Différences entre versions de « L'inauguration du monument aux instituteurs de Seine-et-Oise tombés au champ d'honneur »

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Archives départementales des Yvelines, 37 T 416
 
Archives départementales des Yvelines, 37 T 416
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Version du 23 juin 2015 à 10:48

Le monument aux instituteurs de Seine-et-Oise tombés au champ d'honneur

Contextualisation :

Parmi les 8 millions d'hommes mobilisés en France entre 1914 et 1918, 677 étaient des instituteurs du département de Seine-et-Oise, et 177 d’entre eux furent tués sur le front. Dans un mouvement de commémoration nationale encouragé par l'Etat à travers la loi du 25 octobre 1919 "relative à la commémoration et à la glorification des morts pour la France"[1] et qui encourage les communes à glorifier leurs morts, un premier hommage a été rendu à ces instituteurs avec l’inauguration de plaques commémoratives en marbre et de deux médaillons en bois situés dans un couloir de l’Ecole Normale d’Instituteurs de Versailles le 7 avril 1921, mais ces plaques et les médaillons commémorent principalement la mémoire de deux professeurs, d’anciens élèves et d’élèves de cette même école morts pour la France.

La construction du monument aux instituteurs de Seine-et-Oise tombés au champ d'honneur :

L’idée de la construction d’un monument aux morts rendant hommage à l'ensemble des instituteurs du département morts pour la France se concrétise avec la création en 1920 du comité du monument aux instituteurs de Seine-et-Oise morts au champ d’Honneur, dont le bureau est formé sous la présidence d’honneur du préfet de Seine-et-Oise Auguste Autrand, et sous la présidence effective de l’Inspecteur d’Académie L.-H. Ferrand. Ce bureau regroupe également des instituteurs de Seine-et-Oise, des membres des associations de l’Amicale des Instituteurs et de l’Amicale des Normaliens ainsi que l’architecte du département de Seine-et-Oise, Henri Blanchard, qui réalise et signe les plans définitifs du monument. Ce dernier est situé dans la cour de l'Ecole Normale d'Instituteurs de Versailles et son érection s'inscrit dans un contexte de construction massive de monuments aux morts dans toute la France et est financée par des subventions municipales, départementales et, selon la loi du 25 octobre 1919, par des subventions nationales dont bénéficient le comité, et qui permettent donc de construire le monument dont le coût total s'élève à environ 63 770 francs.

Vue du monument aux instituteurs de Seine-et-Oise tombés au champ d'honneur (Archives départementales des Yvelines, 37 T 416)

L'inauguration du monument aux instituteurs de Seine-et-Oise :

L’inauguration du monument aux instituteurs de Seine-et-Oise tombés au champ d’honneur a lieu le 11 novembre 1923, date anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918 qui marque la victoire de la France et de ses alliés sur l’Allemagne. La cérémonie est organisée et financée par le comité du monument aux instituteurs de Seine-et-Oise morts au champ d’honneur et se déroule dans la cour de l’Ecole Normale d’Instituteurs de Versailles en présence de 500 invités officiels, dont le Préfet de Seine-et-Oise, l’Inspecteur d’Académie, le personnel enseignant, les inspecteurs primaires, les élèves de l’Ecole Normale d’instituteurs de Versailles et 64 pupilles de la Nation, ainsi que leurs accompagnateurs, ayant perdu leur père instituteur au combat, et qui ont été désignés par la majorité des cantons de Seine-et-Oise pour les représenter mais aussi pour participer à la cérémonie d'inauguration, et dont le voyage a été payé à postériori par le comité. Ainsi, les cantons représentés par les pupilles lors de l'inauguration sont les canton d'Argenteuil, d'Arpajon, d'Aulnay-sous-Bois, de Boissy-Saint-Léger, de Bonnières, de Chevreuse, de Corbeil, de Dourdan Nord et de Dourdan Sud, d'Ecouen, d'Etampes, de La Ferté-Alais, de Gonesse, d'Houdan, de L’Isle-Adam, de Limay, de Londjumeau, de Mantes, de Meréville, de Milly-la-Forêt, de Montmorency, de Palaiseau, de Poissy, de Pontoise, du Raincy, de Rambouillet, de Sèvres, de Saint-Germain en Laye, de Versailles ouest, de Versailles nord, de Versailles sud et de Villeneuve Saint-Georges.


La cérémonie suit un ordre précis et débute avec le chant de la Marseillaise par les élèves de l'Ecole Normale d'Instituteurs de Versailles, et se poursuit avec le dépôt de la palme et des fleurs amenées par une procession d'enfants de la ville de Versailles, qui les déposent au pied du monument. Un instituteur mutilé au combat fait alors l’appel de ses 177 collègues morts pour la France, dont certains noms figurent sur les plaques commémoratives installées le 7 avril 1921 dans le couloir donnant sur le monument. La cérémonie se poursuit avec une berceuse chantée par les enfants des écoles primaires de Versailles ainsi qu’avec un hommage de reconnaissance chanté par les pupilles de la Nation. L’Inspecteur d’Académie remet alors le monument au Préfet de Seine-et-Oise et indique dans son allocution que « L’Ecole Normale en aura la garde et le culte »[2]. Ce discours est suivi de l’allocution du Président de l’amicale des Instituteurs, qui s’exprime alors en tant que représentant du personnel enseignant en rendant hommage aux 177 instituteurs morts pour la Patrie. La cérémonie se poursuit avec le discours du Préfet de Seine-et-Oise, suivit du chœur des Normaliens et s’achève avec le défilé des invités dans les rues de Versailles.

Références  :

  1. http://www.senat.fr/questions/base/2013/qSEQ130908330.html
  2. Inauguration du Monument consacré à la mémoire des instituteurs de Seine-et-Oise morts pour la Patrie, 11 novembre 1923, "Allocution de M. L'Inspecteur d'Académie", Préfecture de Seine-et-Oise, Corbeil et Paris, 1923

Sources :

Archives départementales des Yvelines, 37 T 416