Les 148 Morts pour la France de Croissy-sur-Seine

De Le Wiki de la Grande Guerre
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D’août 1914 à novembre 1918, pendant les quatre années de guerre, 148 hommes âgés de 19 à 46 ans sont tombés au champ d’honneur.

Dans les tranchées. Le Miroir du 26 mars 1916. Archives municipales de Croissy-sur-Seine.

Avec la mobilisation générale du 2 août 1914, 468 Croissillons réservistes de 24 à 47 ans (83 % de leur classe d’âge) rejoignent les jeunes conscrits de 20 à 23 ans déjà sous les drapeaux. Au total, près de 20 % des habitants de Croissy sont mobilisés, privant la ville d’une partie importante de sa population active.

148 hommes sont morts au combat au cours de la guerre. Qui étaient-ils ? 45 % d’entre eux sont morts moins d’un an après leur arrivée au front. Des quatre années de guerre, l’année 1914 a été la plus meurtrière, 27 % des décès eurent lieu cette année, surtout les deux premiers mois. Dans la vie civile, 45 % de ces hommes travaillaient dans le commerce et l’artisanat, un tiers étaient maraîchers ou ouvriers agricoles. Les militaires du rang représentent 87 % des décédés, 9 % étaient sous-officiers et 4 % officiers.

La moitié des Croissillons morts à la guerre avaient moins de 29 ans. Le plus jeune n’avait que 19 ans. Léopold Tramier, né à Croissy, vivait rue des ponts chez ses parents, maraîchers comme lui. Mobilisé neuf jours après ses 19 ans comme sapeur dans le 10e régiment du Génie, il est mort six mois plus tard, le 17 juin 1915, en pleine Bataille de l’Artois. Un mois après, ses parents sont informés de la mort de leur fils unique. Il est inhumé dans la nécropole nationale de la Targette.

Le plus vieux est Clément Jeanjean, natif lui aussi de Croissy et âgé de 46 ans. Maraîcher et pompier volontaire, il habitait également rue des ponts, était marié et sans enfants. Mobilisé le 2 août 1914, il a passé quatre années sur le front comme soldat dans le 20e régiment d’Infanterie. Mais deux mois et demi avant la fin de la guerre, le 28 août 1918, il décède dans une ambulance des suites d’une grave blessure. Inhumé dans un cimetière militaire, sa veuve a fait rapatrier sa dépouille au cimetière de Croissy deux ans plus tard.

40 % de ces Croissillons morts pour la France était mariés ; un tiers étaient pères d’un ou plusieurs enfants, 70 orphelins mineurs ont été déclarés pupilles de la Nation.

Article paru dans "Côté Croissy" n°70 – septembre 2014.


Sources :

Archives municipales de Croissy-sur-Seine, dossiers individuels des Morts pour la France, 4 H 23.