 (1876-1888)