Différences entre versions de « Traité de Versailles, 28 juin 1919 »

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Version du 12 septembre 2014 à 10:05

Henri Simon, maire de Versailles, déclare le 26 juin 1919 que « le grand jour de Versailles est arrivé »[1]. Il annonce à la population versaillaise que le traité de paix mettant fin à la Première Guerre Mondiale sera signé le 28 dans la galerie des Glaces du

Château de Versailles, soit cinq ans jour pour jour après l’assassinat de l’archiduc François Ferdinand à Sarajevo. L’évènement est d’autant plus symbolique qu’en 1871 se proclamait l’Empire

allemand en ce même lieu.

Les négociations du traité

Du 7 mai au 28 juin 1919, les négociations du traité sont préparées à Versailles. Le jour de la signature, entre 95 et 100 négociateurs ayant participé à la Grande Guerre se réunissent. Ils sont

logés à l’hôtel des Réservoirs, qui fut autrefois la résidence de Mme de Pompadour[2]. Choix pratique car

l’hôtel est situé non loin du Trianon Palace, alors cadre de la Conférence de Paix. Le 29 mai, la délégation allemande, qui a rédigé un contre-traité, le soumet aux puissances alliées[2]. Il est rejeté et quelques jours avant la signature du traité de Versailles, l’Allemagne accepte les termes établis par les Alliés et se plie aux clauses rédigées par la majorité

de ceux-ci.

Signature de la paix


La signature

Vingt-sept délégations sont représentées lors de la signature, soit trente-deux nations. Dans la galerie, une table est dressée, à laquelle Georges Clémenceau (France), Woodrow Wilson (Etats-Unis),

Lloyd George (Royaume-Uni) et Vittorio Orlando (Italie) président le rassemblement. Ce premier traité de paix est signé alors que des conférences pour la paix ont lieu depuis le mois de janvier

1919, conférences durant lesquelles les nations victorieuses discutent des conditions de la reddition allemande. Après plusieurs mois de discussions, l’Allemagne finit par accepter les termes du

traité à Versailles alors considéré par certains comme un « diktat ». Pour Woodrow Wilson en effet, les termes du traité sont contraires aux quatorze points qu’il a définis quelques temps

plus tôt ; le Sénat américain ne le ratifiera d’ailleurs jamais. Georges Clémenceau déclarera plus tard, le 4 novembre 1919 à Strasbourg, que les « plus difficiles problèmes de la vie

internationale, toujours ajournés faute d’un choix possible entre des appétits permanents d’aveugle domination, ont été abordés dans un esprit de justice et de conciliation supérieures, dont aucun

temps n’avait pu même imaginer l’aventure »[3]. Clémenceau aborde

dans son discours les détracteurs et les critiques auxquels la signature du traité a fait face, le Sénat américain en tête de liste.


Les fêtes de la Victoire

A Versailles, le traité de paix prend une envergure importante. De nombreuses fêtes de la Victoire sont organisées afin de faire participer la population versaillaise et yvelinoise à l’évènement.

La presse locale s’évertue de couvrir les célébrations avec par exemple l’Echo de Versailles et de Seine et Oise lors de son édition du 27 juin 1919[4].


Clauses du traité

Société des Nations

La première clause du traité met en place la création de la Société des Nations. Le président américain, Woodrow Wilson pose les premières pierres de la SDN dont les objectifs principaux seront de

faire respecter le droit international, de dissoudre la « diplomatie secrète »[5] et d’introduire la notion d’arbitrage dans la résolution des conflits. L’organisation internationale, malgré de nombreuses

réussites dans les années 1920, ne réussit pas à contrer la Seconde Guerre Mondiale, qui éclate en 1939. La société est donc dissoute et est remplacée en 1945 par l’Organisation des Nations Unies

munie d’un plus fort pouvoir interventionniste et militaire.

Redéfinition des frontières

La deuxième clause du traité de Versailles a pour but de redéfinir les frontières de l’Empire allemand. Ainsi, environ 68.000 km2 de territoire sont redistribués aux puissances voisines de

l’Allemagne. L’Alsace-Lorraine annexée en 1870 est restituée à la France[6] tandis qu’une partie de la Prusse orientale est redonnée aux autorités polonaises.

D’autres territoires contestés en Belgique par exemple sont reconnus comme étant souverains par l’Allemagne.

Démilitarisation de l’Allemagne

Le traité exige une réduction des effectifs militaires allemands : l’Allemagne est désormais dotée de 100.000 unités d’infanterie alors qu’elle en comptait 400.000 au début de l’année 1919. De

même, seuls 4000 officiers sont autorisés à diriger ces troupes, dans une optique de maintien de l’ordre du pays. Les munitions de l’armée allemande se voient également réduites à un minimum avec

interdiction formelle de constituer des dépôts ou stocks de munitions non déclarés aux puissances alliées.

Autres clauses

Le traité garantit l’ouverture des aérodromes civils et militaires ainsi que des voies navigables et chemins de fer aux puissances victorieuses. Il est stipulé en outre que tout le territoire

allemand doit être ouvert à la circulation des personnes et véhicules d’une des nations alliées signataires du traité.

L’Allemagne est reconnue responsable des destructions engendrées durant les quatre années de conflit et doit donc porter la responsabilité financière des dégâts. Plusieurs centaines de milliers de

marks or sont donc à payer et à répartir entre les différentes nations victorieuses.

L’après traité

Le traité est finalement ratifié par l’Allemagne le 20 janvier 1920, qui accepte sous la pression des puissances alliées les termes de sa reddition et assume l’entière responsabilité de la guerre.

Des traités annexes sont signés ultérieurement, notamment entre l’Autriche et les pays alliés au château de Saint-Germain-en-Laye le 10 septembre 1920 ou bien encore entre la Hongrie et les Alliés

à Trianon le 4 juin 1920.


Galerie des glaces

Sources

Bibliographie

Jean-Jacques AILLAGON, Versailles en 50 dates, Albin Michel, 2011.

Notes et références

  1. Affiche annonçant la signature du traité de paix à Versailles, 1919, Archives départementales des Yvelines, 103J2
  2. 2,0 et 2,1 Jean-Jacques AILLAGON, Versailles en 50 dates, Albin Michel, 2011
  3. Discours de Georges Clémenceau à Strasbourg, 4 novembre 1919, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k204507p/f8.image
  4. Base Kyosque en ligne, Archives départementales des Yvelines, http://www.archives.yvelines.fr/decouvrir/archives_en_ligne/kyosque/index.php
  5. Premier des quatorze points de Woodrow Wilson énoncés lors d’un discours devant le Congrès américain le 18 janvier 1918. Ces points ont inspiré la création de la SDN.
  6. Huitième des quatorze points.

Modèle:Références

Autres sources

Voir aussi

- Versailles
- Hôtel Trianon
- Traité de Trianon
- Traité de Saint-Germain-en-Laye
- Conférence de Paix
- 28 juin 1919
- Hôtel des Réservoirs

Iconographie

103J2 + 3FI250/1/405-406-408-411-494 (voir cartes postales)



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