Glisière Auguste, inventeur

De Le Wiki de la Grande Guerre
Auguste Glisière est mon grand-oncle. Il est né à Bougival (Seine et Oise) le 8 juin 1891 (Archives des Yvelines - Registres d'état civil), décédé le 21 juillet 1918 à Pierrefonds (Oise) à l’âge de 27 ans. Il est de la classe 1911, appelé le 9 octobre 1912 au 129e régiment d’infanterie. Bureau de recrutement militaire de Versailles, matricule 2334.

Son portefeuille a été restitué à la famille après son décès. Les nombreux documents qu'il contient permettent de retracer son histoire.


Auguste Glisière
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Son parcours


Avant d’être appelé, en 1912, il est maçon et demeure chez ses parents, à Bougival, où son père est charretier pour les blanchisseries alors installées en bord de Seine. Il a 3 sœurs, Henriette, Augustine et Madeleine et un petit frère de 9 ans, Robert, mon grand-père.

En décembre 1914, il est blessé au bras gauche par un éclat d’obus et envoyé à l’hôpital de La Bourboule. Il profite de sa convalescence pour proposer un petit appareil de son invention qui a « la forme d’un petit entonnoir à contour quadrangulaire et qui permet de faciliter le passage des bandes [de mitrailleuses] dans une manière assez sérieuse». Il obtient, pour cela, la recommandation de ses supérieurs.
Le 8 juillet 1915, il est nommé Caporal.

Durant ses 6 années dans l’armée, il est affecté successivement aux 129e, 24e, 403e, 129e, 24e, 152e, 66e et 136e régiments d’infanterie.

En janvier 1916 il est blessé à l’œil gauche par l’explosion d’une lampe à acétylène. Il sera soigné à Bordeaux. A son retour, il intègre le Centre d’Instruction des Mitrailleurs du Havre (CIMH) en tant qu’instructeur-artilleur où il restera un an et demi.
Au cours de cette période, il propose, avec le soldat Signol, plusieurs de leurs inventions dont un « Niveau de repérage et de pointage » et un dispositif permettant la «Transformation du fusil Lebel en un fusil à chargeur ». En novembre 1917, il quitte le CIMH, chaleureusement recommandé par son Capitaine : « Ouvrier très adroit, excellent ajusteur. Instructeur avisé, était chargé au centre de l’instruction spéciale des armuriers élèves dont il a toujours obtenu un excellent rendement. Inventeur judicieux ; a imaginé et construit plusieurs appareils extrêmement intéressants : notamment un lance grenade qui est actuellement en expérience au Ministère des Inventions. Gradé propre, correct et discipliné. En résumé, très bon instructeur, très bon caporal armurier. Signé Capitaine Hillairet.»

Le 21 juillet 1918, il est grièvement blessé à Villemontoire et décède le jour même à l’ambulance provisoire de Pierrefonds. Ont peut lire, à cette date, dans le journal des marches et opérations des corps de troupe du 136e RI (site Mémoire des Hommes) « A 7h20, des rassemblements ennemis sont signalés dans Villemontoire ; des petites colonnes ennemies dont l’ensemble constitue l’effectif d’un bataillon descendent les pentes SO de Buzancy se préparant à contre-attaquer sur la gauche du régiment. La 5e Cie s’engage pour soutenir le 1er bataillon […] A 8h la contre-attaque ennemie est enrayée mais les unités des 1er et 2e bataillons ne peuvent progresser, se trouvant en flèche et soumis à un feu extrêmement violent de mitrailleuses. Les pertes sont lourdes et il n’y a plus de réserve. »

Après son décès, le 21 juillet 1918, ses effets personnels ont été restitués à la famille. Aujourd’hui, en 2016, j’ai en ma possession un petit porte-monnaie en cuir contenant sa plaque militaire où il est curieusement nommé Augustin Glissiere ainsi qu’une petite clé (probablement une clé de valise) et son portefeuille contenant ses documents militaires, diverses ordonnances et certificats médicaux, des plans de ses inventions et les recommandations de ses supérieurs, des cartes postales de sa famille et une douzaine de photos de sa famille et de ses camarades.

Les commentaires de sa fiche matricule (Archives des Yvelines - registres d'incorporation militaire.) indiquent : « Caporal mitrailleur plein d’entrain et de bravoure, a brillamment entrainé ses hommes à l’assaut sous un barrage d’artillerie d’une extrême violence ; grièvement blessé au cours de l’action. Croix de guerre avec étoile de bronze.»

Il a été inhumé au cimetière de Bougival, son nom figure sur la plaque commémorative tous conflits de Bougival. Il repose aujourd'hui dans la tombe collective tous conflits. (Memorialgenweb)


Ses inventions


Ci-dessous, les 4 inventions dont ont trouve trace dans ses papiers.

Transformation du fusil Lebel en un fusil à chargeur. Niveau de repérage et de pointage. Petit appareil ... qui permet le passage des bandes dans une mesure assez sérieuse. Lance grenade.
Plan sur fond bleu
de 50 x 46 cm
(voir sur Gallica)
Plan sur papier calque
Demande de recommandation et réponse
Etat des notes obtenues par le Caporal Glisière



Ses souvenirs personnels


Les photos de sa famille Une photo de lui avec son amie Margot.
Photo probablement précieuse puisqu'elle était protégée par un papier de soie.
Des cartes postales envoyées par la famille Des photos avec ses camarades.
Ses parents et ses soeurs
Auguste et Margot
Fête et Anniversaire
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Les papiers administratifs


Outre ses inventions et ses souvenirs personnels, il conservait sur lui de nombreux documents administratifs : un certificat de bonne vie et moeurs, son extrait de naissance, son ordre de mobilisation, octroi de l'insigne des blessés de guerre et de nombreux documents médicaux (certificats de visite, ordonnances).

Certificat de bonne vie et moeurs Blessure au bras gauche par éclat d'obus
Survenue le 24 décembre 1914
Blessure à l'oeil gauche par explosion d'une lampe à acétylène (24 janvier 1916)
Extraits des nombreux documents liés à cette blessure
Octroi de l'insigne spécial des blessés de guerre.
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