Différences entre versions de « BANNIER Joseph, héros du 1er Génie »

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Comme chaque homme dès ses 20 ans, Joseph BANNIER se présente en 1913 au chef-lieu du Département pour se faire inscrire sur le Registre d’incorporation militaire, sous le numéro matricule de recrutement 827, (fiche ci-contre).
 
Comme chaque homme dès ses 20 ans, Joseph BANNIER se présente en 1913 au chef-lieu du Département pour se faire inscrire sur le Registre d’incorporation militaire, sous le numéro matricule de recrutement 827, (fiche ci-contre).

Version du 2 août 2015 à 10:04

Le Brigadier Joseph Bannier, un enfant de Saint-Nom-la-Bretèche Médaillé Militaire

Registre d'incorporation militaire[1] - Photo de 1913 et Médaille Militaire[2]

Comme chaque homme dès ses 20 ans, Joseph BANNIER se présente en 1913 au chef-lieu du Département pour se faire inscrire sur le Registre d’incorporation militaire, sous le numéro matricule de recrutement 827, (fiche ci-contre).

La fiche créée à cette occasion sera mise à jour jusqu’à ce qu’il soit déclaré “Libéré du service militaire” à moins qu’il ne décède prématurément.

L’Armée avec une remarquable et constante efficacité, même au plus fort du conflit, y consigne de nombreuses informations, presque une biographie : État civil, profession, signalement physique, adresses et régiments successifs, périodes d’exercice, campagnes, blessures, actions d’éclat, décorations, etc.

Si l’on compare le signalement de Joseph avec sa photo prise la même année 1913, on constate sa pertinence, une nécessité si le soldat doit être identifié après son décès au combat : cheveux châtain, yeux marron clair, front vertical, nez moyen, visage plein et large, bouche grande, lèvres épaisses, teint coloré. Cicatrice à la main gauche, à la jambe droite et au front.

Son père Louis BANNIER et son épouse Maria STALIN tiennent ensemble “À la Glycine Restaurant”, future “Auberge de la Forêt” puis “Blue Beer’Hills” aujourd'hui fermé. Ils ont deux fils : Albert, serrurier, et Joseph son cadet de deux ans, menuisier ébéniste chez Paul BUDE entrepreneur de menuiserie rue Guitel.

Incorporé huit mois avant la déclaration de guerre, c’est un tout autre travail du bois qui attend Joseph dans son Régiment du Génie, jusqu’à son décès qui fait l’objet d’une nouvelle fiche[3].

Celle-ci porte les indications suivantes :

Bannier Joseph Réné Louis
Brigadier, 1er Régiment du Génie
N° Matricule :
13177 au corps, Classe 1913
827 au recrutement de Versailles
Mort pour la France le 16 juin 1917 à l'ambulance à Couvrelles (Aisne)
Genre de mort : Blessure de Guerre
Né le 15 mai 1893 à St Nom la Bretèche Département de Seine et Oise
Acte transcrit le 22 Août 1917 à St Nom-la-Bretèche (Seine & Oise)

Voir aussi le Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche

Journal des Marches et Opérations de la 4ème Compagnie du 1er Régiment du Génie[4]

Carte des lieux d'intervention de la 4ème Compagnie du 1er Régiment du Génie de 1914 à 1918

Sur les pas de Joseph BANNIER, cette carte indique les six zones où est successivement intervenue la 4ème Compagnie. On constate son extraordinaire mobilité tout au long du conflit et, ci-dessous dans la transcription du Journal, la grande polyvalence des interventions.

Joseph BANNIER, décédé 15 mois avant la fin des combats, n'est pas mentionné dans le Journal ; il a probablement été blessé mortellement lors d'une mission à l'écart du gros de la Compagnie qui n'en n'a pas été averti.

1914

(1) 8 août – 4 septembre (zone cerclée de bleu à l'Est)

8 août : la compagnie quitte Versailles, à la gare des Matelots, et prend un train pour Reims puis Verdun où elle débarque à 4h15.

16 août : la compagnie reconnaît des points de passage pour construire des ponts.

22 août : marche sur Ethe où les Allemands sont retranchés. Durs combats pendant plusieurs jours.

24 août : repli sur Montmédy.

26 août : ordre de faire sauter des ponts à Dun-sur-Meuse.

4 septembre : embarquement à 3h à Villers.

(2) 5 septembre – 29 décembre (zone cerclée de bleu à l'Ouest)

5 septembre : débarquement à Pantin.

7 septembre : embarquement en chemin de fer et arrivée à une trentaine de kilomètres au sud de Compiègne. La compagnie restera dans la région comprise entre Compiègne et Roye où elle effectuera divers travaux : exécution d’abris dans les tranchées, travaux sur les ponts.

4 novembre : attaque d’Andechy, nombreux tués, blessés ou disparus.

29 décembre : embarquement à Montdidier pour Saint-Hilaire-le-Grand (Meuse).

1915-1916

La Mains de Massiges, dans la Marne entre les fronts de Champagne et de l'Argonne. [5]

(3) 31 décembre 1914 – 2 décembre 1916 (zone cerclée de rouge au Sud-Est)

31 décembre 1914 : la compagnie arrive à L'Épine, à l’est de Chalons. Jusqu’au 27 mars elle stationne aux environs de Mourmelon pour divers travaux (fortifications, construction de passerelles) et des exercices de pontage ; travaux entrecoupés par de nombreuses attaques qui font des morts et des blessés.

27 mars 1915 : la compagnie part en automobile pour Les Petites-Loges.

4 avril : violent bombardement et nombreuses citations. Pendant plusieurs mois, travaux de mines, d’écoutes et d’organisation du centre de résistance et de la ligne de soutien.

31 août : départ pour Baconnes pour organiser le secteur d’attaque de la 247ème brigade.

23 septembre : bombardement du cantonnement.

25 septembre : la compagnie attaque de 1h à 6h30 ; nombreux morts, blessés ou disparus et nombreuses citations à l’ordre du génie.

27 octobre : départ pour Bignicourt pour une école de pontage.

1er décembre : la compagnie est transportée en automobile à Courtémont pour organiser la ligne de soutien de la main de Massiges ; divers travaux : refaire une voie de 0,60, un chemin de rondins, terrassement des abris cavernes postes des guetteurs, mise en chantier de puits, citernes et abris cavernes pour les mitrailleuses.

2 juillet 1916 : départ pour la Ferme des Planches, manœuvres de pontage sur l’Aisne. École de Ponts.

11 juillet : retour à la cote 180 pour travaux : abris de mitrailleuses, mise en chantier de trois citernes, construction de deux ponts et de lits pour les abris cavernes. Entretien de la voie de la Main de Massiges.

6 octobre : la compagnie quitte la cote 180 pour Laval-sur-Tourbe (Marne).

Première quinzaine de novembre : manœuvres de pontage.

Travaux au point d'appui des Jumelles[6]

24 novembre : départ pour Vauvillers en passant par Passy-en-Valois, Crépy-en-Valois.

(4) 28 décembre 1916 (cercle rouge au Nord-Ouest)

Arrivée à Vauvillers dans la Somme. La compagnie s’occupe principalement du renforcement des chemins et des routes jusqu'au 5 février 1917.

1917

(5) 7 février 1917 - 18 janvier 1918 (zone cerclée de vert à l'Est)

7 février : embarquement à Montdidier pour la Meuse, au sud de Verdun où la compagnie effectuera à nouveau des travaux sur les routes : réparation, empierrement, piquetage... ; en avril, travaux préparatoires pour la construction d’un pont de pilots (gros pieux pointus et ferrés à une extrémité) sur la Meuse.

16 juin : Joseph BANNIER, probablement détaché de sa Compagnie, décède à l'ambulance de Couvrelles (Aisne). Cette disparition n'est pas mentionnée dans le Journal de la Compagnie, mais il recevra la Médaille Militaire.

25 juin

- Embarquement à Ligny-en-Barrois pour Mourmelon. De juillet à décembre, la compagnie sera chargée de travaux sur Mont Blond, Mont Haut et Mont Cornillet. Travaux entrecoupés d’attaques et de bombardements qui lui vaudront de nombreuses citations.

- Travaux de terrassement d’abris cavernes.

- Construction d’observatoires sur le Mont Cornillet.

- Mise en chantier d’un boyau couvert qui sera transformé en galerie.

- Percement d’un tunnel sous le Mont Cornillet.

- Aménagement intérieur des abris cavernes.

Septembre : les travaux avancent à l’observatoire du Mont Cornillet.

25 septembre à fin décembre : découverte du puits Lux et d’un tunnel allemand où gisent 500 cadavres de soldats ennemis morts asphyxiés ; nettoyage, aménagement, assainissement et aération du tunnel par création de puits.

1er et 4 décembre : bombardements violents par obus à gaz (ypérite).

1918

14 janvier : mise en chantier d’une chambre de mise de feu.

18 janvier : les puits sont en état de défense ; des portes de fer sont posées. Nettoyage du secteur et repos à Mourmelon jusqu’au 11 février.

(6) 12 février - 11 novembre (zone cerclée de bleu au centre)

12 février : cantonnement à Villers-Marmery et nouveaux travaux : 2 observatoires ; empierrement d’une route ; ponts de pilots sur la Prosne et sur la Vesle et tracé des pistes qui y aboutissent.

6 mars : bombardement par obus à gaz.

25 mars : un des ponts est achevé.

Casque du Génie, Modèle 14-18

Début avril : la compagnie doit établir les destructions de ponts sur la Vesle et sur le canal, travail qui sera finalement confié à d’autres compagnies.

Mai : exploitation d’une carrière de sable et d’une carrière de craie pour la réfection des routes.

26 mai : un des observatoires est terminé.

Juillet : organisation des centres de résistance.

14 juillet : bombardement de Villers-Marmery.

17 juillet - 5 août : décapage des tranchées et des boyaux.

5 août : ouverture d’une carrière de sable, déchargement de cailloux et installation d’une voie de 0,60 pour le transport.

3 septembre : la compagnie est chargée de faire un central téléphonique et la réfection d’une route.

12 octobre : la compagnie exécute un pont renforcé sur la Siuppe.

14 octobre : construction d'un pont de pilots pour poids lourds sur la Retourne.

27 octobre : bivouac à Avançon et exercices de pontage.

6 novembre : la compagnie se retrouve à Rethel pour le renforcement d’un pont de bateaux sur l’Aisne.

11 novembre : “les hostilités cessent à midi” (sic). La compagnie est à Warnécourt.

Dissolution de la 4ème Compagnie

Malgré la fin des hostilités, la Cie 4/4 continuera à construire et réparer des ponts et des routes.

Elle ne sera dissoute que le 7 septembre 1919 à Péronne.

Références

  1. Registre d'incorporation militaire, AD78 : AD078_RM0482_000827
  2. Collections particulières
  3. Ministère de la Défense - Mémoire des Hommes - Mort pour la France de la Première Guerre mondiale : archives_B480744R-1
  4. SGa Mémoire des Hommes - 1914-16 : archives_SHDGR__GR_26_N_1255__005__0001__T et suivants - 1916-19 : archives_SHDGR__GR_26_N_1255__005__0001__T et suivants
  5. Site Internet Mission du Centenaire
  6. SGa Mémoire des Hommes - Journal des Marches et Opérations, 1ère partie 1914-16 : archives_SHDGR__GR_26_N_1255__005__0001__T et suivants



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Bachmann (discussion) 28 juillet 2015 Les Amis de Saint Nom la Bretêche