Différences entre versions de « Vivre malgré la Guerre »
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Le “LIVRET POUR LES PRÉPOSÉS DES EAUX ET FORÊT” témoigne des diverses activités du Garde forestier Léon LAPIERRE en Poste à La Bretèche. | Le “LIVRET POUR LES PRÉPOSÉS DES EAUX ET FORÊT” témoigne des diverses activités du Garde forestier Léon LAPIERRE en Poste à La Bretèche. | ||
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“''Dans le cours de leurs tournées, les préposés doivent être constamment munis du présent livret.''” | “''Dans le cours de leurs tournées, les préposés doivent être constamment munis du présent livret.''” | ||
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Ainsi, il nous renseigne sur la présence de troupes en Forêt de Marly, sur les agissements légaux et parfois illégaux des militaires et des civils du village et des environs. | Ainsi, il nous renseigne sur la présence de troupes en Forêt de Marly, sur les agissements légaux et parfois illégaux des militaires et des civils du village et des environs. | ||
== Exploitation et chapardage de bois == | == Exploitation et chapardage de bois == | ||
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'''Présence militaire''' | '''Présence militaire''' | ||
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Léon Lapierre mobilisé le 2 août 1914, reprend son service et son poste le 3 novembre 1915. | Léon Lapierre mobilisé le 2 août 1914, reprend son service et son poste le 3 novembre 1915. | ||
Version du 1 août 2015 à 10:53
La visite tant redoutée
Quand le canon et la mitraille fauchent chaque jour tant de vies, les familles vivent ces temps de guerre entre espoir et angoisse. Espoir d’une lettre procurant soulagement et réconfort, mais angoisse de l’annonce fatale portée par Monsieur le Maire.
Dix-neuf des quarante deux soldats de la commune tués au combat, disparaissent durant les cinq premiers mois du conflit, d’août à décembre 1914[2] !
Et dans cette période, une famille est particulièrement éprouvée et décimée par la mort de trois frères fantassins :
Louis LOMBARDIN, jardinier, et sa femme Louise ont sept enfants, deux filles et cinq garçons mobilisés. Trois d’entre eux trouvent la mort dans les tout premiers mois de guerre :
- - Désiré, le 22 août 1914 à 26 ans.
- - Gabriel, le 13 septembre à 22 ans.
- - Jules, le 11 décembre à 33 ans.
À trois reprises en seulement quatre mois, l’on apporte aux malheureux parents la terrible nouvelle qui les plonge chaque fois un peu plus dans la peine.
Les trois plaques émaillées proviennent de la tombe de la famille LOMBARDIN, bien qu’ils n’y soient pas inhumés.
Voir aussi le Monument aux Morts de Saint-Nom-la-Bretèche
Les cantonnements de troupes
Bien qu’éloigné du front, Saint-Nom-la-Bretèche est inclus dans le secteur numéro 7 du Camp Retranché de Paris.
Ce dispositif, créé en 1880 à la suite du siège de Paris de 1870, constitue la ligne ultime de défense de la Capitale. Le déroulement de la Grande Guerre avec les bombardements ennemis montrera à quel point ce concept était dépassé.
Mais c’est de ce Camp Retranché que sortiront les troupes qui permettront la Victoire de la Marne à partir du 7 septembre 1914.
Le relatif silence des Archives Communales de Saint-Nom-la-Bretèche
Les Archives communales ont gardé bien peu de souvenirs du passage des troupes dans notre village. Nous aurions pu y trouver trace des indemnités versées aux fermiers ainsi qu’aux habitants, et donc les lieux et dates de cantonnement. Seuls les deux textes ci-contre ont résisté au temps... Nous avons heureusement pu retrouver, par ailleurs, quelques documents (écrits et cartes postales) et recueillir un témoignage permettant de reconstituer cet aspect de la vie “à l’arrière”.
Les montants des indemnités allouées pour une nuit par l’Administration Militaire s’élèvent à 1 F pour les officiers, 0,20 F pour les sous-officiers et 0,05 F pour les hommes de troupe comme pour les chevaux. [4]
Protéger la ligne du tramway Versailles-Maule
Dès le 31 août 1914, deux compagnies du 93è Régiment Territorial d’Infanterie occupent la ligne Saint-Nom-la-Bretèche – Rennemoulin avec ordre de se relier, à la station de Feucherolles, avec un bataillon du 94è RTI et les troupes du 7è secteur.
Le 1er septembre, des tranchées sont creusées, puis le 11, le régiment rentre dans ses cantonnements. Il reçoit chevaux, voitures, mitrailleuses et l’équipement nécessaire, outils, vivres, etc. En quelques jours, le 93è est transformé de régiment de place en régiment de marche prêt à être embarqué avec tout son matériel pour participer à la bataille de l’Yser en Belgique. [5]
Armement à Saint-Nom-la-Bretèche
De fait, il y aura encore des troupes dans le village en 1917 et peut-être même jusqu’en 1918.
Ainsi, le 88è Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs, créé administrativement le 1er février 1917, voit son 6è groupe, créé le 1er avril, armé à Saint-Nom-la-Bretèche avec le canon de 145 modèle 1916.[6]
En Forêt de Marly
Nous connaissons par ailleurs, grâce au carnet du garde forestier Léon LAPIERRE, les activités licites et illicites des soldats en Forêt de Marly.
Ces deux cartes postales témoignent de la présence de troupes chargées de défendre la ligne du chemin de fer de Grande Ceinture.
Mariage à La Tuilerie Bignon
Les conséquences de la présence de troupes ne se résument pas aux contraintes et aux dégradations dues à l’occupation des bâtiments réquisitionnés. Des idylles peuvent se nouer entre soldats et villageoises, comme par exemple à La Tuilerie Bignon.
Souvenirs d’enfance de Claudine LAMBERT† à la ferme de La Tuilerie : “Je revois très bien les DILLIÉS arriver. C’étaient des sinistrés du Nord de la France. Madame DILLIÉS était une Wallonne belge ; lui, il était français de l’autre côté de la frontière [...] Ils ont été choisis [par Monsieur PIOLLET] comme chefs de culture pour diriger la ferme”. Un de leur fils, Hubert, était mobilisé en Pologne lorsque la guerre a éclaté. Un autre, Henri lieutenant au 6è Génie, décède en 1918 à l’hôpital de Beauvais et est inscrit sur notre Monuments aux Morts. Les DILLIÉS avaient également deux filles Gabrielle et Fernande. “Je vis fort bien que Fernande fréquentait un des soldats qui avaient séjourné à La Tuilerie à la fin de la guerre. Vers 17, par là, la ferme était réquisitionnée pour prendre quelques soldats et certains venaient manger chez maman car tous ne pouvaient manger à la ferme [...] quand les DILLIÉS virent qu’il [Jean Lanzalavi] fréquentait leur fille, ils le prièrent de rester à la ferme et tout cela a fini par un mariage”. [9]
Un dirigeable à La Tuilerie Bignon[11]
“Je me souviens avoir vu un énorme ballon dirigeable camouflé après le travail aux bœufs de la ferme. On avait dégagé le petit bois pour son emplacement. De là-haut à une certaine altitude il devait se trouver caché aux yeux de l’ennemi. On ne l’admirait que de loin on en avait peur. Car il était vraiment impressionnant.”[9]
Grande activité en Forêt de Marly
Le “LIVRET POUR LES PRÉPOSÉS DES EAUX ET FORÊT” témoigne des diverses activités du Garde forestier Léon LAPIERRE en Poste à La Bretèche.
“Dans le cours de leurs tournées, les préposés doivent être constamment munis du présent livret.”
Ainsi, il nous renseigne sur la présence de troupes en Forêt de Marly, sur les agissements légaux et parfois illégaux des militaires et des civils du village et des environs.
Exploitation et chapardage de bois
Présence militaire
Léon Lapierre mobilisé le 2 août 1914, reprend son service et son poste le 3 novembre 1915.
Il note que les militaires artilleurs cantonnés en Forêt de Marly du côté de Sainte‑James, sont souvent assignés à des corvées de bois pour leurs propres besoins comme pour ceux du front. En effet, un effort supplémentaire de production de bois est demandé à la forêt. Les exploitations militaires s’intensifient.
Les tirés de la chasse présidentielle (allées aménagées pour tirer le gibier), situés à l’Est de la Forêt de Marly au Trou d’Enfer, sont désertés. Ces lieux très accidentés sont particulièrement appropriés à la conduite, de 1916 à 1917, des essais secrets du char léger Renault FT 17.
En 1917, les États-Unis entrent en guerre, et un camp militaire américain s’installe à l’extrémité Est de la plaine du Trou d’Enfer.
Dans son livret, Léon LAPIERRE constate au cours de ses tournées de nombreux vols de bois commis par les militaires, que ce soit du bois mort ou des arbres verts d’essences diverses. Et même une piste de 300 m de long sur 10 m de large a été installée sans aucune autorisation par une Cie du 82ème Régiment Territorial.
Références
- ↑ Photos Les Amis de Saint Nom la Bretêche
- ↑ SGa Mémoire des Hommes
- ↑ 3,0 et 3,1 AC Saint-Nom-la-Bretèche
- ↑ Société d’Histoire de Villepreux “Nouvelles d’hier” n°40, janvier 2014
- ↑ Historique du 93è RIT, SGA Mémoire des Hommes
- ↑ Historique des 88è et 288è Régiments d’Artillerie Lourde à Tracteurs, SGA Mémoire des Hommes
- ↑ Collection particulière
- ↑ Collection Vermont
- ↑ 9,0 et 9,1 Témoignage de Claudine LAMBERT† recueilli par une adhérente de l'association "Les Amis de Saint Nom la Bretêche"
- ↑ Photo Les Amis de Saint Nom la Bretêche
- ↑ L'ancienne ferme de la Tuilerie Bignon est aujourd'hui le Golf de Saint-Nom
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Bachmann (discussion) 31 juillet 2015 à 17:28 (CEST) Les Amis de Saint Nom la Bretêche